he has a right to criticize, who has a heart to help (scorsese)

Ezio était complètement largué et ne savait plus vers qui se tourner. Voilà quelques jours que Louison le fuyait mais ce soir, son comportement l'avait blessé. Elle avait profité d'une petite sieste pour prendre ses affaires et se barrer sans même prendre la peine de le prévenir. Partie avec un sac à dos, elle s'était rendue chez Suzy, sa stupide amie. La Dunster avait mené l'italien bateau en lui soutenant qu'elles étaient chez elles. Mais, pour y être allé un peu plus tôt dans la soirée, elles n'y étaient pas. Ezio avait harcelé sa fiancée, en vain. Il ne savait plus quoi faire pour aborder cette solitude si soudaine. Il savait Louison un peu excessive comme fille mais là c'était trop pour lui. Voilà prêt de deux mois qu'ils se collaient jours et nuits. Le clivage était trop difficile à supporter. Ne voulant surtout pas rester tout seul cette nuit, il prit Trevi qu'il attacha d'une petite laisse et l'embarqua dans son Range Rover, direction la seule personne qui pourrait lui remonter le moral. Il débarqua à toute vitesse devant l'immeuble de sa soeur. Il prit le chat et pénétra dans le hall comme s'il était chez lui. Il grimpa à l'étage et tapa à la porte. Ezio n'avait pas donné de nouvelles à Zoe depuis son retour de Monaco. Lorsque cette dernière ouvrit la porte, il lâcha un soupire sans précédent. « Elle est partie ... Elle s'est barrée, j'sais pas où elle est, elle ne veut plus me parler ... » grogna-t-il. Le Quincy vint se mettre à genoux pour laisser Trevi entrer chez tata Zozo et vint se remettre debout. Pour la première fois depuis des jours, Ezio lâchait prise et baissait les bras.

la soirée s'annonce détendue. ses doigts pianotent sur son téléphone, chopant les dernières infos scoop et autres notifications sur instagram durant un long moment. elle sirote son verre de coca zero comme un breuvage au goût exquis, profitant enfin de ce calme ambiant pour se reposer de ses révisions de l'après-midi. un peu plus tard, elle prit un bain mousseux et parfumé, appréciant toutes les nuances d'odeurs ainsi que les vertus que les vapeurs provoquent sur sa peau. musique d'ambiance qui résonne dans tout l'appartement. elle chante sans s'en rendre compte comme une adolescente enfin heureuse. tout est parfait. puis elle sort du bain, frissonnant sous l'effet chaud/froid en ne s'attardant pas plus à l'extérieur. emmitouflée dans son peignoir, elle se sèche rapidement avant d'enfiler un short et un sweat-shirt des moins glamour, sauf portés sur elle. ses cheveux sèchent au vent, retroussant ses quelques boucles de manière indomptée et elle se pose zoe, doucement sur son canapé, près du chauffage. soudain, un bruit derrière la porte lui fait tourner la tête vers le couloir. elle va se poster derrière celle-ci pour ouvrir à son visiteur. un sourire s'affiche alors sur son visage, avant qu'il ne soit arrêté par les paroles de son frère. le pronom elle répété plusieurs fois, elle en déduit rapidement qu'il parle de louison. rare son les fois ou elle vit son frère dans un tel état. son regard se pose un instant sur le chat qui, perdu, avance lentement dans le couloir les oreilles baissées. « qu'est-ce que tu lui as fait ? » elle questionne, supposant une dispute. « viens, respire là, elle doit pas être bien loin » minimisation de la situation sûrement, mais elle souhaite le rassurer avant tout. zoe dépose un baiser sur la joue de son frère en l'entourant de son bras, avant de le laissé passer.

Ezio s'était naturellement dirigée vers celle qu'il considérait comme sa moitié, sa petite soeur. En réalité, ils étaient jumeaux mais il la voyait comme une petite chose fragile qu'il devait protéger, en l'occurrence, sa petite soeur. Etant né quelques minutes avant elle, il avait ce droit là sur elle, ce droit de la protéger et de lui montrer l'exemple. Pourtant ce soir, il était tout sauf un exemple. Le regard peiné, c'était certainement la première fois que Zoe devait le voir ainsi, aussi triste et perturbé. La brunette le connaissait baiseur et jem'enfoutiste avec les filles mais depuis qu'il sortait avec Louison, tout avait changé. Ezio avait changé. Il n'était plus le même et semblait vraiment attaché à sa petite frenchie. Alors forcément, lorsque cette dernière vint disparaître sans laisser de trace, il était comme anéanti. Croiser le regard de sa soeur le soulagea un peu, il se sentait un peu moins seul. « C'est la question que j'me pose depuis des heures. J'en sais rien, je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire ou lui dire de travers. J'suis sur qu'elle croit que je la trompe ou une connerie du genre ... » râla-t-il en prenant sa soeur dans ses bras. L'Eliot la lâcha et entra dans l'appartement de Zoe. Il enleva sa veste qu'il balança sur le fauteuil, juste avant de se traîner jusqu'au canapé où il s'affala de tout son long. Rapidement, Trevi se rapprocha de lui et vint monter sur ses genoux pour ensuite grimper sur son torse. Ezio le prit dans ses bras. Autant il ne voulait pas de ce chat au début, autant là, il ne pouvait plus s'en séparer. « C'est officiel, je ne comprends rien du tout aux femmes ... Toi qui lui parle, elle ne t'a rien dit ? T'as pas quelque chose à boire ? Un truc bien fort là, j'ai besoin de me changer les idées, j'ai passé ma journée à la chercher sans la trouver. » se lamenta-t-il. Ezio regarda son chat et soupira bruyamment. Ce soir, il n'était pas de bonne compagnie.

