because you're important. (caska)

J'ai failli prendre mal les choses qu'elle m'a envoyé. Je me suis dit qu'elle n'est pas prête à me présenter sa fille, qu'elle ne me fait pas confiance. Pourtant, même si nous couchons ensemble seulement, nous nous sommes réellement rapprochés ces derniers jours. Déjà lors de ce fameux rencard au restaurant, puis de nos discussions par message notamment depuis que je suis suspecté. Je tiens à elle, même si je le cache assez bien, j'espère que c'est une chose réciproque. Mais, ça va, au final, Alaska me dit de venir chez elle un peu plus tôt même si sa fille ne dort pas encore. Alors, je m'en vais chercher Macdo et je me rends compte que je ne lui ai jamais demandé l'âge de son bébé. Pas grave, je prends un peu de tout et on verra bien. J'arrive devant la porte de son appartement et je sonne, attendant qu'elle m'ouvre.

C'était putain de stressant, je détestais ça. Je commençais limite à me demander dans quoi je m'étais fourrée. Elle est belle la nana qui pleurait son futur mari et qui parfois le pleure toujours et qui disait bien "plus jamais" et qui finalement, se retrouvait dans deux relations différentes et ambigu. Je ne vais pas mentir, je demandais beaucoup d'attention à Wolfgang et il est vrai qu'entre la voiture et son fric qui dormait sur mon compte en banque, on partageait beaucoup de choses ces derniers temps malgré le fait qu'il ne veuille absolument plus me voir. Je décelais chez lui de l’intérêt et malgré ces propos parfois blessants, il semblait ne pas réussir à totalement lâcher prise me concernant. D'un côté, il me détestait et d'un autre, je sentais qu'il n'allait pas tirer une croix définitive à mon sujet. J'avais Wolfgang et toute sa complexité et... J'avais Camille. C'est là que ça devenait plus complexe. Est-ce que j’accordais autant d’intérêt au mather ? Aucune idée. Ce que je savais surtout, c'est que je l'appréciais assez pour qu'il me manque et que je fasse un premier pas vers lui. Néanmoins, je me sentais prise au piège avec cette histoire de bébé. Je n'aimais pas la faire rencontrer au plan cul. Je ne sais pas pourquoi j'avais vraiment un blocage de ce côté. Wolf l'avait vu une fois, à l'improviste et ça ne s'était pas très bien terminé alors... plus jamais quoi. Je voulais juste la protéger de tout ça. Mais là, c'était trop tard. Camille était sur le chemin. J'étais stressée et du coup, Lilou était grognon. Après le bain, je la mettais en pyjama et c'était déjà le moment pour Camille de toquer à la porte. Avec ma puce dans les bras, j'allais ouvrir, un sourire crispé aux lèvres. « Salut.. » que je glisse en le laissant entrer sous le regard interrogateur de ma petite de neuf mois.

Ouais, je me demande encore si c'est une bonne idée que j'ai eu là. Je me suis dit que je voulais juste la voir, je lui ai proposé de  passer chez elle alors que sa fille est là. Ouais, je suis vraiment trop con surtout qu'elle n'avait pas l'air très enjoué à cette fameuse rencontre. Faut dire que c'est compliqué de présenter un simple plan sexe à sa fille, je peux comprendre. Ou pas. Je toque à la porte, elle m'ouvre et je la découvre avec sa fille dans les bras. Le portrait caché. Je suis directement gêné, elle l'est aussi, je peux le voir. En voyant la bouille de son enfant, je ne peux pas paraître comme quelqu'un de méchant, vulgaire comme je le suis. Et rapidement, ça me change, ça me fait redevenir le petit Camille d'il y a quelques années. Oh, qu'elle est charmante... Que je lui dis, en faisant des grimaces pour la faire rire. Je rentre dans son appartement, posant mes sacs de nourritures au sol. Je prends la main de la petite fille, jouant avec elle.

