You play me like you're all I got (charlotte)

Tranquillement allongé sur le toit de la maison des mather, je profitais du temps sublime bien que frileux que nous offrait la météo. A l'abris des cris, des mots ou bien de mon ex, je sentais l'air se rependre dans tous les endroits possible, sous mon tee-shirt ressortant par le col, traversant mon visage avec une facilité délicieuse. Je respirai, ouvrant grands les yeux sur la couleur azur du ciel cet après-midi là. J'aimais terriblement me poser par moment, et regarder ce qu'il pouvait bien se passer au dessus de nos têtes. Un magnifique paysage qu'on ne prend malheureusement pas le temps de contempler, pourtant si impériale, nous transformant en petite chose que nous sommes. Des points sur une carte. Je passe ma langue sur ma lèvre inférieur et apprécie ce beau spectacle dans un silence magique. Entre les embrouilles des mathers entre eux, la colocation dont j'avais le droit et enfin ma nouvelle belle famille, je ne me sentais bien qu'ici. Perché dans ma bulle, rapidement cet havre de paix était rompu par le bruit sonore ; un message de Charlotte. Un oeil toujours fermé, je lis son message avec un petit rictus collé au coin des lèvres. SMS: Viens me rejoindre sur le toit des mathers si t'es cap. écrivais-je avant de reposer l'objet à côté de ma tête, fermant les yeux cette fois-ci pour piquer une sieste. Malheureusement, parasité par le message de la belle, je pense à elle. A la beauté de son corps squelettique. à la douceur de sa chevelure blonde. Aux chatouilles sur mon torse qu'ils me provoquaient. Rapidement, j'ouvre les yeux de nouveau, posant mes mains sur mon visage pour me réveiller du délire que je venais d'imaginer. Blaise, efface ça tout de suite.

@CHARLOTTE GATES

La blondinette fumait sa cigarette au soleil, à l'arrière de la confrérie qui avait daigné l'accepter en ses rangs. Charlotte adorait ce type de journée ensoleillée, où elle s'était levée du bon pied, prête à croquer la vie à pleine dent sans que quiconque ne puisse lui faire changer d'avis. Après avoir effectivement révisé avec son tuteur, la jeune femme s'était accordée cette pause, faisant défiler son répertoire pour s'arrêter sur le prénom d'un Mather, Blaise. Cela faisait quelques temps que les deux ne s'étaient plus croisés et la Cabot comptait bien y remédier. Grâce à sa grande dextérité, Charlotte avait pianoté quelques mots en un temps éclair, obtenant par ailleurs une réponse quasiment immédiate du brun. Ainsi, il l'invitait à le rejoindre sur le toit de la Mather House. Était-ce une blague pour l'appâter dans un lieu qui serait désert ? La blondasse ne pouvait pas omettre cette éventualité, leur relation était si... particulière, inqualifiable et sournoise. Après de longues minutes d'hésitation, Charlotte avait finalement décidé de s'y rendre. L'attraction était telle qu'elle n'avait pu y résister. Contournant la baraque de sa confrérie, la demoiselle s'était dirigée fièrement vers le temple de la débauche, déroulant ses grandes jambes sveltes tout en se plongeant dans le morceau qu'elle écoutait grâce à son iPod. Sifflotant sans s'en rendre compte, elle s'était rapidement retrouvée à gravir les marches menant au toit de la Mather House, essayant de ne pas songer à l'instant qu'elle allait probablement passer avec ce mystérieux et agaçant Blaise. Après avoir fait travaillé son cardio, Charlotte avait enfin enfoncé la porte du dernier étage, se retrouvant rapidement aveuglée par l'astre qui brillait très fort à cette heure-ci. Flanquant sa main en visière sur son front, elle aperçut à quelques mètres sur la gauche le corps étalé du russe. " Blaise putain ! Tu vas bien ? Qu'est-ce que t'as foutu ??? " s'était-elle mise à crier en se précipitant à ses côtés comme une hystérique.  Dans cette piaule, il n'y avait que des âmes brisées, un suicide était toujours à envisager. Agenouillée près du jeune homme, elle se rendit très vite compte qu'il était juste en train de se dorer la pilule, un sourire en coin. " Connard, j'ai cru que... raaaaah rien, je m'en fiche de toute façon " s'était-elle énervée en secouant mollement le bras du brun. " Qu'est-ce que tu fous là ? T'as pas du tout une peau faite pour bronzer, espèce de buveur de Vodka professionnel, va t'abriter dans ton Kremlin ! " grogna-t-elle en s'échouant de profil à ses côtés, appuyée sur un de ses coudes.

