(jae/qiao) We played a game; I lost.

ça n'a jamais été un secret: tu ne t'entends guère avec ton oncle, qui fait tout pour faire de ta vie un enfer sans fin, enchaînant les mauvais coups et les chantages, menaçant ainsi la vie de ta petite sœur pour te tenir dans ses filets. dès que tu as pu quitter la maison familiale à salem pour te retrouver à boston, tu l'as fait. mais, bien que tu ne vivais plus avec ton oncle, tu t'es rendu compte que ce n'était pas parce que tu avais quitté le toit commun qu'il allait te lâcher pour autant, loin de là. tout au long de tes six ans, presque sept ans, à vivre seul dans ton studio, il s'est fait un plaisir de te forcer à le suivre ici et là pour des activités en lien avec la compagnie dont tu en étais l'héritier, mais dont tu en avais rien à foutre. le dernier 'voyage d'affaires' que tu avais effectué avec ton oncle s'était déroulé en chine, sur une durée de quelques jours. c'est lors de la deuxième journée que tu as rencontré qiao, sous les conseils de ton oncle. pour une raison dont tu ignorais tout, il voulait absolument que tu la rencontre et que tu garde le contact avec elle via internet. et forcé par ton oncle qui avait glissé quelques menaces, tu l'avais fait.

tu avais reçu un message de ton oncle quelques heures auparavant, sur le répondeur de ton téléphone. étant en cours, tu n'avais pu voir l'appel, comme tu avais pris l'habitude de fermer le son, détestant avoir l'attention sur toi lorsque la sonnerie s'élevait dans la pièce. alors, ce n'est qu'en fin d'après-midi que tu appris une rencontre dite urgente dans le domaine familiale, à salem, lorsque tu sortais tout juste de ton dernier cours de la journée. tu avais refermé ton téléphone en soupirant, avant d'envoyer un message à l'un de tes employés qui travaillait au café-librairie que tu avais ouvert il y a quelques années, lui demandant de couvrir pour toi, comme tu avais une urgence familiale. tu n'avais aucune chance de dire à ton oncle que tu n'avais pas le temps d'y aller et que tu avais un café à gérer, car tu savais qu'il n'allait pas hésiter à te pénaliser pour l'audace que tu pouvais avoir.

tu t'étais donc rendu dans ton appartement pour te changer, laissant un message écrit sur ta table basse que tu n'allais pas être joignable avant quelque heures, puis tu avais pris le volant, bien malgré toi, qui détestait les moyens de transports, surtout la voiture. alors qu'à l'habitude, le trajet ne dure qu'une trentaine de minutes, tu pris une heure à te rendre dans la maison familiale, à cause du trafic. pas très enthousiasme à l'idée d'entrer dans la demeure, tu étais resté à l'intérieur de ta voiture pendant quelques secondes avant d'enfin sortir, entrant à l'intérieur, silencieusement, comme à ton habitude. pourquoi ton oncle t'avait-il envoyé ici? tu avais un sentiment que ça n'allait pas être pour une bonne nouvelle.