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William Kane ► Benedict Cumerbatch

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Nom : KANE ◇ Prénom : William ◇ âge : 36 ans ◇ Date et lieu de naissance : 19 avril 1981 ◇ Nationalité : Anglaise ◇ Orientation sexuelle : bisexuel ◇ Statut amoureux : En célibatocouple, brevet déposé. ◇ Statut social : Quand la famille a des sous, mais qu'elle coupe les robinets, on est dans la dèche, non ? ◇ Métier : Chômeur Professionnel◇ Anciennes études : Musique, le temps bénit ◇ Groupe : Cambridge Citizens

Code:
William Kane - 36 ans - chômeur

William Kane
feat Benedict Cumberbatch


Cambridge Citizen

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS VIS TU ICI ?
William est revenu à Cambridge il y a deux mois. Il avait été condamné à Londres il y a un an et demi de cela, pour meurtre. Il avait hurlé son innocence, mais à force de manipulation mentale, il avait finit par se détruire lui-même, voir à se croire coupable. Par chance, avant de sombrer dans un noir sans fin, il fut innocenté. Il est de retour à Cambridge pour revoir Devyn, sans savoir que faire. Et si lui aussi avait souhaiter le faire enfermer ? Après tout ça, William était devenu paranoïaque...

QU'EST-CE QUE TU AIMES / N'AIMES PAS DANS CETTE VILLE ?
William n'aime plus grand chose ici. Il faut dire qu'il n'avait plus le regard bercé par l'amour qui le portait autrefois. Maintenant, il se sentait épié constamment, suivi, avait l'impression de voir des choses que les autres ne pouvaient voir. Même le charme des arbres aux couleurs d'automne ne l'atteignait plus...

COMMENT TE VOIS TU DANS 10 ANS ?
William avait du mal à savoir où il allait dormir le soir même, alors dans 10 ans... Mais faisons comme si c'était un jeu télévisé. Dans 10 ans, il se voyait dans une ville immense, colossale, la plus grande, la plus fourmillante qui soit. Le genre de ville où, même en travaillant tous les jours, il est impossible de croiser deux fois les mêmes personnes dans la rue, le métro ou le bus. Il serait au sommet d'un empire, le sien, sa réussite. Cet empire lui servirait à prendre sa vengeance sur les personnes qui l'ont fait enfermer...

TELL US MORE

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle Mélofairy et j'ai 21 ans. Je suis Française et j'ai connu le forum grâce à moi-même, puisque j'y étais il y a 3 ans de cela. Le RP me manquait alors j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise Benedict Cumberbatch comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par Catwoman. Je fais environ 350 mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Je souhaite ▲ (retire la balise le symbole et sa couleur qui ne correspond pas)
adhérer un flood d'intégration (?)
je veux être parrainé si oui, par pseudo du parrain (voir la liste des parrains)

Je recense mon avatar
si personnage inventé:
Code:
[size=10][url=http://www.i-love-harvard.com/u7795]►[/url] ► <span class="pris">BENEDICT CUMBERBATCH</span> ◊ “ William Kane ”[/size]
si scénario:
Code:
[size=10][url=lienversvotreprofil]►[/url] [url=URL DU SCÉNARIO ICI]►[/url] <span class="pris">AVATAR</span> ◊ “ Pseudo ”[/size]

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MORE OF YOUR OWN STORY



Childhood
Commençons par le commencement. William Kane, William Abraham Kane si l’on en croit les papiers, né le vingt-six avril mille-neuf-cent-quatre-vingt-un à Londres. Des parents unis, aimants, attentionnés, rien d’extraordinaire, un père trader et une mère sans emploi, ses enfants étant sa priorité. De toute façon, le travail ne l’intéressait pas, et son époux ramenait suffisamment d’argent à la maison chaque mois pour faire fonctionner la machine. Ladite machine d’ailleurs, c’était une maison située à Kensington. Par conséquent, Kensington Garden était le terrain de jeu favori de William et de son frère aîné, Mike. Il me vient à l’esprit une journée en particulier, c’était en juillet de l’année mille-neuf-cent-quatre-vingt-neuf, une journée magnifique pour se rendre, entre frères, à Kensington Garden. Mike marchait une dizaine de mètres devant William, qui ne lui demandait même plus de l’attendre, y étant habitué. Il lui répondait chaque fois la même chose, qu’il ne voulait pas être vu en compagnie d’un gamin si ridicule. Alors il le suivait, ne bronchait pas, restant à bonne distance de son grand-frère. Mike avait quinze ans, vous vous dites qu’il avait surement mieux à faire que de traîner avec son petit frère de huit ans. Vous avez raison, mais vous ne vous doutez peut-être pas que cela dure depuis toujours. Le jeune William s’assied au pied d’un arbre, à distance respectable de son frère qui était partit jouer au football avec ses amis. William sortit un livre de son sac, un vieux livre relié qu’il avait acheté avec son argent de poche un soir après l’école. Il caressa de sa paume la couverture granuleuse avant de commencer sa lecture, celle des aventures d’Hercule Poirot, le détective Belge de renom. Assis en tailleur, le livre posé sur ses cuisses, le garçonnet ne voyait pas le temps passer. Il ne vit pas non plus l’un des amis de son frère venir vers lui pour attraper son ballon qui s’enfuyait. William ne leva les yeux que lorsque son livre glissa subitement de ses mains. Il leva la tête vers le voleur qui cita ;
- Le crime de l’Orient Express.  Sérieusement, William, tu n’as rien d’autre à faire ?
William se leva pour récupérer son livre, mais le garçon en face de lui ne lui en laissa pas le temps. Il s’éloigna avec, narrant suffisamment fort pour que ses amis entendent les agissements du détective. Il ne s’attendait pas à ce que Mike se poste devant lui, lui intimant de rendre ce livre à son frère et ce prestement. Le jeune homme s’exécuta. Il retourna près de William, assis, entourant de ses bras ses jambes repliées. Il attrapa le livre que lui tendait le garçon, déconcerté. L’adolescent attrapa la crinière bouclée du petit garçon, la poussant contre le tronc de l’arbre. William grimaça, laissant échapper un petit gémissement. Il lui railla ;
- T’as de la chance que Mike soit là. Les rats de bibliothèque comme toi me dégoutent. En fait, c’est plutôt TOI qui me dégoute. 
Il relâcha son emprise sur ses cheveux avant de déguerpir. William se massa un instant la tête. Ah oui, j’ai dit que Kensington Garden était le terrain de jeu favori de William et de son frère. Ce que je n’ai pas dit, c’est que William était son jeu. Pour être plus précis, William était le jeu des amis de Mike. Lui ne laissait pas ses camarades embêter son frère, non, ça, ça lui était réservé. Ce n’était jamais rien de méchant, mais dans cette catégorie de rien de méchant , Mike en repoussait chaque fois un peu plus les limites. Le poil à gratter était enfantin et dérisoire, lui innovait en plaçant de la colle extra-forte dans les chaussures de son frère, en remplaçant, lors des jours de grandes occasions, sa pâte à gominer par du Saindoux. Jamais aucun tour de mortel ou de dangereux à proprement dit.
Dans l’école privée où ils se rendaient chaque jour, ils ne s’adressaient pas la parole, ou qu’en cas d’extrême nécessité. Tous deux étaient de très bons élèves et ce jusqu’au bout de leur scolarité.


