A. Charly Hemingway ► Rachel Bilson.

« voyons, tiens toi droite ma chérie. » cette réplique à longtemps été la préférée de ma mère. J'ai du l'entendre environ un million de fois durant mes dix premières années d'éducation. En effet, c'était très important pour ma famille de faire bonne impression, où qu'elle se trouve. Généralement, mes parents participaient à des soirées très importantes, business ou bien caritatives. Lorsque j’atteins une dizaine d'année, ils commencèrent à m'emmener avec eux. Les premières années, j'adorais ça, je me sentais tellement grande et importante ! Mais avec le temps et à force d'entendre tout le monde me donner des ordres sur la manière de me tenir, je me lassa très vite.. Malheureusement je n'eus pas vraiment le choix. Je reçus une éducation de princesse : on ne parle pas la bouche pleine, on se tient droite, on croise les jambes lorsqu'on s'assoit, on ne pose pas les coudes sur la table et j'en passe ! Cette éducation avait un seul et unique but : je devais être digne de mes parents et m'élever jusqu'à la réussite.

Là où la famille Hemingway échoua, c'est en oubliant que leur petite fille était humaine. Être éduqué par ses parents comme par deux sergent de l'armée sans recevoir le moindre signe d'affection, je peux vous assurer que ce n'est pas la clé de la réussite. Lorsque j’entrai dans la dure période qu'est l'adolescence, je me rendis vite compte que cette vie n'était pas faite pour moi. J'avais soif d'aventures, j'étais convaincu d'être destinée à une autre vie. Je n'avais pourtant pas assez de jugeote pour m'opposer à mes parents. Je restais donc dans les rangs. Je me rendais au lycée privé du centre ville de Los Angeles chaque jour et je supportais toutes les autres filles élevées comme moi. C'est à cette époque que je commença à m’intéresser à la littérature. Je m'évadais en écrivant des textes. J'étais une jeune fille très rêveuse !

Ma vie changea lorsque je le rencontra. « besoin d'aide ? » ses premiers mots qui m'étaient adressés raisonnent encore dans mon esprit. Je ne peux les oublier. A cette époque, j'avais tout juste dix-sept ans. Alors que j'étais sorti prendre l'air, loin de ma vie, loin de tout, ma voiture trouva le moyen de tomber en panne à des km de la banlieue chic de Los Angeles où je vivais. Désespérée, je ne pus refuser de monter dans la voiture d'un parfait inconnu qui s'arrêta pour proposer son aide. Il était jeune, mon âge à vu d'oeil. Il était plutôt bel homme et il n'avait pas l'air méchant. On m'avait toujours appris à être méfiante, à ne pas se fier aux apparences, mais dans de telles circonstances, je n'avais pas le choix. J'avais enfreins la règle pour la première fois de ma vie. Qui sait, elle était peut être là, ma nouvelle aventure ?

« pas de panique ! ils n'ont jamais mangé personne. » ce charmant inconnu n'était pas resté le sauveur d'un soir. Nous avons gardé contact après cette mésaventure. J'aimais passé du temps avec lui, je sortais de ce contexte de petite princesse ! Il me faisait vivre toute sorte de chose assez basique dans la vie d'un américain mais tellement inhabituel pour moi. C'est ainsi que manger un hamburger et des frittes ou bien se baigner en sous vêtement dans une mer glaciale sont devenus des activités de mon quotidien. De fil en aiguille rien ne me retenu de tomber amoureuse, pour la première fois. Je n'avais jamais été si pétillante et heureuse ! Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Celle ci se présenta le soir où je décida de présenter mon petite ami à mes parents. J'avais espérer des réactions positives face à l'homme qui avait su me redonner le sourire, mais rien ne se passa comme dans mes rêves.

J'aurais du me douter que mon père ferait tout pour l'éloigner de moi. Il ne venait pas d'une prestigieuse famille, il n'avait pour seul passion la photographie et surtout, il dépensait le peu d'argent qu'il avait dans certain.. bidouillage que je ne compris jamais. Toutes les qualités que mon père attendait de son gendre n'étaient pas réunies. La façon dont il se débarrassa de lui fut par contre beaucoup plus blessante pour moi. Un chèque à six chiffres et terminé. Fini. C'était la dernière fois que je le voyais. « il ne te méritait pas ma puce, il n'aurait pas accepté s'il était amoureux. » Autant dire que ce fut le drame de ma vie. Je n'avais que dix-huit ans mais c'était la première fois qu'on me brisa le coeur.. et je me fis la promesse que c'était la dernière fois que je me faisais avoir.

« t'en fait pas maman, tout ira bien. » le lycée se termina rapidement et je fus diplômé. Pour une fois, mes parents et moi étions d'accord pour que je m'inscrive dans les plus grandes universités. Avec mes notes excellents, ce fut sans surprise que je fus prise à Harvard. Je choisis d'étudier la littérature pour continuer de vivre ma passion, mais je dus prendre une option politique pour que mon père me laisse partir. A moi l'indépendance ! Je m'installa dans une chambre étudiante de la prestigieuse université et ce fut une toute autre vie qui commença. Contre toute attente, je ne me débarrassa de mon image de petite bourgeoise fille à papa, mais je me l’appropria d'une manière bien différente !

« t'en as envie hein ? prouve le ! » alors que ma réputation ne changea guère, ma vie elle subit quelques modifications. Je profitais de mon image pour torturer quelques étudiants du sexe opposé. Je jouais un jeu dangereux avec quiconque croisait ma route. La fille modèle et préservée que j'étais dévoilait peu à peu son côté sexy afin de rendre fou ses prétendants. J'attisais le désir et je me sentais renaitre. C'était la double vie que je menais le soir. La plupart du temps, à la fin de mon manège, je laissais un abruti en plan et insatisfait. C'était une sorte de vengeance personnel que je faisais endurer à de parfaits inconnus pour oublier la souffrance du premier amour. Ah l'amour. Je ne savais même plus ce que c'était et je ne voulais plus jamais le savoir !