There is a swelling storm
And I’m caught up in the middle of it all
And it takes control
Of the person that I thought I was
The boy I used to knowJ’ai toujours été convaincu que les choses qui arrivent, ne sont pas un hasard. Comme si, la vie avait déjà écrit notre histoire, que chaque choix que nous prenions n’est finalement pas le nôtre, au sens propre. Ce qui est difficile, c’est de le réaliser. C’est de voir à quel point, nous ne pouvons pas maitriser notre vie, et qu’au final, les événements arriveront qu’on le veuille ou non, en pleine gueule, doucement. Avec le temps, on s’imagine faire des projets, de sorte que nous puisons rêver de cette vie que nous aimerions tous, une maison, une voiture, un travail fixe, des voyages. On est convaincu d’être différent des autres, que nous avons un pouvoir entre nos mains, que nous ne sommes pas considérés comme des moutons. Sauf, que c’est le cas. Toi, moi. Ton voisin, ta tante. Nous avons quasiment tous, les mêmes rêves. Il n’y a pas que toi, qui veut être libre, qui veut voyager et il n’y pas que lui, qui veut un travail fixe ainsi qu’une maison au borde la mer. On n’est jamais seuls. Et on ne le sera jamais, parce que c’est totalement con, de vouloir être l’unique, de s’estimer mieux que ton pote ou même que ton époux. Non, il faut cesser de croire que c’est parce que tu t’habilles en jaune, que tu portes une coupe différente, fera de toi, une espèce originale. Je suis… Persuadé, que mon destin est déjà tracé, et c’est ça, le plus tragique. Le plus triste, c’est de se dire, que quoiqu’on fasse, on ne sera jamais l’exception à la règle. Je ne suis pas le seul avoir été maltraité, avoir eu envie de me casser pour l’éternité. Mon histoire, n’est clairement pas différente de plusieurs gosses. Cependant, moi. J’en ai conscience. Et j’ai conscience d’être un coincé des sentiments, un coincé du cœur. Vous savez, le genre de personne qui ne ressent pas grand-chose pour l’humanité, qui est un glaçon et qui vous regard de travers parce que vous parlez trop, parce que vous ne cessez de vous plaindre de vos petits problèmes. Oui, c’est moi. Ezra, je suis le gars qui ne donne pas de câlin, qui ne donne que rarement des baisers, et qui n’exprime ces émotions et sentiments. Je n’ai pas de quoi être fier, je ne dis pas le contraire. Je suis honnête, et je n’ai pas le droit de vous laisser croire que vous êtes unique, et que vos petits soucis de merde, le sont également. Si je devais raconter mon histoire depuis le début, j’aimerais que vous me regardiez droit dans les yeux, peut-être parce que je risque de parler comme un robot, mais j’aimerais aussi que vous essayiez de penser à moi, plutôt qu’à votre cul. Soyons honnête, quand je vais citer les problèmes dans ma jeunesse, vos cerveaux vont essayer de les mélanger et vous allez vous dire que vous aussi, vous avez vécu ça, que vous aussi, vous êtes comme ça. Et, sincèrement. Je m’en fous. Gardez ça pour la fin de l’histoire, gardez ça dans votre bouche en-dessous de votre langue si ça vous chante, mais entendez, mais écouter également. Je suis colombien, j’ai le sang chaud, j’ai un caractère merdique et une personnalité explosive. Ça, ce sont les mots de ma mère, pas les miens. Je dirais, que je suis ouvert, plutôt discret et que si vous me faites chier, je risque très certainement de vous coincer la tête contre le mur en essayant de vous faire comprendre que vous venez de m’emmerder, et que si vous n’arrêtez pas, je risque davantage de m’énerver. J’ai été élevé à la dure, avec un père stricte qui n’envoyait aucun amour à ces enfants, peut-être que j’ai eu ça de lui, ce côté de ma personnalité qui rebute plusieurs personnes. Nous avons vécu dans la capitale, et autant vous dire que ce n’est pas comme ici, que ce n’est en rien la même chose. C’est un pays pauvre, qui est sans cesse menacé. Sans cesse avec problèmes liés aux trafics de drogues, des coups d’états même. J’ai été bercé sous les stupéfiants, mes oncles appartiennent au Clan Del Golfo, et j’ai pu apercevoir ce monde qui était à la hauteur des histoires racontées à la télévision. Je reste avec un goût amer, sur comment ma famille a été dénigré et modelé pour en fabriquer une famille de trafiquants. Sauf moi, et sauf ma mère et mon jeune frère. Ma mère a été informée des multiples tromperies de mon cher padre, cependant celui-ci restait figé