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Toute une éducation à refaire

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Le temps était plutôt clément pour une journée de novembre. J’avais décidé d’enfiler une longue robe blanche de saison qui saurait me préserver du froid par-dessous ce gilet anthracite qui n’épargnerait pas mes épaules. Aujourd’hui je voulais juste me promener un peu, respirer à plein poumon un air moins pollué que celui sur le campus.

Même si les chaussures ne se prêtaient pas à mon exercice du jour, je flânais d’un pas calme au bord de cette rivière aux glas reposant, enfin jusqu’à ce qu’un petit voyou passe à côté de moi en bicyclette. Le son du cliquetis strident de sa sonnette me faisait sursauter, je m’écartais doucement, mais pas assez compte tenu de l’allure du véhicule à deux roues.

Les yeux révulsés, j’observais la scène comme au ralenti, moi sur le côté à l’ombre d’un arbre centenaire pendant que le vélo passait en soulevant un monticule de boue du trottoir qui venait percuter ma robe d’un blanc immaculé. Le point levé, je soupirais en serrant les dents.

- C’est ça, ne t’excuse pas surtout !

Je soupirais en sortant un mouchoir de mon sac à mains de créateur. Mes initiales étaient brodées sur le tissu en soie qui servait à essuyer la substance boueuse de ma robe. Je m’approchais d’un banc pour mon pied orné d’un escarpin assorti à la robe que j’étais en train d’éponger quand je croisais le regard d’une autre fille près du banc.

- Les enfants américains sont vraiment mal élevés !

@Lavender J. Trevena
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Lavender s'était réveillée de bonne heure ce matin, incapable de rester plus longtemps au lit. Comme si le sommeil avait décidé de revenir plus tard. Elle s'était pourtant habituée aux bruits des voitures qui passaient dans la rue, longeant son appartement. Le décalage avec la ville de Forks, calme et légèrement reculée, avait été saisissant au début mais elle y trouvait maintenant un quelque chose de rassurant. Armée de son bonnet de laine, elle en avait profité pour sortir faire un tour du côté de Charles River. Dans quelques semaines, lorsque l'eau commencerait à geler, le spectacle serait magnifique. Elle n'avait plus entendu parler de l'affaire des algues depuis le début de l'année. En février, la ville avait averti la population d'une colonisation de la rivière par des cyanobactéries toxiques - interdiction de toucher l'eau. En regardant cette étendue d'eau, difficile de l'imaginer aussi dangereuse. Mais Lavender, biologiste, avait appris à lire entre les lignes. Ne pas se fier aux apparences était aussi valable dans le cadre de son métier. Une sonnette de vélo retentit derrière elle, Lavender se décala rapidement. En ville, les gens étaient tout sauf patients. "C’est ça, ne t’excuse pas surtout !" Elle croisa le regard noir d'une femme en robe blanche, visiblement plus si immaculée que cela après le passage du cycliste. Une large tâche s'étalait sur le bas de sa robe. Les enfants américains sont vraiment mal élevés ! lui lança la jeune femme en croisant son regard. La brune sourit malgré elle.
- On est passées à travers les mailles du filet alors... Sa mère lui rappelait assez souvent pour qu'elle en soit persuadée, elle avait été tout sauf une enfant difficile. Pas vraiment du genre à faire des bêtises.
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Un goût amer revenait dans ma gorge quand je repensais à la couleur si parfaite de ma robe. J’y réfléchirais à deux fois la prochaine fois que je voulais sortir en blanc à côté d’une rue aussi turbulente. Je pestais intérieurement en essayant de ne pas montrer à quel point j’aurais envie de torturer ce petit garçon déjà loin.

J’aimais à imaginer que les allemands avaient toujours été mieux élevé, je crois que notre éducation est plus stricte, mais c’était certainement qu’un apriori que je garderai toute ma vie. Le regard vers cette femme qui me renvoyait un sourire discret j’étais surprise par sa réponse avec un accent qui trahissait son identité patriotique.

- Américaine ? J’avais presque oublié qu’il en existait encore en ville.

Ici les nationalités étaient si mélangées qu’on pourrait presque en oublier le pays dans lequel on résidait. Je n’avais jamais connu un melting-pot de culture aussi diversifiée qu’à Harvard. Arrêtant un instant de m’occuper de ma tâche pour considérer d’une façon plus probante cette fille qui devait avoir à peu près mon âge, je lui renvoyais un sourire modéré.

- Je suis désolée, loin de moi l’idée de critiquer ton pays …

D’accord, c’était totalement l’idée, et je ne me gênais pas généralement pour dire qu’il n’existera jamais un meilleur endroit pour vivre que l’Allemagne. Mais je détesterais l’idée qu’elle se fasse un tableau aussi fichiste de moi. Je prenais une inspiration avant de sourire d’une façon plus franche.

