« Retour en arrière »

C’était étrange de revenir à Boston. Malicia avait l’impression qu’hier encore, elle découvrait la beauté des temples en Inde. Sac sur le dos, basket, cheveux attaché, elle pouvait passer des heures à marcher sans s’épuiser. Elle avait appris plein de choses et notamment découvert le bouddhisme, il lui avait d’ailleurs pas faillit longtemps avant de se convertir à cette religion, trouvant en elle ce qui lui manquait. Depuis son départ en Aout dernier, Malicia avait changé, avant grandit. Elle avait longtemps portait sur ses épaules le poids du suicide de sa mère, une certaine culpabilité vis-à-vis de cet acte qu’elle n’avait jamais compris. Quand l’été dernier suite à la mort du bébé qu’elle portait elle était tombé en dépression et avait elle-même essayer de s’ôter la vie, elle avait alors découvert qu’importe qui vous entour, le problème ne vient pas d’eux, mais de vous… Elle était plus en paix avec elle-même et c’était avec le coeur plus léger qu’elle s’en était aller vers de nouvelles aventures, curieuse de découvrir le monde comme toujours. Alors pourquoi revenir ? Pourquoi faire un retour en arrière dans cette ville qui lui avait toujours semblait si fade et sans aucune surprise ? Elle qui ici c’était toujours sentit comme un rat dans une cage. Pourquoi abandonner sa liberté ? Ce n’était pas le cas… Malicia n’avait pas décidé de revenir vivre à Boston, elle n’était que de passage. C’est sans doute pour ça qu’elle n’avait pas avertit tout le monde de son retour, juste Oliver son meilleur ami, Jonathan, Cole, Léonidas… Pas de quoi faire une gigantesque fête en son honneur. Mais si la Lara Croft qu’elle était savait d’hors et déjà qu’elle ne s’éterniserait pas ici, elle savait qu’avant de repartir elle devrait gagner un peu d’argent et surtout que Lison soit soignée. Lison. C’était avant tout elle la raison de son retour… Aussi pour gagner de l’argent, Malicia c’était mise en quête d’un travail et elle avait finit par être embauché comme Barmaid au Drink, un emploi qu’elle avait déjà eu en Thaïlande. Elle était occupée à vérifier son stock quand elle entendit une voix l’interpellait. «  Barmaid ! » dit-elle avant de se retourner avec un sourire, sourire qui modifia légèrement quand elle vit à qui elle faisait face. «  Brent. » dit-elle, continuant de sourire. «  Tu veux boire quoi ? »

C’était étrange de lui faire face. Cela faisait plusieurs déjà qu’elle était partit mais il n’avait pas changé. Enfin si. Il avait l’air… moins soucieux. La dernière fois qu’elle avait vu Brent il était sous tension, fatigué, pas vraiment lui-même. Aujourd’hui il avait l’air plus léger, plus libre. C’était dur à expliquer. Malicia elle-même ne devait avoir la même expression qu’avant son départ. Sa dépression était loin derrière elle et tous ses mensonges également… Elle eut un sourire quand Brent parla de ses voyages au passé, comme s’ils étaient finis. «  C’est bien. J’ai hâte d’être au Japon » dit-elle en attrapant les bouteilles qu’il lui fallait. «  J’ai visité l’inde et la Thaïlande déjà. C’était génial. » Les yeux de la jeune fille pétiller et on pouvait sans mal deviner que voyager faisait partit d’elle, qu’elle aimait ça, qu’elle se sentait pleinement exister avec ses voyages. Malicia s’était toujours considéré comme… sauvage. Elle avait besoin d’espace pour se sentir complètement elle. Elle était toujours avide de découvrir les choses. Son côté artiste faisait qu’elle était toujours passionné d’apprendre, la culture, les langues, les traditions. « J’ai appris à faire le maquillage au henné en Inde. » Elle mélange les alcools et posa un verre devant Brent. «  Et voilà déjà un » dit-elle avec un sourire alors que le jeune homme pouvait apercevoir le tatouage qu’elle avait au poignet. Elle l’avait fait pour camoufler la cicatrice de sa tentative de suicide. Il s’agissait d’une jolie fleur de lys.  