en donnant des conseils à mon oncle, tout en prônant le fait que lui, n’était en rien mêlé de ce genre d’histoire. Chose fausse. Il a disparu, un jour. On ne l’a plus jamais revu. Certaines disent qu’il a été abattu lors d’un échange et que le déroulement des choses se sont mal passé, et qu’il a certainement fini dans une rivière ou dans la mer. A nous, on nous a simplement dit que c’était une disparition de plus, et que ce n’était pas étonnant. Qu’il ne fallait pas attendre son retour. Je raconte les choses d’une manière détaché, vous avez donc compris, que c’est bien fait, que ce con, ne méritait que cette fin. Je n’étais pas proche de mon père, à vrai dire. Je ne comprenais pas comment ma mère avait pu être mariée à un type pareil. Il n’avait aucun respect, il l’a traitée comme un esclave et il prônait le fait que tout ce que nous avions étaient grâce à lui. Après sa disparition, ma mère a contacté le banquier, en expliquant les faits, et par un miracle mon père avait écrit dans son testament que s’il viendrait à mourir ou disparaître, tout l’argents iraient à ma mère, sans préciser également ces enfants. Non, nous nous étions simples des bâtards et des imbéciles. Ma mère a décidé de partir, de nous envoyer en Amérique en priant que cette fois, ces beaux enfants soient dociles et qu’aucun de nous n’irait à plonger dans le trafic de drogue, heureusement pour elle, on savait les conséquences, et il était exclu pour nous d’être des morts-vivants. Pourtant, quelque chose avait changé. Je crois que j’ai dû voir ma mère a plusieurs reprises, écroulée au sol, en train de pleurer comme si c’était la fin de sa vie, durant des nuits entières elle se levait en allant prendre des médicaments pour pouvoir s’endormir. C’est que maintenant, que j’ai compris qu’à l’époque, ma mère était brisée, anéantie, et complètement déchirée par l’absence de l’homme qu’elle aimait. Je suis comme vous, comment peut-on être triste à ce point ? Comment peut-ton considéré que son absence était la pire chose qu’elle pouvait ressentir ? Mais en pensant, c’était de longues années de mariage, et des moment sans doute heureux. Même si dans mon cœur, je n’arrive pas à comprendre. Je me dois et je m’obliger à accepter. Durant des mois, elle ne montrait pas vraiment, elle se cachait la plupart du temps, comme si elle voulait affronter la tristesse yeux dans les yeux, en estimant que le monde extérieur n’avait rien à faire de ces petits soucis de veuve. Jusqu’au jour, où elle a essayé de mettre fin à ces jours. J’étais à l’école, j’étudiais, c’est le directeur qui m’a appelé en disant que ma mère était envoyée à l’hôpital et qu’on ne savait pas si elle allait y rester, ou bien si Dieu allait la laisser parmi nous. Quelle foutaise… Non seulement il me regardait avec pitié, mais en plus de ça, il osait mettre Dieu dans ce bordel. Qu’est-ce qu’il en a foutre de nous, et surtout est-ce qu’il existe au moins ? Je ne crois pas en Dieu, je sais qu’il existe une force qui nous dépasse, mais je sais pas qui c’est, ou ce qu’il veut. Mais je ne crois pas qu’il soit le coupable dans tout ça. Ou encore le sauveur. Quand j’étais jeune, j’étais déjà un gosse à problèmes. Je m’exprimais que rarement, je n’évoquais jamais mes sentiments et émotions. Je transmettais mes pensées à l’écrit en essayant de garder le maximum de choses pour moi. Seuls mes besoins étaient articulés et encore. Je savais me débrouiller tout seul. J’étais resté paralysé. Sans émettre une expression, comme si un voile noir s’était inscrit sur mon visage. Je ne pensais plus, je respirais à peine. Et tout tournait autour de moi. Je me suis réveillé à l’hôpital. Avec mon petit frère à côté de moi qui jouait aux petites voitures. Ce con, s’est renfermé dans sa bulle, c’était différent de moi. Il préférait jouer, s’imaginer des univers, des personnages. J’ai toujours été admiratif parce qu’au fond, je savais que c’était le seul dans la famille qui avait le don, de rire à tout, et de sourire à n’importe quel moment. Mais là, quand il a levé les yeux sur moi. Ce n’était plus un petit enfant, ce côté venait de tout simplement disparaître. Et ça m’a tué. Littéralement. Notre mère à survécu à sa tentative, mais elle devait être placée dans un hôpital psychiatrique, et que nous, nous allons être dans une famille d’accueil le temps qu’elle soit à nouveau apte à nous éduquer.
