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isaiha & lily L’heure du cours approche, dangereusement. Lily abaisse un regard empressé sur sa montre en faisant les cents pas dans un couloir étroit. Toujours personne, alors qu’il est d’une ponctualité chirurgicale d’habitude. Elle s’est toujours demandé comment il faisait, pour être à ce point à l’heure quand elle-même parvenait souvent à devoir courir alors même qu’elle était partie en avance. Nerveuse à l’idée d’entrer dans la cage aux fauves toute seule, elle jette un regard sur son portable, désespère. Ce n’est que deux minutes plus tard qu’elle sent son cellulaire vibrer au creux de sa paume, la faisant presque sursauter : elle consulte le message. Il a été retenu, il ne viendra pas cette fois-ci. Un soupire de dépit la tance : elle lui en veut un peu sur le coup, mais sait que le sentiment passera vite une fois les hostilités commencées. Dans le couloir de l’hôpital, remplissant un formulaire à l’accueil avant qu’on lui indique l’étage où se trouvaient les cours de préparation à l’accouchement, Lily se demandait encore si c’était de bien bon augure qu’elle doive suivre ces cours. Après tout, la césarienne qu’elle devait subir était déjà planifiée. A quoi bon savoir comment respirer quand de toute façon vous êtes sous anesthésie générale ? Par prévention lui avait-on répondu. Au cas où. Allons bon. Son sac à main sur l’épaule, emmitouflée dans une veste et une écharpe de dix pieds de longs, elle s’apprêtait à rejoindre l’ascenseur qui menait à l’étage lorsqu’elle tomba nez à nez avec une silhouette massive qui sortait à l’évidence d’une consultation. Par réflex, Lily eut un mouvement de recul, son petit nez se retroussa. Avec lenteur, le souffle coupé, elle remonta le long du buste jusqu’à distinguer un visage. Son visage. « Isaiha ? » lâcha-t-elle, d’un air un peu bête sur le coup, les lèvres entre-ouvertes. Elle n’arrivait pas à déterminer si elle était heureuse de le voir, ou tout bonnement gênée. En un flash illusoire, des images de leur soirée passée ensemble lui revinrent. Images chassées bien vites par l’étonnement qu’elle éprouvait de le revoir, là, dans cet hôpital. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu vas bien ? » s’enquit-elle enfin, osant en même temps lui offrir un sourire délicat. Elle avait oublié à quel point il était grand, et charmant aussi. Autant le dire, elle avait tout oublié de lui depuis qu’ils s’étaient vus, les événements de sa vie ayant éclipsés toutes les expériences passées au profit de celles à venir. « SOUFFLEZ MADAME, S.O.U.F.F.L.E.Z ! » |