Never growing up - 2006
Le collège était passé, tout comme le lycée, pas d’études supérieures cependant. Pourquoi ? Pas besoin. La fac, c’est ennuyeux. Enfin plus exactement, la mémoire eidétique du jeune homme rendait les cours ennuyeux. Pour faire simple, lire une phrase deux fois suffisait à ce qu’il la retienne à vie. Quelque fois, ça a ses désavantages. Il n’avait pas d’emploi, du moins pas d’emploi fixe, il était plombier, caissier, facteur, livreur, ça dépendait de ce que l’on attendait de lui, bien que cette dernière option soit sans doute l’une des plus barbante. Comment pouvait-il se payer un appartement au cœur de Londres s’il n’avait pas de réel emploi avec un salaire conséquent ? C’est simple, il avait deux colocataires, bien qu’honnêtement, ces deux personnes lui servaient plutôt de baby-sitter. Il passait ses journées dans l’un de ses pyjamas Marvel, attendant un coup de fil intéressant. En fait, il ne pouvait se permettre de refuser un emploi, alors il acceptait à peu près tout ce qu’on lui proposait. Plus exactement, il refusait, se faisait engueuler par ses colocataires puis rappelait son interlocuteur. De temps en temps, il entendait une voix familière lui rappeler de manger, de se laver, de changer de vêtements, de racheter des légumes, de faire la lessive. Mais pas tout le temps, il mettait en sourdine les gens qui le gonflaient. William se laissa tomber sur le canapé, questionnant Henri, son premier colocataire ;
- Tiens, t’es là ? Je croyais que tu devais partir pour Bristol ?
- Je suis rentré il y a trois jours. 
- Alors c’était toi le thé posé sur la table tous les matins ?  Il porta sa tasse à ses lèvres, faisant soupirer de désarroi son colocataire qui lui fit remarquer ;
- Tu pensais que le thé se préparait tout seul ?
- Bah… Je pensais qu’il se contentait d’arriver. 
- T’as le don de m’énerver Will.
- C’est WILLIAM ! Il reposa brusquement l’innocente tasse, tâchant le tapis bariolé. Il avait horreur qu’on le surnomme ainsi, c’était William, un point c’est tout. Pour la peine, il roula sur le flanc, allongé sur le canapé et emmitouflé dans une couverture épaisse, il tournait le dos à son colocataire.
- Depuis quand t’as pas mangé ? demanda-t-il en remarquant l’évier d’émail vierge de toute substance pouvant témoigner d’une tentative de cuisine.
- J’ai pas faim ! répondit William en éternel ronchon. C’est à ce moment-là qu’entra dans l’appartement Sarah, deuxième et dernière colocataire. Ils étaient trois à vivre ici, mais l’appartement était spacieux et Sarah et Henri ne passaient pas leurs journées ici, contrairement à William. Aussi, il avait l’impression de vivre seul. Vous trouvez ce commentaire méchant envers ses colocataires ? C’est pourtant la vérité. Si eux considéraient William comme leur ami, lui, en grand solitaire, n’en disait pas autant. C’était tout juste s’il les remarquait parfois tant sa capacité d’abstraction était importante. D’ailleurs, il sortit de sa couverture, arborant un magnifique t-shirt « Stark for President », attrapa son manteau et se dirigea vers les escaliers afin de sortir. Là, Sarah écarquilla les yeux, lâchant ;
- Tu ne comptes tout de même pas sortir comme ça ? Il gèle dehors ! Devant l’absence de réponse de William, elle ajouta ; Mets au moins un pantalon ! 
- Pas envie ! Oui, la jeune femme et Henri devaient avoir un mental d’acier pour vivre avec un éternel enfant tel que William. C’est dépité qu’ils regardèrent leur ami marcher prestement sur le sol gelé du Londres de novembre, sa veste en cuir vainement collée à sa peau ne camouflant pas son élégant caleçon Iron Man.