On a vécu quelques mois, dans une famille parfaitement parfaite. Presque à vomir et totalement flippant. C’était une famille qui allait à l’église tous les dimanches, qui préparait des petits repas de famille tous les vendredis et qui allait se promener comme un troupeau de mouton. Je ne plaisante même pas, ils étaient tous blonds, l’époux portait sans cesse son costume, et l’épouse était blonde, un peu bête et qui restait sans arrêt à la maison pour préparer de bons petits plats. J’ai souvent imaginé que dès qu’ils sont seuls, ils étaient sauvages. Ils se tapaient des poulets vivants, ou je ne sais pas. Mais je faisais en sorte de pas mourir d’ennui. C’était horrible, je considère que ce genre de famille exemplaire est juste une image qu’ils veulent garder. Leur putain de pitié quand ils nous regardaient, ce sourire aux lèvres quand ils ont su que nous étions bien plus riches qu’ils ne pouvaient penser. Je vous jure, on aurait dit des sangsues prêtes à planter et à nous sucer jusqu’à l’os. Je n’étais déjà plus très jeune, je ne dis pas que j’étais déjà adulte, parce que c’est faux. Mais j’avais déjà une vision des choses assez limitées. Encore plus en voyant leurs gosses fringués comme des… Bon, voilà. Nous sommes retournés auprès de ma mère, qui souffrait encore, mais qui avait promis de ne plus retenter quoique ce soit. Rappelez-vous que quand quelqu’un ment, il mentira encore. C’est un fait. J’ai été rapidement diplômé. J’ai suivi un cursus m’orientant dans le domaine du droit, ainsi que de la politique. Peut-être qu’à l’époque j’avais envie de changer le monde, mais actuellement j’ai juste envie de voir plusieurs zéros s’afficher. J’avais de très bons résultats, et je savais que je pouvais aller loin dans la vie. Truc marrant, c’est que je le savais, truc pas marrant, c’est que j’ai préféré l’argents à l’honnêteté. J’ai rejoint Harvard, pour étudier et avoir mon Doctorat. Donc oui, quand les gens m’appellent, ils placent Docteur devant mon nom de famille. Ce qui est perturbant et assez chiant, mais au fond. Très classe. Je suis sorti de là-bas assez grand. J’ai fait de bonnes rencontres, je suis bisexuel. Bon, à l’époque c’était pas encore très bien vu, mais faut faire avec. J’ai décidé d’aider plusieurs associations, donner de l’argent. Aider les autres, et m’assurer qu’ils me foutent la paix. C’est donnant donnant. À la fin de mes études, je ne voulais pas travailler pour quelqu’un, recevoir des ordres n’étaient clairement pas mon désir, et j’avais déjà à cet époque l’envie de conquérir un nouveau monde, peut-être sale, mais je m’en tape. Je me suis lancé, la tête la première. Je me suis fait guider dans le criminel, aider les méchants à sortir. Payer pour qu’ils ne meurent pas, c’était plus intéressant comme domaine. Avant de m’enterrer sous un tas de merde.
