Ma journée avait bien commencé pourtant. Alors pourquoi je me retrouvais dans un putain d'hôpital, ma princesse dans les bras. Je jetais un regard paniqué vers ma fille, les larmes coulant toutes seules sur les joues. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. En une fraction de seconde, tout à changé. Ma vie a été bouleversée. Une seconde j'étais en train de faire brouiller les oeufs de ma principessa et la seconde suivante un grand fracas se faisait entendre et je retrouvai le corps ensanglanté et sans signe de vie de ma fille, dans le bas des escaliers. J'eu juste le temps de penser à fermer le rond avant de me précipiter vers la princesse, affolé. J'osai à peine toucher son corps, de peur d'empirer encore plus son état. Je décidai tout de même d'appeler la police, leurs demandant d'envoyer une ambulance à mon adresse et ils me dirent que cela prendrait une demi-heure avant leur arrivé à cause d'un accident bloquant la circulation.
Paniquant encore plus, ayant peur que cette demi-heure ne me coûte la vie de la dernière personne qui comptait pour moi dans cette vie, je décidai de foutre en l'air toute prudence, prit ma petite princesse dans mes bras et me ruai vers l'hôpital. Cela me prit, au bas mot, cinq minutes à faire tout le chemin. Me précipitant dans le hall de l'hôpital, j'hurlai que j'avais besoin d'un médecin. La dame de l'accueil fit signe d'aller chercher le médecin le plus proche. Lorsque je vis ce dernier -ou devrais-je dire cette dernière- arriver, je fus tellement soulagé que les larmes se remirent toutes seules à couler. Je suivie cette dernière, puisque c'est ce qu'elle demanda, jetant des regards inquiets sur le corps inconscient de ma princesse. Arrivé dans son cabinet, je déposai avec une extrême douceur le corps de ma petite fille sur le lit d'hôpital et me laissai tomber dans le fauteuil le plus proche, me prit la tête à deux mains et je fondis aussitôt en larme. Je crois que je n'ai jamais autant pleuré depuis la mort de ma femme. Reniflant avec une grâce toute relative, je relevai la tête vers le médecin et déclaré, avec un léger tremblement de voix
-Q...quatre ans, elle a quatre ans et e...elle s'appelle Hope. Je ne sais pas ce qu'il c'est passé. Une seconde j'étais en train de préparer comme chaque matin ses oeufs brouillés et la seconde j'entends un énorme fracas et je retrouve son corps ensanglanté au bas de l'escalier.
Un reniflement disgracieux vint couper court mon discourt et alors que j'allais reprendre, un grognement très -on va le dire franchement- masculin se fit entendre et une petite voix cristalline résonna
- P...papa ? Où on est ? Pourquoi je suis là ? Pourquoi j'ai mal partout ? Pourquoi on est pas à la maison ?
Levant les yeux au ciel, un léger sourire me vint aux lèvres en entendant ses questions. La princesse en était à sa phase de "Pourquoi". Chaque journée elle me pose milles et une question débile avec le fameux "pourquoi". Comme par exemple "Pourquoi les papillons ils volent" ou encore "Pourquoi le ciel il est bleu" ou encore "Pourquoi son bidon il gargouille quand elle a faim"... hier elle m'a même demandé "Pourquoi les oiseaux ils pouvaient voler et pas elle".