Thunderstorm - 2008
William continuait de mener sa petite vie tranquille, vivant de boulots à droite à gauche. Enfin, lorsqu’il en trouvait, car malgré ses facultés intellectuelles fort appréciables, son franc-parler lui, ne l’était pas. C’était étonnant que ses employeurs ne le frappent pas plus souvent d’ailleurs.
- Tu pourrais quand même cuisiner de temps en temps, même essayer, pour le principe, tu vois. On se coltine tout avec Sarah.  avait tenté Henri, une énième fois.
- C’est chiant de cuisiner. avait répondu William une énième fois. Henri soupira, William avait toujours réponse à tout. Lançant une balle rebondissante, pensif, il se ferma complètement. Il n’entendait plus Henri le supplier d’ « arrêter avec cette maudite balle » , ni même Sarah pousser la porte d’entrée. Il était concentré, au départ, il s’était plongé dans un livre qui étudiait le comportement des chats au Moyen-Orient. Au final, il en était arrivé à tergiverser sur la profonde question des fruits à coques. Il ne laissa quelques minutes de répits à la balle que pour le dîner. Après quoi, il retourna sur le canapé, lançant inlassablement la balle. C’était un profond toc ancré en lui depuis l’enfance, qui lui avait valu déjà deux exclusions, mais les leçons avaient du mal à rester imprimées dans le cerveau de William. Du moins, les leçons humaines. Le bruit empêchant Henri de dormir, le Kane décida, dans un élan de bonté, d’aller se coucher. En vain, c’est qu’il s’en passait des choses dans la petite caboche surmontée de bouclettes couleur brun-roux. Le voilà donc partit, allongé dans son lit, à lancer la balle contre le mur en face de lui. Entre nous, Sarah était celle des deux colocataires qui supportait le mieux les humeurs de William. C'est pourquoi après vingt longues minutes de rebonds, elle se décida à lui demander de cesser son petit jeu, expliquant qu’elle essayait de lire. Se tenant dans l’encadrement de la porte de chambre de William, elle sursauta subitement, l’orage qui frappait Londres ce soir là était terrible. William laissa rouler l’objet du délit au sol, regarda Sarah s’éclipser. Avait-elle acheté un nouveau pyjama ? Il n’était pas en coton. Non, il brillait à la lumière chaude des lampes halogènes. Il était en soie. Un tel changement dans ses choix vestimentaires témoignaient d’un changement de situation amoureuse, William en était persuadé. Lui qui s’était résigné à dormir avait maintenant un motif pour rester éveillé : il devait découvrir qui, quoi, où, comment. Ah oui, j’ai omis de préciser que William était un véritable fouinard. Il vint frapper à la porte de Sarah, deux tasses fumantes de camomille sur un plateau.
- Je peux ?  demanda-t-il, tout miel. Sarah, plongée dans sa lecture, repoussa ses lunettes sur son nez. Elle se conditionnait moralement. Vivre avec une énergumène pareille vous y contraignait. Elle savait que si le Kane était arrivé ici avec deux tasses et un grand sourire, c’est qu’il voulait quelque chose. Un service ? Sa voiture peut-être. S’était-il trouvé un nouveau travail ? Non, il n’aurait pas sorti l’artillerie lourde pour ça.
- Je t’en prie. Mais viens-en aux faits, j’ai sommeil.  elle se décala, laissant une place à William. Sarah sortait d’une longue garde et n’avait pas dormi depuis trente-six heures. William ne parla pas tout de suite mais gardait ce sourire forcé aux lèvres. Sarah fit mine de l’ignorer et reprit sa lecture. William en profitait pour scruter la pièce à la recherche du moindre dessous fantaisiste, flacon de parfum flambant neuf, produit de beauté extravaguant. Il ne trouva rien. Elle devait sans doute tout cacher précieusement. Il avait cependant remarqué que Sarah avait tiré les rideaux, elle qui adorait dormir avec la douce lumière des réverbères et se réveiller avec le soleil allait à l’encontre de ses principes. Dehors, la pluie martelait les carreaux si violemment qu’on avait l’impression que chaque seconde qui passait les rapprochait d’un éclatement inéluctable. Les éclairs puissants illuminaient, par le léger jour que permettaient les rideaux de daim, une faible portion de la pièce. Le bruit était semblable à rien d’autre qu’elle ne connaissait, un bruit de tôle que l’on fracasse, un claquement sourd et vif qui déchirait le ciel beaucoup trop souvent à son goût. William avait remarqué que cette tempête rendait la jeune infirmière nerveuse. À moins que cela ne fût sa présence ? Elle aurait donc des choses à cacher… Sur son front perlait la sueur à grosses gouttes. Aussi, elle repoussait fréquemment ses lunettes sur son nez, les ajustant inlassablement. Ce spectacle fit la joie de William. Jouant les innocents débiles, il lui glissa ;
- Tu as fermé les rideaux ? Tu ne le fais jamais. 
- La lumière des éclairs m’empêche de dormir.  répondit-elle naturellement. Leur discussion s’arrêta là un moment.
- C’est nouveau ce pyjama, non ?  Comment pouvait-il être toujours en vie ? Son attitude intrusive donnerait des envies de meurtre à n’importe qui. Sarah soupira mais ne dit rien de plus, poursuivant sa lecture. Il était vingt-deux heures. Elle prit une petite gorgée de boisson, termina la tasse lentement, au même rythme que son colocataire, si bien qu’à deux heures du matin, la jeune femme lisait toujours et William également. Oui, il avait ramené une BD de sa chambre aux alentours de vingt-trois heures. Puis une seconde. Et quelques autres. Il appliquait le principe du ras-le-bol de Kane. Ce principe est simple : poussées à bout nerveusement par les questions, les silences, et même la simple présence de William, les malheureuses victimes de ce principe en venaient inéluctablement à avouer à William ce qu’il désirait entendre. Très haut taux de réussite. Sarah se montrait cependant coriace. William avait beau y aller de petites allusions, de bâillements bruyants, de quintes de toux forcées, Sarah ne pipait mot. A six heures, elle en était à son troisième livre de la nuit. Elle lisait à une vitesse phénoménale. Il se demandait d’ailleurs lequel d’entre eux gagnerait à un rallye lecture. Au final, aucun d’eux n’avait dormi. Si pour William une insomnie passagère était fréquente, Sarah, elle, au contraire, avait besoin de son compte de sommeil, elle ne tenait pas debout sans, son métier demandait beaucoup d’énergie. Vers sept heures, William se décida à préparer du thé. Il ne plut pas à Henri, qui grimaçait à chaque gorgée, mais il termina sa tasse, sans doute pour faire plaisir à William. Quelque part, cela fonctionna, cette préparation, aussi infâme fût-elle, était un exploit à marquer d’une pierre blanche. Henri partit travailler quelques minutes plus tard, Sarah ne tarda pas à pointer le bout de son nez au salon. Assis dans un fauteuil, bouche ouverte, il ronflait comme un bon-vivant. L’insomnie était passée. L’orage faisait toujours rage, le ciel était si sombre que l’on se croyait en pleine nuit, seuls les éclairs donnaient un aperçu d’une lumière semblable au jour. Ce qui sortit William de sa torpeur fut un fracas qui parvint à ses oreilles. Sarah était à terre, écroulée sous le poids de la fatigue. Ses cheveux trempaient dans le thé, sa main coupée par un débris.
- Je dois toujours tout faire ici, soupira William. Il porta Sarah jusqu’à sa chambre, la déposa sur son lit, remonta la couverture sur ses épaules. Alors qu’il allait passer la porte, il sentit qu’on le retenait.
- Reste. Je ne te demanderais plus jamais rien, s’il te plait, reste. 
- Pourquoi veux-tu que je reste ? 
-  Si je me réveille. 
- Je suis juste à côté Sarah. 
- S’il te plait Will. 
- William.  
- Ouais… William. S’il te plait. Alors, finalement, c'était cet orage qui terrifiait Sarah ? Le jeune anglais fut quelque peu déçu. Il s'attendait à une histoire d'amour secrète dans laquelle il pourrait fouiner, mais il ne découvrit rien d'autre qu'une phobie. Maintenant, Sarah lui demandait son aide. La vérité, c’est qu’il n’était pas vraiment doué avec ce genre de choses. Il était incapable de rassurer, d’apaiser. Une banale étreinte prenait des proportions exagérées, il avait besoin d’un manuel pour ça. Alors rassurer quelqu’un… Quoi qu’il en soit, à la surprise générale, il soupira ;
- Bouge.  Elle s’exécuta, laissant ainsi de la place au Kane, qui se sentait comme une statue de sel. Il s’assied à côté d’elle, attrapa un livre qui traînait au sol, commença à le feuilleter. C’était facile, finalement. Jusqu’à ce qu’un éclair illumine la pièce et résonne sourdement dans leurs oreilles. Sarah commença à trembler. La fatigue mêlée au stress était un cocktail détonnant. Il hésita à lui demander quoi faire, mais décida qu’il se débrouillerait très bien seul. Bon d’accord, en fait, il ne voulait pas demander d’aide. Il se rapprocha d’elle et maladroitement, posa sa main sur ses cheveux. Le corps entier de la jeune femme se raidit. Le temps s’écoula doucement. Une main sur la tête de Sarah, l’autre soutenant « Les amants du Spoutnik ». Une voix faible se fit entendre longuement après. Elle ne dormait toujours pas ?
- Ce livre ne te plaira pas. 
- Dors. Je veux savoir où est passée Sumire.  Elle ne tarda pas à rouler sur le flanc, son visage enfoui à moitié dans un oreiller.
- Tu as une mine affreuse, persiffla William.
- C’était pour toi.  Pour lui ? de quoi parlait-elle ? William retourna la question dans sa tête un moment, puis se décida à lui demander de quoi elle parlait. Il n’obtint aucune réponse, elle dormait enfin. Elle se réveilla avec les yeux embués de larmes quelques minutes plus tard. Elle hésita puis se glissa contre William, qui ne bougea pas, bien que surpris. Il sentit ses larmes passer au travers de son tee-shirt des Who, alors il la serra contre lui. C’est comme ça que les gens font, non ? C’est comme ça que ça fonctionne ? Les étreintes rassurent les gens ? Peut-être avait-il tout bon, ou bien peut-être était-ce la fatigue, mais après quelques minutes, il ne sentit plus de larmes contre lui.