- Je suis certaine que ton éducation était exemplaire.
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Il n'y avait pas d'environnement plus paisible que Charles River. Les familles y côtoyaient les groupes de jeunes, le reflet parfait de la vie à Cambridge. Le regard de Lavender s'attardait souvent sur des bambins qui gambadaient à côté de leurs parents, l'air encore peu assurés sur leurs deux jambes. ça la mettait de bonne humeur. Toute cette énergie, toute cette innocence et surtout l'amour débordant qu'ils avaient pour la mère à laquelle ils serraient si fort la main. Même si elle en était déjà convaincue, c'était aussi dans ces moments qu'elle se disait qu'elle faisait un métier formidable.
- On est pourtant bien en Amérique ? demanda Lavender, amusée. Même si c'était certain que le jeune garçon en vélo aurait dû regarder un peu plus où il allait, il n'en restait pas moins un enfant. Elle nota un accent plutôt prononcé dans la voix de la jeune femme. Américaine pure souche. J'en déduis que ce n'est pas votre cas ? Elle pouvait bien avoir son avis, mais le jugement était souvent tellement facile. Faire des généralités était devenu le mal du siècle. On est plusieurs centaines de millions donc je dirais que ça va, je ne me sens pas trop touchée. Son sourire s'élargit. Non vraiment, elle avait le droit de déballer ce qu'elle avait sur le coeur. Lavender tenait à son pays plus que tout. C'est d'ailleurs pour cette raison que Trump n'avait pas pu compter sur son vote aux dernières élections...J'aime le croire en tout cas. Sa mère avait tellement fait pour elle, jusqu'à cumuler les heures de travail sur différents postes pour subvenir aux besoins de sa fille.
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Pestant contre ce petit garçon que je considérais comme bougrement mal élevé, je ne me rendais pas compte que je pouvais insulter la culture d’un pays qui me permettait aujourd’hui de poursuivre mes études à un niveau impossible dans le mien. La jeune femme aux cheveux clairs me faisait remarquer d’une façon légère que c’était moi qui n’étais pas chez moi ici, et d’une certaine façon je me mettais à la place de celle que j’avais pu offensée.
- Allemande, je m’appelle Minna.
J’évitais d’afficher mon nom, même si j’en étais fière de mon patronyme, j’avais l’idée un instant de me faire discrète devant la jeune américaine. Lui offrant un sourire de complaisance, j’étais plus gênée que j’aurais cru pouvoir l’être devant une parfaite inconnue.
- J’imagine que je pesterais de la même façon contre les petits allemands … j’ai un peu de mal avec les enfants.
Surtout avec les petits garçons, je crois que j’avais été traumatisée par mes frères qui m’en ont fait trop voir. Je n’avais pas de problème avec les petites filles, j’appréciais même l’idée de les formatées dès leur plus jeune âge à ma convenance, mais en ce qui concerne les garçons c’est tellement plus malléable quand ils sont sexués.
- Si je rencontrais une fille snob qui critique mon pays devant moi, je crois que je lui sauterais à la gorge, d’une certaine façon j’admire votre tempérance, nul doute qu’une éducation adaptée vaut dans tous les pays.
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Quoi de plus naturel et de plus beau que de regarder un enfant courir. Cette image, c'était probablement celle que tous ses patients avaient en tête lorsqu'ils franchissaient la porte de son bureau. Lavender aimait à s'imaginer qu'elle contribuait, même très peu, à leur projet d'enfant. Elle faisait de leur besoin de maternité, une réalité. "Allemande, je m’appelle Minna." précisa la jeune femme. Lavender ne connaissait que très peu l'accent allemand. Il était à la fois très prononcé et plutôt chantant contrairement à ce que l'on pouvait penser. "Lavender" répondit la biologiste en souriant. "Ce genre de petite bêtise doit traverser les continents, sans aucun doute..." Tant que le vélo existerait, les tâches de boue aussi. "Ils ne se rendent pas compte. On a tellement de règles dans notre monde d'adultes. Les enfants n'en ont pas toujours conscience. D'ailleurs, c'est ce qui fait le charme de l'enfance. Ils sont libres." Il lui arrivait parfois de regretter les quelques moments de liberté qu'elle avait partagé avec son père avant qu'il ne disparaisse. Ses petites mains posées sur les siennes. Les moments où elle croisait son regard lorsque, dans un élan de gourmandise, elle plongeait la cuillère dans l'une des préparations de sa mère et qu'elle finissait par avoir de jolies traces de pâte autour de la bouche. Ce genre de moments qui s'envolent d'un rien. "Heureusement qu'on a le droit de ne pas être d'accord," ajouta la biologiste en regardant le reflet du soleil sur la rivière.
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Continuant d’essuyer la tache sur ma robe, je commençais à me faire une raison sur l’idée que je ne pourrai pas faire mieux sans étaler la tâche. Je garderai un souvenir de ce garçon téméraire, ce qui avait l’air de ne pas perturber plus que ça ma voisine qui se présentait à moi comme une patriote.

Je la regardais en essayant de quand même sourire, même si l’étendue du carnage sur ma robe ne s’y prêtait pas. Il fallait que j’arrête de regarder et de penser à autre chose, je soupirais en me concentrant un peu plus sur le visage de la fameuse Lavender.

- C’est charmant comme prénom, j’aime beaucoup.

