after party tonight (scarlett & tamsin)

Pour dire la vérité, je ne sais pas ce que je fous ici. Une soirée dans un appartement, c'est plus trop ce délire là que j'affectionne pourtant un de mes amis m'a demandé expressément de venir. A ce qu'il parait il y a de jolies femmes à voir. Besoin de changement, de voir autre chose que les filles habituelles que je vois en ce moment, je décide de pointer le bout de mon nez à cette fameuse soirée. Arrivant au quartier, je trouve facilement l'appartement et y pénètre. La musique est là, l'alcool, la drogue et les filles également. Tant mieux, je m'allume une cigarette alors que je vois une belle rousse qui ne m'est pas du tout inconnue. En fait, je ne m'attendai pas à voir quelqu'un que je connaissais. Je m'approche d'elle, sourire aux lèvre. Scarlett.. Tu es décidément la plus belle de la pièce. Petit sourire charmeur aux lèvres.

Eviter les habitudes d'Harvard, voir d'autres visages ; on se lasse vite, dans cet enclos qu'est l'université. Et, demoiselle n'oublie pas que la brune a son bras, a comme grande ambition de ne pas trop se dévoiler à deux. Il y a une meilleure raison que celle que vous imaginez. Il y a sa raison, en tout cas, j'saurai pas vous dire que j'suis en accord avec. Alors, j'ai trouvé ce stratagème, je nous sors des fêtes étudiantes, je nous invite chez un ami.. un mec, une connaissance. Un mec que j'connais à peine, clairement. Sans autre grand intérêt que celui d'être plutôt doué pour organiser des soirées pas trop chiantes. Scar s'est dessoudée de son duo, juste pour aller leur chercher des verres. Juste pour croiser Camille, stoppée dans son élan, et dans sa concentration. T'as cette fâcheuse habitude, jeune homme.  Scarlett.. Tu es décidément la plus belle de la pièce. Celle aussi, de faire naître sur mes joues une teinte rose trop prononcée, et de m'aspirer le peu de prestance qu'il me reste. Camoufle -tente-, de ses lourdes mèches rousses, qu'elle dégage de ses oreilles, qui encadrent ses traits trop enfantins. « Et toi, le plus menteur. » Qu'elle souffle avec malice. C'est bien moins facile, quand je suis seule. Encore moins, quand Elle est dans mes parages.

On s'assume un peu plus, on sort, on s'affiche ensemble, toujours de manière à faire attention, évidemment. Je fais toujours attention, à elle surtout. Elle se lèvent, mes yeux la suivent un instant avant de se détourner de la rousse. Rien d'intéressant autour, ni personne auprès de qui refouler ma solitude. Mes yeux se reportent sur ma rousse, qui est déjà accompagnée. Les sourcils se froncent alors qu'elle recadre ses mèches. C'est pas que je suis mal à l'aise, c'est que je suis presque certaines qu'elle est gênée. Il a du la complimenté, tenter une approche. Je la connais, et je sais surtout que je suis la seule qui veut réussir à pouvoir la rendre comme ça. Moi, personne d'autre. J'attends la suite, patiente. Le spectacle n'est pas mauvais, j'attends juste le bon moment pour intervenir et remettre tous le monde à sa juste place, parce qu'on dirait que l'un des personnages principaux a oublié qu'elle était accompagnée, ce soir. Et tous les soirs du reste de sa vie.

Quand je vois la rouquine, je me dis que la soirée va être plus agréable que je ne l'aurai pensé. La jolie Scarlett qui s'approche de moi, je la complimente et je n'ai pas l'habitude de ce caractère. Non, les fois où on s'est vus, elle était bien plus entreprenante. Là, je la vois timide, gênée et ça me plaît quand même. Je la vois rougir, c'est que mes compliments ont bien l'effet escompté. C'est méchant, jolie rousse. Que je finis par répondre, buvant par la suite quelques gorgées du verre que je tiens en main. Dans ma tête, je me dis que je dois conclure avec Scarlett, mis elle est bien trop distante. Tu sais que j'attends toujours le message que tu m'as promis ? Et, je l'observe, tente d'analyser sa façon d'être.

C'est facile pour vous, vous les habitués. Vous savez comment gérer les compliments, comment en jouer, comment rebondir. Moi, souvent, j'sais que rougir, et tenter de me soustraire. La fuite, c'est la plus facile des solutions, quand se présente cette situation-prison. Il serait aussi aisé d'appeler Tamsin, elle effacerait bien vite ton désir pour un autre. Me cacher derrière les autres, c'est ma spécialité. Comme quand, accompagnée de quelques cabots, j'étais venue te faire mon numéro de charme. Parce qu'il y avait dans l'air un parfum de pari, et que, tu étais le plus désirable de la pièce. Ce qui est surement toujours la cas, dans la catégorie homme. Tu l'sais, n'est-ce pas ? Moi, sans le reste des totally spies, je suis bien moins certaine. Toi, davantage. Se pince les lèvres, et s'en sort d'une pirouette, le sourire taquin aidant : « Je préfère laisser sa chance au hasard. » C'est surtout, que j'aurai jamais assumé derrière. J'aurai pas su quoi écrire, et, quand j'aurai croisé ton chemin, ça aurait donné … ça, en pire.  