For a broken heart - 2013
De sacrés changement s’étaient opérés dans la vie de William Kane. Il avait un travail, quelque chose de sûr, ou du moins, de bien plus sûr qu’un contrat de deux mois non renouvelable. Il essayait de faire plus attention à ce qui se passait autour de lui, car désormais, Henri n’était plus là. Il n’habitait pas très loin, mais désormais, c’est avec sa fiancée qu’il partageait sa vie. Quant à William, il se retrouvait seul avec Sarah. Elle était toujours infirmière à l’hôpital, enchaînait toujours les relations un peu vaseuses. Si William s’était décider à prendre soin de l’appartement et de lui-même, il y avait une raison. En fait, il souhaiter montrer à Sarah qu’au fond, il n’était pas un homme vaseux. Eh oui. Le grand gaillard qui essayait de faire des pancakes sans brûler la poêle était épris de Sarah. Follement. Ce petit jeu durait depuis des mois. En fait, depuis plus de cinq ans. Depuis ce jour où il était resté au chevet de Sarah, le jour de la tempête qui avait ravagé Londres. Il s’était rendu compte qu’il devenait jaloux de ses sorties tardives, de sa voix sucrée lorsqu’elle parlait à son petit-ami du moment, et même de Devyn. Devyn, c’était un gamin qu’il avait rencontré il y a des années. Pourquoi le mentionner seulement maintenant ? Parce qu’il n’en valait pas la peine avant. Sarah passait beaucoup de temps avec lui, pour « l’aider dans ses projets photos ». Bah voyons. Elle s’était soudainement prise de passion pour la photographie, passait presque chaque soir voir Devyn pour lui filer un coup de pouce (quand il ne passait pas directement à l’appartement). Quoique, ce dernier évènement se faisait de plus en plus rare, William avait sans doute réussi à l’effrayer. Et comme par hasard, Sarah venait de rompre avec son ancien petit-copain. William sentait qu’il se prenait le vent de face, un vent de force sept, minimum, il devait réagir. Alors aujourd’hui, il préparait un vrai petit déjeuner continental avec tout le toutim. Oranges pressées, pancakes, thé, lait chaud. Tout était là. Il ne manquait plus que Sarah, qui devait arriver vers huit heures. Elle travaillait de nuit cette semaine et William en avait profité pour mettre son plan d’attaque à exécution, ou plutôt, la phase finale. Il inviterait Sarah à dîner aujourd’hui même. Dans quelques minutes. Il sentit le stress monter en lui d’une façon qu’il ne connaissait pas encore. Enfin, il entendit la clef déverrouiller la serrure et le cliquetis familier des talons des chaussures de Sarah sur le parquet. Fier, William se ramena dans le salon avec sa pile de pancakes un peu trop bruns.
- Oh, tu es rentrée ? Je ne t’avais pas enten…  avait-il commencé. Il fut coupé dans son élan en voyant que, posée sur l’épaule de Sarah, se trouvait la main d’un grand blond au bronzage californien et sourire éclatant. Sa détermination retomba comme un pancake mal cuit.
- William ! Tu as… préparé le petit-déjeuner ? Désolée, je mange dehors, aujourd’hui. Je vais passer le week-end chez Clint. C’est notre nouvel interne, fraîchement débarqué de Floride !  William n’avait pas vraiment tout compris de ce que venait de lui dire Sarah. En fait, il s’était arrêté au je vais passer le week-end chez Clint. Cette fois était la fois de trop. Il avait tout préparé, du petit déjeuner au restaurant étoilé, jusqu’à sa tenue. Il avait sorti une chemise, la seule qu’il possédait, et l’avait repassée. Il l’avait brulée dans le dos, c’était la première fois de sa vie qu’il repassait un vêtement. Mais il l’avait fait volontiers. Il voulait épater Sarah. Pour la première fois de sa vie, il voulait que tout soit parfait.
- Je vais me changer et préparer mes affaires, attends-moi un instant, glissa la jeune femme à son compagnon du moment. Vous deux, faites connaissance !  Guillerette, elle s’éclipsa vers sa chambre. Décontenancé, William était figé, les pancakes dans une main, un torchon sale dans l’autre.
- T’as pas l’air d’être un pro de la cuisine. De quoi il se mêle, l’Apollon du dimanche ? William partit vers la cuisine, posa sans ménagement l’assiette sur la table. Il laissa le torchon tomber et sol et commença à ranger la pagaille qu’il avait mis derrière les fourneaux.
- Wouah ! Tu déconnes pas toi, t’es vraiment un bleu en cuisine. Il renifla l’assiette de pancakes avant d’ajouter ; et pas un cordon… William resserra son emprise autour de l’éponge. Il s’attelait à nettoyer minutieusement chaque casserole.
- Tu sais, Sarah… Elle aime les choses plus exotiques que tes trucs, là. Si tu vois ce que je veux dire. Il ricana avant d’ajouter Enfin, si tu le savais, c’est dans ton lit qu’elle serait ce week-end, pas dans le mien.  Le Kane serra les dents. Il accéléra la cadence et bientôt il ne resta plus grand-chose à nettoyer. C’est dommage pour toi… t’as loupé quelque chose. Sarah.. Aah, Sarah… On sent qu’elle en a connu des gars, si tu vois ce que je veux dire. C’est pas un top model, mais bon. On peut pas comparer les nanas voluptueuses de Floride aux ptites anglaises. Le sang de William ne fit qu’un tour. Il balança l’assiette qu’il était en train de nettoyer en direction de l’abruti blond. L’assiette manqua de peu le jeune homme.
- Retire-ça tout de suite, lui ordonna William. Un sourire narquois étira les lèvres de Clint, qui se rapprocha.
- Oh, je t’ai blessé ? J’en serai presque désolé. William lui fonça dessus et le coucha au sol. Il le saisit par le col avant de lui ordonner ;
- EXCUSE-TOI !  Clint fit rouler William, le plaçant en position de faiblesse. Il lui assena un violent coup de tête, ce qui stoppa les ardeurs de William. Il grimaça, porta ses mains sur son visage. Une douleur lancinante se heurtait à son arcade gauche. C’est le moment qu’avait choisis Sarah pour faire son apparition.
- Mais qu’est-ce qui se passe ici ?! 
- Il s’est jeté sur moi, on l’aurait cru fou, ma chérie ! William grommela un ta gueule à peine audible. Sarah soupira, l’aida à s’asseoir. Son visage était maculé de sang, tout comme ses mains. Elle aida William à se redresser avant de demander à Clint de patienter au salon, se confondant en excuses. Elle ferma la porte de la salle de bain, fit asseoir William sur le rebord de la baignoire.
- Qu’est-ce qui s’est passé là-bas ?  Il ne répondit pas. Sarah imprégna une compresse de solution désinfectante, la posa sur la plaie de William, qui ronchonna. Elle ne put s’empêcher de sourire.
- Arrête. C’est une solution sans alcool. 
- J’aimerai bien voir ça, grogna-t-il. Sarah renouvela sa question. William ne savait trop quoi répondre.
- C’est un connard.
- Tiens donc…  soupira Sarah. Il faut dire que William tenait ce discours à chaque homme qui foulait la porte de l’appartement au bras de Sarah.
- Il t’a insulté, se justifia-t-il.
- Ne dis pas n’importe quoi, le corrigea-t-elle. William sentit qu’il devait prouver ses allégations. Il ne savait pas comment.
- Je t’ai défendue. 
Sarah prit une gaze propre, la déballa, l’imbiba, poursuivit le nettoyage de la plaie.
- C’est plus important que ce que je pensais.  Sarah commença à disposer de petits strips. William grimaça. Le silence s’installa.
- Je ne pouvais pas le laisser dire ça de toi. 
- Clint est gentil. Tu l’as cherché, j’en suis sûre.  
- Tu penses que je mens, hein ? Nouveau silence, de gêne cette fois-ci.
- Comme souvent.  avoua-t-elle.
- Donc quoi que je dise, tu ne me croiras pas. Ce n’était pas une question. Sarah l’avait compris. Elle disposa la dernière bandelette et nettoya une dernière fois la plaie.
- Ca devrait aller. Mon numéro est sur le frigo, si tu as besoin.  
- Ne pars pas.  
- On va manquer notre train. 
- Je m’en fous. 
Elle soupira.
- Ce gars.. C’est un VRAI con. Pas comme les autres. Il te fera du mal. 
- Tu te soucies qu’un homme me fasse du mal, maintenant ? Comment lui dire qu’il s’en souciait depuis un moment déjà ?
- Si tu dois me faire confiance, rien qu’une fois, c’est maintenant. 
Elle sembla hésiter un instant.
- Je vais être en retard. 
William se leva, s’interposa entre Sarah et la porte. Elle soupira. Ses gamineries l’exaspéraient.
- Je ne peux pas te laisser partir avec lui. 
Elle leva ses yeux vers lui et le détailla.
- Tu as taillé ta barbe ? 
Il piqua un fard.
- Et tu as mis une chemise. Qu’est-ce qu’il se passe ?  
Il leva une main hésitante, la posa sur la tête de Sarah.
- William ? Ca va ?  demanda-t-elle. Ses doigts s’entremêlèrent à ses cheveux. Il fit un pas en avant, fit glisser sa main dans son cou.  William…  murmura-t-elle. Elle ne recula pas. Il sentait son cœur cogner dans sa poitrine. Jamais il n’avait eu aussi peur. Son visage était si proche de celui de Sarah qu’il pouvait maintenant sentir le parfum de sa peau. Elle ne fit pas un pas en arrière. Elle ne bougea pas non plus lorsqu’il l’embrassa. Au contraire, elle aurait aimé qu’il insiste. Mais c’était trop tard maintenant. Pourquoi ne se réveillait-il que maintenant ? Entre eux, c’était comme une série télé frustrante. A chaque fois que l’on pensait que l’un d’eux allait faire le premier pas, le téléphone se mettait à sonner, un courant d’air faisait claquer une porte ou la bouilloire se mettait à siffler de façon stridente. Elle laissa une larme couler, puis deux. Aucun trémolo ne trahissait sa voix douce.
- Pourquoi as-tu fait ça ?  demanda-t-elle. William n’avait pas de mot. Fichu pour fichu, il se livra.
- J’aurais dû le faire avant. J’en ai conscience. Pardonne-moi. Je ne peux simplement pas te laisser partir avec lui...  
- C’est trop tard maintenant, je dois avancer,  le coupa-t-elle.
- Ca fait des années que j’essaye d’être à la hauteur pour toi, se justifia-t-il.
- En insultant et tabassant mes petits-amis ? 
- C’est arrivé seulement une fois ! Il soupira. Je ne suis pas désolé. Je sais ce que j’ai entendu. 
- Tu n’as pas compris, le coupa-t-elle sèchement, énervée. Pourquoi… Pourquoi n’as-tu rien dit plus tôt ? 
- J’avais peur, confessa-t-il. J’avais peur de ne pas y arriver. Peur que ce ne soit pas le bon moment. Peut que tu me repousses.  Un nouveau silence s’installa. Ce n’est pas trop tard, je t’en prie, ne pars pas avec lui. Ce type-là, Clint. C’est un connard. Il t’a insulté, je l’ai entendu. C’est pour ça que je me suis jeté sur lui. 
- Arrête. Je ne sais pas ce qui s’est passé pour que ça dégénère entre vous, mais tu es tombé bien bas pour me dire ce genre de chose. Elle soupira, avouant ; Je pensais que jamais tu ne pourrais me décevoir autant.  Ces mots tombèrent comme un couperet. Il en était fini de lui. Tout ce courage qu’il avait rassemblé, ces changements opérés, ils étaient vains. Il s’y était pris comme une quiche et maintenant il en faisait les frais. Il payait aussi ces années à trainer sur le canapé, à alterner les petits boulots miséreux et les longues périodes de chômage. Il n’entendit pas Sarah lui dire qu’elle partait. Qu’elle aurait souhaité l’aimer. Lorsqu’il sortit de la salle de bain après un nombre incertain de minutes, l’appartement était silencieux, vide. Il jeta un œil à la chambre de Sarah : elle avait pris plus d’affaire qu’il n’en faut pour une vie. Il était désormais seul. De colère, il ravagea l’appartement. Les assiettes se brisèrent au sol, les cadres photos volèrent en éclat, les chaises en bois s’éclatèrent en échardes acérées, le tout dans un flot de hurlements. Alertée par le bruit tonitruant, la voisine appela la police qui embarqua William. Ce fut le début d’un grand changement.
Plusieurs mois plus tard, il partit pour les Etats-Unis. Initialement, c’était pour y trouver un cousin de la famille, histoire de se mettre au vert. Au final, il s’inscrivit dans le mode de vie local… Et à l’université. Pas n’importe laquelle, il avait visé Harvard. Il tenait à tenter ça comme une expérience nouvelle. En fait, il se demandait ce qu'il perdrait si, pendant un certain temps, il agissait comme une personne que Sarah Hill aurait volontiers aimée.



