Magdandro ♡ Make me smile.

Elle marche, elle entend ses talons frappés le sol, mais elle a la tête ailleurs. Ses mains sont dans les poches de sa veste en cuir qui cache le peu de tissus qu'elle a été capable de mettre ce matin, la moitié de son ventre à la vue de tout le monde et ses courbes beaucoup trop mises en valeur. Est-ce que ça l'importait ? Pas totalement, pas du tout même, elle s'en fichait. Elle était très bien comme ça, elle avait une clope coincée entre ses lèvres, une première fois en étant sobre parce qu'elle en ressentait besoin. Elle fronça les sourcils en voyant un homme qu'elle connaissait, qu'elle connaissait très bien puisqu'ils avaient couchés de nombreuses fois ensemble. Elle finit par aller vers lui, courant un peu, ce qui est assez étrange de sa part, elle ne courrait après aucun homme. « Lis' » Ouais, parce que bon elle allait pas courir derrière lui pendant des heures non plus.

interminable. le temps me semblait comme suspendu depuis son départ. je devenais dingue. j'étais totalement perdu et je ne savais plus à quoi me raccrocher. sa silhouette avait quitté mes cours, mon lit et tout ce qui le rattachait à moi. l'esprit perdu dans le vague, je me contentais de sortir de la fac, de quitter cette ambiance étouffante parce qu'après tout, j'avais perdu le goût de ma vie. ma soeur en fauteuil, moi à moitié aveugle, je devenais triste, perdu dans un monde qui n'appartenait qu'à moi et dont j'aurais probablement du mal à sortir. pourtant, une douce voix me fit me retourner, une voix que je pourrais reconnaître entre mille. Magda. un sourire doux collé aux lèvres, je lui glissais un « salut ma belle » d'une voix calme tandis que je cachais à présent la morosité qui me rendait fébrile. pour elle, j'étais capable de tout et elle le savait bien. chaque fois qu'elle avait besoin de moi, j'étais là pour la couver comme une petite princesse alors cette fois-ci ne dérogerait pas à la règle. je lui demandais donc « qu'est-ce que tu fais ici ? » gentiment avant de me demander où allait encore nous mener cette rencontre improbable.

Pourquoi elle se sentait si mal en ce moment ? Elle repensait à Joao ou du moins à ce fantôme qui se baladait sur le même campus qu'elle, puis de cette nuit où elle avait pu voir quelqu'un se faire tuer juste sous ses yeux. Elle était remplie de ces choses qui faisaient en sorte que son côté gamine ressortait beaucoup plus. Elle était une gamine perdue, une gamine qui se cherchait un chemin, mais pensant bêtement qu'elle n'en avait pas, elle n'avait pas d'avenir aussi joyeux que celui de sa propre soeur. Elle était foutue, elle aurait une vie de merde jusque la fin de sa vie. Elle sourit, au moins un peu, quand elle voyait Lisandro, ça allait lui faire du bien, tellement de le voir. C'était une relation inexplicable et qui lui faisait du bien, elle se sentait bien dans ses bras. « J'en sais rien, je m'ennuie. Tu fais quoi toi ? » Elle n'allait plus tellement en cours, ça aussi elle avait lâchée l'affaire. Elle avait besoin de se retrouver, elle en ressentait le besoin, mais elle était juste incapable de savoir comment elle pourrait faire un truc pareil.

voir Magda ici me changeait les idées. elle était particulière pour moi. particulière dans le sens où elle savait me rendre ce que je lui donnais et parfois beaucoup plus que ce qu'elle ne pourrait croire. je l'appréciais, non. même, je pensais ressentir quelques sentiments pour ce petit bout de femme et je savais que je serais totalement incapable de la blesser. lorsqu'elle me disait s'ennuyer, je ne pus que sourire à nouveau, agrippant doucement sa main avant d'ajouter « toi, tu viens avec moi » d'une voix espiègle. oui, de toute façon, quel que soit le programme que j'avais en tête, elle allait me suivre parce que j'étais incapable de la laisser seule dans cet état. impatient, je resserrais ma poigne sur sa main avant de la guide dehors, lui dévoilant alors mes projets de la journée d'un « j'voulais rentrer et me faire une intégrale de films ou de séries, j'ai du temps à perdre.. et peut-être quelques larmes aussi » qui se voulait des plus convaincants alors que nous prenions le chemin de mon loft. ouais, elle connaissait bien cet endroit et c'était là que j'avais initialement prévu d'aller. oui, une aprem bouffe devant la tv, c'était mieux quand c'était chez soi. lui souriant alors doucement, je l'amenais jusqu'au lieu dit avec la ferme intention de lui faire passer un après-midi parfait.

Une journée avec Lisandro, elle ne pouvait qu’accepter un truc pareil. Un moment avec lui, c’était tellement… parfait à ses yeux. Elle lui faisait confiance, il était un des seuls hommes sur cette terre à qui elle faisait confiance, à qui elle pouvait fermer les yeux et se laissait totalement aller avec lui. Elle pouvait fermer les yeux et le suivre n’importe où, il était son héro, il était tellement pour elle, même si elle ne le montrait pas, c’était le cas. Un grand sourire finit par se dessiner sur ses lèvres en l’entendant lui dire un truc pareil, elle n’avait pas besoin de répondre parce que c’était oui puis il avait déjà pris sa main pour l’emmener elle ne savait pas trop où pour le moment. Elle s’en fichait, elle s’en fichait royalement d’où elle allait finir tant qu’elle avait sa présence, tant qu’il était avec elle, c’était la seule chose qu’elle demandait. « Des larmes ? Pourquoi tu veux pleurer ? » C’était rare qu’un homme avoue une telle chose et il était pas du genre à être fleur bleue, à pleurer devant un film ou alors, elle ne le connaissait pas autant qu’elle le croyait. Pourtant à ses mots, elle avait l’impression que son cœur se serrait un peu, elle ne voulait clairement pas le voir dans un état pareil, elle était certaine de pleurer aussi et ça, ça craignait un max. Dans son loft, elle enlevait sa veste pour l’envoyer quelque part avant de se placer devant lui pour poser ses deux mains sur ses joues et avancer son visage vers le sien, elle essayait de le réconforter comme elle pouvait, elle faisait ce qu’elle savait faire. Et là, elle laissait sa bouche rejoindre la sienne le plus tendrement possible.