Holds me down. Hold me now. Sold me out. In the muddy waters we’re falling.

Je ne sais pas trop ce qui m'a pris. Je n'arrive plus à dormir depuis cette histoire d’enlèvement au bal. Tout me travaille. Mon père me harcèle au téléphone, sur internet. Un coup d’œil à mon portable : dix appels en absence. Il a appris que je suis sur Harvard depuis la rentrée, mais là, c'est la première fois que j'ai autant de ses nouvelles. Ma mère a essayé aussi. Mais je ne veux pas lui parler. Elle sait que je ne suis pas parmi les disparus, c'est suffisant. Mais depuis hier soir, rien ne va. J'ai reçu ce sms, celui qui brise tout. Je dois obéir, même si je déteste ça. Il est hors de question que je ne fasse rien pour elle. Ash. Je ferais tout, absolument tout pour qu'il la relâche... et c'est ce que j'ai fait hier soir. Ce putain de cimetière dont j'ai détruit plusieurs tombes. Alors là, j'ai besoin de rire, de me battre, de jouer avec le feu. Et le visage de Tate m'ait apparu comme une évidence. Quelques sms, son adresse balancée, et me voilà devant la porte de son appartement. Je sonne. Toujours à me demander ce que je vais bien pouvoir foutre avec lui. Parce que je n'en sais strictement rien, parce que c'était une idée en l'air, comme ça. Et si je faisais demi-tour ? Et si je lui posais un lapin ? Je me tourne, dos à la porte et avance un peu pour retourner vers l'ascenseur. C'est alors que j'entends la porte s'ouvrir. Mon visage se tourne vers lui. Fuir ? Après tout, non. Mon corps suit ma tête. Mes pas me guident à lui, entre dans l'appartement. « T'as pas honte d'accueillir une mather chez toi Murray ? » Attaquer, avant de l'être. Toujours. Mais gentiment.

@Tate L.Murray

Depuis que j'essayais de me sortir Willow de la tête, je m'amusais un peu plus et déconnait comme jamais. J'avais étonné de voir que je manquais à ce point à Echo pour qu'elle puisse m'envoyer un texto. Elle m'avait quand même presque supplié que je lui donne mon numéro, c'était qu'une question de temps avant que je sois sacré champion de notre petit jeu. Un côté de moi ne voulait que sa se termine, c'était exictant de repousser les limites et de voir ce que l'autre était prêt à faire afin de ne pas céder à la tentation de concéder la victoire. Je doutais qu'elle vienne jusqu'à mon penthouse alors j'avais commencé à sortir mes décorations de Noël. Me mettre dans l'esprit des Fêtes était le meilleur moyen pour oublier toutes les conneries concernant le maître chanteur. J'avais fait ce qu'il m'avait demandé, je ne demandais qu'une seule chose maintenant, c'était de revoir mon frère. On frappait à ma porte, souriant, je laissais une décoration de Noël de côté et me dirigeait pour aller répondre. Une fois que j'ouvris la porte, je pouvais voir qu'elle était entrain de se défiler. Je riais: ''Trop de pression à venir ramper devant le vainqueur? ''. Elle rentrait comme une flèche à l'intérieur. On commençait déjà dans les attaques? Je riais et surveillait Cash, ce bébé bouledogue français, j'avais pas envie qu'il bouffe un truc. Je m'appuyais contre le mur de mon immense quartier général et dit: ''T'inquiète, j'ai déjà fait venir un prêtre pour bénir mon penthouse, alors si tu es un vampire, tu va brûler à la lumière du soleil. Tu dois être désespéré pour venir chez moi, tu as toujours voir ce qu'est de pénétrer l'antre d'un Eliot.''. Un petit clin d'oeil et je me dirigeais vers ma boîte, recommençant à trier mes trucs.

Je rentre comme une fusée, lui laissant à peine le temps de parler. Cette histoire folle sur le campus me rend peut-être un peu parano, encore plus depuis que j'ai détruit le cimetière. Alors je ne préfère pas qu'on me voit ici, entrer chez Tate alors que nos maisons sont sensées être ennemis. Ce n'est pas que c'est un problème pour moi, je n'ai toujours pas compris cette guerre. Mais je ne veux pas qu'il ait des ennuies. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être que j'ai envie que notre jeu continue encore et encore, que l'on se jette des pics devant nos frères et sœurs respectifs, et que je vienne à l'improviste chez lui sans réfléchir. Je hausse les sourcils quand il me parle de ramper. La pression que j'ai en ce moment, elle est bien plus importante que celle qu'il peut me donner. Je l'écoute, le suis du regard. « J'ai l'air d'un vampire vraiment ? » C'est plutôt un compliment non ? Autre le fait que je me réduirai en cendre à la lumière du jour. Je détaille la grande pièce et avance avec lui vers les décorations de Noël. J'ai toujours aimé cette fête, mais je l'ai rapidement fêtée sans mes parents. Pincement au cœur. « Ne pense pas que tu as le privilège de ma venue... Tu n'es pas le premier Eliot que je visite. » Je souris, il n'en saura pas plus. Et c'est à ce moment qu'une boule de poil fonce sur moi et commence à mordiller ma bottine gauche. Les animaux me font craquer, comme la plupart des femmes je pense. Je me penche vers le chiot et le prend dans mes bras. « T'as un aimant à gonzesse et tu n'arrives pas à chopper Murray ?! » Le chiot est vivace, me mordille les cheveux et lèche mon visage à de nombreuses reprises. Je finis par lâcher le fauve qui court et glisse sur le carrelage avant de foncer dans le carton. Les décorations se sont éparpillées dans la pièce.  Il tire un sourire sur mon visage, empoté et turbulent, je l'aime déjà. Il ne semble pas du tout à l'image de son propriétaire dont le calme me surprend. D'un pas rapide j'approche de lui et ramasse les dégâts du chiot. « Tu veux que... je t'aide à décorer ? » Une guirlande autour du cou et plusieurs boules dans les bras. Je peux m'y mettre oui, ça me fera penser à autre chose. Et comme j'ai décidé de rester ici pour la nuit, autant que je m'occupe.