Summer Camp - 2014
Une année s’était écoulée dans la vie de l’anglais, et il s’en était passé des choses à Harvard. Il y avait rencontré de bonnes personnes, le genre à vous remettre en doute, à vous faire avancer, à vous faire découvrir des choses. Et puis il avait aussi fait de sales rencontres, de mauvaises expériences, bref, il expérimentait, il vivait. Il était bien plus vivant depuis qu’il y avait retrouvé son ami de longue date, Devyn, le seul véritable qu’il n’ait jamais eu. C’était fou le bien que ça lui avait fait, au fond, de tourner la page sur Londres. En fait, Devyn était initialement un ami de Sarah. Piqué de jalousie, William ne pouvait au départ pas encadrer le jeune Gale. Il passait trop de temps en compagnie de Sarah à son goût. Et puis le temps passa, il apprit à connaître Devyn qui, au final, n’était pas si débile que ce qu’il pensait. Au contraire même, William avait été surpris de voir à quel point Devyn était… Intéressant. Il en avait dans la caboche pour un gosse. Au final, entre eux se noua une amitié complexe, tordue, avec des silences et des non-dits. Cependant, aucune trahison n’avait encore été observée. Lorsque William quitta l’Angleterre, il n’en dit rien à Devyn. Il ressentit le besoin de se couper de tout ce qui le rattachait encore à Sarah. Au final, les jours passèrent en terres étasuniennes, l’attentat, les projets scolaires, le Summer Camp. Là-bas, sa première et dernière cuite lui avait offert ce qu’il chérissait à présent le plus sur cette Terre, l’amour véritable en la personne de... Devyn Gale. Eh oui, qui l’eut crû ?
Lors du Summer Camp, plus précisément alors qu’ils faisaient escale, Devyn et William étaient entré dans un bar, sans grande conviction. Là, ils avaient commencé à discuter de choses et d’autres. Ils n’avaient pas passé la journée ensemble, aussi cette discussion prit vite des airs de débriefing. Leur amitié s’était construite autour de silence et au final, plus le temps passait, plus ils se confiaient l’un à l’autre. On leur apporta un cocktail chacun, dans un verre épais et minuscule. En fait, on aurait dit que l’on essayait de rendre encore plus petites des doses de mignonnettes. William et Devyn s’en fichaient, ils n’étaient pas vraiment portés alcool. D’ailleurs, ils commencèrent à débattre sur ce sujet. Le problème, c’est qu’entre la fierté de William et l’honnêteté de Devyn, ils finirent par se heurter à un mur. Lequel des deux était le plus réfractaire ? Vexé, William siffla qu’il n’était surement pas le plus coincé des deux. C’était sans compter sur la malice de Devyn, qui lui répondit calmement qu’il n’avait qu’à le prouver.
- Tu veux vraiment jouer à ça ? Demanda William. Il espérait qu’il dise oui, il savait qu’il tenait bien l’alcool. Il avait déjà bu à s’en rendre malade, aussi il se savait résistant, connaissait ses limites et ne comptait pas les franchir. Cependant, il avait sa fierté, et voulait clouer le bec de ce cher Davyn Gale, et le regard qu’il lui lançait lui monta vite à la tête. Il attrapa le verre, le vida d’un trait. Histoire de bien poser les bases, il attrapa le verre de Devyn et le siffla tout aussi vite. L’alcool provoqua en lui une bouffée de chaleur. Les verres vides sur la table, il regarda son compagnon de route d’un air satisfait.
- Alors ? Devyn n’avait pas l’air emballé.
- Félicitation, tu as ingurgité environ quatre cuillères à soupe d’alcool. Il se moque de qui, le gringalet ? Il a gagné, point-barre.
- Le deal est respecté, non ? J’ai gagné. Accepte-le. Devyn regardait ailleurs, comme un enfant qui ne serait plus intéressé par un jouet. Il voulait la jouer comme ça ? Très bien. William se leva et revint une minute plus tard avec une panoplie de shots.
- On va jouer à un jeu…  Il le pointa du doigt, il n’allait pas être le seul à picoler ce soir. Essaye d’en faire autant, puisque tu sembles si sûr de toi.  Devyn fit grise mine. Il regarda les petits verres alignés sans conviction. Je savais que tu n’en étais pas capable. Un sourire satisfait aux lèvres, il se laissa glisser sur la chaise. Atteint d’une Williamkanïte aiguë, Devyn but un, deux, trois… quatre shots. Comme ça, d’une traite, il n’avait qu’à peine grimacé. La soirée avança ainsi, défiant d’aller récupérer un numéro de téléphone, de danser avec le pothos défraichit du bar, chanter au karaoké, payer une tournée à tous les clients de l’établissement… Et puis, finalement, tout ceci prit un autre tournant. Passablement éméché, William fut pris d’un fou rire.
- T’es vachement tenace toi…  Il ricanait, puis cessa subitement. Une idée avait germé dans sa tête. Tu vas aller embrasser…  Il balaya la salle du regard et constata qu’elle s’était pas mal vidée. Quelle heure était-il ? Il l’ignorait. Mais il ne trouvait pas de cible idéale. Bah tu sais quoi… qui tu veux. Vous vous souvenez des jeux ridicules de la bouteille, auquel on joue, embarrassé, quand on a quatorze ans ? Eh bien William s’y était mis avec quelques années de retard. Quoi, c’était un choix comme un autre, non ? Sans doute était-il légèrement trop saoul, mais le visage dédoublé de Devyn prit une expression sérieuse. La lumière dansa un instant devant ses yeux. Il ne comprit pas immédiatement, mais Devyn était allé plus loin qu’il ne l’aurait imaginé. L’alcool aidant, il avait embrassé William, qui se retrouva sur le cul, aussi bien au figuré qu’au littéral. Il le regarda lorsqu’il s’assied de nouveau face à lui, mais avant même qu’il n’ai pu décocher un mot, il était parti.
Ils s’évitèrent longuement suite à cela. Un jour, il fallut bien percer l’abcès. Il tenait à Devyn, même si, indirectement, il le reliait à Sarah. Il ne pouvait pas cesser de lui parler subitement, il était si important pour lui. Alors ils s’étaient expliqués, tous les deux. Ca avait été parfois chaotique, tendu. Au final, ils en avaient conclu que… Ils souhaitaient tenter quelque chose. Tous les deux.

