Communication is the key, right? • Denleigh

Sayé le moment était là, celui où il prend le préservatif et que la discussion doit être lancée. Freiner dans tes envies, refroidie, tu vas vers le bureau pour prendre la feuille, lui faisant croire qu’il manque un truc pour que vous vous éclatez mieux. Il s’imagine sûrement des framboises qui attendent d’être dévoré, de la chantilly ou un autre jouet. La réalité tombe vite quand tu pointes les résultats sous son nez. A son regard, il comprend tout. Tu comprends aussi qu’il a bien menti, qu’il ne les a pas reçu récemment, la date sur l’imprimé le prouve... Sauf qu’au lieu de se faire tout petit, il fait l’innocent, comme s’il n’a jamais vu cette feuille ou qu’il n’avait pas eut le temps de la lire et l’avait perdu. Pas de mots, un regard suffit amplement. Et tu poses la question, LA question. Pourquoi. Tu veux une réponse, qu’il n’envisage pas de te donner. A la place, il retourne la situation. Pas prête pour ce retournement, tu te dis encore plus que ça sent pas bon. Qu’il a quelque chose à cacher, pas qu’un peu... J’ai pas fouillé dans tes affaires. Je cherchais des films pour une soirée à deux, et je suis tombée dessus. Puis c’est pas ça qui importe ! Ce qui compte c’est que tu m’as menti. T’as caché cette feuille, tes résultats. Alors dit moi pourquoi Denys. T’es déjà lassé et t’as plus envie de te contenter que de moi ? T’as eut ce que tu voulais et c’est plus interessant ? Malgré toi tu t’emportes. Tu vides un peu ton sac, tout ce que tu ressens depuis quelques semaines. Tes craintes, tes inquiétudes, elles ressortent, enfin. T’es plus capable de faire semblant, de faire comme si tout va bien. C’est trop, alors tu te libères et tu es prête à encaisser. Une mauvaise nouvelle bien sûr. Alors tu attrapes la couette du lit pour t’enrouler dedans. Cacher toute vision de ton corps, de ton body sexy. Sachant d’avance que son prochain regard sur toi, te fera du mal, surtout selon les prochaines paroles. Selon les explications, ou non, s’il retourne encore la chose sur toi...

Changement radical… Non, pas une autre surprise non… Ne terminant pas ma phrase, me figeant en reconnaissant bien le logo du labo, je me repris en tentant, vainement, la feinte du ‘oh chouette t’as retrouvé mes résultats’. Feinte complètement inefficace et dont le seul résultat fut d’agacer encore davantage ma petite amie, qui forcément avait une tonne de questions au sujet de ce fameux papier. Et moi, plutôt que de m’expliquer, d’abord, je jouais l’offusqué, en contre attaquant, ton énervé, et en l’interrogeant sur la raison pour laquelle elle avait fouillé mes affaires. Oui, parce que cette feuille, je me rappelais bien l’avoir reçue en fait, y’avait des semaines de cela, et l’avoir tout simplement planqué dans le fond d’un tiroir, histoire de pouvoir prétendre ne l’avoir jamais reçue, et ainsi poursuivre nos ébats en toute double sécurité, c’est à dire contraception + capotes. L’accusation ne marcha pas mieux que ma feinte première, en fait le ton monta même d’un cran quand Ash se défendit d’avoir fouillé quoi que ce soit, qu’elle avait trouvé le document par hasard, en cherchant tout autre chose, un film,  dans ma chambre. Et elle me remit à ma place en me rappelant que je lui avais menti, que j’avais caché mes résultats, fait qui me fit baisser le regard, mes prunelles fixant soudain avec un intérêt nouveau les motifs de ma couette… Je n’étais pas fier d’avoir fait cela, sauf que quand j’entendis l’interprétation qu’Ash en faisait, les conclusions qu’elle en tirait, je relevai de nouveau la tête vers elle et commençai un mouvement dans sa direction. « Ash c’est pas ça, arrête… » Stoppé très vite dans mon geste par ma main toujours attachée au lit, qui me fit ronchonner… « Fichues menottes. » Si quelques minutes plus tôt j’avais trouvé cela drôlement excitant, là  elles commençaient à sérieusement me gêner… Ash m’en libéra d’ailleurs finalement avant de s’écarter bien vite de moi tout en s’enroulant dans la couette… Je massai quelque secondes mon poignet avant de relever les yeux vers elle, envahi d’une vague de culpabilité devant les films qu’elle s’était fait à cause de moi, de cette cachotterie stupide, tout ça à cause d’un coup de flippe que je n’avais pas assumé… « Ash, je suis désolé… Je voulais pas te faire de la peine, ou que tu t’imagines des trucs. Je ne suis absolument pas lassé, y’a personne d’autre que toi, ôte toi cette idée de la tête tout de suite… » soufflai-je en tentant de me rapprocher un peu d’elle. Fallait que je m’explique, je n’avais pas d’autre choix maintenant. Je ne pouvais pas la laisser penser des choses comme ça, qu’elle n’était plus intéressante, ou que je voulais en voir d’autres qu’elle… Alors prenant une grande inspiration, je me lançai dans mes justifications : « J’aurais pas du te mentir, j’aurais du te dire la vérité… C’est que… je suis complètement flippé. Je ne l’ai jamais fait sans capote Ash. Mes frères ont été papas alors que leurs copines utilisaient des moyens de contraception, et avec ce qui nous est arrivé cet été, la fausse alerté du labo, j’ai eu peur… Je me dis qu’il faut mieux qu’on a moins de risque si on utilise toujours les préservatifs tu vois… » La trouille avec cet appel du labo, ça et le fait d’avoir Naélie à temps plein avec nous, ça m’avait fait prendre conscience d’une chose. « Je suis pas prêt. Je ne veux pas prendre de risque. Je ne veux pas d’enfant. » Ou plutôt, je me corrigeai : « Enfin si, j’en veux. J’en veux même cinq. Mais genre dans longtemps, pas tout de suite. »

