Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility« J'suis nostalgique à mourir, je pleus des larmes de désir. »
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« J'suis nostalgique à mourir, je pleus des larmes de désir. »

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« J'suis nostalgique à mourir, je pleus des larmes de désir. »


« Tu penses qu'on devrait accepter son offre ? » « Il semble fiable. J'ai fait des recherches sur sa société et ses partenaires extérieurs. Un bénéfice de 30% l'année passée, il connait son affaire. » « Je n'aime pas son collaborateur...comment il s'appelle déjà...Marcus. Georges Marcus. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, et pas dans mon lit si tu vois ce que je veux dire. » « Toujours, Amoun, mais je ne vois pas le rapport. Tous les hommes qui sont passés dans ton lit n'étaient pas des types biens. » « Tu plaisantes, j'espère ? C'était des très bons coups. » « Je ne parlais pas de ça... » « Je sais. J'aime te provoquer, c'est si facile. Il n'empêche que je n'apprécie quand même pas ce type. » « Donc, qu'est-ce qu'on fait ? On refuse ? Personnellement je me fiche pas mal de George, leur PDG m'a fait grande impression, en plus d'avoir un porte-feuille de contacts bien garni qui pourrait nous être fort utile si tu veux faire perdurer la marque à l'international. » « Bon très bien, accepte son offre. Mais je me renseignerai sur ce George. S'il n'est pas clean, il terminera comme tu sais qui. » « ... » « Oh je vois, si on ne peut même plus plaisanter maintenant. » « Je ne vois pas en quoi la mort d'un homme est risible. » « Ton sens de l'humour laisse à désirer, voilà le problème. Non, je corrige, c'est cette fille le problème, depuis que vous êtes ensembles tu t'accroches à ses jupons comme si elle détenait toutes les solutions. Depuis quand es-tu devenu aussi influençable ? » gronda l'Egyptien en me jetant un regard noir au passage. « Quand tu seras amoureux ET je ne parle pas d'un vulgaire coup d'un soir, tu comprendras. » « Dieu m'en préserve. » soupira t-il alors que les grilles du portail venaient de se refermer sur la limousine. « Tiens tiens, tu as de la visite apparemment. Joli pare-choc. » Un regard devant moi et je fronce les sourcils à la vue d'une splendide mercedes métallisé qui fait front aux portes d'entrée du manoir. Un invité surprise, visiblement, puisque Lily ne m'avait pas prévenu que nous aurions de la visite. Ce matin, comme tous les autres depuis près d'une semaine maintenant, je lui laissais une note sur la table de chevet. A peine quelques mots lui faisant savoir que je resterai au bureau, que j'étais débordé de travail et de ne pas m'attendre pour le déjeuner, ni le dîner. Evidemment, l'excuse était toute trouvée, puisqu'au fond, depuis notre précédente dispute, le malaise entre nous s'accentuait. Force est de constater qu'elle me manquait, terriblement même. Mais j'ignorais comment agir après ce que nous nous étions échangés, comme si une fissure s'était créé, je craignais d'être repoussé dans mon élan. Pourtant, lorsque je l'observais au petit matin, juste avant de filer à la salle de bain, je me rendais bien compte que les cernes qui ornaient ses paupières, les traces de larmes qui mâculaient ses joues n'étaient pas un effet de mon imagination. Et je ne pouvais plus le supporter. De la voir dépérir chaque jour, depuis que Peter Schumer était mort. La culpabilité me rongeait presqu'autant que de ne pas pouvoir la consoler. « Lénore. » Dans le vestibule, à peine avais-je tourné les yeux vers le salon situé sur la gauche que je tombais nez à nez avec un visage familier. Familier, mais pas apprécié pour autant. « Hum, Amoun Djéhouty Montou, je vous présente Lénore Swanson, la mère de Lily. » la saluais-je aussitôt en jetant un œil vers Lily pour vérifier si tout allait bien. Il faut dire qu'à chacune des apparitions de Lénore, Lily s'en était retrouvée affectée. Or, actuellement, la jeune femme se trouvait dans une détresse et fatigue émotionnelle encore plus délicate que d'ordinaire sans que Lénore n'ait besoin d'y ajouter son grain de sel. « Oh vous êtes....enchanté de faire votre connaissance, madame. » la salua à son tour l'Egyptien en lui baisant la main à l'ancienne. « J'ai eu l'occasion de rencontrer votre précédent...mari ? Jonathan Hopkins, c'est bien cela ? » Fidèle à lui-même, sans se départir de son sourire aguicheur, Amoun n'avait pas pu s'empêcher de faire référence à Jonathan, suspectant depuis longtemps la relation tendue qui s'était peu à peu installée entre nous depuis l'annonce officielle du couple que Lily et moi avions formé. « Un homme tout à fait...charmant. Presqu'autant que sa fille, d'ailleurs. » fit-il mine de la complimenter en un clin d'oeil amusé. « Que nous vaut le plaisir de votre visite, madame Swanson ? » Outre le fait qu'Amoun se sentait comme chez lui au manoir et se comportait comme tel, je lui lançais un vague regard en coin, avant d'aller me placer aux côtés de ma compagne, sans quiter des yeux Lénore au passage. Certes, ce n'était peut-être pas à lui de l'interroger, mais je dois reconnaître la pertinence de la question.