C’est la première fois que j’entendais ce prénom, mais la sonorité me plaisait vraiment. La jeune femme m’expliquait que je ne pouvais pas décemment en vouloir à cet enfant, et même si j’aurais du mal à faire comme si de rien était, le garçon était loin déjà.

Pendant que moi j’étais obnubilée par ma robe, Lavender avait les yeux sur la rivière, elle semblait y trouver une certaine sérénité. En quittant le banc, je m’approchais de la jeune femme, et à ces côtés je regardais dans la même direction le soleil nous éblouir de sa lumière orangée.

- Vous venez souvent ici ? On dirait que le soleil lui-même est habitué à caresser votre reflet dans l’eau.
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Lavender ne comptait plus les heures qu'elle avait pu passer à arpenter les alentours du Charles River. Le clapotis rassurant de la rivière en été, sa surface figée et brillante en hiver, les lumières de la ville qui miroitaient sur l'eau en mouvement à la nuit tombée... Tout incitait à s'attarder quelques minutes sur place. Lavender y trouvait quelque chose de nouveau à chaque fois. A Forks, Lavender avait été habituée à passer du temps dehors dès le plus jeune âge. En période de fortes pluies, les bottes en caoutchouc étaient d'ailleurs de rigueur dans le jardin de la maison familiale. "C'est gentil" lança doucement Lavender. "Minna également... C'est une référence particulière à la culture allemande ?" Lavender ne connaissait que trop peu l'Allemagne et tout ce qui pouvait s'y rapporter. La gastronomie, la culture, la politique... Etait-ce un prénom courant en Allemagne ? La jeune femme ne cessait de tripoter sa robe et plus le temps passait, plus le risque que la tâche reste était important. Lavender avait peu de robe auxquelles elle tenait. Elle avait peu de robes tout court. Vous venez souvent ici ? On dirait que le soleil lui-même est habitué à caresser votre reflet dans l’eau. Lavender esquissa un sourire. Elle était démasquée. "Très souvent, oui. C'est reposant et calme." Mis à part les quelques bruits de voitures, le tableau qu'elles avaient sous les yeux restait l'un des plus naturels en ville. Un cocon d'air pur. "Si vous tenez vraiment à cette robe, j'habite à deux pas. Je dois bien avoir du détachant."
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Après un échange plus civilisé avec ma voisine, je la complimentais sur son prénom quand elle montrait un intérêt qui n’avait pas l’air feint pour le mien. J’aimais bien mon prénom et j’offrais à Lavender un sourire de circonstance en lui parlant de cet héritage que je conservais depuis ma naissance.
- Minna, ça signifie protectrice, c’était le prénom de mon arrière-grand-mère.
Même s’il ne s’en rendait pas compte, j’avais toujours été là pour mon petit frère qui me remercierait un jour, même si mon affection pour lui ne se matérialisera de façon aussi concrète que le voudrait mon prénom. J’étais la fervente défenderesse de ma culture, de la condition des femmes, même si je ne crois pas vraiment en la prédisposition pronominale.
Soupirant un instant, je voyais une partie de ma vie défiler sous mes yeux quand je revenais avec la brune pour profiter de ce calme dont elle vantait les vertus. C’est vrai que l’endroit demeurait idyllique, enfin il le serait sans ses démons à bicyclette qui vous ruine une robe sans prévenir.
- Vraiment ? Je ne voudrais pas abuser, mais il en va de l’intégrité structurelle de ma robe, je vous serais sincèrement redevable si on arrivait à la sauver.
Des robes comme celle-là, je pourrais en acheter tant que je voulais, mais chacune d’entre elle c’était comme une petite part de moi. Je sauverais ma robe avec une certaine fierté, et si cette Lavender pouvait m’y aider, je pourrais arriver à considérer les américaines d’une façon moins stricte.
- Alors je vous suis !
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C'était aussi ce que Lavender aimait dans les grandes villes. Les rencontres, les échanges. Forks était une petite ville et elle y croisait souvent les mêmes visages. Cambridge, c'était une autre dimension. L'explication de Minna était des plus belles, les noms traversaient souvent les âges et les générations. Belle signification et... très belle symbolique. Lavender n'avait rien contre les prénoms modernes, mais elle trouvait parfois que certains manquaient de charme ou d'authenticité. C'était tout le contraire pour Minna. Elle avait quelque chose d'angélique avec sa robe blanche en plein mois de novembre. Lavender n'habitait qu'à quelques minutes à pieds, elles auraient vite fait d'arriver. Par contre, il faudra probablement la passer à la machine dans la foulée. J'ai quelques robes, je pourrais vous en prêter une si vous voulez. Minna était plutôt grande et élancée. A peu de chose près, elles devaient faire la même taille. Lavender avait tellement peu de vêtements qu'elle n'avait d'autre choix que d'en prendre vraiment soin. Le moindre pantalon manquant, le moindre gilet filé et la voilà obligée de faire un saut dans un magasin. Lavender quitta Charles River des yeux, non sans regret. Direction : son chez elle. Elle vérifia que Minna lui avait bien emboîté le pas. L'accent et les origines allemandes de la demoiselle avaient éveillé sa curiosité. Vous êtes à Cambridge depuis longtemps ?
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