T’avais peut être bien fait de l’appréhender cette discussion. Bien fait de ne pas te bercer d’illusions que ça devait être un malentendu, une erreur, qu’il allait s’excuser et te dire sur c’est tout récent. N’importe quoi, mais que y allait rien avoir à craindre quoi. Sauf que les mots employés, la façon dont il répond, ça ne présageait rien de bon. Tu te sentais un peu plus tombée de haut. Tu voyais déjà comment ça tournait et tu craignais la suite, mais tu te laisses pas faire. Étonnée qu’il retourne ça vers toi, tu t’emportes. Les mots fusent et tes craintes sortent sans que tu ne puisses contrôler tes paroles. Et son ‘c’est pas ça’ ne change rien. Ca veut dire quoi un c’est pas ca ? Tu décides de te couvrir de la couette et pour une fois tu ne le regarde pas. T’as pas envie de lire des choses sur son visage. Ni qu’il lise sur le tien. T’écoutes simplement ce qu’il dit, comme quoi y a que toi. Loin d’être suffisant, n’expliquant pas les raisons, n’ayant pas assez de justification sur le pourquoi du comment, tu ne relèves pas la tête. Tu ne dis rien. Silence total de ta part. Denys continue, cette fois prêt à te donner des explications. Tu lèves les yeux au ciel quand il avoue qu’il aurait du dire la vérité et ne pas mentir. Sans blague ? Tu es plus attentive que précédemment. Tu sais pour Priape et Emrys, enfin t’avais cru comprendre ça, mais est ce une raison ? Je t’ai pas obligé Denys ! Ton de voix un peu sur la défensive. T’avais juste proposé l’idée, ne voyant que lui et lui ne voyant que toi. Tu l’avais pas forcé. Il aurait pu le dire, vous auriez gardé les préservatifs et basta. Fin de l’histoire, pas besoin de tests et de tous ces tralala. Les mots suivants te font relever le visage vers lui, super étonné. Tu crois que j’en veux moi ? Avant toi Denys j’étais pas capable d’être avec quelqu’un. Je faisais que vadrouiller par ci par là. J’aime trop faire la fête, sortir, être libre. J’ai que 23 ans, tu crois vraiment que j’ai envie d’un enfant, de prendre ce risque ? Tu te lèves et pointe le mur, comme pour montrer ta chambre, là où Naélie se trouve. T’as bien vu comme j’étais paniquée d’avoir à gérer Naélie. Que ça m’a saoulé, que c’était pas par plaisir que je le faisais. Et tant bien même que ça fera bizarre de ne plus l’avoir bientôt, croit moi qu’elle m’a encore plus vacciné. Oh oui, t’étais pas prête d’en vouloir un de bambin à toi. Ça allait attendre quelques années, longues années. Si ca avait été le cas cet été, tu sais bien que j’aurais avorté. Il n’avait jamais été question pour toi de garder cet enfant s’il avait bien été présent dans ton ventre. Jamais. T’es sur que y a que ça ? Parce que tu voyais d’autres raisons toi. Si ça avait été juste ça il aurait pu te le dire, tu n’en n’aurais pas fait mort d’hommes. T’es pas de ces filles qui désirent plus que tout d’être mère. Alors qu’est ce qui avait d’autres ?