Malicia n’aurait pas pensé que des mois plus tard elle se retrouverait face à Brent et surtout que ce soit aussi facile pour eux de parler, eux qui avaient toujours du mal à communiquer, que se soit pendant leurs rupture ou même quand ils étaient ensemble. Ils étaient des ex et beaucoup dans cette même situation se seraient retrouvé gêner ou incapable de prononcer un mot mais ça ne semblait pas être leurs cas. Quand Brent demanda à Malicia quand elle repartait, elle esquiva un sourire amusé. Devait-elle comprendre par là qu’il la poussait dehors ? Bien évidemment elle le prenait pas mal, mais Brent avait enchainé si vite avec sa question qu’on pouvait se le demander. « Pas tout de suite. » répondit-elle sourire aux lèvres. Lison n’avait pas encore eu son premier rendez vous à l’hôpital, la petite fille. « Je vais avoir le temps de finir les deux autres verres qui manque » dit-elle avec malice avant de poser le deuxième capirinha devant Brent. Elle replaça les bouteilles et attrapa celles pour les Bloody mary. « Quinze jours. Trois semaines. Un mois peut-être. » Dit-elle en haussant les épaules car elle n’en avait réellement aucune idée.

L’ambiance était bonne enfant et quiconque serait passé à cet instant aurait pût croire qu’ils étaient des amis de longue date. Pas des anciens amants prêts à se déchirer. Pas des inconnus qui se connaissaient à peine. Non ni l’un l’autre. On pouvait voir dans leurs regards une certaine complicité qui laissait deviner qu’ils se connaissaient. Brent la questionna sur son départ puisqu’il semblait évident qu’elle n’allait pas rester. A la question de Brent concerant la raison de son retour, à savoir peut-être lui, un grand sourire passa sur ses lèvres. Elle avait l’impression de retrouver le Brent du chili, le pseudo charmeur qui avait toujours le mot pour rire. Elle apprécia cette façon qu’il eut de lui poser cette question, sans crainte d’emmener un malaise entre eux, sans crainte d’appuyer là où ça faisait mal. En toute simplicité. « Mince !  Tu a vu juste ! Je suis démasqué. » Dit-elle avec sarcasme. « Je comptais les jours comme une pauvre âme en peine. Tu sais comme les prisonniers qui gravent des barres sur les murs ? »Rajouta-t-elle, taquine, un sourire plein de malice sur ses lèvres. Elle finit le premier bloody mary et le posa devant Brent. Avouons le elle prenait son temps, d’ordinaire elle aurait fait les quatre verres en deux minutes.  «  Quelqu’un avait besoin de moi à Boston. » dit-elle simplement, restant vague, n’ayant pas l’intention d’évoquer Lison, loin de là. «  Et toi ? Toujours Winthrop et toujours à Harvard ? Ou tu as sombré dans l’alcoolisme  car il t’était insupportable de ne pas voir mon si joli visage ? » dit-elle avec ironie et son éternelle sourire malicieux.

De nouveau un sourire s’étira sur les lèvres de Malicia quand Brent affirma qu’elle était effectivement revenue pour lui, plaisantant bien évidemment. Est-ce qu’elle aurait pût sérieusement revenir pour lui ? En vérité Brent était plutôt une raison pour elle de ne pas revenir. Elle savait tout le mal qu’elle lui avait fait et si on lui avait dit de décrire ses retrouvailles avec lui… Ce n’est pas ainsi qu’elle l’aurait fait ! Elle aurait pensé qu’il aurait fait demi-tour, la fuyant comme la peste, refusant de lui parler. C’était d’ailleurs pour ça qu’elle avait refusé de rencontré Oliver sur le campus, elle ne voulait pas le croiser et remuer le couteau dans la plaie alors qu’elle n’était que de passage. Mais elle s’était bien trompée ! Brent semblait n’avoir aucune rancœur au premier abord et il affichait un sourire détendu. Peut-être qu’une nouvelle petite amie l’avait apaisé… Elle s’empêcha de penser à ça et le questionna sur ce qu’il devenait, continuant de le servir. Elle haussa un sourcil perplexe quand il affirma ne plus être Winthrop. Tiens donc. «  Tu a décidé de devenir Eliot pour rejoindre le côté obscur de la force ? » demanda-t-elle avec un sourire amusé, sachant l’aversion qu’il avait pour cette confrérie. Elle était curieuse de savoir qu’elle confrérie il avait choisit et elle eut bientôt la réponse. «  Les Dunsters ? Tiens donc. Effectivement ça me semble être une bonne idée. » Malicia se souvenait du voyage au Mexique avec les jaunes. Elle s’était notamment bien amusée sur la plage avec Denys, April et les autres… Elle en gardait un bon souvenir. «  Ils sont sympa les jaunes. Pas autant que les Lowell mais… ils sont sympa. » Elle déposa le dernier verre de la commande de Brent. Il n’avait aucune raison de rester plus longtemps au bar.