Quelle idée. Franchement. Je ne montre pas ma fille. J'veux dire... Ma fille connait mes amis proches et voilà, c'est déjà pas mal. Je ne la cache pas vraiment, et puis, en venant chez moi, avec les jouets qu'il y a partout, on comprend vite qu'il y a un bébé qui vit ici. C'est vrai que Camille aurait pu la croiser, mais non, j'avais toujours fait en sorte que Lilou ne soit pas dans les parages. Cette fois, c'était officiel. Je suis maman d'une petite fille de neuf mois et ça va certainement flinguer toute la sensualité qui se dégage entre nous, Camille et moi. Lilou dans les bras, en pyjama, j'ouvre la porte pour accueillir notre invité. Un sac mcdo à la main, il se fige quelque peu, autant que moi en tout cas, avant d'entrer. « Oh, qu'elle est charmante... » - « Elle tient de sa mère... » que je dis en souriant, haussant les sourcils. Ça allait détendre l'atmosphère. Il fait des grimaces à Lilou et je regarde ma fille avec un sourire attendrissant. Elle était sociable, mais seulement quand elle avait franchi un cap. « Elle est un peu timide, ça ira mieux quand une heure.. » que je disais à Camille.

Je souris à sa petite remarque, c'est vrai qu'elle tient bien de sa mère la petite Lilou. Je ne sais pas vraiment comment réagir, je tente une petite approche humoristique en faisant quelques grimaces, mais elle est un peu timide. Alaska m'explique que ça ira mieux dans une heure. Je ne savais pas quel âge avait ta fille... Du coup, j'ai pris de tout mais ça sert à rien en fait. En fait, je m'attendais à une petite fille de trois ou quatre ans, mais pas d'un petit nourrisson encore. Bon, j'entre dans l'appartement et retire le manteau que j'ai sur le dos pour le poser sur le canapé, je regarde Alaska et dépose un petit baiser sur sa joue. Je ne vais pas l'embrasser devant sa fille. Tu vas bien ? Pas de mots vulgaire, pas  de choses bizarre, je tente d'être l'homme gentil et galant. Qualité que j'ai eu autrefois. Elle n'est pas trop fatiguée ça va ?

Il est vrai que j'avais pour habitude de me lancer des fleurs par le biais de ma fille. Ma puce était parfaite et hors de question pour moi, de laisser penser qu'elle l'était grâce à son père. Camille tente une approche avec ma petite de neuf mois, mais trop timide, celle-ci vient d'avantage se coller à moi, attrapant mon haut fermement. Je la présentas rarement. Mon entourage proche, elle avait l'habitude de le côtoyer, mais pas les autres. « Je ne savais pas quel âge avait ta fille... Du coup, j'ai pris de tout mais ça sert à rien en fait. » Je ris en voyant son sac McDo. C'est clair que pour le coup, c'était loupé, mais c'était mignon de sa part. « Elle a neuf mois... Donc ouais, on va se contenter du biberon... ». Le jeune homme entrait dans l'appartement et je le suivais dans la pièce de vie après avoir refermé la porte d'entrée. « Tu vas bien ? » me demande-t-il en embrassant ma joue. « Ça va aller et toi ? » Je me rapprochais du coin cuisine et je mettais Lilou dans sa chaise haute. « Elle n'est pas trop fatiguée ça va ? » - « Ça va, le bain l'a un peu fatiguée, mais comme tu es là, tu vas voir, d'ici une heure elle va faire son show et tu seras fatigué avant elle » que je lui confis en me dirigeant derrière le comptoir de la cuisine pour mettre à réchauffer une purée de légume. Je savais que ma fille n'allait pas en manger beaucoup et allait vouloir un biberon, mais bon.

C'est sûr, je me sens complètement idiot de ne pas lui avoir demandé l'âge de sa petite fille avant de commander. Après, l'argent n'est pas du tout un problème alors ça ne me dérange pas. Je la suis jusqu'à la cuisine alors qu'elle pose sa fille sur sa chaise haute, quant à moi, je pose le sac MacDonald's sur la table et commence à y déballer tout ce que j'ai pris. Happy Meal, Menu Best Of, boissons, potatoes et autres matières bien grasse. J'espère que tu as faim. Puis, elle me confie que sa fille est un peu fatigué mais que d'ici une heure, ce serait sûrement le plus fatigué. J'imagine que c'est une vrai petite pile électrique. Que je dis en riant doucement. Mais, je suis content, même si je n'ai pas le moral à fond, je sens que la soirée va me faire le plus grand bien. Je pose mes fesses sur la chaise alors que je regarde Alaska préparer le repas pour la petite Lilou.