@Lily-Rose S. Hopkins
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J'SUIS NOSTALGIQUE A MOURIR
JE PLEUS DES LARMES DE DESIR.
lawrie & lily (& montou & lénore)

« Écoute chérie … Je suis désolée, d’avoir réagi ainsi. Mais je m’inquiétais pour toi, tu comprends ? Tout était si soudain, et Lawrence est si … La voix chercha ses mots, ne les trouva pas. Le silence parlait de lui-même en revanche, et l’interlocutrice avait d’ores et déjà compris. Il me fait penser à ton père parfois, et … Je voudrais seulement que tu sois heureuse. Mais si c’est lui que tu as choisi, que tu es sure … Je ne m’y opposerai pas. Je sais que j’ai perdu le droit de m’opposer aux choix que tu ferais pour ta propre vie il y a longtemps … Je ne veux pas te perdre cette fois-ci, Lily. La femme marqua un temps de pause, profondément hésitante quant à la conduite à adopter face à sa fille qui demeurait mutique. Seule sa respiration trahissait qu’elle l’écoutait bel et bien. Adam doit venir sur Boston pour affaires pendant quelques jours. J’y serais avant lui pour gérer quelques problèmes dans la galerie, et je repartirai après. Que dirais-tu … Que je passe te voir ? Cela fait une éternité maintenant, je veux voir si tu vas bien, tes nouveaux travaux, et … rencontrer mes futurs petits enfants aussi.
- Ce seront des jumelles … murmura l’autre voix, faible, presque inaudible, comme un murmure.
- Oh ma chérie, mais c’est merveilleux ! Deux petites puces … Tu dois être épuisée ! Alors … Acceptes-tu … que je passe te voir ? … Lily ?
- … Je t’enverrais l’adresse par sms.
- Merveilleux ! Nous avons tant de choses à nous raconter ! Il faut que je file, mais je t’embrasse très fort ma chérie. Prends bien soin de toi ! » Elle n’avait pas attendu qu’elle lui réponde pour raccrocher, et Lily était restée à observer son cellulaire pendant plusieurs bonnes minutes, incertaine.  Devait-elle se réjouir ? Sans doute. Mais elle n’y parvenait pas tout à fait. Depuis ce soir sans lueurs, tout avait un goût âpre de cendres, et elle se voyait s’enliser dans une noirceur épaisse, et sans fin, qui l’étouffait peu à peu jusqu’à annihiler toutes les émotions.

