« Au loft »

Forcément, mon début de confidence amena Brent à m’interroger cash, déclenchant mon rire qui redoubla lorsque mon interlocuteur se dépêcha de retirer sa question, n’ayant surement pas envie d’avoir ce genre de détails sur mon couple. « Et moi je préfère pas te raconter… » Parce qu’en vrai Ash en avait plus d’un fantasme que je ne préférais pas étaler davantage. Et quand ce furent des amours ou plutôt des aventures de Brent qu’il fut question, il me rassura : cela ne le mettait pas mal à l’aise, en fait, il avait l’habitude avec Paris et Nate. « Sérieux ? Ils veulent jouer les cupidons ? » En tout cas, si il emménageait avec nous, il aurait une nouvelle entremetteuse sur le dos : Ash. Elle avait toujours adoré arranger des coups à ses potes, fallait que je prévienne le garçon : « T’auras surement Ash qui essayera de te caser aussi. » rigolai-je en l’écoutant ensuite me parler de son plan cul du moment. Le truc tendance du moment, le truc sans attachement, sans prise de tête de couple, mais le truc auquel j’avais jamais réussi à adhérer, parce que je finissais toujours par m’attacher aux filles que je fréquentais, d’une façon ou d’une autre. Mais si pour mon ami ça fonctionnait, tant mieux… « Si c’est clair entre vous et que ça marche ainsi, c’est le principal. Faut pas que ça soit un frein pour te faire rencontrer de nouvelles personnes par contre. » Et pour notre future coloc, j’étais plutôt optimiste, juste un peu frileux pour en parler à Ash. Pas que je craigne un refus à cause de Brent, mais plus un refus à cause de l’engagement et du sens que ça allait avoir pour la blonde d’officiellement installer ses affaires dans ma chambre. « Je te tiens au courant si j’arrive pas à la convaincre. On passera au plan B. On lui dira que t’es viré de la DH, que t’as plus de toit au dessus de la tête, elle aura pas le cœur à te laisser à la rue. » lançai-je alors.

J’apprenais donc que Brent était la ‘victime’ des talents de cupidon de mon coloc Nate et du président dunster, et qu’ils voulaient le mettre avec la même nana sans se connaître l’un et l’autre. « Attends, c’est un signe ça. C’est qui cette nana ? Elle s’appelle comment ? Elle fait quoi ? Elle est quoi pour toi ? » Trop curieux d’un coup, mais c’était quand même intriguant que deux de ses bons amis le voient avec la même fille, il y avait peut être matière à creuser là. Et puis Brent m’avait dit de poser mes questions cash, alors pour le coup je ne prenais pas de détour. Je le prévenais ensuite que ma petite amie aimait elle aussi jouer les marieuses, histoire qu’il soit prévenu pour quand il emménagerait ici. « Complètement sérieux. Elle m’avait même arrangé un date avec une fille un jour. » racontai-je en repensant à cela. C’était un an plus tôt et c’était assez drôle de penser que son coup avait raté, et que maintenant c’était avec ma petite cupidon que j’étais en couple. Quand Brent évoqua son ‘plan cul’ je m’inquiétais quand même que tout soit au clair pour lui, et apparemment, ça l’était. Il se sentait 100% célibataire. « Profites en alors. » conclus-je en souriant. Peut être parce que je savais qu’il avait morflé avec son ex, je me disais que dans le fond papillonner sans s’engager c’était peut être ce qui lui ferait du bien, même si pour ma part c’était une philosophie et une vision des relations que je n’avais jamais réussi à appliquer, finissant toujours immanquablement par m’attacher aux filles que je fréquentais. « Je te tiens au courant, commence à préparer tes affaires. » assurai-je, confiant, quant à son emménagement futur au loft.  

Forcément c’était une assez grosse coïncidence que Paris ET Nate veulent le caser avec la même demoiselle. Trop pour que je n’enchaine pas avec une série de questions bien ciblées, ne prenant aucun détour cette fois. Erin, dunster. « Ca ne me dit rien… Je ne la connais pas. » En même temps, le campus était vaste, et à présent que je n’étais plus étudiant, j’avais un peu coupé avec le monde universitaire. Mais il était intéressant de noter que la cible des cupidons de Brent n’était pas une ex ou une ancienne fréquentation, au moins pas de malaise. J’écoutais mon collègue me confiait qu’elle n’était pour lui qu’une connaissance, rencontrée lors de son arrivée à la DH. « Ca a du bon les confréries, ça permet de faire des rencontres. » commentai-je avant d’avouer : « Moi j’avais rencontré Ash à la soirée de bienvenue des mathers, on avait le même bizuteur. » Alors on sait jamais, peut être que Brent et Erin auraient le même d’évolution qu’Ashleigh et moi, même si mon interlocuteur ne laissait rien présager de plus dans ses paroles pour le moment. Je prévenais quand même mon ami qu’en emménageant chez nous, il aurait un troisième cupidon sur le dos : Ashleigh. Je lui racontais qu’elle m’avait même organisé un date surprise avec une fille l’an dernier, ce qui amusa le garçon… « Ca aurait pu le faire, mais j’avais encore mon ex en tête à l’époque, Gabrielle… Et elle, y’a qu’Ashleigh qui a réussi à la chasser de mon esprit. » Aucun rencard arrangé, aucun flirt, aucune aventure que j’avais pu avoir avant n’avaient été assez forts pour me faire oublier Gab, jusqu’à Ashleigh, jusqu’à ce qu’on franchisse le cap de l’amitié, et que ça chamboule tout entre nous, au point que désormais je ne voyais plus que par ma blonde. Levant ma bière, trinquant avec le jeune homme ensuite quant à sa future arrivée au loft, j’étais confiant, on continua de discuter ainsi, de tout et de rien en attendant l’arrivée de Nate… Les prémisses d’une future colocation qui promettait de bons moments de complicité.