J'entends rien mais j'en vois assez pour deviner ce qu'il s'y passe. Scarlett n'est jamais comme ça, pas avec un homme, pas face à moi en tout cas. Après quelques secondes, trop peu peut-être, je décide que c'est trop. Je me lève, m'approche de la rousse, glisse l'une de mes mains dans le bas de son dos en la rapprochant de moi. Elle est mienne. C'est la traduction qu'il faut y voir. Mon visage glisse dans sa nuque, pose un baiser tendre, murmure, "On dirait que tu t'es perdue en route..." tu sais, tu devais nous prendre des boissons. Au cas où tu l'aurais oublié. Regarde l'homme en face à peine quelques secondes. Je m'en fous de lui, il ne fait parti de rien du tout, c'est juste un gars à cette fête, c'est tout. La politesse, quand même. "Hey." puis, au cas où c'était pas clair dès le début, "Je suis Tamsin, sa copine." copine dans le sens petite amie, t'a bien compris. La copine possessive, mais ça, ça doit être clair au vue de mon bras autour d'elle, que je resserre contre moi.

De jouer comme ça avec elle, ça me fait sourire et je vois rapidement qu'elle n'est pas du tout à l'aise avec ma présence. Faut dire qu'elle a changé directement de caractère et au revoir la rousse entreprenante qui veut se faire intéressante, j'ai face à moi une fille timide. Mouais, moi, j'aime jouer et j'aime dévergonder un peu ce genre de petite femme. Alors que je vais lui répondre, je suis coupé dans mon élan par une jolie brune qui passe son bras autour de la rouquine et de l'embrasser dans le cou. Directement, j'me fais des films et elle se présente comme étant sa copine. L'genre petite amie. Oh, enchanté, Camille. Moi, j'aime cette situation, ça m'émoustille les papilles. J'me fais directement des plans dans ma tête. Plutôt charmante votre p'tite couple, ça fait longtemps ? Pour savoir si elle était en couple quand Scarlett a jeté son dévolu sur moi la dernière fois.

J'la vois pas débarquer, j'percute pas grand-chose à ce qu'il se passe. J'suis bien trop concentrée sur le fait de ne pas trop me ridiculiser. L'attention est sur l'homme, mais elle se déporte sur Elle, à peine s'approche-t-elle suffisamment près pour que je sente sa présence. La main dans le bas de mon dos, ses lèvres dans mon cou, qui laissent un léger frisson sur leur passage. Marquée comme du bétail. Du bétail consentant. "On dirait que tu t'es perdue en route..." Se pince les lèvres, et, j'suis pas sur que le rosé à ses joues se calme. Demoiselle salue l'homme, et précise, comme s'il y avait besoin, la nature de leur relation. J'suppose que je détesterai ça, dans un autre contexte, une autre vie, avec une autre fille. Mais, tu sais pas ce que ça fait, de l'entendre à voix haute. “Camille est aussi à la mather.” C'est comme ça qu'on s'est connu, c'est la version officielle. Et le regard que je te jette, Camille, c'est la promesse de mauvais présages, si tu ne confirmes pas cette version. Les billes se tournent ensuite sur Tamsin, plus douces. “Quelques mois, on a pas vraiment de date.. exacte.” Ou alors j'suis pas au courant. Disons que, quand tu te tapes quelques mois de coma, ca jette un flou sur tes relations toutes neuves.  

J'aime pas devoir préciser, mais j'aime pas non plus voir ma copine sourire naïvement à des paroles autres, surtout quand ce sont celles d'un homme. Une autre femme, j'aurais laissé faire, volontiers, même. Un homme, c'est au dessus de mes forces. J'y arrive pas, j'arrive pas à faire autrement que venir préciser. Je me déteste de le faire, mais j'ai pas non plus l'impression d'avoir le choix. Camille, qui se présente en face. Camille, de la mather house, alors. ça sonne pas trop mal. "Et Camille te drague depuis ton entrée à la mather ?" ou alors ça remonte à plus longtemps ? Ne te fie pas à la phrase qui pique, elle n'est que simple question, douce, tendre, sonne amusante et mon sourire aux lèvres ne fait que confirmer. Je m'amuse. La question vaut pour les deux, qu'importe qui réponds, je veux qu'une réponse. J'ignore même la seconde question, qui ne représente aucun intérêt pour moi. Je regarde Camille, lui sourit, je sais qu'elle est belle, Scarlett. Elle ne serait pas à mon bras, autrement.  



 

Je me présente comme étant Camille sans rien ajouter de plus, non c'est Scarlett qui précise que je suis à la Mather, qu'en gros, c'est là que je l'ai rencontré. OK, donc je suppose qu'elle était en couple quand elle est venue m'accoster. Un point de chantage supplémentaire, j'en souris discrètement. Curieux, je demande depuis quand ils sont en couples, elle me réponds que ça fait quelques mois alors que sa copine, Tamsin, lance une petite pique. Moi, ça me fait sourire encore plus. Je ne te cache pas que je la drague, après tout, ta copine est une jolie fille... Sauf que... Je n'ai pas loupé le regard précédent de la rouquine, ça ne me fait pas peur loin de là et puis, j'adore foutre la merde un peu partout où je passe. C'est elle qui était venue me draguer la première fois, qui m'a demandé mon numéro. Du coup, je me suis dit que ce soir, c'est le grand soir.