Zanter ✳ I miss our friendship

Une pause, voilà ce qu’elle avait besoin actuellement. Elle travaillait sur ses cours depuis plusieurs heures maintenant sans jamais sortir de la bibliothèque sauf que parfois ça faisait trop, elle était en train de saturée alors ouais, une pause allait clairement lui faire du bien. Elle laissait ses affaires sur la table, de toute manière à part un fou de physique ou de mathématiques personne ne viendraient prendre ses cours. Regardant rapidement son téléphone, elle prit la direction de la sortie avant de pousser la porte, elle laissait l’air frais frapper son visage et elle soupira doucement, ça faisait du bien. Elle profitait de ces moments libres comme ça pour bosser, ses études étaient importantes pour elle, plus qu’on pouvait le croire, mais le soir elle n’avait pas le temps d’étudier. Elle se concentrait sur son mari, sur les moments qu’elle pouvait passer avec lui parce qu’ils étaient importants à ses yeux. Son téléphone finissait rapidement dans sa poche pour être remplacer par une cigarette, une chose dont elle abusait par moment, mais tant pis. C’était moins grave que l’alcool ou la drogue à ses yeux, bien que c’était deux choses qui étaient toujours dans sa vie surtout quand elle était avec une personne bien précise, mais bon elle gardait ça pour elle, un secret de plus, mais c’était aussi pour protéger ses proches. La fumée sortit rapidement de sa bouche et sans attendre, elle tourna sa tête pour voir un jeune homme qu’elle connaissait plus que bien, elle ne préférait pas penser à leur relation pourtant ses pieds étaient en train de l’amener vers lui. Encore une fois, ça serait froid, étrange entre eux, mais il avait compté dans sa vie, elle ne pouvait pas faire une croix bêtement sur lui. « Hey… » Elle se plaçait bien devant lui, comme ça, il ne pourrait pas la rater ou pire l’éviter.

Tu reviens, de ton périple au soleil, quelques jours, quelque semaines un mois, enfaîte. Loin de tout, loin des autres, loin de toi, comme si t’avais laissé toutes tes merdes à Boston, loin de toi. Tu sens encore le soleil crépiter sur ta peau, vague de chaleur envahissante, le long de ton épiderme doré. Tu le sens encore, longé ton corps, caresser tes origines, tes souvenirs à Riyad. T’es de là-bas, tu le sais, New Yorkais, de Riyad, tu ne perds pas le nord, tu sais d’où tu viens. Tu y vas, pour te changer les idées, voir ton père ce connard finit, voir cette solitude que t’enlaces les pieds dans le sable d’Arabie. Ça t’avais manqué, ouais, il le fallait, pour oublier. Tu as ces pensées trop chargées, depuis trop de temps, summer camp à ne rien arranger, besoin d’air frais, d’air chaud. Besoin de nouveau. Mais te voilà, revenu, t’es foutu. T’aimerais ne pas revenir, trop attaché, ici, tes études, ta mère. Tu t’es arrêté, de marcher, tes pieds ancrés dans le sol, yeux plongés dans les petites LED de couleurs qui recouvrent ton téléphone. Immobile, réfléchir. Un sms à lire, le temps de l’ouvrir.. Hey… Tu relèves ton regard marron glacé sur ce visage familier. Sans réactions, détaché, comme si tu t’en foutais. Comment savoir, lire en toi, mission impossible, mission pénible. T’as ce regard, nonchalant, tout le temps. À croire que tu t’en branles, de tout. T’aimerais l’ignorer, mais tu vois bien, qu’elle ne bougera pas, de devant toi. Un soupir le long de tes lèvres, tu rabaisses le regard sur ton écran, ton message. Salut. Froid, hein. Paradoxe d’être un glaçon à sang chaud, non ? À nouveau un soupire, tête à claques. C’est gênant, non ? Cette situation.

Elle bossait dure, elle préférait le faire la journée quand elle avait beaucoup de moment libre pour ne rien gâcher quand elle était avec son mari. Elle n’aimerait pas avoir à bosser, à réviser ou quelque chose comme ça quand elle devait le rejoindre le soir dans sa salle, bon elle savait que son copain comprendrait. Dimitri comprendrait que c’était important pour elle, mais bon c’était plus fort qu’elle. Sauf que là, elle avait besoin d’une bonne pause. Elle avait besoin de respirer, de prendre de l’air parce que sinon elle allait se tirer une balle entre les deux yeux, enfin métaphoriquement parlant, elle ne ferait jamais une telle chose. Non, elle préférait les choses plus lentes. Elle secoua la tête regardant autour d’elle avant de marcher vers un homme qu’elle connaissait, un homme qui était différent avec elle maintenant à cause d’un acte du passé. Elle ne comprenait pas, c’était à elle d’agir comme il agissait avec elle. Ses yeux se levèrent au ciel en entendant son salut, en entendant le son de sa voix. Sérieusement ? Elle ne le comprenait pas, elle ne pouvait pas le comprendre de toute manière, parce qu’elle n’était pas dans sa tête et qu’il n’avait pas répondue à ses questions. Elle tira sur sa cigarette laissant la fumée blanche sortir d’entre ses lèvres, est-ce que ça lui donnait du courage ? Ou est-ce qu’elle avait besoin de ça ? Sûrement pas. « C’est toi qui rend le moment gênant, qui rend tout gênant depuis ta fuite. » Franche, elle était franche et elle ne voulait pas mentir, tourner autour du pot, ça l’agaçait.