(Willagger) Boy, you're a womanizer

Ça faisait maintenant un peu plus d'une semaine que j'étais arrivé à Harvard. J'avais du retard à rattraper dans mes cours au vue de mon arrivée tardive, alors je préférais ne pas trop laisser grandir le poil que je pouvais parfois avoir dans la main. En cette matinée de semaine où je n'avais pas cours, je décidai de me rendre au una Caffe, dont je validais d'ores et déjà le café, pour me mettre à bosser un peu. C'était un endroit sympa, et pas trop bruyant à l'heure qu'il était ; idéal pour travailler dans la mesure où je n'aimais pas les endroits beaucoup trop calme où on pouvait s'entendre respirer. Exit la bibliothèque du coup. J'entrai dans le café et m'approchai du comptoir, attendant mon tour avant de commander un double expresso sans sucre. Je laissai mon regard vagabonder sur les différents sandwiches et viennoiseries qui étaient proposés, remarquant des croissants... qui ressemblaient finalement peu à de vrais croissants. J'adorais ça, mais depuis que j'avais goûté au vrai croissant Parisien lors de mon voyage avec Hannie, je ne pouvais plus avaler ces horreurs. Tristesse, le divorce était difficile. Merci, dis-je à la serveur en payant et je récupérai mon café. En me retournant, je repérai un visage familier qui venait de pénétrer dans les lieux et je bloquai un instant. Willa ? Sérieusement ? Ça faisait des plombes qu'on ne s'était pas vus. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ?

J'évite de prendre du café avec ma grossesse mais je ne peux pas m'empêcher de craquer pour quelques petits délices que nous propose le service. Et oui, moi Willa, je fais la file juste pour quelques cookies et j'en prends deux vu que j'ai deux personnes à nourrir voilà. Passez votre chemin les rageux. Bref, arrivée  au café, quelqu'un m'appelle par mon prénom et la première chose que je fais c'est de fuir son regard car je n'ai aucune envie qu'on me reconnaisse. Avec les ragots, les conneries qu'on balance sur moi, les gens qui me détestent, j'ai juste envie de me faire petite en fait. J'ai l'impression que tous les regards sont tournés vers moi et tire sur ma veste pour essayer de cacher mon ventre de femme enceinte, même si cela ne sert strictement à rien. Excuse-moi eum, c'est pour quoi ? dis-je avant d'oser le regarder dans les yeux et damn bitch que j'aurais pas dû ! Jagger ici, Jagger qui me voit comme un déchet tel que je suis. La Willa qui n'a plus d'amies, qui est enceinte d'un mather et qui s'enferme de plus en plus dans une bulle au côté dangereux. Pardon, je ne t'avais pas reconnu. soufflai-je par la suite en passant une main dans mes cheveux. Ouais j'ai pas trop la tête à ça, à papoter avec de vieilles retrouvailles, j'ai juste envie de prendre mon cookie et me barrer en douce. En temps normal j'aurai surement paniqué en revoyant Jagger, mais là, je suis assez secouée en fait.