Et l'ambiance fiévreuse était devenue glacée. Cette feuille avait eu un effet frigo... Et si au début j'avais essayé feinte ou retournement contre la jeune femme, la voir s'éloigner de moi, s'enrouler dans la couette et se recroqueviller sur elle, blessée, s'imaginant des scénarios où je m'étais lassé ou où je la trompais, ça me fit réaliser ma connerie. Je me rapprochai doucement une fois libéré de mes menottes, objectant, lui assurant qu'elle se trompait... Puis je compris que je n'avais pas le choix, je devais assumer mes peurs et les lui confier... Elle répliqua d'abord qu'elle ne m'avait pas obligé. "Je sais Ash... Et en fait sur le moment, quand tu as proposé ça j'étais plutôt emballé, je trouvais ça bien. Mais ensuite... Ensuite Y'a eu Naé qui est arrivée, et puis ce truc du labo... Ça m'a fait cogité. J'ai regardé sur doctissimo, des grossesses sous pilule c'est super fréquent. Ça m'a fait flipper encore plus."  Expliquai-je. Ashleigh s'étonna de mes paroles, se levant, se défendant de vouloir être enceinte, évoquant Naélie en désignant sa chambre, remettant ensuite  l'incident de l'été sur le tapis, notre fausse alerte en réaffirmant la façon dont ça se serait fini si ça s'était avéré vrai. "Je veux pas que t'es à faire ce genre de choses. C'est pas rien. Ça peut être dangereux alors autant mettre tous les moyens en oeuvre pour éviter que ça arrive... "  Une ivg ce n'était pas rien. Et le flippé des hôpitaux que j'étais ne supporterait jamais qu'il arrive quelque chose à Ashleigh indirectement par ma faute... "Je sais que tu n'en veux pas non plus... Mais je sais aussi que cette étape, ça voulait dire beaucoup pour toi. Pour nous deux." Elle était pas le genre de filles qui s'engageait facilement. Alors l'étape arrêt des capotes et l'exclusivité qui allait avec, ça signifiait beaucoup pour notre  couple. "Je voulais pas que tu penses qu'on régressait, qu'on refaisait un pas en arrière... J'ai opté pour l'option de blâmer le labo comme t'en avais après les hôpitaux en plus..."  Denys Zacharias l'art d'éviter les potentiels sujet de conflit... Ma petite amie semblait néanmoins septique, me demandant si j'étais sûr qu'il n'y avait que ça... Je me levai à mon tour du lit, la rejoignant en quelques pas, venant me planter devant elle... Mes mains encerclèrent son visage pour venir plonger mon regard dans le sien en affirmant : "Y'a que ça Ashleigh... Je suis désolé. J'aurais du t'en parler... Excuse moi..."  fis je en venant doucement poser mon front contre le sien.

