(ELLIOT + HIPPO + LUCKY + NATH) misery business

Une chose est sûre : tu ne t'étais pas réveillée de la meilleure qu'il soit. Déjà que les cris assourdissants des nanas, ça avait pas le don de réveiller en douceur mais à peine t'avais vu la tête de Lucky que t'avais sut que les problèmes n'étaient pas loin. T'étais méchant, peut-être même trop. Au fond, elle avait pas l'air méchante mais elle avait pas d'estime pour soi, quoi. L'amour ça rend aveugle, mais là elle était limite sans cerveau aussi. Remarque, elle était blonde ça aidait peut-être (bouuuh, le stéréotype de la blonde). T'étais pourtant à la base le mec gentil dans l'histoire. Enfin, tu faisais ton quincy quoi. Mais ce matin, t'avais littéralement reprit ta blouse de Winthrop des familles, aussi con qu'un balai et qui l'aurait foutu dehors un coup d'pied au cul s'il fallait. Fallait que t'arrêtes, tu reprenais tes mauvaises habitudes et ton mauvais caractère à force. Tu sais, ma langue de pute je l'utiliserais pas si t'avais réussi à garder la tienne dans ta bouche au lieu de la fourrer sur Maxwell. J'aimerais bien faire le sourd mais tu gueules tellement fort qu'un sourd t'entendrais. Alors, t'es bien mignonne mais arrête de te rabaisser. T'es qu'un p'tit cul parmi tant d'autres et ma copine t'arrive même pas à la ch'ville. T'façon, elle, elle a pas besoin de se rabaisser à un plan cul pour pouvoir m'aimer librement ! Et ch'toc, tu continues encore et encore. T'es même certain qu'à ce moment précis, Elliot n'en revient pas de ce que tu dis. Remarque, dans la journée tu te remettrais sûrement en question, pourquoi t'avais été si méchant avec cette pauvre fille ? Bien que gueuler dans ta maison, c'était déjà assez chiant comme ça. Le pire dans tout ça, c'est que ton meilleur ami l'enfonçait encore plus. Pauvre gosse. Je me mêlerais de mon cul quand t'auras décidé de sortir le tien de chez moi, alors à moins que tu ne veuilles que je ne t'envoies jusqu'à la porte, tu ferais mieux de partir. Et le pire dans tout ça, c'est qu'après avoir balancer ces dernières phrases à ton meilleur ami, elle préparait enfin ses affaires pour déguerpir. Enfin un peu de paix dans cette maison, il était temps.

Nous les mecs, on est jamais contents ? La blague ! C’était nous qui pouvions nous contenter d’un rien, vous les nanas fallait toujours que vous finissiez par tomber amoureuses et créer des problèmes. Et waouh, la situation avait rapidement escaladé. Voilà que le jeu de ping pong qui avait lieu entre Lucky et Hippolyte au début avait changé de joueurs : c’était au tour de l’affrontement Nath/Lucky. Et là, j’découvrais une facette de Lucky que j’avais jamais vu jusqu’à présent. « … Ce qui s'passe avec ton pote ne sont pas tes oignons… » Euh, si, en fait. Nath c’était moi, et inversement. On n’avait pas un seul secret, on se racontait tout, et c’était pas aujourd’hui que ça allait changer, juste à cause d’une histoire avec une autre blondasse. Ma blondasse à vie, c’était Nathanaël, point barre. Irremplaçable. « Tu sais, ma langue de pute je l'utiliserais pas si t'avais réussi à garder la tienne dans ta bouche au lieu de la fourrer sur Maxwell. » Wait, what ? Nath ? Waouh ça c’était de la punchline. Du bon vieux Winthrop. Putain de merde, j’en revenais pas des mots qu’il avait sortis aussi naturellement. « Puis toi, je pensais que t'avais un peu d'estime pour moi. Mais apparemment non. Cool. » Mais… quoi ? Pourquoi c’était encore moi qui me prenais le retour du bâton en pleine face ? Merde, quand on vous mentait ça n’allait pas, et quand on était honnête ça n’allait pas non plus. Faut savoir quoi ! Et j’eus même pas le temps de répondre qu’elle surenchérissait : « Tu n'es plus dans le droit de savoir pourquoi je suis venue ici, puisque tu viens de me demander de laisser tomber. Très bien Elliot. C'est comme tu veux. » Ben ouais, j’veux qu’elle laisse tomber parce qu’elle m’a saoulée à changer d’avis toutes les deux secondes. « Un jour tu veux me voir, un autre tu veux plus, et rebelote. J’t’épargne ta prochaine décision, te plains pas. » Ouais, elle n’avait qu’à pas revenir, ça serait plus simple comme ça. Puisque de toute façon, à chaque fois qu’on se voyait depuis le divorce, on finissait par se prendre la tête à un moment ou à un autre. Et comme Nath l’invitait plus ou moins gentiment à prendre la porte, elle récupérait ses affaires et s’en allait, et moi, je ne la regardais même pas. C’est bon, il était onze heures du mat’ et j’étais déjà saoulé. J’allais rester coucher pour la journée moi. Une fois la porte claquée, je soupirais de soulagement et me tournais vers Nath. « T’étais on fire là, il t’arrive quoi ? » Limite, j’avais envie de l’applaudir. Mais j’étais trop blasé pour. « T’sais quoi, oublie. Et no comment. Merci. » Je t’offrais un câlin assez mou, une accolade suivie d’une tape dans le dos. « J’ai pas envie d’en parler maintenant par contre, donc ça sera pour plus tard. » Et j’remontais les escaliers pour aller me cloitrer dans ma chambre. Putain de journée.