Another Way - 2014/2015
Noël s’était passé sans encombre, William s’était rendu à Londres avec Devyn et ensemble, avaient dînés chez les parents du Kane. Dans l’ensemble, cela s’était plutôt bien passé.
De retour à Harvard, les jeunes reprirent le cours habituel des choses, bien que quelques changements s’immisçassent dans la routine du Kane. Nous voilà au printemps, le Spring Break avait débuté il y a quelques jours, mais l’anglais n’était pas de la partie. Depuis quelques jours, William se sentait vraiment mal dans sa peau. Il avait constamment froid, il était essoufflé pour un rien et il lui arrivait de cracher du sang lorsqu’il toussait. Sans doute cela était-il bénin, une toux qui s’était empirée. Mais pour en avoir le cœur net, il avait décidé d’aller voir un médecin. Il ne se sentait pas la force d’aller à ce Spring Break, et de toute façon, ses notes avaient pris un coup dans l’aile et on lui avait conseillé vivement de rester s’exercer au lieu d’aller faire la bringue. Il avait donc rendez-vous ce jour chez le médecin, après quoi il s’occuperait de ses notes déclinantes. Mais tout ne se déroula pas comme prévu. La consultation chez le médecin passée, il s’orienta vers la pharmacie. Sur place, sa carte de crédit ne fonctionna pas. Qu’importe, un souci informatique, ça arrive. Il régla la note en liquide et sortit avec son sachet en papier blanc à la main. La faim commençant à lui tordre les entrailles, il se dirigea vers une sandwicherie qu’il affectionnait. Là-bas également, sa carte de crédit ne fonctionna pas. Pourtant, il avait de quoi faire niveau argent, et William n’était pas un flambeur. Son sandwich fermement tenu entre ses dents, il composa le numéro de son agence bancaire. Pas de tonalité. Aucun réseau. Comment pouvait-il n’avoir aucun réseau dans l’artère principale de la ville ? Qu’à cela ne tienne, il irait demander, en personne, ce qui clochait avec sa carte. Il monta dans le bus et compta les arrêts. Peu avant d’arriver, des officiers en civil s’annoncèrent comme étant de la brigade des transports. En bon citoyen (ou plutôt, sur un coup de chance), William avait acheté un abonnement pour le restant de l’année. Il le brandi fièrement, tout comme sa pièce d’identité lorsqu’on la lui demanda. Il ne comprit pas pourquoi l’homme devant lui se déconfit. Ni pourquoi cet homme échangea des messes basses avec ses compères.
- Monsieur Kane ? William hocha la tête. Nous rencontrons un souci avec votre carte. Suivez-nous, je vous prie. William voulait en finir et rentrer au plus vite, il sentait une migraine s’annoncer et l’appel des médicaments dans son sac en papier devenait indécent. Il ne fit pas d’histoire et sorti du bus, fit quelques pas dans la ruelle en face d’eux et lorsqu’il voulut se retourner pour demander ce qui se passait avec sa carte de voyageur, il se retrouva plaqué au mur avec force. Il ne lutta pas, il était trop fatigué et démuni pour ça. Il puisa dans ses ressources pour demander aux agents ce qu’ils faisaient. Paniqué, il réitéra sa demande plusieurs fois avant qu’on ne lui réponde.
- Monsieur William Kane, vous faites l’objet d’un mandat d’arrêt international pour meurtre. Un meurtre ? Sympa la blague caméra cachée, mais un peu grosse. Sorti de nulle part, cinq autres hommes s’étaient greffés aux premiers. Certains s’échangeaient des messes basses en parlant au téléphone. De temps à autre, ils lançaient des regards froids à William qui, impressionné, baissa la tête.
- C’est une erreur… Je n’ai rien fait. Comment pouvait-on faire une erreur aussi énorme ? Pas un homme ne riait ou esquissait un sourire. Des sirènes se firent entendre et la rue fut vidée du moindre passant. On posa une main ferme sur la tête du Kane qui fut conduit vers un camion noir. De là, ce fut le début d’une grande dégringolade.

