10 septembre 2010
Cher journal,Salut l'ami !Bonjour,Bon. De toute façon c'est débile de vouloir dire bonjour à un bout de papier. Allons juste droit au but, ça changera des trucs de fille, déjà qu'écrire un journal intime c'est niais. Non. Voilà, t'es mon journal de bord. Commençons.
Entrée numéro 1.
Je commence à écrire à cette date puisque je viens d'entrer à Harvard, et j'ai lâchement laissé ma mère à Paris. Elle m'en veut un peu mais je lui ai promis de revenir après mes études. Elle sait que je tiens toujours mes promesses.
La rentrée s'est plutôt bien passé, j'ai eu quelques nouvelles de mes amis de Paris, enfin, mes vrais amis. Ils sont ... deux. Voilà, juste deux. Le reste, moi qui pensais qu'il s'agissait de vrais amis, bah ... Ils m'ont juste balancé un "bonne continuation" en pleine gueule quand je leur ai annoncé mon départ pour l'Amérique. Serait-ce de la jalousie ou alors ils n'en ont vraiment rien à foutre ? J'vais opter pour la seconde option.
Mon arrivée s'est bien passée. Pour le moment, j'ai encore Paris en tête. Je ne sais pas trop comment ça va vraiment se dérouler au fil du temps, si les gens sont aussi cons ici que là-bas. Ce serait dommage d'avoir été accepté dans la plus grande université de l'état si y'a que des imbéciles. Si c'est le cas, j'sens que je vais passer les plus mauvaises années de ma vie. En fait ... C'est déjà le cas. Je les ai déjà passé, je crois. Je dis je crois parce que je sais absolument pas c'que l'avenir me réserve, et aller payer une voyante pour qu'elle me dise que de la merde, ça m'intéresse pas. Ce sera la surprise !
J'ai jamais vraiment connu mon père. Ma mère et ses amis m'ont raconté qu'il l'avait abandonné alors que j'avais à peine un an. Pour une autre femme. Quel enfoiré. Au début, ma mère a embelli l'histoire pour ne pas que je grandisse avec la rage, elle m'avait tout simplement dit qu'il était tombé amoureux d'une autre, que ce n'était pas de sa faute et qu'elle comprenait. Ce n'est qu'en lui annonçant mon départ qu'elle s'est effondrée en larmes et m'a raconté qu'il l'avait trompé et était parti sans jamais lui donner de nouvelles. Quel enfoiré. Je l'ai déjà dit, j'sais bien, mais c'est un putain d'enfoiré quand même. Ah, et elle était inquiète parce que c'est à Boston qu'il a emménagé avec sa copine. Mais moi, j'ai pas peur de lui. D'une part parce que je le connais pas, et d'autre part parce que lui non plus me connaît pas. C'est tant mieux. Si je le croise, je ne saurais même pas qui il est, je n'ai donc aucune chance de le reconnaître et lui non plus.
M'enfin, je suis quand même heureux d'avoir quitté la France. Je commençais à ne plus supporter ce système et ces gens, surtout. Tous ces cons qui ne pensent qu'à leur gueule et profitent de ceux qui ont le malheur de montrer leur altruisme. Oh, j'ai rien contre les cons hein, crois pas ça. Mais qu'ils restent là-bas et moi ici. C'est mieux comme ça. Non parce que ce sont de vrais cas hein quand même. Ils n'hésitent pas à te cracher dessus une fois que t'es parti, une fois que t'as le dos tourné. De vrais zéros ces gens-là.
Bon, j'étais pas censé écrire mes états d'âme mais je pense que ça me fait du bien de me vider un peu avant de commencer une toute nouvelle vie. J'essaierai d'écrire le plus souvent possible. A plus, du coup ?
Ouais.
Terminé. Fin tu m'as compris, quoi.
25 août 2013
« J'essaierai d'écrire le plus souvent possible. » Ahahahahahahaha je suis mort.
En vrai, si j'ai pas écrit c'est parce que j'ai broyé du noir pendant tout ce temps. Je commencerais par dire que les américains sont putain de géniaux quand même. Ouais, je sais, je suis paradoxal, un coup je dis que j'ai déprimé, l'autre que les gens sont géniaux. Mais c'est moi, je suis paradoxal. J'arrive à voir de la joie quand c'est tout noir. Enfin, parfois seulement.
