We are clowns but so much more... (alan)

Alan lui intimait de mettre davantage de phénobarbital dans l'intraveineuse de la gamine, mais Bambi devait admettre que toute l'hésitation du monde pesait actuellement sur ses épaules. Merde, et si elle devenait un légume, comment allaient-il expliquer ça aux parents ? Si jeune et déjà tant de souffrance... Si elle finit comme un légume, je ne vais jamais me le pardonner je te préviens ! crut-elle bon d'énoncer, incapable de tenir sa langue dans un tel moment de stress. En même temps, il y avait de quoi baliser sévèrement. Mais malgré l'hésitation, l'italienne était en train de remettre une dose dans la seringue qu'elle tenait toujours en main lorsque le monitoring cardiaque se mit à s'emballer, indiquant une ligne droite particulièrement inquiétante. Et les parents qui regardaient ça à travers la vitre, impuissants... écarte-toi je charge ! lança-t-elle après avoir pris le défibrillateur en main, afin de tenter de réanimer la pauvre fillette déjà bien mal en point. En deux tentatives, ils parvinrent à ravoir un pouls, et Bambi lâcha un grand soupir de soulagement, avant de reprendre en main sa seringue pour mieux lui administrer la seconde dose. Va falloir qu'on me dise comment elle a pu avoir une telle crise avec les médocs déjà administrés !

Certes, je suis dans la "bonne" position, je retiens du mieux que je peux les convulsions de cette pauvre gamine, mais celle qui tient la seringue, c'est bien mon amie Bambi. Moi aussi je ne me le pardonnerais jamais de lui avoir donné ce conseil si jamais l'enfant finit comme un légume et pour être efficace, mieux vaut ne pas penser à ça sur le moment. Mais pas le temps pour l'aiguille de pénétrer la peau une seconde fois qu'un son aigu terrifiant s'était fait entendre. Sans perdre une seconde, mon amie et moi avions suivis la procédure habituelle pour un arrêt cardiaque, attrapant le défibrillateur pour tenter de ranimer l'enfant. Une pression énorme grimpe en moi à chaque fois que je fais ce genre d'intervention, elle grimpe encore plus lorsque le premier essai est un échec, puis finis par redescendre quand la fréquence cardiaque revint dans la normalité., les convulsions s'arrêtant par la même occasion alors que Bambi lui administrer une deuxieme dose par précaution. Dans un long soupir, je m’affalais dans le fauteuil non loin, reprenant mes esprits et écoutant ma camarade Mather analysais justement la situation. " En effet, ça n'aurait jamais dû arriver ! ", confirmais-je ses dire. Loin de moi l'idée d'accuser qui que ce soit mais clairement, quelque chose n'a pas était bien fait dans le traitement de cette gamine qui a faillis nous quitter aujourd'hui. Quand on dit d'éviter le stress pendant une grossesse, je crois que Bambi n'a pas respecté cette règle avec cet incident. " Ca va Bamboo ? ", prenais-je d'ailleurs de ses nouvelles tout en lui faisant signe qu'elle pouvait prendre ma lace dans le fauteuil si elle le souhaitait.

La deuxième dose de phénobarbital sembla apaiser définitivement la crise convulsive de la gamine, au plus grand soulagement d'Alan d'un côté, et de Bambi de l'autre. L'italienne, la seringue encore dans la main, se permit de fermer les yeux quelques secondes pour calmer les contractions qu'elle expérimentait actuellement, alors que la crise était passée pour la fillette. Le soulagement n'était pas suffisant pour la future maman, qui n'avait pas encore capté que son pote clown s'était affalé contre le seul fauteuil de la chambre. Elle ne s'en aperçut qu'une fois qu'il eut repris la parole, l'incitant à jeter la seringue au passage, ainsi que ses gants, pour mieux pousser un soupir. Non, jamais... je ne comprends pas comment ça a pu arriver justement. Qu'est-ce qu'il a foutu son toubib ? tenta-t-elle de chercher la réponse elle-même sans parvenir à l'obtenir. Il faudrait faire des tests pour cela, et personne ne le ferait pour ne pas discréditer le titulaire en charge de cette patiente, pour sûr... Ne t'en fais pas, j'ai juste quelques contractions... à cause du stress très probablement ! Surtout que la porte ne s'était pas encore rouverte, pour le coup...