Une énième note sur sa table de chevet. Elle avait cessé de les lire, en connaissant déjà plus ou moins le contenu. Des vers qui ressemblaient aux ritournelles dont gratifient les maris infidèles leurs femmes en pensant qu’elles ignorent ce qu’elles dissimulent : la volonté de fuir un présent trop intolérable. Et à chaque note supplémentaire, Lily lui en voulait un peu plus, s’enfermant en elle-même au point de ne plus voir autre chose que ses aigreurs, et cette tristesse sans fin. Il n’avait même pas fait l’effort de faire un pas vers elle. De chercher à savoir si elle se portait bien, alors que c’était lui, tout de même, qui était rentré un beau soir avec du sang sur les mains, et la promesse d’une trahison sans égale. Et c’était lui qui avait le privilège de pouvoir fuir. Son travail, un exutoire tout trouvé, un refuge dans lequel il pouvait aisément se calfeutrer quand de son côté, elle n’avait rien. Plus de travail pour l’heure, plus d’endroit où se sentir en sécurité, plus rien. Et si auparavant rester toute seule dans le manoir toute la journée était acceptable, dans la mesure où elle savait pouvoir le retrouver le soir venu, aujourd’hui il ne daignait même plus lui faire grâce de sa présence.  Et la solitude grandissait, encore, et encore, et encore. Alors quand Lénore avait appelé, cela avait été comme une bouffée d’air, et ce même si elle lui en avait voulu de sa réaction, lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle était enceinte.

Lénore était venue pour la première fois quelques jours plus tôt. S’attendant à retrouver une jeune femme toute pimpante, aux joues roses, et à l’enthousiasme débordant qui ne serait bridé que par les douleurs et fatigues naturelles qu’une femme peut éprouver lorsqu’elle entre dans son huitième mois de grossesse. Elle s’était retrouvée face à une fille au regard vide, presque décharnée. Elle n’avait pu contenir sa surprise, s’était tout de suite posé mille et une questions. Mais lorsque Lily avait fondu en larmes dans ses bras, comme exultant de fatigue, en lui demandant de ne pas la questionner … Elle avait pris le parti de respecter sa volonté, pour ne pas la forcer ou la contrarier davantage. Elle l’avait seulement prise contre son cœur, avait séché ses larmes en lui assurant que tout irait bien, se faisant la promesse intérieure d’avoir une sérieuse discussion avec son fameux « compagnon » qui ne semblait pas perturbé de la laisser dans cet état pendant qu’il vaquait à ses occupations. Lénore était restée toute l’après-midi, puis était partie en lui promettant de revenir le lendemain, puis le surlendemain. Et elle avait tenu parole, se présentant pour le déjeuner, repartant après l’heure du thé, toujours avant que Lawrence ne soit rentré. Visiblement, il était coutumier des heures supplémentaires.

Lily ne lui en avait pas touché mot. Pas par manque d’envie, plus parce qu’il n’était jamais là assez longtemps pour qu’ils aient une discussion sérieuse. Ils échangeaient des banalités d’usages. Quoique, depuis quelques jours, elle n’avait même plus la force de s’astreindre à ces banalités-là tant elle se sentait sur le point d’exploser. Elle feignait de dormir lorsqu’il rentrait, mimait un sommeil profond jusqu’à ce qu’il reparte le lendemain matin. Un quotidien insupportable, qui ne pourrait durer éternellement, et qui la détruisait chaque jour davantage.

« Chérie, qu’est-ce que c’est ? demanda la femme rousse, perchée sur ses Louboutins hors de prix, alors qu’elle furetait ici et là dans l’atelier de sa fille, observant attentivement les ébauches qui traînaient. Elle s’était arrêtée devant une toile immense, retournée face contre le mur, et protégée d’un drap blanc tâché de peinture.
- Ce n’est rien … Un travail inachevé … Un projet … Sans intérêt. Regarde ça plutôt, tu veux ? lui répondit-elle, les sourcils froncés. Mais évidemment la femme ne l’écoutait pas. Poussée par sa curiosité, elle avait tiré sur le drap, et commençait déjà à vouloir retourner la toile qui mesure près de deux mètres de hauteur sur un mètre de largeur.
- Qu’est-ce que … C’est ? Lénore s’immobilisa devant la toile obscure. Elle recula d’un pas, puis deux, pour mieux en observer le contenu. Son regard affûté s’aiguisa davantage. Elle parut troublée un instant, et incertaine. Les bras croisés au-devant de sa poitrine, elle caressa de son pouce sa lèvre inférieure. Lily … Quand as-tu fait cela ?
- Il y a quelques jours … Ou semaines … Je ne sais plus. Je l’ai laissé en plan …
- C’est brillant. Sombre … Presque dérangeant. Mais … brillant. Comment l’as-tu intitulée ? Lily hésita, surprise de la réaction de sa mère face à cette toile dont l’idée lui était venue au fond d’un gouffre, lorsqu’elle s’était retrouvée seule au lendemain de l’aveu du meurtre.
- Dissociation. »

