[Brésil - Copacabana] Viens que j'réalise tes rêves

C'est là que je décide d'être un peu trop gentil à mon goût, mais je ne sais pas pourquoi ell me donne envie de faire des choses comme ça. En temps normal, je l'aurai fait seul, puisque j'aime faire des escapades, mais là j'ai décidé de l'amener. Comme cet été où je l'ai amené au Canada, on s'est bien rapprochés. Aujourd'hui (ou plutôt ce week-end de trois jours), j'ai décidé de l'amener au Brésil. A Copacabana, c'est le parfait endroit. Je suis arrivé en avance, c'est à l'aéroport de la ville que je l'attends. Pour elle, j'ai affrété un jet privé et elle ne va pas tarder à arriver. Je vois déjà l'avion qui est en train d’atterrir, je suis sur la piste d’atterrissage, posé sur la limousine. C'est un bonheur d'avoir de l'argent et de pouvoir faire ce que l'on veut.

Je sais pas trop pourquoi j'ai plié, parce que j'avais le moral dans les chaussettes, et que mes quelques jours de vacances, je comptais les passer au fin fond de mon lit d'étudiante, à faire semblant de réviser alors que je sais pertinemment que lorsque ça ne va pas, rien ne veut faire son bonhomme de chemin jusque mon cerveau. Alors ouais, je me demande encore pourquoi et comment est-ce que j'ai pu laisser Camille me persuader de m'emmener en vacances ailleurs. L'appât du voyage, je suppose. Puis il sait avoir un sacré argumentaire quand il veut le con. Ca, sans compter le fait que j'avais jamais pris l'avion, alors un jet ? Excusez moi, mais j'ai gardé la tête collée contre la fenêtre pendant les 3/4 du trajet. J'suis une gamine des bas quartiers, alors excusez moi d'être un peu estomaquée devant ce luxe. D'ailleurs, faudra que je dise à Lenny que moi, j'ai adoré l'avion. Ew. Exit Lenny, je sors le brun de mes pensées dès que je franchis la sortie du jet qui vient d'atterrir, pour y voir Camille, élégamment posé près d'une limo. « Le jet, la limo.. C'est quoi la prochaine étape, le champagne dans le jacuzzi ? » J'affiche un sourire taquin alors que j'arrive enfin à son niveau, et je parcoure le décor du regard. « Le Brésil... Félicitations, t'as gagné la palme d'or du mec qui m'a emmené le plus loin de chez moi. » Et il la gagne pour la seconde fois, depuis le Canada. « Quel est le programme, monsieur Bonaparte ? » dis-je, enfin, en disant les deux derniers mots dans un français loin d'être sans accent.

Hecate et Camille à Copacabana. J'ai envie de la faire rêver, je l'ai déjà amené au Canada, maintenant c'est le Brésil. Depuis qu'elle m'a avoué ne jamais avoir pris l'avion, de n'avoir jamais quitté les Etats-Unis, j'ai cette envie de lui montrer tant de choses. Déjà qu'elle me plaît et que j'apprécie passer du temps avec elle est aussi une des raisons du pourquoi je fais cela. C'est d'ailleurs accosté à la portière de la limousine que je l'attends, le jet ne se fait pas prier et elle est là. Aussi ravissante que jamais. Pourquoi pas ? C'est une possibilité... Et, encore une fois, je suis celui qui l'a amené le plus loin. J'en souris, me disant que la prochaine fois ce serait peut-être en Europe que je l’amènerai. J'adore quand tu prends ce petit accent, ça m'exite grave. Que je lui balance en ouvrant la portière de la limousine pour qu'elle puisse y rentrer, ceci fait, je la suis dans le véhicule. Laisse moi te surprendre... Tu as fait bon voyage alors ? Je sais me montrer comme un fin seducteur et elle va en avoir la preuve.

A l'écouter, il n'y a rien que je puisse suggérer d'impossible, et c'est quelque chose dont je n'ai pas encore l'habitude. D'ailleurs, je pense que ça ne sera jamais le cas, on ne se fait pas au luxe et à la facilité quand on a grandi avec trois fois rien. Mais ce que je sais faire, c'est profiter. Alors je me contente de lui retourner son sourire et de froncer le nez en voyant que mes quelques mots français ont fait mouche. « Qui sait, peut-être que j'en apprendrais d'autres pour tes beaux yeux. » Taquine, sur ces mots j'entre dans le véhicule, rapidement suivie par Camille qui veut garder sa part de mystère sur ce voyage. J'acquiesce, non sans faire une moue. J'aime les surprises, mais j'dois avouer être toujours frustrée quand je ne sais pas tout. « J'ai été un peu malade au début, mais je crois que je commence à me faire à l'avion. » Je hausse une épaule, me tournant rapidement vers le jet alors qu'on commence lentement à s'en éloigner. « Et toi? T'es arrivé quand ? »

Je suis né avec une cuillère en argent dans la bouche, j'en ai toujours profité et je n'imagine pas ma vie sans argent. En fait, je n'imagine pas ma vie sans tout le luxe que je peux m'offrir et offrir aux autres. J'aime montrer que je suis quelqu'un de riche et d'influent, je regarde Hecate qui m'avoue pouvoir connaître d'autres mots en français. Je pourrai t'en apprendre... Que je lui réponds alors que nous montons dans le véhicule, qui se met en route dès que nous sommes à l'intérieur. Je reste secret quant à la suite, ne voulant pas tout gâcher. Je suis arrivé hier, j'avais des choses à faire.... Des affaires familiales à régler, n'importe où l'entreprise est influente et je me dois d'être présent quant mon paternel ne peut pas l'être. J'espère que t'aimes les ambiances latines, parce que je t'ai prévu pas mal de surprises, princesse... Et, c'est vrai alors que nous pouvons voir la ville à travers les carreaux de la voiture.