Comme dirait ma Maman chérie, je crois qu'il y a une couille dans le pâté ! Quelqu'un a foiré avec cette gamine mais j'ai bien peur que l'on ne saura jamais le fin mot de l'histoire. Et qu'est ce qu'ils peuvent bien foutre avec cette porte bon sang ! Même le Pentagone ne possède pas des portes aussi solides !  Prenant des nouvelles de mon amie qui venait d'être soumise à un stress pas forcément conseillé pour une femme enceinte. Elle eu beau me dire qu'il s'agissait de "simples contractions", je me dirigeais quand même dans sa direction avant de la saisir par les épaules pour la pousser de force jusqu'à ce fauteuil où je la forçais à s'asseoir. Manquerait plus que son balèze de mec apprenne que je ne prends pas soin de la future Maman, pas envie de m'en prendre une moi. Je lui servais un verre d'eau tout en l'informant: " Repose toi Bamboo, t'en a assez fait ! Je m'occupe de notre petite patiente ! ". Je m'avançais pour prendre les constantes de la pauvre enfant tandis que j'en profitais pour demander à ma camarade Mathers: " Et vous avez déjà des noms pour les petits monstres ? ".

Bambi avait fermé les yeux quelques instants pour essayer de se concentrer sur sa respiration, rien d'autre. Elle n'alla pas jusqu'à sursauter en sentant les mains d'Alan se poser contre ses épaules, l'obligeant à rejoindre le fauteuil qu'il occupait précédemment pour s'y asseoir, mais la donne la surprit néanmoins. J'aurais pu rester debout, tu sais... tenta-t-elle face à la détermination plus qu'évidente de son acolyte clown et étudiant en médecine. L'italienne avait toute confiance en lui pour s'occuper de leur petite patiente, qui revenait de loin, et le lui montra en esquissant un tendre sourire. Je sais... tu as beau dire que tu n'as pas le niveau dans certaines matières, niveau pratique, tu gères ! s'exclama-t-elle en plaçant machinalement une main contre son ventre, les contractions continuant malgré son petit exercice de respiration. Le stress y était pour seul responsable, car Bambi ne s'attendait pas à avoir la vie d'une fillette entre ses mains en prenant son rôle de clown aujourd'hui... Oui bien sûr... Jack et Chiara. On y a mêlé nos deux origines... tu aimes ? demanda-t-elle en buvant une gorgée du verre d'eau précédemment servi par son acolyte Mather.

Non Mlle Corleonesi ! Vous restez assise ! Je m'occupe de tout ! Nous venions d'être soumis à un certain stress mais la différence, c'est que moi, je n'ai pas deux petits monstres qui prennent mon ventre pour un tambour. Il est vrai que la théorie, je sais que c'est important, mais je trouve ça barbant. Heureusement, Bamboo est là pour combler cette lacune quand j'ai besoin, m'offrant ses services de prof particulier. Reste que je trouve qu'on apprends bien mieux par la pratique que la théorie. Ne dit-on pas que c'est en forgeant que l'on devient forgeron ? Je continuais à surveiller notre petite patiente quand elle m'annonça les deux prénoms choisis pour leurs enfants. " C'est mignon ! J'aime l'idée d'avoir mêlé vos deux origines. ", lui fis-je savoir tandis que je m'abstenais de lui dire que Chiara me faisait penser à la fille de Simba et Nala dans Le Roi Lion. J'en terminais avec la gamine et je reposais un regard malicieux à Bambi avant de lui poser cette question: " Pas de mariage en vue ? ".