Camille était attentionné, mignon, ça me faisait plaisir. Je voyais bien qu'il faisait de son mieux, il faisait bonne figure vis à vis de la présence de ma fille ce soir, avec nous. En réalité, je ne pensais pas qu'il viendrai, enfin, il y a quelques semaines encore, si l'on m'avait dit qu'on se ferait un repas à trois, j'aurais certainement rigolé. C'était inattendu. Mais, il semblait finalement très à l'aise avec ma fille et c'était chouette. Je pose Lilou dans sa chaise haute tandis que le mather vide son sachet. Je ne sais pas combien de menus il a acheté, mais je le regardais d'un air amusé. « J'espère que tu as faim. » J'hausse les sourcils avant de rire. « J'ai toujours plus ou moins faim tu sais.. » que je lui dis en pouffant de rire. J'étais un estomac sur patte. Je commence à préparer le repas de Lilou, un peu de purée de légumes avant qu'elle ne me fasse comprendre que ce qui l’intéresse, c'est seulement le biberon. « J'imagine que c'est une vrai petite pile électrique. » - « Les chiens ne font pas des chats » que je lui dis en souriant. Que ce soit de mon côté ou celui de son père, Lilou a de qui tenir niveau "excitation". Je venais finalement m'asseoir en face de ma fille, petit pot dans les mains ainsi qu'une cuillère. Je lui mets le bavoir et je ne perds pas de temps. « Tu devrais commencer à manger sans moi tu sais... » les aléas d'une vie avec un bébé.

Putain, où est passé Camille Bonaparte ? Je ne me reconnais pas moi-même, je suis sage, gentil et attentionné alors que je ne l'ai jamais été auparavant. Enfin si peut-être avant qu'Iris ne me brise le cœur comme si on jette un caillou à la mer. Une époque où je préfère ne rien me rappeler, non, c'est très bien comme ça. En tout cas, pour ce soir, je veux juste respecter Alaska et sa Lilou. Alors, pas de vulgarités, que du respect. Elle commence à donner à manger à sa fille, m'invitant à ne pas l'attendre et manger. Mais non, je t'attends. Que je réponds avec un petite sourire aux lèvres, sa fille ne veut pas vraiment de la purée de légumes, sûrement le biberon ou alors... Ses mains se tendent plus vers moi. Ah non, vers le Macdo que j'ai ramené. Je pense qu'elle préfère... ce magnifique nugget ! Que je dis en riant alors que j'ai sorti une nugget de sa boite.

Camille pose le sac McDonald's et le vide peu à peu. Il avait prévu beaucoup de nourritures et ça m’amusait. Ma fille Lilou n'avait pas l'âge pour manger de telles choses. D'ailleurs, ça faisait peut qu'elle manger des repas un peu plus construit. Et puis, je préférais qu'elle se développe avec des bons produits plutôt que du mcdo. Camille n'avait pas pu le savoir et je retenais seulement à quel point il était attentionné ce soir. Je commence à donner quelques cuillères à Lilou et je me tourne en direction du jeune mather pour lui indiquer de ne pas m'attendre. En réalité, je mangeais sur le pouce depuis que j'avais ma fille. Elle d'abord, comme toujours. « Mais non, je t'attends. » Je ne dis rien et je continue à nourrir ma fille jusqu'à ce que celle-ci tende les bras en direction de Camille. J'hausse les sourcils en la regardant. Vraiment ? « Je pense qu'elle préfère... ce magnifique nugget ! » dit-il en sortant un nugget du sachet. Hum. « Je pense que si tu lui fais envie, tu me mets des bâtons dans les roues... » que je lui dis en riant. Le problème avec les tous petits, c'est qu'ils avaient une faculté particulière pour se déconcentrer rapidement. « Il y a quoi en burger ? » que je demande alors à Camille. Si le jeune homme se concentre sur moi, Lilou va se concentrer sur moi elle aussi.