Juste un mot, un seul, qui illustrait à merveille la toile encore inachevée. Elle manquait d’un travail de finition et de nuances, mais le contenu était là. En nuances de gris et de noirs, toute la toile était sombre. Et au centre, comme éloignée, une silhouette distendue d’homme. On le voyait de dos, mais ses épaules étaient légèrement tournées, permettant de distinguer un profil sans visage, car il n’y avait aucun trait. On aurait dit qu’il regardait son ombre, qui s’étendait sous ses pieds. Les proportions avaient été modifiées pour créer une silhouette éminemment allongée, totalement surréaliste. Tout le corps, emprisonné dans ce qui ressemblait à un costume cintré, se détachait dans des nuances de gris, de bleu foncé, de noir enfin. Une obscurité contrastée par une unique touche de couleur, rouge brique, tirant sur le cuivré : les cheveux de l’homme représentés. Impossible de lui donner un âge, ou une quelconque identité. Le positionnement du visage, le menton légèrement abaissé, les épaules comme lasses. Selon les interprétations l’homme pouvait paraître triste, ou las, simplement las. L’étrangeté de la toile demeurait dans l’étirement anormal de la silhouette, le contraste entre l’obscurité ambiante, presque lourde, et le flamboiement des cheveux. Et puis cette ombre, à ses pieds, qui elle avait des proportions normales, mais semblait regarder ailleurs. Comme si l’on avait inversé l’ombre et l’homme qui l’accompagne, les deux étant si liées que l’on pourrait les intervertir. La toile était harmonieuse malgré les disproportions. Parfaitement menée. Et les couleurs, bien qu’en nuances obscures, rendaient à l’ensemble une beauté singulière, presque fascinante. Dissociation, c’est ainsi qu’elle l’avait appelée. Cette œuvre insensée, qui lui était apparue comme une évidence, mais qu’elle avait peur de montrer. Car si les êtres lambdas y verraient l’univers obscur d’une artiste à l’imagination torturée, ils étaient deux à connaître le sens profond de cette toile, et ce qu’elle avait représenté. Qui aussi. Car il n’y avait pas de doutes sur l’identité de l’homme. Et quand Lénore voyait là un inconnu sans visage, pourvu pourtant d’un roux familier, jamais elle n’aurait songé à associer Lawrence à l’univers de cette toile. Le sens caché des peintures demeurait souvent un secret entre le peintre lui-même, et son subconscient.

Un bruit retentit, venant de l’extérieur. Une voiture qui roulait sur les gravillons. Lawrence rentrait, plus tôt que prévu. Un problème peut-être ? Comme prise au dépourvu, Lily s’empressa de retourner la toile face au mur, la recouvrant de nouveau du drap. Elle ne voulait pas qu’il la voit. C’était son univers ici, son antre. Il ne s’y aventurait jamais de toute façon. Elle ne risquait rien. Mais au cas où. Elle ne devrait pas considérer son travail comme un secret, non, elle le savait. Mais cette toile était une confession muette, un exutoire, sa façon à elle d’encaisser. Elle n’appartiendrait jamais à quelqu’un d’autre qu’elle –même.

« Chérie, tu dois terminer cette toile. C’est le travail le plus abouti que tu aies fait jusqu’à présent. C’est réellement brillant. Je pourrais l’exposer  dans …
- Non, il n’en est pas question. Elle avait refermé la porte de l’atelier sur leurs deux silhouettes, ignorant la ténacité de sa mère au passage. Elles étaient en train de rejoindre le salon lorsque Lénore poursuivit, insistante.
- Mais enfin Lily, tu ne pas toujours refuser de montrer ton travail par pudeur déplacée ! Cette toile … Elle pourrait être décisive.
- N’insiste pas tu veux ? Je vais faire du thé. »

Contrariée, les sourcils froncés, Lily disparut dans la cuisine pendant que  Lénore, elle, se retrouvait nez-à-nez avec les nouveaux venus. Elle en connaissait un mieux que l’autre, et aux vues du regard qu’il lui jeta, ne semblait pas avoir été mis au parfum de ses visites régulières depuis quelques jours déjà. Quant à l’égyptien, son faciès ne lui était pas inconnu. Sans doutes l’avait-elle déjà aperçu dans la presse, ou à une soirée quelconque.

