may we meet again — Bien sûr que les choses n'étaient pas au beau fixe entre Agathe et moi, surtout depuis l'annonce de sa grossesse. Pour moi, il était évident qu'elle devait avorter, je ne me voyais pas élever un enfant qui n'était pas le mien. Mais elle n'était pas d'accord. Une gifle monumentale qu'elle m'avait asséné et m'avait foutu à la porte presque immédiatement. Forcément qu'il fallait qu'on en discute alors le lendemain, je m'étais rendu chez elle. Avec mon double, encore une fois. Mais elle n'était pas là. Non, elle n'était pas là et ça me faisait bien chier. Je devais savoir. À la recherche du moindre indice, je retournais tout l'appartement avant de tomber sur un espèce de bouquin qui contenait des récits écrits à la main. On pouvait voir ça par l'ondulation des feuilles usagées. Et là, la curiosité prenait le dessus, et assis sur le lit de ma belle, je lisais les feuilles. En diagonale dans un premier temps avant de voir des mots qui étaient plus que durs envers elle-même. Qui me faisaient peur. Alors petit à petit je pénétrais dans l'histoire. Et j'étais un peu trop paniqué à l'idée qu'elle fasse tout ce qu'elle récitait dans ce journal visiblement intime. Soupirant, résigné, je refermais le bouquin tout en l'emmenant avec moi dans le salon. Attrapant une feuille, un stylo, j'y mettais tout ce qu'elle souhaitait lire en cet instant. Une libération pour elle, je me retirais de la course, lui rendant une liberté qu'elle attendait depuis plus d'un mois maintenant. Je pouvais pas la laisser mourir, pas quand j'étais la cause de cette volonté. Signant à mon nom, je posais la clé sur cette lettre à côté du journal intime et je m'en allais. Sans me retourner. De toute façon, je n'étais clairement pas prêt de lui faire face pour des au-revoirs. Non, il fallait que je m'en aille au plus vite. Sur le retour vers la Eliot House, je prévenais mon chauffeur qu'on devait me booker un avion pour retourner en Irlande, le plus vite possible. Mes affaires étaient rapidement empacketées, laissant alors une chambre libre pour Noah et ses possibles conquêtes. Puis je me rendais à l'aéroport, côté jets privés et j'attendais que mon avion soit autorisé à s'envoler, chose qui ne saurait tarder.
@Agathe Thomspers
- La lettre...:
- Agathe, mon amour..
Comme tu peux le voir, j'ai trouvé ton journal intime. Je l'ai trouvé et en plus de ça, je l'ai lu. Je n'ai pas de mots pour dire à quel point je peux être choqué de ce que tu peux ressentir. Tu en viens à vouloir te ôter la vie. Je sais que je suis égoïste, je le sais et pourtant, je ne peux pas l'être en cet instant. Parce que je n'imagine tout simplement pas un monde sans toi, tout simplement. Tu es ma Agathe, l'amour de ma vie. Tu mérites d'être heureuse et en l'occurrence, ça ne peut pas être avec moi. Du moins, pour l'instant. Alors je te libère. Je te défais des liens qui t'emprisonnent à mes côtés. Aussi dur que ça puisse paraître, c'est la seule façon que je trouve pour peut-être qu'un jour, tu me reviennes entièrement, sans avoir l'envie de te faire écraser par une voiture ou ce genre de choses. Je t'aime, n'en doute pas. Sûrement que je t'aimerai toute ma vie. J'ose croire qu'on est fait l'un pour l'autre et qu'on se retrouvera, qui sait, sur une place des Seychelles. Mais ce n'est pas le bon moment alors.. envole-toi et sois heureuse. Je disparais de ta vie, de ta ville. Et je te souhaite le bonheur que tu mérites, que tu espères. Sans moi.
May we meet again,
Ton amour malgré tout.
Jaden.
(Rhys Ackerman)
“take a deep breath and remember who the fuck you are ”