Je tente de balayer cette image d'elle, mais c'est un exercice bien difficile, beaucoup plus que je ne l'avais prévu. Même si ce message avait eu le don de parasiter mes pensées en cet instant, je n'arrivais pas à me séparer de ses images. De ce que nous avions bien pu faire. Du miracle qui s'était produit dans cette chambre. Imprévisible. C'est exactement ce mot, qui m'écorchait la bouche, parce que je n'assumais pas tellement cet acte, je n'assumais absolument pas le désir que j'avais éprouvé pour elle alors que la plupart du temps je ne pouvais absolument pas me la voir. Je sens encore cette adrénaline me transpercer le corps, l'envie me submerger, l'odeur de ses cheveux, le regard intense qu'elle me lance. La seconde suivante je me redresse et préfère largement penser à ma grand mère, faisant redescendre avec rapidité le début d'excitation qui avait bien pu apparaître. Je soupire, mais repose mes coudes sur les tuiles en regardant le paysage, les figures se mouvant en bas, le vent me murmurer.. La minute suivante j'entends Charlotte arriver en trombe, courant de ses longues jambes jusqu'à moi. Inquiète, elle s'effondre près de moi en me demandant si j'allais bien. Surpris et surtout dans l'incompréhension je reste là, à la regarder pour finalement sourire, encore et encore plus fort. « Ce que je fais ? Je n'en branle pas une. Pourquoi, ça t'intéresse ? » demandais-je en la regardant me scruter tout à coup différemment. Je ne savais pas ce qu'elle s'était imaginée, mais à coup sûr, les traits tirés sur son visage, sa voix partant dans les aigus, trahissait son anxiété. Elle avait peur que je sois dans une position inconfortable. « J'adooore, quand tu me surnomme. » Toujours le chic pour avoir une certaine tendresse me concernant. « J'ai cru que.. ? » répétais-je avec un malin plaisir, sa phrase n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Surtout avec moi. « Je t'attendais pour la boire la vodka, j'ai soif, t'as mis du temps avant d'arriver. » Elle joue avec mon bras, je me redresse totalement avant de la pousser légèrement juste par amusement. « On fait un saute mouton ? Tu saute par dessus moi, et je te rejoins en bas ? » J'étais d'humeur joueuse, et la titiller allait être mon passe-temps favoris de la journée.

La frayeur que Charlotte avait ressenti s'était soudainement transformée en rage. Blaise profitait d'elle, de ses réactions de peur, se foutant royalement de l'inquiétude qu'elle avait pu déployer  à son encontre. Son coeur se remettait doucement de la panique qui l'avait submergé quand elle avait aperçu son corps immobile sur ce putain de toit. Elle avait beau le haïr, le maudire, elle ne désirait en aucun cas sa mort. Surtout pas avec ce goût d'inachevé dans sa bouche. Après cet élan de faiblesse, l'américaine avait retourné sa veste au plus vite, revêtant sa carapace de fille imbuvable. " J'ai justement cru que tu te branlais " râla-t-elle avant de l'assommer de stéréotypes en tout genre sur son pays natal. S'il y avait bien un endroit dans lequel la blondinette n'avait jamais mis les pieds, c'était bien la terrifiante Russie. Allongée aux côtés de l'homme qui peuplait souvent ses songes les plus torrides, la jeune femme s'était de nouveau attendrie, jouant avec le bras du brun avec malice tout en prenant bien en compte l'invitation pour se mettre minable à coup de Vodka " J'ai été rapide ouais ! Je terminais juste ma cigarette tsss "  Puis, alors qu'elle avait attrapé la main du jeune homme pour la secouer, Blaise l'avait tout à coup repoussé, la stoppant dans son désir de rapprochement maladroit. Un saute mouton ? Non mais il avait dix ans ou quoi. La blonde n'était bien évidemment pas naïve, le russe avait vraisemblablement envie de jouer, et pas seulement sans arrières pensées " À tes risques et périls mon chou " Basculant sur le côté, elle s'écrasa sur le beau brun, oubliant le principe même du saute mouton. Charlotte était la nouvelle couverture de Blaise, étalée sur lui, la joue plaquée contre sa poitrine, elle écoutait sagement son coeur qui battait sous sa carcasse. Frottant son nez retroussé contre son torse, elle s'abandonna quelques secondes sur lui, fermant ses paupières tout en humant profondément son parfum masculin. Bon sang, elle se sentait tellement en sécurité auprès de lui, tout contre lui. " Tu vas crever hein ? J'suis trop lourde ! " cria-t-elle en se redressant sur ses pectoraux, sa petite poitrine collée à lui. Elle tendit alors ses bras de par et d'autre de son corps pour mimer un avion, regardant droit devant elle avant d'abaisser son regard émeraude sur le visage du Mather. Charlotte avait alors esquissé un tendre sourire, appuyant de son index le nez du bel âtre avant de se jeter sur le côté. Elle s'était ensuite aidée du corps de Blaise pour se relever en pouffant de rire " Allez viens, allons boire un coup, j'espère que t'as bien profité de ma plastique de rêve " lança-t-elle en levant haut ses jambes tout en se servant de ses bras pour garder l'équilibre sur les tuiles. Elle rejoignit ensuite la porte, la tirant péniblement à cause de son poids " Après vous. Vous n'êtes pas du tout gentleman Monsieur Hohenstaufen " déclara-t-elle en relevant fièrement son menton, l'ignorant lorsqu'il était passé devant elle pour pénétrer dans la confrérie. Une fois la porte relâchée derrière eux, l'étudiante suivit timidement la silhouette de Blaise dans l'obscurité, finissant enfin par atterrir sur le premier pallier " Tu me protèges hein ? C'est un nid à microbes ici en plus, beurk ! J'suis venue pour tes beaux yeux t'sais " rouspéta-t-elle en se plaçant aux côtés du Mather.