Highway to Hell - 2015
Entre quatre murs de béton, la nouvelle routine de William était bien changée. Comme chaque matin, il fixait les tiges métalliques le coupant des couloirs, jusqu’à ce que le jour commence à poindre. Il avait assassiné quelqu’un. Il était retenu ici car il avait assassiné un jeune homme de 26 ans, il y a de cela deux ans. Au début, il n’en croyait pas un mot. Il se disait qu’il faisait l’objet d’une affreuse méprise judiciaire, une grosse erreur aussi insensée qu’improbable. Il s’était répété cela sans cesse, des semaines, des mois durant. Peu à peu, des témoignages, des psychologues, des avocats, tous sont venus érodés, effriter peu à peu sa réalité… Jusqu’à son propre frère.
- William, avait-il commencé, assis sur une inconfortable chaise en métal. Tu dois accepter l’offre que l’on te propose. Ils ont des preuves irréfutables contre toi. Même avec les meilleurs avocats du pays, nous ne pouvons rien pour toi. Tout ce qu’ils ont pu négocier, c’est une réduction de peine si tu plaides la folie. Bien sûr, tu seras surement sous traitement, et sous étroite surveillance, mais… 
- Alors, tu me crois fou, toi aussi ? Tu penses vraiment que je suis capable d’assassiner quelqu’un ?  lança William, coupant la parole à son frère. C’était l’hécatombe. Autour de William, toutes les personnes tombaient une à une, comme des cartes. Il voyait bien que Mikey tremblait depuis un moment déjà. Mais maintenant, il était, lui aussi, à terre. Il avait toujours vu son frère comme un personnage de bande dessiné, le genre qui écrase sans pouvoir l’être en retour. S’en était fini.
- Accepte leur offre. Avec un bon comportement, tu pourras peut-être être dehors plus tôt que tu ne le penses.  Les mots de Mike résonnaient dans la tête de William comme des pierres jetées dans un lac gelé. Un écho sans fin le tourmentait. Il ne répondit rien. Ses mains posées sur les genoux, parfaitement à plat, ne laissaient transparaitre nullement son angoisse. Il baissa la tête. Il ne répondit pas à son frère pendant le reste de l’entrevue. Qui d’autre, si son frère ne le pouvait, pourrait le croire ? Devyn. Devyn le croirait. Il est malin, tellement malin, il arriverait à faire entendre raison à Mike et à tous les autres.
- Tu dois appeler Devyn, avait dit William d’une voix atone. Savait-il seulement qu’il était ici ? Il n’avait pas vu un téléviseur, un journal, depuis sept mois. Peut-être avait-il tenté de venir ici ? De lui parler ? Ou bien, était-ce l’inverse ? Voir son petit-ami affiché à la télévision comme un assassin l’avait-il glacé sur place ? William savait que leur amour était solide. Mais on parlait là d’un assassinat, pas d’un oubli de date d’anniversaire.
- William, ce que tu dois faire est bien plus important que ça. J’espère que tu en prendras conscience avant qu’il ne soit trop tard.  Sur ces paroles froides, il se leva, quitta la pièce. Après quelques instants, on vint le chercher, lui passa de nouveau les menottes, le conduisit à sa cellule. En chemin, il aperçut son reflet dans la vitre du réfectoire. Ses cheveux lui donnaient une allure de mouton mal entretenu, sa barbe similaire à celle d’un hipster négligé. Son t-shirt, autrefois blanc, arborait des auréoles jaunâtres de sueur et diverses taches dont la provenance restait incertaine. Son pantalon de jogging gris flottait autour de ses jambes, il avait perdu du poids. Il détourna le regard, honteux. Il ne se reconnaissait pas. Il n’était plus le même homme. A grands coups de forcing, de mensonges, de tentative d’infiltration de son esprit, tous ces hommes commençaient à avoir raison de lui. Et si, finalement, toutes ces accusations étaient vérifiées ?