Je ne parle jamais de mes sentiments, et encore moins de mes émotions. Dans le début de mon histoire, vous pouvez comprendre que ma vie n’est en rien unique et que je suis persuadé que votre cerveau a déjà fait référence à votre propre histoire en disant que vous aussi, vous avez connu des pires choses. Mais ce n’est pas encore à votre tour, si vous voulez vous exprimer vous vous levez de cette salle et vous partez. Je prends des pinces, concernant la suite. C’est encore un peu flou, et c’est assez compliqué. Je ne sais pas comment débuter, alors je me lance. J’ai rencontré un garçon, du prénom Marley. Un type totalement différent de moi. Sa dégaine, son air détaché. Sa carapace, et sa manie de s’enfuir des autres. Ouais, j’ai été attiré par-lui. C’est là, où je voulais en venir. On avait une connaissance, chance pour moi. Je vais souvent à des fêtes, faut pas croire que c’est parce que je suis un sociopathe que je ne sais pas m’amuser. Je plaisante pour le sociopathe, faites pas les choqués. On s’est rapidement rapproché, enfin moi, j’essayais de me rapprocher et lui avait un air d’enfant surexcité qui était heureux de parler avec un gars comme moi. Je présume, qu’il était fou. Je suis déjà sorti avec d’autres personnes. Le pourquoi je n’ai rien cité, c’est que j’ai oublié leurs prénoms. C’est simple, je suis un mec. Voilà, l’explication. On a échangé nos numéros, et je crois que je voyais en lui, il me semblait être gay. Mais, il agissait assez bizarre avec moi, limite comme des potes. Alors, j’ai pensé qu’il était hétéro. On est sorti ensemble, entre amis, plusieurs fois. Que les deux. Je m’arrête plusieurs fois, c’est pénible ? Mais, on était que les gens, on s’amusait bien. J’ai réussi à me décoller de ma gêne à parler, et j’ai été rapidement à l’aise avec Marley. Il était lui, il ne se posait pas de questions. Même s’il avait peur des regards, j’essayais de lui faire comprendre qu’avec moi, il pouvait être lui. Que je ne pourrais pas le juger. Chose, qu’il a fait en retour. Je l’ai embrassé, après deux mois à être totalement et toujours ensemble….
…. Il a fui. Littéralement. Il a pris peur, il a commencé à courir. Je me suis retrouvé… Comme un con. Je pensais qu’il était gay, durant les deux mois. Je le pensais vraiment et surtout je pensais qu’il voulait plus. Je me suis trompé. Au fond, je pouvais déjà ressentir quelque chose. Mais là, c’était de la tristesse et de la colère. Comment une personne qui pour la première fois, m’accepte comme je suis viens de se barrer ? Je pensais que je n’allais plus jamais le revoir. Sauf le soir, où j’avais reçu un message. C’était de lui, qui s’excusait. Je ne sais pas s’il s’excusait par rapport à la fuite ou s’il disait en petit qu’il me trouvait pas à son goût. On s’est retrouvé une nouvelle fois en soirée. Et cette fois, c’était tout différent. On s’est rapproché, et on s’est embrassé sans gêne. Dans la chambre des invités. Il s’est passé pleins de choses. Je vous retire déjà, non. Nous n’avons pas couché, on aurait pu. Mais bizarrement, j’ai trouvé qu’il méritait mieux que ça, qu’il mérite mieux qu’un coup et qu’on se lève pour repartir boire. Alors, il m’a invité chez lui, c’était après, et non sur la même soirée. C’est là, où j’ai enfin compris que j’étais plus aussi fermé qu’avant. J’ai dormi avec lui, c’était naturelle. Quelque chose qui était intense et pourtant si intime. Je n’ai jamais dormi avec quelqu’un, et j’estimais que personne ne devrait dormir avec moi, parce que c’est mon sommeil. Après plus d’un mois, j’ai décidé de l’inviter à un restaurant. On s’entendait bien, on riait. Je riais, je l’écoutais parler et je le comprenais. On mettait souvent nos différents de côtés. On préférait