Non, en fait, si j'ai déprimé (et si je déprime encore), c'est parce que tu sais, les amis à qui j'avais donné des nouvelles quand je suis venu ici ? Bah ils m'ont lâché. Y'a rien à dire de plus, là-dessus. Ce ne sont que des enfoirés ridicules. Avec leurs belles promesses, franchement, ils auraient pu se les garder hein. Et je crois que ça m'a atteint plus que de raison. Peut-être parce que ma mère a eu des emmerdes. En fait, elle a rencontré quelqu'un et puis elle a eu des nouvelles de mon père. Puis son copain a pas apprécié et il l'a battu. Voilà. VDM hein ? Je suis allé la voir pendant ces vacances, parce qu'elle a porté plainte contre lui et j'ai été la soutenir à l'audience. Heureusement qu'elle n'avait plus aucune trace parce que sinon ça aurait chié des bulles carrées, c'est moi qui te le dis.
Alors savoir que je n'avais pas d'ami proche à qui me confier m'a fait beaucoup plus de mal que prévu. Ils ont essayé de revenir quand je suis retourné là-bas, mais je les ai envoyé chier. En même temps ... Ils auraient pu s'en douter un peu. Ma mère dit que je suis en dépression. Je pense pas qu'elle ait tort, parce que mes pulsions d'auto-mutilations que j'ai eues quand j'étais plus jeune (et con (bon je le suis toujours en fait)) sont revenues. Je ne le lui ai pas dit, par contre. Je l'ai dit à personne. Je préfère ne pas le faire, parce que je me suis quand même fait des amis (que je n'ose pas emmerder avec mes problèmes) ici. Comme j'ai dit, et comme je le pensais en arrivant, le monde est beaucoup plus compréhensif et sympa ici. C'est juste dingue de voir des différences pareilles à travers le monde.
Ma mère veut que je me fasse suivre par un psychologue. Je lui ai durement répondu qu'il en était hors de question.
Je veux pas être suivi. Par personne.
Je vais essayer (vraiment cette fois) de laisser un petit mot le plus souvent possible.
26 août 2013
Tout va bien. Rien de plus que ce que j'ai dit hier. C'est peut-être un peu tôt pour écrire.
05 janvier 2015
OK, avec moi, c'est tout ou rien. J'aurais dû écrire tous les jours. Au moins ça serait devenu une habitude.
Depuis 2013, j'ai pas grand chose à raconter. J'ai toujours ma saleté de dépression, sauf que j'ai été voir quelqu'un quelques fois. Trois fois pour être exact. Il m'a diagnostiqué phobique social, anxiété sévère, tendances à la mutilation et au suicide. En même temps, avec ce monde de merde ... J'veux dire, y'a qu'à regarder le journal télévisé rien qu'une seule fois pour tomber en dépression. Des meurtres, des kidnappings, attentats, guères, pauvreté, le jardin d'un connard que personne ne connaît et que personne connaîtra jamais, accidents, étude rapide sur les effets néfastes du cannabis ... Ouais, je vais pas faire un dessin, t'as compris le topo.
Du coup, j'ai commencé à écrire un bouquin. C'est fantastique, ça parle de jeunes héros aux pouvoirs surnaturels qui doivent sauver le monde ... Putain, écrit comme ça c'est tellement pas original. Bon, je sais que ça l'est pas, je vais pas me voiler la face non plus. Mais au moins, à chaque fois que je me plonge dans cet univers, ça me fait oublié la cruauté de cette putain de réalité dans laquelle on est tous foutus. Du début à la fin.
Je me suis un peu renfermé sur moi-même, j'accompagne toujours ma meilleure amie (la solitude). Mais je m'endors avec la télé parce que le silence me fait peur. Quand tout est silencieux, je pense toujours bien trop. Et à des trucs complètement ridicules, aussi. Genre la fois où je me suis cassé la gueule devant l'entrée de l'hyper-marché quand j'étais petit. Et je m'insulte pour ça. Ouais, je m'insulte carrément.
J'ai pas eu à me plaindre de ma vie, mais franchement. A quoi je sers dans ce foutu monde qui part en lambeaux ? Je suis certain qu'il y aura un jour quelque chose qui déclenchera la troisième guerre mondiale et j'ai déjà peur que ce jour n'arrive. Je crois que je vais commencer à m'approvisionner, sait-on jamais.
26 août 2015
Mes amis ont toujours pensé que j'étais asexuel, parce qu'ils ne m'ont jamais vu mater qui que ce soit ou être attiré par qui que ce soit. Ils ont même réussi à me faire douter à un moment. Mais ! J'ai la preuve que non.
