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feat. angus
Adossée au mur proche de la sortie de secours, tu attends. Peu rassurée d’être en pleine rue en cette heure aussi tardive, tu regardes les allers et venues des serveurs et autre membre de l’équipe du lord hobo. Tantôt fumeurs, tantôt videurs de poubelle, le défilé est soutenu durant trente minutes avant que le calme ne revienne. Et toi, tu restes malgré le froid, malgré le vent qui soulève la pointe de tes cheveux, instaurant le frisson qui refroidit ta peau. Habituée aux chaleurs polynésiennes, il ne t’en faut pas beaucoup pour ressentir la fraîcheur de la nuit. Les autres ont l’air d’y survivre aisément, te narguant avec leurs teeshirts aux tissus souples. C’est finalement la chaleur de la gitane, que tu insères entre tes lèvres, qui vient t’apporter le réconfort nécessaire pour attendre encore un peu. Tu penses à lui et ces horaires de merde qui t’empêche de profiter de ton meilleur ami, vos horaires qui se croisent sans pouvoir vous voir autant que vous le souhaiteriez. Lui à Cambridge, toi à Boston, vous n’auriez pas pu trouver amitié plus proche ? Alors tu attends, candide, à sourire aux passants, proposant à l’asphalte tes quelques pas dans un périmètre restreint. Tu t’amuses à distinguer les étudiants des autres, reconnaissable pour la plupart à leur style vestimentaires de première classe. Les classes sociales sont bien ancrées dans cette ville, sûrement trop pour toi qui regarde ce spectacle avec les yeux d’un étrangère. Tu as du mal à comprendre. Et si même l’envie te venait, tu resterais encore à l’écart en connaissant la vérité. Tu as entendu parler des rivalités entre harvardiens et ce que tu as entendu ne t’a pas vraiment plu. Tes pensées se parent d’un voile d’incompréhension tandis que la porte s’ouvre à nouveau pour te faire revenir à l’instant présent. C’est l’image d’@angus rice qui te vient alors, seul pilier qui t’intéresse réellement par ici. Le seul gars pour qui tu ferais des heures de bus pour le retrouver. Tu ne sais pas depuis combien de temps tu l’attends, mais pour une fois, ta docilité est récompensée. « surprise » le sourire aux lèvres, tu tentes de garder un air détachée malgré l'envie de retrouver son contact.
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