« Lawrence. Monsieur Montou. Les salua-t-elle tour à tour, en ayant une inclinaison délicate de la tête quand l’homme lui fit un baisemain. Loin de se laisser impressionner par son sarcasme et ses piques volontaire, un sourire sans failles éclaira les fossettes de la femme. Elle le toisa, ne quittant pas un seul instant son regard, forte d’une volonté qu’elle avait acquis avec l’expérience et les années. Vous êtes bien renseigné. Le charme de Jonathan Hopkins ne laisse jamais personne indifférent, soyez-en persuadé. » Lui répondit-elle sans montrer le moindre signe de faiblesse, alors qu’elle pivotait sur elle-même, faisant claquer ses talons sur le sol dans le but de rejoindre sa fille, qui venait d’apparaître dans leur champ de vision. Mais Lawrence l’avait devancée, la rejoignant avant elle. Lily posa un regard neutre sur son compagnon, lui glissant un calme : « Tu rentres tôt ce soir. » qui ne s’accompagna d’aucune question particulière. Comme si elle était trop surprise de le voir pour daigner l’interroger sur les raisons. En plus il avait ramené Montou avec lui … Comme si tout le reste ne suffisait pas. Et alors que l’égyptien interrogeait d’ores et déjà sa propre mère comme s’il était le maître des lieux, le regard de Lily s’assombrit légèrement. Les lèvres pincées, elle répondit avant même que Lénore ait eu le temps de prendre la parole pour se justifier. « C’est moi qui l’ait invitée. Je ne crois pas avoir à me justifier auprès de vous lorsque je décide d’inviter ma propre mère dans ce qui est censé être ma maison. » Un timbre calme, incisif pourtant, elle ne jeta pas un regard vers Lawrence au passage, alors que Lénore affichait d’ores et déjà un petit sourire satisfait. « De toute façon je ne vais pas rester longtemps. Adam m’attend à l’hôtel, comme je te le disais hier nous avons un vernissage ce soir. »

@Lawrence H. Austen

#a2a7ae

©️ FRIMELDA

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« J'suis nostalgique à mourir, je pleus des larmes de désir. »


Tout opposé l'un de l'autre, Amoun souriant et moi les sourcils froncés devant le spectacle que je découvrais au salon, je me dépêchais de rejoindre Lily, m'installant dans son dos dans le cas où sa mère aurait eu dans l'idée de lui faire un reproche supplémentaire, sans me douter un seul instant que l'objet de sa visite résidait précisément dans le problème que JE représentais depuis plusieurs semaines déjà. Tandis qu'Amoun dévorait la mère de Lily du regard, lui trouvant un charme sauvage qui n'aurait pas été pour lui déplaire s'il n'avait pas préféré l'autre sexe, son sourire s'agrandit plus encore devant les insinuations de Lénore. Une forme de menace déguisée qui ne trompait personne. « Je vous crois sur parole, madame Swanson. Ce type de charme ne se perd que lorsque l'on découvre plus séducteur que soi, pas avant. » argumenta t-il à son tour en brisant après quoi le contact visuel pour examiner plus attentivement le cas de Lily.

