the lies we're in. (liam)

Tout se passa bien trop vite pour la jeune Mitchell. Elle tourna la tête de gauche à droite ne comprenant plus rien à ce qui se passait. Il faut dire que sa journée avait déjà bien mal commencé. Un sdf l’avait incendié de vulgarité comme pute, salope… car elle avait refusé de lui donner une pièce (qu’elle n’avait pas par ailleurs). Puis elle avait marché dans une merde de chien, l’odeur ne semblant pas vouloir disparaitre. Elle avait aussi passé la soirée à travailler dans un petit restaurant, une sorte de bouie-bouie pour pauvre, où les rats venaient bouffer dans les cuisines. Une journée bien longue. Trop longue. Pas mal de problèmes lui étaient tombés sur le coin du nez, mais elle avait pris le temps de tout remettre en ordre.  Mais les clients mécontents et malpolis, elle s’en serait bien passée. Surtout que ces crevards ne lui laissaient même pas un pourboire.  Ce n’est pas elle qui faisait la bouffe, alors s’ils avaient un problème ils pouvaient bien aller se faire foutre. Les yeux fatigués, elle avait décidé de rentrer chez elle. Rien de très inhabituel jusqu’à présent. Elle avait pris le métro, se calant un peu où elle pouvait. Comme d’habitude il était bondé. Ses écouteurs cassés, et n'ayant pas les moyens d'en acheter de nouveau, elle regardait le vide.   Elle ne faisait pas attention aux arrêts comme elle savait qu’elle s’arrêterait au terminus de celui-ci. Elle se contentait d'observer les gens monter et descendre, impatient de rentrer chez eux. C’est à ce moment-là que tout était parti en cacahuète. Un homme qu'elle n'avait jusqu'à présent pas remarqué commença à tirer sur son sac alors que les portes du wagon s'ouvraient à une nouvelle station. Prise par surprise, elle le laissa prendre le peu qu'elle possédait, son cerveau mettant bien trop de temps à assimiler ce qui se passait sous ses yeux. Son premier réflexe fut de lui courir après, mais en talon ce n’était pas forcément le moyen le plus efficace. Elle lui lançait des mots haineux, hurlant dans toute la station alors que le voleur semblait creuser la distance. Et merde. Il y avait tout le fric qu’elle possédait dans ce sac. Elle grogna, alors que ses jambes commençaient déjà à ralentir. Ses poumons en feu. Son souffle saccadé.

@Liam E. Gärtener