A storm is coming - 2017
Le jugement avait été rendu il y a de cela un an et demi. William avait été déclaré coupable et condamné à quarante années de prison. Les avocats qui l’avait défendu avaient fait un excellent travail, selon les dires de son frère. Mais il n’avait pas d’opinion. Il se contentait, archaïquement, d’exécuter les tâches qu’on lui demandait, jour après jour. Réveil, médicaments, visite médicale, réunion de contrôle, tâches ménagères, déjeuner, médicaments, tâches ménagères, réunion, lecture, diner, médicament. Enfin, après le diner, il disposait de deux heures de temps libre pour faire ce qui lui plaisait… dans une liste exhaustive de choix. Il lisait, la plupart du temps. La liste des livres étant limité, il en fit rapidement le tour. Il continuait cependant, c’était la chose à laquelle il se rattachait pour ne pas devenir dingue. Ca, et l’amour qu’il ressentait pour Devyn. Il était rentré dans un cercle vicieux. Il y pensait pour se sentir mieux, garder la tête haute avec pour objectif de sortir d’ici et le revoir. Mais rapidement, il se disait que jamais plus il ne pourrait l’approcher et cette meurtrissure le rongeait. Sa routine ne bougeait pas d’un pouce, jusqu’au jour où son avocat vint lui rendre visite. C’était en août de l’année deux-mille-dix-sept. On était venu chercher William en plein milieu du nettoyage du réfectoire pour l’amener à un rendez-vous avec des personnes très importantes. Il s’exécutait, pour chaque tâche, chaque repas, chaque prise de médicament, comme une machine, cette fois-ci ne faisant pas exception. Il prit place dans la petite salle austère et attendit, mains sur les genoux. L’avocat principal de William entra, suivi d’un homme vêtu de noir de la tête aux pieds.
- J’espère que votre séjour dans cet établissement vous convient, Monsieur Kane.  Il était sérieux, le juriste à deux sous ? William n’avait peut-être plus toute sa tête, il devenait paranoïaque, à vrai dire, littéralement. Cependant, il était encore capable de discerner certaines choses, comme par exemple, la grande gêne présente en ce moment même. Nous avons une excellente nouvelle pour vous. Une audience a eu lieu avant-hier. L’affaire a été jugée de nouveau… A la vue de nouveaux éléments.  William ne répondit pas. Il fixait inlassablement ses mains. Constatant son silence, l’avocat de William prit la parole.
- Monsieur Kane… Vous serez libre dès demain.  Là, il leva la tête. Libre ? N’avait-il pas été retenu ici, gavé de médicaments et de réunions débiles avec des Teletubbies en blouse blanche, parce qu'il avait tué un innocent garçon ?
- Monsieur Kane… On se souviendra de vous dans l’Histoire, non pas comme étant le commanditaire d’un meurtre glaçant, mais comme étant la victime d’une… ce mot sembla lui arracher la gorge. Il peina à articuler, mais il finit par le faire. D’une très grande erreur judiciaire.  William peina à réagir. Il ne réalisait pas. Il continua d’écouter distraitement ce que disait son avocat et le procureur à ses côtés. Depuis qu’il avait été interné ici, ses capacités de concentration s’étaient amoindries. Il ne vit pas les deux hommes quitter la pièce. Ce fut l’agent pénitencier qui le tira de ses pensées en le reconduisant à sa cellule. Là-bas, après plusieurs minutes, il réalisa lentement ce qui se passait. Demain, il serait libre. Aussi libre qu’on puisse l’être lorsque l’on a été coupé du monde pendant deux ans et demi. La colère commença à submerger son esprit de telle sorte que bientôt, il ne puisse plus la contenir. Ses larmes commencèrent à rouler sur ses joues. Il avait été privé de liberté si longtemps. Il serra les poings, se leva de sa couchette, fit face au mur de béton. Il griffa le mur, violemment. Une seconde fois. Une troisième fois, comme s’il pouvait creuser un tunnel dans une motte de terre. Il laissa des traces de sang sur le mur. Serra les poings. Expulsa tout l’air que ses poumons contenaient dans un ultime hurlement bestial, déchaînant sa colère contre le mur. Il cogna plusieurs fois, jusqu’à voir des points noirs devant ses yeux, jusqu’à ce que la sécurité intervienne. Après ça, il dut s’évanouir, car il ne conserva aucun souvenir jusqu’à son réveil.


The way back home - Septembre 2017
- Merci d’avoir choisi notre compagnie ! cette phrase répétée à longueur de journée par l’hôtesse était si machinale qu’elle n’était plus chaleureuse. Même son sourire est faux, se dit William. Il avait atterri à New York et il allait rejoindre Cambridge, de nuit. Il était une heure du matin, il était fatigué, mais devait impérativement rouler de nuit. Si personne n’avait eu vent, pas même les médias, de son identité lorsqu’il fut incarcéré, c’était différent aujourd’hui. Son identité avait fuité quelques heures avant sa libération. Certes, il n’était pas coupable, mais sa célébrité, espérons temporaire, n’était pas des plus plaisante. Casquette des Chunichi Dragons vissée sur la tête, larges lunettes de soleil noires, survêtement gris, il était méconnaissable. Il avait loué une voiture qu’il devrait rendre une fois à Cambridge. Il réceptionna les clefs, partit acheter des boissons énergisantes pour la route. Lorsque ce fut chose faite, il prit la route sans s’arrêter. Au petit matin, Cambridge lui tendait les bras. Il gara la voiture devant l’agence de location, remplit distraitement les formulaires. Dans sa tête se chamboulaient plusieurs questions. Qu’allait-il faire ? Combien de temps parleraient-ils de cette erreur dans les journaux ? Peu de temps, sans doute. Dès qu’une célébrité tomberait enceinte, il serait vite éclipsé. La plus effrayante de toutes ces questions, à ces yeux, était la suivante : que dire à Devyn ? Il y pensa sur la route qui le conduisait à son hôtel. Il se doucha, la première vraie douche depuis longtemps. Il prit tout son temps, jusqu’à ressortir écarlate de la cabine. Il s’enroula dans une serviette et essuya d’un revers de main la buée formée sur le miroir. Ses cheveux lui tombaient sur le visage, sa barbe était épaisse. Il s’occuperait de ça plus tard. Exténué, il enfila un caleçon propre et se glissa sous la couverture. Il s’endormit rapidement. Demain serait le début d’un long chemin à parcourir.

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Bienvenue et bon courage pour ta fiche :heaart:
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Rhys Ackerman

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Bienvenue chez toiiiiiiiiii !! William Kane ► Benedict Cumerbatch 1946740601 William Kane ► Benedict Cumerbatch 1230098378 William Kane ► Benedict Cumerbatch 3026748879
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Re-Bienvenuuuue William Kane ► Benedict Cumerbatch 3850463188
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Bienvenuuuuuue ! hanwii hanwii
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Merciiiii tout le monde !! hanwii hanwii hanwii hanwii
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Bienvenue sur ILH William Kane ► Benedict Cumerbatch 3850463188
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bienvenue et bonne chance pour ta fiche. William Kane ► Benedict Cumerbatch 166564858
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