boire les paroles de l’autre, avec des étoiles dans les yeux. On a fait notre première fois, ce soir-là. Je sais, que ce sont des détails dont je n’aurais pas besoin de dire. Mais, je crois que c’est très important pour moi. Si vous lisez depuis le début, vous savez que je n’ai jamais été très à l’aise face à mes émotions et sentiments, que ce genre de chose me dépassait et que la plupart du temps j’agissais comme un robot. Là, ce gars. Que j’ai rencontré dans une soirée. Venait de briser mon armure. Et j’étais totalement nu devant lui, et c’était loin de me déranger. J’ai pris peur, au-début. De tout ceci, je ne comprenais pas vraiment la vision que j’avais, elle était changée. Améliorée, sans doute. Mais je sais que j’ai avoué mes sentiments quand un pote est rentré chez moi, sans rien me dire. Et qu’il l’a vu. Avec moi. J’ai craché que c’était mon petit frère, et Marley a été terriblement blessé. Vexé, et on s’est disputé. Violemment. Je n’ai jamais compris les disputes de couples, jusqu’à ce jour. Si un couple ne se dispute pas, c’est qu’il ne s’aime pas assez. Et je l’aimais. Je l’aimais si fort, que les mots sont sortis de ma bouche. Aussi brutalement qu’une claque, qu’une tempête qui venait de tout broyer devant nous. Il y a eu un silence. Un doux silence, peut-être pesant pour plusieurs personnes, mais pour moi. C’était comme si je venais de rencontrer mon cœur. Le plus surprenant, c’était qu’il me le dise en retour. On n’y attend pas. Comment peut-on m’aimer ? Et pourtant, c’est bien le cas. C’était notre première dispute, et on a rapidement définit qu’on devait être l’exception.
J’ai menti. Je suis toujours le même. Le même robot, incapable de citer ces émotions et sentiments. Et je sais que ça commence à gaver Marley. Je le sais parfaitement. J’ai essayé, d’être quelqu’un de plus ouvert, de lui exprimer mon affection, mais je suis juste un con. Alors, il a pété un câble. Il a explosé. Il a dit des choses qui m’ont brisé, mais qui m’ont fait réagir. Il serait heureux sans moi, il serait bien mieux sans mon égoïsme, sans ce côté macho qui veut toujours avoir le dernier mot. Alors, je me suis tiré. J’ai pris quelques affaires, et je me suis cassé. Je lui ai dit que c’était le mieux, qu’après tout. J’étais qu’une merde, et qu’il fallait mieux arrêter là, plutôt que davantage lui faire souffrir.
Vous vous souvenez de l’était dans lequel j’étais quand ma mère a tenter de se suicider ? Je connaissais les blessures de Marley, et cette tendance qu’il avait de vouloir se couper. Cette façon pour lui, d’échapper à la réalité. De ne plus souffrir que physiquement et plus mentalement. Je suis revenu à l’appartement pour prendre d’autres affaires, et je l’ai retrouvé. Couvert de son propre sang dans la salle de bain. Il s’est ouvert les veines, après mon départ. Il venait de me briser. De m’éteindre complètement. Je l’ai emmené à l’hôpital, et il a survécu. J’ai été là, durant tout le temps, je l’empêchais même d’être tout seul, parce que je ne voulais pas qu’il fasse d’autres conneries. Mais, je n’étais qu’un corps. Je peinais à retrouver cette sérénité, j’étais perdu dans un cercle noir, et il m’était impossible de ressortir. On m’avait englouti, on m’avait perdu. J’étais redevenu le petit garçon, qui ravalait tout, qui hochait la tête. Qui n’avait plus envie de rien. J’étais redevenu mort, à l’intérieur. Marley, l’a très vite remarqué. Il a pris la décision de m’en parler, de tout balancer et de me faire réaliser que c’était trop. J’imaginais que je lui manquais, mais je ne pouvais nier que c’était à cause de sa tentative. Il était brisé, et j’étais brisé. Nous étions un couple en morceaux. Sans aucune foutue colle pour recoller ce bordel.
