well that was awkward (with alaska)

Un bouton marche/arrêt que Gideon puisse actionner pour couper court au fil inhérent de ses pensées. Voilà ce qu'il lui manquait désespérément. Il le pensait à chaque instant de chaque jour ou presque et plus précisément lorsqu'il finissait par se glisser sous ses couvertures à une heure impossible. Sa tête ne lui laissait aucun répit. Ses pensées se télescopaient inlassablement les unes dans les autres, le laissant en pemrnanence en proie à une réflexion assommante. Bien sûr, c'était une bonne chose d'être réfléchi, mais encore fallait-il ne pas tomber dans l'excès. Même l'alcool ne parvenait pas à enliser les rouages de son esprit qui s'agitaient impitoyablement, sans arrêt. Gideon en avait encore une fois la preuve. Il avait retrouvé quelques amis dans un bar et sirotait son troisième verre sans en ressentir les effets. Comme toujours, il ne parvenait pas totalement à se déconnecter du reste. Il pensait à sa soeur, qui s'était encore une fois réveillée en sueur dans la nuit, prisonnière du souvenir du corps ensanglanté de leur mère sur le sol de la cuisine, cette même mère pour laquelle Gideon devait faire un aller-retour à New York dès le lendemain. Les femmes de sa vie menaçaient purement et simplement de le rendre barge, ce qu'il ne pouvait bien sûr pas se permettre. Comme d'habitude, il devait garder la tête froide. Ecoutant la conversation de ses amis d'une seule oreille, Gideon baissa les yeux sur son verre, vide. Une nouvelle rasade d'alcool ne pouvait décemment pas lui faire grand mal. Il se leva après avoir fait un rapide tour de table et fila vers le bar histoire de prendre une nouvelle tournée.

Je n'étais plus étudiante, mais ça ne voulait pas dire que je n'avais plus le droit de faire la fête. J'avais toujours des amis étudiants à Harvard et quelques soirs dans le mois, Lilou était gardée par son grand-père. Cela me permettait de souffler un peu et de casser ma routine en sortant et oubliant tout le reste. Quand je faisais la fête, je buvais beaucoup d'alcool et ainsi, j'oubliais ma misérable vie qui avait, une fois de plus, mal tourné. Mon futur fiancé était devenu un simple "ex fiancé" en se volatilisant et ne donnant plus aucune nouvelle. Malheureusement, il ne me laissait pas seule à la maison, il abandonnait aussi sa petite fille de huit mois aujourd'hui. La misère. Alors voilà, je buvais plus que de raison quand je le pouvais pour ne plus penser à tout cela. Et là, le drame. Mon verre est vide. Je me dirige aussitôt vers le bar, m'accouant à celui-ci en attendant que le barman soit libre de venir me resservir. En attendant que ça soit le cas, je tourne la tête à droite, puis à gauche pour découvrir qui est là. En découvrant le brun presque corbeau, cheveux mi-long et bouclés, je bug. What the fuck. Jon Snow. Je rêve. He is alive. Mes yeux s'arrondissent et je continue de le regarder sans même me douter que ça pouvait devenir gênant. « Te ressemble grave à Jon Snow ! » que je disais finalement avant d'afficher un large sourire.