you and me, always (win-lers)

Tu allais mieux Jamie pourtant tu n'arrivais pas encore à t'en contenter. Tu n'étais encore que trop insatisfait. Tu semblais presque oublié qu'il y a tout juste trois mois tu étais aux soins intensifs et qu'après ça tu avais passé quelques semaines en fauteuil roulant. Aujourd'hui tu te dépatouillais plutôt bien avec des béquilles, et c'était un progrès énorme. Mais ça ne semblait pas te suffire. Ta kiné venait de quitter ton appartement, après ta séance de massage, et tu attendais Alison d'ici peu. Tu lui avais expressément demandé de t'apporter un de ces burgers à la sauce poivre puisque oui tu avais faim. Serait-ce l'appétit qui te revenait ? Quoiqu'il en soit ta bonne humeur du moment aidera sûrement à ne pas trop inquiéter ta petite sœur, seule personne qui avait véritablement été mis dans la confidence après ton accident.

C'était à se demander ce pourquoi tu avais le plus de hâte ce soir : manger parce que tu avais tellement faim ou passer un moment avec ta petite sœur Ali'. Finalement c'était certainement les deux à la fois. Tu avais envie de passer un temps de qualité avec elle. Un temps chez toi, et non en centre de rééducation, un temps en famille. Bonne nouvelle ! Encore un peu et je crevais de faim tout seul au fond de cet appart'. Tu exagérais un peu. Au pire tu aurais fini par te commander un truc qu'on te livrait. Mais ça ne valait aucunement un repas avec ta sœur. Tu tendais le bras vers elle, quand elle arriva pour le passer autour de son cou et lui faire un bisou à sa tempe. Tu peux nous amener ça, ici ? J'ai besoin de garder la jambe tendue. Les séances de rééducation t'achevaient littéralement mais c'était bien là la preuve que ton muscle était sollicité. T'as passé une bonne journée ?

Tu as sourit légèrement en l'entendant te dire qu'elle avait fini par avoir faim à son tour après t'avoir amené à manger, et c'était tant mieux. On mange toujours mieux quand on est pas seul. C'était le cas de le dire. Ces derniers temps, tu avais passé beaucoup trop de temps seul et tu détestais ça. Habituellement tu mangeais avec tes collègues en caserne, avec des amis, en famille. Qu'importe mais rarement seul. Ces derniers tu avais explosé un record. Parfait ! Veinards sont les gens au quotidien chargé. Je donnerai tout pour bosser un peu. A la caserne ? Dans tes rêves. Tu n'étais clairement pas en état. Tu t'occupais beaucoup de la paperasse de la salle de sport que tu gérais avec Devan mais ça semblait ne pas suffire. Tellement que tu envisageais une autre option pour les semaines à venir. En attendant qu'Alison, s'épanouisse dans ce qu'elle faisait, te faisait plaisir.Non, je fais attention, mais ça prend plus de temps que ce que je pensais. As-tu avec une pointe de déception dans la voix, malgré toi. Ta jambe avait été abîmée, et tu savais qu'elle se rétablirait mais plus le temps passait, plus la lésion à ta moelle t'inquiétait.

C'est vrai que tu t'emmerdais un petit peu. Tu étais le genre très actif depuis toujours. Tu étais très cérébral, certes, mais très actif aussi. Resté là sur ton canapé à attendre que ça aille mieux ça ne te connaissait pas trop et surtout ça ne te réussissait pas vraiment. Tu t'es légèrement marré à sa réplique avant d'ajouter. Je m'en fais pas trop pour la compréhension si tu veux tout savoir, c'est surtout que je suis pas sur que je m'éclaterai vois-tu. Oui, l'informatique tu étais plutôt à l'aise avec. Un peu comme les chiffres. Ton vrai point fort ça avait toujours les chiffres, les mathématiques. Ce qui était scientifique t'avait beaucoup réussi. Pourtant tu avais fais le choix de tout quitter pour  être pompier, actif et dans l'action. Tu avais besoin de vibrer en bossant, et ça, ça ne manquait jamais dans ton quotidien de pompier. Oui t'as pas idée! La salle de sport m'occupe pas mal, ça laisse du temps libre à Devan, et puis je retrouvé Zoé. Tu devrais passer la prochaine fois qu'elle sera là. Tu avais retrouvé tout tes proches au quotidien. Boston présentait cet avantage. Devan ton fidèle acolyte et associé, Alison ta crème de petite soeur, Zoé ta fille et ta vie, Sally la mère de ta fille, et pas mal d'amis. Tu avais fait le mort pendant trois mois, et beaucoup n'avait pas été mis dans la confidence de ton état. Croquant dans ton burger pour éviter qu'il ne refroidisse, tu finissais pas dire. C'était quoi ça ? Qu'est-ce qui t'arrive ? As-tu dit intrigué. Ce soupir ne t'avait pas échappé. Tu voulais être certain de rien manquer.

S'il y a bien une chose sur laquelle tu étais une tête de mule c'était bien sur le fait qu'on puisse s'en faire pour toi, ou en faire trop pour toi. Depuis que ta mère était tombé malade, tu n'avais cessé d'être dévoué, d'en faire ton centre du monde. Tu avais toujours refusé de l'inquiéter. Tu lui avais promis de t'appuyer sur tes facilités avec les chiffres pour aller à la faculté, finir diplômé même quand tu avais toujours voulu être pompier. Et après son décès, tu avais gardé cette manie de vouloir être là pour les gens que t'aiment sans pouvoir assumer qu'on puisse se mettre en quatre pour toi, surtout quand tu ne jugeais pas cela nécessaire. Non ça ira, t'as mieux à faire. Mais passe dîner, ou déjeuner plus souvent. Oui, ça vous fera du temps ensemble surtout que pour l'instant tu n'étais pas non plus la compagnie la plus fun et folle qui soit donc s'élancer dans un peu de sport, ou autre activité, c'était compliqué. Oui, oui... elle va bien. Elle m'en a voulu de ne lui avoir rien dit pour le Vermont, mais je ne regrette pas. Tu ne l'avais dit qu'à Alison, et tu avais bien pris le soin de confier ta volonté à tes collègues. Chose qui avait été parfaitement respecté. Et Zoé se porte encore mieux. Je l'ai revue, et d'ailleurs on se voit souvent depuis quelques jours. Je pensais que ce serait un peu compliqué mais pas du tout. Elle est aux petits soins. As-tu en te marrant presque. Ta fille marchait sur ses deux pattes mieux que toi en ce moment et ça te faisait craquer. Finalement toute ta force, tu la puisais là. Croquant dans ton burger tu finissais surpris par la révélation d'Ali. Je vois. Tout s'explique. Son soupir et sa mine un peu perdue. Forcément pour une raison ou une autre elle avait pensé à son ex, qui en plus était de retour. Tu l'avais toujours apprécié, toi. Cela dit tu avais vécu le départ d'une ex et tu savais à quel point c'était difficile. Pourtant tu osais te dire que c'était différent pour eux. Ils étaient si jeunes! Tu l'as revu ? Je veux vous avez discuté ?