Hier soir, j'ai été à une fête. J'ai un peu bu et j'ai été abordé par un mec plutôt canon.
Ouais, je crois que j'suis gay On s'est échangé nos numéros à la fin de la soirée, parce que le courant est plutôt bien passé entre nous. C'est vrai qu'on a bien rit, et puis honnêtement, je suis encore un peu sur mon petit nuage. J'ai vraiment passé une bonne soirée, c'était vraiment cool. Encore plus que les autres fois, quand on me traînait dans des fêtes auxquelles je n'avais pas trop envie d'aller. Faut dire que je suis plutôt casanier, comme type.
17 septembre 2015
Il m'a embrassé.Ca fait plusieurs fois qu'on se revoit avec Ezra, il est vraiment cool. Je sais pas comment ça se fait mais je m'entends plutôt bien avec lui. Je pensais que c'était juste l'ambiance de la soirée, mais finalement non. Pourtant, on a des caractères plutôt différents. Et puis, il m'attire. Je sais pas comment expliquer ça, mais il m'attire et c'est dingue, parce que j'ai jamais ressenti ça. Quand mes amis l'ont su, ils ont tout de suite compris qu'il me plaisait, et j'avais beau leur expliquer à quel point c'est juste platonique entre nous, ça ne sert à rien. Ils continuent de croire au fait qu'il me plaît et à chaque fois qu'ils me charrient là-dessus, je deviens rouge comme une plantation de tomates et esquive le sujet. Je préfère garder ça pour moi. Alors tu t'imagines bien que quand il m'a embrassé, j'ai bloqué ... Et j'ai fui. Comme un gros lâche. Je savais pas quoi dire ! Je savais même pas comment réagir ... Et je me sens trop con maintenant. Parce que s'il m'a embrassé, ça veut dire que je lui plais. Quand même un minimum. Et ça me rend tout chose. Je me reconnais plus, on dirait un ado en chaleur qui glousse au moindre compliment qu'on lui fait ... Putain c'est chaud quand même.
22 septembre 2015
Oh bordel de merde. Oh bordel de putain de merde.
Faut que je t'explique. Je me suis excusé par SMS d'avoir pris la fuite lors de notre dernière sortie. Ben tu sais quoi ? Il m'a invité à une soirée. Et tu sais quoi ? Bah j'ai accepté. Et c'était TELLEMENT bien. Je pèse mes mots parce que franchement, c'était vraiment génial. J'en plane encore au bout de deux jours, tu te rends compte ? Ah ouais, non, t'es un journal. J'avais oublié ce détail. Tu vois quand j'te dis que je redeviens un adolescent !
J'étais trop content d'aller de nouveau à cette soirée avec lui. Parce que je me souviens très bien de notre rencontre. Et ce contact, on l'a retrouvé, sauf qu'on était beaucoup plus proches et complices. Normal, on se connaît mieux maintenant. Mais entre baisers torrides et danses langoureuses, la chaleur est très vite montée ... Et ... Non, j'ai pas pris la fuite, cette fois-ci. Non mais j'ai quand même paniqué. J'ai tout gardé à l'intérieur mais voilà. Alors il m'a emmené dans une chambre et on a commencé à se toucher mutuellement. J'ai doublement paniqué parce que je pensais vraiment que ça allait être ma première fois mais il a arrêté au bout d'un moment et on est rentré.
Oui, j'ai bien dit "on", on est allés chez lui et on a dormi. Tout simplement ... On a dormi ensemble, sans rien faire. Et putain c'que c'était bien. Et même le matin, c'était tellement superbe. Me réveiller avec quelqu'un à côté de moi, j'ai jamais vraiment eu cette sensation. Enfin, je me suis déjà réveillé à côté de quelqu'un hein mais bien souvent c'était un ou une pote qui était trop bourré pour rentrer chez lui/elle. C'est vraiment pas comparable. Là j'étais dans ses bras, c'était tellement bien.
Enfin, on a quand même dû se quitter à un moment donné parce que bon, on avait des choses à faire, l'un comme l'autre. Mais je sais qu'on va se revoir bientôt.
