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Marcher. Trébucher. Tomber. Hurler la fin d'un rêve, la fin d'une amitié. Frapper le sol, encore et encore, jusqu'à ce que mes mains se mettent à saigner, jusqu'à ce que la rue soit souillée par mon sang à défaut de mes larmes. Parce qu'elles ne veulent plus couler, non, elles ne veulent pas salir mes joues, ma belle gueule. Des ombres se dirigent vers moi, dans l'obscurité je ne peux voir de qui il s'agit. Elles me proposent de l'aide. Ta gueule. Voilà ce que j'ai envie de leur répondre. Personne ne peut m'aider car la chanson que je joue est un Requiem. La mélodie qui résonne dans mon esprit et que mes cris couvrent est celle d'un fou. D'un homme qui a perdu ce qu'il avait de plus cher au monde. Carter n'est plus là, à sa place il n'y avait que le fantôme de nos plus beaux souvenirs. Ce fantôme qui me tend la main avec un sourire chaleureux, peut-être que j'ai pris trop de coke. J'ai pas pu résister, j'ai appelé un dealer, j'ai fait couler l'argent pour noyer ma misère dans une poudre blanche, comme si elle pouvait cacher la noirceur de mon âme. Et comme si ça suffisait pas, j'ai appelé Julian, ignorant Rhiannon, préférant la débauche à la raison. Carter, t'aurais approuvé ça ? Non sûrement pas. Mais bon, t'es plus là pour me le dire. T'es plus là pour empêcher mes pas de m'emmener au People's Republik, dans les toilettes des femmes. Penché au dessus du lavabo, je sors le reste de la coke, je fais des rails comme un pro, je sais faire que ça maintenant de toute façon. Et j'attends celle qui va m'accompagner en enfer, celle qui va me faire rencontrer Hadès. Je payerai le Dieu des Morts avec mon âme, je construirais moi même ma prison et n'en sortirais plus. Je serais alors heureux comme seuls les morts savent l'être, comme ça je n'aurais pas à raconter l'histoire de ce mec tellement minable qu'il s'est fait jeté par celle qui le connaissait le mieux. Car les morts ne racontent pas d'histoires.
@Julian B. Davis
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