Il entre la mine sérieuse et triste. Zoe n'aime pas le voir dans cet état, surtout à cause d'une fille. Personne ne devrait pouvoir l'atteindre à ce point, excepté toi bien sûr, mais pas pour les mêmes raisons. Trevi avance dans l'appartement, Ezio l'enlace en se plaignant de ne pas savoir pour quelles raisons Louison a déserté. Elle ne voit pas d'explications non plus, la nouvelle est bien trop difficile à interpréter sans connaitre les évènements précédents. « Elle a pas de raison de penser que tu l'as trompes, vous êtes ensemble quasi h24 » à ton grand désarroi d'ailleurs, mais ça elle préfère oublier de lui dire à ce moment précis. il s'installe dans son canapé, lasse, tandis que le chat en profite pour venir se lover sur son ventre. La scène est adorable.
Les questions s'enchainent par la suite, Zoe croise les bras toujours debout en s'avançant vers le salon. « On est proche oui, mais elle sait très bien que je suis de ton côté, alors j'pense qu'elle évite plutôt de me parler » ça parait normal et elle ne le lui reprochera pas au contraire. Si elle savait vraiment ce qu'il se passait dans la tête de Louison, Zoe accourait pour le dire à son frère. La petite soeur s'exécute en entendant son frère lui demander à boire. Elle part fouiller dans son meuble sous la télévision, agrippe la bouteille de whisky qui croule sous la poussière depuis son emménagement à Cambridge. « J'sais plus qui me l'avait offert pour la crémaillère, mais on m'a dit qu'il était pas mauvais » même loin d'être une piquette de supermarché, sauf qu'elle n'y connait rien en alcool fort. Adepte des multiples cocktails que les bars lui proposent, elle regarde longuement l'étiquette en faisant une moue indécise avant de prendre deux verre. « ça devrait le faire » dit-elle en haussant légèrement les épaules. Elle remplit les deux verres au tiers, après avoir ouvert la bouteille. Zoe lui tend le verre, pose le sien sur la table et s'installe dans le fauteuil en poussant sa veste. « Dis-moi ce que vous avez fait avant qu'elle ne parte, vous étiez ensemble ? Vous avez passé la soirée de la veille tous les deux, ou pas ? Tu lui as dis un truc de travers ? Tu sais, les femmes sont pas si compliquées que ça, faut juste que tu te rappelles du moindre détails pour comprendre ce qui ne va pas » Comme si c'était si facile, elle essaie d'être rassurante, mais ça ne marchera probablement pas.

« Bah ouais, j'suis con. Elle sait forcément que tu vas tout me répéter donc elle ne te dis rien .. C'est horrible d'être dans le flou comme ça, de ne pas savoir ce que j'ai fait de mal, j'peux même pas me défendre tu vois. A tous les coups, elle a vu un truc qui ne lui a pas plu et elle fait la gueule par rapport à ça. » répondit-il en prenant un peu de temps pour réfléchir à tout ça. Il demanda à sa soeur à boire, quelque chose de fort, n'importe quoi. Ce soir, il voulait oublier l'épreuve que Louison lui faisait subir. En revenant de Monaco, il ne s'attendait pas une seule seconde à la voir disparaître sans laisser la moindre trace. Et pourtant, c'est ce qu'elle avait fait. Il la regarda farfouiller dans sa petite armoire. « Mais ouais, ça devrait le faire, t'inquiète pas avec ça, j'suis pas difficile niveau alcool. » Pour l'alcool et pour la nourriture, Ezio n'était absolument pas difficile. Il bouffait et buvait de tout, c'était parfois hallucinant. Il n'y avait pas un seul aliment qu'il ne mangeait pas, même les tripes d'animaux y passait. Il était un gouffre sans fond. « Merci. » Putain, parler italien lui faisait un bien fou. Il n'était pas obligé de chercher ses mots ou contrôler ce qu'il devait dire. Parler dans sa langue natale semblait lui recharger légèrement les batteries. A la suite de ça, Zoe lui posa tout un tas de questions pour essayer d'en savoir un peu plus sur la disparition de la blondinette. « Bon ok, on va essayer. Ça a commencé à Monaco. Elle a commencé à me fuir un peu, elle s'isolait souvent et me parlait pas trop. Elle était pas désagréable mais plutôt froide. Le soir du 31, pendant la soirée, elle a été malade comme un chien et m'a demandé de rentrer dès le lendemain matin. On a prit un avion à l'arrache du coup on était pas côte à côte tu vois. De retour sur Boston, on était nazes, donc on a été faire une sieste et quand j'me suis réveillé, elle n'était plus là, elle avait disparu avec ses affaires ... J'ai rien dit de travers, j'pense pas du moins. Louison c'est une fille très impulsive qui démarre au quart de tour donc si c'était en rapport avec sa jalousie, elle me l'aurait fait comprendre de suite. » Ezio ne comprenait pas la réaction de sa fiancée. Il avait beau revivre les derniers jours, il ne voyait pas ce qu'il avait fait de mal. Il était fidèle et aux petits soins pour Louison. C'était incompréhensible.