Aucun malheur ne vient seul. Retenez bien cette phrase. J’ai toujours connu des événements des plus dramatiques. Sans jamais hausser le ton en disant que ce qu’il m’arrivait était le pire. Que je n’avais pas de chance. Le destin est déjà tout tracé. Rien n’est réellement notre propre décision. Pendant de longs mois, tout s’est bien déroulé. On s’est disputés de temps en temps mais on réalise bien vite qu’on ne peut pas vivre l’un sans l’autre. La séparation n’est plus une option, et on essaie de toujours garder la tête hors de l’eau, on se soutenant mutuellement. Mais la vie, elle s’en tape de ça. S’il doit arriver une merde, il arrivera une merde, même que tu sois au pays des nounours. Marley, s’est fait percuter par un chauffeur, il est en vie. Mais je jure, devant la force qui nous dépasse, que je vais retrouver cet enfoiré. Et c’est moi, qui va le tuer. En deux ans de couple, on a eu beaucoup de choses, je ne dis pas que nous avons de chance, encore une fois. Mais c’est difficile de ne plus en vouloir à la vie. Au destin. Je commence même à croire que lui et moi, sommes maudits.
J’ai continué mon affaire, mon cabinet toujours ouvert avec plusieurs avocats bien réputés. Je suis un avocat corrompu. Je paye, pour que les criminels soient en liberté, je paye les juges, d’autres avocats et si je n’arrive pas à obtenir ce que je veux, je paye les policiers à l’intérieur des prisons. Histoire que mes clients retrouvent un confort qu’ils ne pourraient pas avoir sans moi. J’ai eu affaire à plusieurs menaces, des insultes. Mais finalement jamais personne n’a osé s’en prendre à moi. Je garde tout, précieusement je sais que si, j’ai un problème. Je peux facilement le résoudre. Je suis devenu comme mon père ? Non, je suis bien plus intelligent. Il y a eu un client, qui devait faire de la prison à vie. Pour avoir assassiné plusieurs personnes et torturer. Il me donnait énormément d’argents, et évidemment. Il devait être partagés en plusieurs. Sauf, que je n’ai pas réussi à lui donner une totale liberté. C’est normal, mais il ne comprend pas. Comment le journal télévisé allait expliquer ? Qu’un grand assassin s’est retrouvé en liberté ? Foutaise. Mais j’allais le payer. Je le savais, j’étais foutu.
Vivre ou survivre. Qu’importe. Les deux ne veulent rien dire. Quand il est sorti de prison, il a retrouvé Marley. Et il m’a enregistré une vidéo où mon partenaire était dessus. Expliquant que j’allais payer, que je devais quitter la ville au plus vite. Sinon, il allait le tuer. Sans plus, ni moins. Ce sont les risques, dans ce que je fais. Et, j’ai jamais voulu mettre Marley dedans. Je voulais m’assurer qu’il ne soit jamais découvert par un quelconque client. Mais c’était trop tard. Alors il fallait que je parte. Il fallait que je disparaisse.
Sorry...
…. Je suis parti. Sans laisser de mot à Marley. En prenant plusieurs affaires, les dossiers les plus important sont dans un coin de la ville et en sécurité. Alors que moi, j’ai séjourné au Portugal. Je n’ai pas arrêté de penser à lui. Il me hante. Je m’étais dit que ça serait mieux, que je devrais cesser tout ce bordel. Qu’il devrait faire la vie sans moi. Mais qui pourrait le croire ? Je suis tombé amoureux de ce type. Je l’aime tellement. Je pourrais donner ma vie pour lui, et c’est ce que j’ai fait. Je n’ai pas le moindre retour. Je ne sais pas s’il est en vie. Je ne sais pas s’il est passé à autre chose, même si je sais que non. Marley, est l’homme de ma vie. Je ne pourrais plus aimer quelqu’un. Comment je le sais ? Je suis retourné à ma base. D’être totalement froid, et distant. De ne parler avec personne, et de me faire une nouvelle identité. Un gars normal. J’ai l’air d’un gars normal ? Foutaise.
Un mois plus tard. Je suis essoufflé. Je suis à l’aéroport. Je veux rentrer. Je dois rentrer. Même si je peux crever, être menacé. Je vais affronter le gars. Mais, je ne peux plus vivre sans Marley. Juste, de le savoir en sécurité m’aiderais, et qu’il soit passé à autre chose. Mais, je ne peux plus être loin de lui. Oh, you're in my veins
And I cannot get you out
Oh, you're all I taste
At night inside of my mouth
Oh, you run away
Cause I am not what you found
Oh, you're in my veins
And I cannot get you out.