6 octobre 2015
En ce moment, je traîne plus avec Ezra qu'avec mes amis mais ils comprennent. Ils savent que je ne les abandonne pas. Ma mère aussi a moins de nouvelles de moi. Mais je ne lui ai rien dit pour le moment, j'ai simplement agi comme je le fais tout le temps. Oh, et elle a rencontré quelqu'un d'autre. Ca fait quelques temps maintenant mais elle ne m'en a pas parlé parce qu'elle avait peur de ma réaction. Bon, dans le fond elle a eu raison, parce que je l'ai pas très bien pris. Pas de sa faute à elle, mais de la faute de ces cons qu'elle a rencontré avant. J'espère que celui-ci est beaucoup plus gentil avec elle. Qu'il ne lui fait pas de mal. C'est tout ce que je lui souhaite en tout cas.
Sans transition, j'ai invité Ezra à passer la soirée chez moi. On a regardé un film et on est allés se coucher. Une soirée banale, finalement, mais j'aime bien passer du temps avec lui. Ca me fait du bien, au moins je ne pense plus à toutes ces mauvaises choses. C'est comme si j'étais quelqu'un d'autre avec lui, sauf que je me rends bien compte qu'en fait, c'est avec les autres que je suis quelqu'un d'autre. Je ne lui ai pas dit pour ma dépression et mes tendances à l'auto mutilation, mais je suppose qu'il le saura bien assez tôt. Pour le moment, je préfère ne rien dire, et agir comme je l'ai toujours fait. Je suis plutôt doué pour cacher mes problèmes de phobie et de dépression.
13 novembre 2015
O. M. G.
On l'a fait. Ca y est. On a fait l'amour. Je lui ai pas dit que j'étais vierge, mais je crois qu'il ne l'a même pas remarqué. Oh et puis ... Il a vu mes cicatrices. Il m'a demandé à quoi c'était dû. J'ai pas pu lui mentir ... Je suis incapable de mentir. Je ne suis pas bon menteur, et encore moins avec lui. Alors je lui ai avoué. Tout. Je lui ai avoué ma dépression, je lui ai avoué mes tendances, mais ça ne l'a pas arrêté. J'ai été surpris, mais agréablement ... Et tout ce qui me trotte dans la tête c'est qu'on l'ait fait tous les deux. Je ne sais pas si ça a un sens particulier pour lui, je ne sais même pas si ça en a un pour moi, finalement. Est-ce que ça devrait ? C'est quand même ma première fois, même s'il ne le sait pas. Mais je me demande si ça ne devrait pas ne pas trop compter non plus ... C'est étrange comme sensation, parce que ce sont des questions qui me taraudent, mais je suis tellement sur mon nuage que je n'en ai absolument rien à foutre.
29 février 2016
Hier, c'était ... Choquant. J'ai pas écrit depuis quelques mois ici, je le sais. J'ai pas l'impression d'en ressentir le besoin, parce qu'Ezra me fait vraiment beaucoup de bien au moral (je précise, sait-on jamais). Mais je crois que j'ai la réponse à ma question d'avant, tu sais si je devais ou pas prendre au sérieux ma première fois avec lui. Eh bien ... Hier soir, on s'est disputé. On venait de faire l'amour quand un ami à lui s'est pointé chez lui. Il m'a alors présenté comme étant son petit frère et je ne sais pas pourquoi mais ça m'a fait vriller, complètement. Alors, on s'est disputé. Cette dispute est vraiment importante et je la garderais toujours en mémoire parce que c'est grâce à elle qu'on s'est avoué nos sentiments. On s'est avoué qu'on s'aimait. Et j'en ai profité pour lui avouer que j'étais vierge avant lui. Voilà, du coup il sait tout. J'ai encore toute la conversation en mémoire ... Maintenant, nous sommes un couple. Je crois que j'étais impatient que ce moment arrive mais j'avais surtout peur de le lui dire et de me prendre un vent monumental. Enfin, je pense que c'est normal non ? La peur de l'échec fait partie de l'être humain. Et la peur du ridicule a été intégré par notre société actuelle et me tétanise. C'est comme ça que ça marche ...
Je n'ai toujours rien dit à ma mère. Je ne compte pas lui dire quoi que ce soit d'ailleurs, pas pour l'instant. Pas que je ne sois pas fier de mon petit-copain (oh là, j'en reviens pas d'avoir écrit ça), mais je pense qu'il est peut-être trop tôt pour les présentations.
- Spoiler:
« MAIS PUTAIN, TU VOIS PAS QUE JE T’AIME ? JE T’AIME, JE T’AIME BORDEL. »
" ... quoi ? J'ai pas compris, répète s'il te plaît ?"