Ouais, j'ai acheté une espèce de dico anglais-français pour apprendre deux trois mots pendant le vol, histoire de faire mon intéressante, mais niveau accent, c'est pas gagné. Néanmoins, je fais la fière en voyant que ça a l'effet escompté sur Camille, et mon sourire s'agrandit, devenant espiègle lorsqu'il suggère de m'en apprendre plus. « Des cours de français avec un professeur comme toi, tu pourrais bien me décider à apprendre une seconde langue. » Parce que oui, jusque maintenant, je me suis toujours contenté de l'anglais, ça m'allait très bien. Il explique être arrivé la veille et je hoche simplement la tête en regardant par la fenêtre, distraite par le décor extérieur bien loin de Boston et de l'automne qui régnait là bas. Je tourne à nouveau la tête vers le français lorsque celui-ci me questionne, haussant une épaule. « Je m'adapte à tout, moi. J'suis prête à en avoir plein les yeux! » Parce que j'en attends pas moins de lui. La voiture avance, et j'peux même pas me repérer, ne connaissant rien à la ville. « J'ai le droit à un indice ? »

Tant mieux, j'adore donner des cours de langue. Phrase assez explicite de ma part. J'aime ma langue natale, j'aime encore plus les jeux de langues. Nous montons dans la limousine qui arrive rapidement dans le centre-ville. Je lui demande alors si elle est prête pour être surprise et qu'elle aime les ambiances latines puisque nous sommes au Brésil. Le temps est très différent de Boston et Cambridge. Là-bas où il fait froid et il y a du vent, ici il fait chaud et il ne fait que chaleur. Pas la peine, on est arrivés. Que je lui lance, heureusement que ce n'est pas très loin de l'aéroport. On sort de la voiture, regardant le magnifique palace devant nous. Après vous... Que je lance après une petite révérence. Laisse ta valise dans le coffre, ils déchargeront.

Un sourire espiègle sur le bout des lèvres, je tourne les yeux vers Camille en haussant les sourcils d'un air plus qu'explicite, signe que j'ai bien compris sa phrase. Il faut être un peu idiot pour ne pas saisir les dessous de ses mots, ceci dit. « Pourquoi ça ne m'étonne pas ? » Peut-être parce que je l'ai déjà vu à l'oeuvre? Ouais, probablement. Je fais alors ma curieuse, à demander des indices quant à notre destination, mais monsieur m'arrête en plein élan alors que la voiture commence à ralentir, indiquant que nous sommes arrivés à destination. « Oh. Bien. Au moins l'attente n'aura pas été trop longue. » Je me détache alors et sors de la voiture à la suite de Camille, sourcils froncés, jusqu'à ce qu'il nous arrête devant un bâtiment, du genre palace avec trop d'étoiles pour que je puisse donner un nombre. J'devrais être habituée après avoir passé l'été dans la suite de Cléolya, mais ... Non. « Ce.. Cet endroit doit faire au minimum dix fois la taille de ma chambre à la Mather. Que dis-je, vingt. » A chaque pas que je fais, je pourrais me casser la figure, ayant constamment le nez en l'air.

J'ai un petit sourire malicieux alors qu'elle comprend rapidement là où je veux en venir. Enfin, ce n'est quand même pas compliqué et mes messages subliminaux sont très simple et facile à comprendre. Alors qu'elle me demande des indices, je lui avoue qu'elle n'en a pas besoin puisque nous sommes arrivés à destination. Sortant de la limousine, elle peut ainsi voir devant elle un magnifique palace de quelques étoiles. Alors que nous avançons, sa remarque me fait esquisser un sourire. Tu n'as pas fini d'être surprise. Alors que nous pénétrons dans le majestueux bâtiment, un valet s'approche de nous. Il me parle d'un anglais absolument parfait et sans accent pour m'annoncer que la suite réservée est prête. Nous pouvons y aller. Le problème des suites royales... Nous entrons dans l'ascenseur, posant mon regard sur Hecate. C'est qu'elles n'ont qu'un grand lit malgré leur imposante place... Je lui fais un petit clin d'oeil, curieux de voir sa réaction.

Je suis arrivée il y a quoi.. Moins d'une demie heure ? Et voilà déjà que ma mâchoire pourrait presque toucher le sol de surprise devant le palace qui allait nous héberger pendant ces quelques jours de vacances. Et il s'en amuse, Camille, il voit bien qu'il m'en met plein la vue, et je me doute que c'est le but. « Ah bah ça.. Je veux bien te croire. » Marmonnais-je, le nez toujours en l'air, alors qu'un homme annonce que notre "suite" est prête. Une impression de déjà vu, une suite, j'vais me la jouer princesse comme chez Cléolya! Mais une fois dans l'ascenseur, monsieur parle même de suite royale, me faisant hausse un sourcil. Il déconne vraiment pas. Puis à son allusion quant à la chambre et donc au lit unique, je ris légèrement, secouant la tête. « Et bien sûr, tu n'avais pas songé à ce détail auparavant, du touut. » Féline, je m'approche de lui avec un sourire en coin, m'arrêtant juste en face du français pour dire: « J'espère pour toi que tu aimes le contact humain quand tu dors, j'ai tendance à être du genre à aimer le corps à corps dans un lit. » Un haussement de sourcil, et j'ajoute d'un air enfantin : « En tout bien tout honneur, bien entendu. »