S’il n’avait pas été si partant pour arrêter la capote, il aurait pu simplement le dire. T’aurais comprit si c’était bien ça la raison de son mensonge. Mais selon lui, ça n’avait pas été au départ qu’il a désapprouvé, plutôt par la suite a cause de l’erreur du labo sur une soi disant grossesse, ou bien le fait d’être devenu la tutrice de Naélie et lui ayant un bébé dans les pattes vu que vous vivez sous le même toit. Tu pouvais quand même m’en parler. T’aurais compris, même s’il avait dit oui de base. Puis tu lèves les yeux au ciel en l’écoutant parler de doctissimo. Tu pouvais bien voir l’hypocondriaque qu’il est, à chercher tout sur Google, loin d’être la source première de bonne référence, les plus part des forums étant avec des gens lambdas, qui s’y connaisse pas forcément, voire pas du tout. Parfait pour se faire flipper pour un rien... C’est pas compliqué à dire, t’aurais pu le faire avant. Toujours sur la défensive, cette pointe de reproche présente dans ta voix, tu comprends pas. T’es loin d’être un tyran. Si son idée t’avait pas plu, si tu avais trouvé ça louche, tu l’aurais dit, tout de suite. Au pire ça aurait un peu crié et après fin de l’histoire. Là, là... il avait pref regarder, mentir, te faire douter. Tu lui informes d’ailleurs que toi aussi tu ne veux pas d’enfants. Que Naélie t’a suffit pour le moment. Que t’es pas prête, l’envie n’y est pas et ta liberté te manque déjà énormément pour devenir encore prisonnière. Au moins, tu sais qu’il n’attendra rien, de toi, à ce niveau là. Tu sais que ça sera pas un sujet à disputes, si ça continue. Que tu seras pas la mauvaise qui ne lui donnera pas l’enfant qu’il veut. Un bon point, même si t’es pas rassurée entièrement. Tu ne peux t’empêcher de penser que y a pas que ça. C’est pas suffisant pour un tel mensonge, un tel éloignement... Denys s’approche ainsi, venant encercler ton visage de ses mains. Aucun moyen de fuir son regard, tu optes plutôt pour resserrer la couette autour de toi, créant une barrière avec lui, avec son corps. Pas question qu’il te piège avec votre rapprochement. Tu dois pas céder. Tu veux pas. La discussion commence à peine, pas le moment de la détourner. Trop de points noirs à soulever. T’aurais dû oui... que tu répètes, appuyant sur le fait qu’il a merdé et que tu es toujours sur tes gardes. Mais peut être que ça a avoir avec le retour d’une certaine eliot, aussi ? Et cette fois c’est toi qui plonge ton regard dans le sien, prête à voir la moindre lueur dans ses pupilles à l’idée de penser à Gabrielle. Y en a pas cinquante de bleu qui sont revenus et que tu pourrais citer. Une seule a compté pour lui, pendant des mois. Une seule a qui il a osé demander qu’elle lui donne des nouvelles sous tes yeux. Une dont il a pas tellement prit ta défense. Une qu’il a aimé. Et si ça grillait d’autres de tes inquiétudes, tant pis. A tes yeux, ça avait peut être jouer le retour de la brune, et tu ne pouvais t’empêcher de te questionner s’il avait pas ressenti quelque chose. Si la revoir n’avait pas ravivé la flamme, surtout comme vous vous voyez beaucoup...

Bien sûr que j’aurais pu… Même j’aurais du… Mais j’avais vu dans cette demande de la blonde une grande avancée. Puis peut être que j’avais eu peur de freiner ça, surtout vu la façon dont ça se passait, le peu de temps qu’on passait ensemble, l’éloignement qui s’opérait peu à peu entre nous. Je ne l’évoquais pas, soufflant simplement avec une pointe de mauvaise humeur qui trahissait un peu le fond de ma pensée : « Oui j’aurais pu t’en parler, encore y aurait-il fallu trouver quand… » Amertume à peine masquée et sous entendu assez clair sur le fait qu’on ne se voyait pas. Pas simplement sa faute à elle. Moi, mes journées je les passais au taf, et quand venait le soir, c’était elle qui était souvent absente avec des obligations de présidente mather, confrérie de la fête, elle se devait d’être présente aux différents events organisés… Alors quand j’en eus fini de mes justifications ensuite et que c’est de nouveau d’une remarque assassine que j’écopais, je bredouillais : « Je suis désolé Ash… » m’excusai-je en baissant les yeux. Et quand elle s’emporta encore, s’éloignant, se faisant tous ces films, je réduisis la distance entre nous. Mais aucun contact ne semblait capable de faire fondre la glace qui s’était instaurée avec le sujet capote et l’ambiance restée tendue, et Ash rancunière, loin d’être rassurée. Elle évoquait finalement… Gabrielle ? Ce fut mon tour de m’éloigner, mes mains relâchant son visage faisant quelques pas en arrière, lui tournant le dos pour aller attraper de quoi me rhabiller. Un T shirt. Un short, que j’enfilai avec mauvaise humeur en répondant : « Je me demandais quand t’allais me reparler de ça… » ronchonnai-je, mon ‘ça’ se référant à la rencontre forfuite avec mon ex devant la Eliot. « C’est normal que je sois un minimum aimable avec elle, elle m’a aidée. Elle était là pour moi quand je vivais l’enfer là bas… » me justifiai-je, loin de me douter que c’était probablement pire d’évoquer la présence et le soutient de Gab à mes côtés en prison quand Ash avait été privée de toute visite.

HJ : bon désolée pour ma lenteur, promis je te rep + vite pour qu'on boucle et qu'on s'en fasse un neuf quand Ash revient