« Je t’aime, je viens de te dire que je t’aimais. »
"tu m'aimes ... ? Je t'aime, moi aussi ..."
« D’accord, donc… On s’aime..."
"D'accord mais je dois te dire quelque chose avant."
« Quoi ? »
"Bah ... En fait ... Je ... J'étaisviergeavanttoi. Il fait bon ce soir !"
« …. Tu quoi ? »
"J'ai dit qu'il faisait bon ce soir !"
« Tu étais vierge, j’ai très bien compris... »
"Merde. Oui, je l'étais ... Mais c'est pas une honte, ok ? Tu te moques pas hein ?"
« Quoi ? Je vais pas me moquer, je t’aime. Je suis… Même… honoré... »
"Oh ... Moi aussi, je suis content que tu sois mon premier."
« Je t’ai pas fait mal, au moins ?… »
"Ben disons que t'as un engin assez imposant alors ... Je vais pas te mentir, j'ai eu un peu mal, mais pas trop finalement."
« …. Je sais pas trop quoi te dire vis-à-vis de mon pénis. Mais, tant que tu as aimé, et puis… Tu savais déjà bien t’y prendre.. »
"Je pense que 'merci' serait approprié quant à ton pénis. Oui j'ai beaucoup aimé, même plus que ça c'était ... Juste intense. Et ... Merci mais honnêtement, c'est toi qui as tout fait ..."
« Merci, pour mon pénis… C’était vraiment… Incroyable. J’aime ton corps, j’aime quand mes mains sont sur tes hanches, tu as été parfait, vraiment. »
"T'es adorable ... merci beaucoup pour tes compliments, ça me fait très plaisir."
30 avril 2016
Je crois que j'ai tout fait foirer. Je crois que je l'ai cassé.
Il est plus le même depuis quelques jours. A vrai dire ... C'est ma faute. On a eu beaucoup de disputes ces temps-ci. Même si on a eu une belle période. Mais je crois que je l'ai fait fuir. Et quand il m'est revenu, il n'était plus le même. Je culpabilise tellement, en fait. Parce que c'est forcément de ma faute. Parce que c'est dû à ma tentative de suicide. Quand on s'est disputé fortement, il s'est barré en m'insultant. Et ... Je l'ai pris au mot. J'ai fait une rechute, une énorme rechute et à la base je voulais seulement me mutiler mais au fur et à mesure que je me coupais, je me suis rendu compte que mon existence sur cette Terre n'a aucun foutu sens. Que je ne servais à rien et que je causais du malheur aux gens qui m'entouraient.
Que je ne devrais même pas exister. Alors, j'ai tenté de me suicider.
Ezra est revenu chercher quelque chose ce soir-là, mais il m'a vu en sang dans la salle de bains. Il m'a sauvé. Et depuis ça, c'est plus le même. Il agit tellement de manière robotique avec moi, c'est comme s'il ne ressentait plus rien, qu'il n'avait plus aucune envie. Même l'idée de faire l'amour ne lui donne plus envie. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi dire pour qu'il me revienne vraiment. Physiquement il est là mais je vois bien que son regard est vide et que ses réactions sont purement mécaniques. Parfois, ça me fait peur mais j'essaie de ne pas être égoïste. Comment je pourrais l'être alors que c'est moi, l'auteur de ses souffrances ? Je ne sais même pas s'il ressent la douleur. Je n'en ai aucune idée.
Je sais pas ce que je dois faire. Je sais pas comment je peux l'aider. En même temps, je suis même pas foutu de m'aider moi-même, comment je pourrais l'aider lui ?!
Je me hais.9 juin 2016
IL EST REVENU !!!
Je me suis mis en colère, je lui ai expliqué que c'était trop et qu'il fallait qu'on ait une discussion. Alors on a eu une discussion. Et il est revenu à lui-même. Ca y est, c'est bon. Mais le truc, c'est que c'était vraiment moi qui l'avait rendu comme ça. Alors ça me chagrine, parce que tout est de ma faute et jusqu'à ce qu'il le sous-entende, je ne me rendais pas vraiment compte, j'avais encore cet espoir qu'en fait, je me trompais, que ce n'était en rien ma faute.
Mais je suis mauvais. Je me demande combien de temps encore il va me supporter.