Bien chef ! Frappez pas ! ironisa-t-elle avant de s'asseoir docilement. Bambi, en bonne hyperactive, n'aurait sûrement pas obéit aussi facilement si l'ordre ne venait pas d'un ami proche, futur médecin qui plus est. Alan avait beau ne pas aimer la théorie plus que ça, il venait de démontrer par a+b combien il gérait la pratique. Oh tu aimes ? C'est adorable... admit-elle en rougissant doucement, caressant machinalement son ventre. Si la future maman s'était trouvée seule, sûrement aurait-elle parlé aux jumeaux pour se défaire de toute cette pression, mais à la place, parler avec son binôme était une excellente idée. Oula... je n'en sais rien ! Max ne m'a pas fait sa demande et pour être honnête, je ne connais pas son point de vue là dessus... admit-elle en grimaçant. Et toi alors ? Pas une petite nénette en vue ?

Ba alors Max' ! Une jolie fille comme Bambi mérite qu'on lui mette la bague au doigt ! Mais en vérité, ce n'est pas franchement mes affaires et c'est pourquoi je n'insiste pas plus que ça. Nul doute que le futur Papa fera sa demande en temps voulus si l'envie s'en fait sentir. Après tout, le mariage n'est clairement pas une obligation. " Je n'aurais pas du poser cette question, ce n'est pas mes affaires ! ", m'excusais-je auprès de ma camarade Mather de ma curiosité mal placé lorsque je la vis affiché une grimace. De son petit couple, Bamboo orienta la discussion sur mes amours cette fois-ci et si je ne suis pas fan de parler de ça, ma partenaire de clownerie fait partie de celles qui ont le droit de me poser ce genre de question. " Plus qu'en vue ma chère ! Je sors avec une fille en ce moment, on ne se prends pas au sérieux, on s'amuse bien ensemble et on voit où ça va nous mener. ", indiquais-je à la future Maman toujours assise dans le fauteuil que je lui avais laissé.

Bambi secoua rapidement la tête de droite à gauche, n'ayant pas trouvé la question d'Alan particulièrement indiscrète. Alors oui, d'aucun pourrait dire que ce n'était pas les oignons de son binôme, mais l'italienne ne voyait pas les choses ainsi. Si elle ne pouvait pas partager ce genre de choses après une telle montée de stress, alors avec qui le pourrait-elle ? Mais non voyons ! Si vraiment j'avais été gênée je te l'aurais dit... bien sûr la romantique en moi adorerait porter le même nom que mes enfants, mais si Max est heureux comme ça alors je le suis aussi expliqua-t-elle avec un vrai sourire sincère, preuve qu'elle ne se cachait pas derrière une vaine excuse. Oh c'est pas vrai ?? Les yeux océans de Bambi s'étaient mis à briller sous la joie de cette nouvelle, qui la fit légèrement sautiller. Mais c'est une nouvelle canon ! Je suis tellement contente pour toi ! J'espère que ça va durer entre vous... dis-moi alors, elle s'appelle comment ? Elle est jolie ?

Nul doute que ces deux là se sont bien trouvés. Max et Bambi semble être le stéréotype du couple que tout le monde souhaiterait être. Ils s'entendent parfaitement bien, ils attendent deux heureux événements dans quelques mois et je ne peux m’empêcher de lui offrir un sourire ravis quand elle m'offre son point de vue sur la question du mariage. Ils sont content comme cela et ça me fait plaisir pour eux. Ce sourire évolua même vers un léger rire lorsque je constatais la surprise de ma camarade suite à l'annonce de ma nouvelle petite-amie. " Mais t'es curieuse ! ", m'exclamais-je lorsque mon amie me demanda encore plus de précisions. " Elle s'appelle Rain, c'est une bizut de notre maison verte. ", l'informais-je sans vraiment savoir si elle la connaissait ou pas avant de finalement lui confiais: " Je suis fou de son regard, il peut exprimer tant de choses à la fois. C'est la plus sexy d'Harvard à mes yeux. ". Niais ? Possible oui mais c'est ce qui reflète actuellement ma pensée concernant la Miss Wilkins.