J'ai appelé ma mère tout à l'heure. Je ne lui ai absolument rien dit pour ma tentative, elle pense que j'ai eu un simple accident et que tout allait bien. Elle a quand même des doutes parce que quand je l'ai au téléphone, elle me dit qu'il y a quelque chose de changé chez moi. Qu'elle le voit bien, que ce n'était pas la peine de le lui cacher. Mais je m'efforce toujours de la rassurer. Elle a assez de problèmes comme ça pour que je lui en rajoute.
Si seulement elle savait que son fils est un pauvre lâche.17 février 2017
Je suis à l'hôpital. Non, pas de rechute cette fois. Juste ... Le destin. Je commençais pourtant à me sentir mieux. Mais il faut croire que la vie n'est pas d'accord avec ça et me montre à quel point je ne mérite pas ce bonheur.
Je me suis fait renverser par une voiture qui roulait bien trop vite dans une grande rue de la ville. Ce chauffard n'a même pas daigné s'arrêter. Il s'est juste barré comme s'il n'avait fait que rouler sur un vulgaire carton. J'ai le bras gauche et la jambe droite cassés, je suis un peu défiguré mais niveau santé, je vais bien. C'est ce que disent les médecins. Au fond de moi, je sais qu'ils ont tort. Parce que tout ça me replonge dans un torrent de pensées plus sombres les unes que les autres. J'en ai marre d'être comme ça, j'en ai marre d'être ce que je suis. Un putain de trouillard, un angoissé, un être qui ne supporte même pas le contact des autres. J'ai trop peur pour aller vers les autres. Je suis paralysé par cette foutue peur qui me gâche la vie et je ne sais même pas comment m'en débarrasser. J'essaie, des fois, je me force. Mais non. Je n'y arrive tout simplement pas.
Heureusement qu'Ezra est là, il s'occupe bien de moi. Au moins, quand je suis avec lui, je ne pense plus à toutes ces choses. Il arrive même à me faire oublier tout ce mal que je lui ai fait. Pourtant, quand il est à mon chevet, je ne fais que de le voir. Ses yeux brillants, cette peur qu'il a de me perdre ... C'est romantique et à la fois tellement triste. J'ai beaucoup de mal à le voir à mes côtés, en fait j'ai surtout beaucoup de mal à ne pas perdre la face devant lui, à ne pas me foutre à chialer comme un putain de gros gamin. Je me dois de rester fort pour lui. Il l'a été pour moi sans même qu'il ne s'en rende compte, et maintenant, c'est mon tour. Même si c'est moi qui suis allongé sur ce foutu lit d'hôpital. Même si c'est lui qui es en bonne santé. Je le lui dois, c'est tout.
17 juillet 2017
Ezra s'est fait agressé. On lui a tiré dans la jambe, il est donc handicapé pour un petit moment.
Bon sang, je me rends compte de tout ce qu'il a pu ressentir quand j'étais à sa place sur le lit et lui à la mienne. J'ai tellement pleuré. Même devant lui, je n'ai pas pu retenir mes larmes, c'était bien trop horrible. J'ai trop mal. Il aurait pu mourir si on lui avait tiré autre part ... Je n'ai pas arrêté de m'imaginer cette éventualité, aussi horrible soit-elle.
Quand il rentrera à la maison, je m'occuperais de lui. Je prendrais soin de lui comme il l'a fait pour moi depuis qu'on s'est rencontré. Depuis ce jour béni. Il n'a pas arrêté de me sauver et maintenant, c'est mon tour. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour lui faciliter la vie.
10 septembre 2017
Il est parti. Encore.
15 septembre 2017
Sans donner une seule putain de nouvelle.
20 septembre 2017
Dix jours de silence. C'est insupportable.
J'ai recommencé à me couper. J'arrive pas sans lui. Tout est en noir et blanc. Plus noir que blanc.
23 septembre 2017
J'en peux plus. Pourquoi il a fait ça ? Pourquoi il est parti ? Il en avait marre de moi ...? Alors pourquoi il me l'a pas dit ? POURQUOI IL ME L'A PAS DIT PUTAIN
30 septembre 2017
Il est parti pour de bon. Je dors chez une amie. Je peux plus rester chez nous. C'est trop vide. Ma mère s'inquiète parce que je ne réponds plus. Je m'inquiète aussi, à vrai dire.
2 octobre 2017
Je suis tellement fatigué. D'avoir l'impression de mériter tout ce qui m'arrive de mauvais sans jamais prendre en compte les bons moments. Mais y'en a plus aucun, toute façon.
Je suis en train de crever à l'intérieur.