Interdit une minute, mon front se plisse alors que je penche la tête pour l'observer. Insinuation que je ne manquais pas, quoique son timbre de voix me paraissait plus faible que d'ordinaire. Pas un reproche, mais une forme de lassitude qui s'emparait peu à peu de tout son être. Serait-ce possible que je n'eusse rien vu ? M'apprêtant à lui répondre, à peine eus-je le temps d'ouvrir la bouche que déjà Amoun refaisait des siennes, aussitôt repris par la verve de Lily. « Censé, le terme est approprié. » répliquait déjà l'Egyptien en l'interrompant à moitié, les mains dans les poches de son pantalon flanelle. « Vous n'êtes pas mariés, que je sache, non pas que Law' dans sa grande mansuétude ne vous ait pas fait de propositions suffisamment claires que vous n'ayez refusé. Quoiqu'il en soit, actuellement, MADEMOISELLE Hopkins, ce manoir est la propriété de Lawrence, et vous n'en êtes que l'invitée. » la cassa t-il d'une voix calme et posée malgré l'insolence contenue dans le message qu'il cherchait à lui faire passer. Passé maître dans l'art de mettre les pieds dans le plat, encore que ce soit une vocation parfaitement intentionnelle dans son cas, l'Egyptien poursuivait, indifférent aux incidences de ses paroles sur notre couple, ni sur l'idée que devait dorénavant s'en faire la mère de la jeune femme. « Lily est ici chez elle, je croyais avoir été suffisamment clair. Amoun si tu...» grondais-je à mon tour en posant mes mains à plat sur le dossier en cuir du fauteuil, encadrant les épaules de la jeune femme dans mon sillage. Un ricanement suivi mon commentaire, alors que déjà, Amoun la fixait avec dédain. « D'accord, d'accord...» Levant ses deux bras en l'air comme si ses excuses étaient sincères - encore qu'il ne les avait pas véritablement formulé, le voilà qui s'éloigne déjà jusqu'à la sortie, presqu'amusé par son petit effet. « Si tu le dis. En attendant, je m'en vais au jardin, si ça ne te dérange pas, profiter d'une compagnie qui apprécie réellement mes conseils. Madame Swanson, nous nous reverrons sûrement à l'occasion. En vous souhaitant une heureuse fin de journée et un bon retour chez vous. » Sur ce, l'homme s'éloigna de son pas altier, ruminant intérieurement contre les rousses qui se mêlaient de ce qui ne les regardait pas, avant qu'un coup de fil professionnel ne le sorte de sa rêverie.

Au salon, m'interrogeant d'abord sur le fait de savoir si je devais ou non présenter des excuses pour le comportement de mon meilleur ami, je pris plutôt le partie, compte tenu de l'atmosphère étrange et électrique qu'il était parvenu à créer, de rompre sitôt la porte refermée derrière lui, le silence sur les derniers mots échangés avec Lénore. « Un vernissage ? » Connaissant la passion de Lily pour l'art, je me demandais alors si c'était la raison qui avait conduit sa mère ici ce matin-là. A savoir, une invitation à s'y rendre. Et, si tel était le cas, pourquoi ne m'en avait-elle pas parlé ? « Lily ? Est-ce que tu désirerais y aller ? Souhaites-tu que...je t'accompagne ? » osais-je formuler en contournant le fauteuil pour m'installer à ses côtés. Il faut que notre niveau de communication avoisinnait le zéro depuis quelques temps, de sorte que j'ignorais aujourd'hui si la jeune femme pouvait ou non encore désirer ma présence ou que ce soit. Seul problème : Lénore. Sa mère qui nous entendait, à qui Lily avait forcément dû se confier à un moment ou un autre, qui partageait peut-être une partie de l'histoire et des causes de notre relation tendue. Pour quelqu'un comme moi aussi peu habitué à dévoiler ses sentiments, encore moins en public, le fait de savoir que sa mère avec qui de prime abord je n'entretenais pas un rapport cordial, puisse se mêler de notre vie privée voire intime me dérangeait au plus haut point.


@Lily-Rose S. Hopkins

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lawrie & lily (& montou & lénore)

Etre social par nature,  Lénore avait beau être habituée à fréquenter tous types de personnalités éclectiques, parfois même fantasques, elle admettait néanmoins que cet Amoun Montou était à la fois digne d’intérêt et franchement dérangeant. Elle repérait ses sourires factices, notait le sarcasme dissimulé derrière ses remarques calculées. Il avait voulu la toucher, elle le savait. Il y a quelques années sans doutes se serait-elle agacée qu’il évoque son ex-mari ainsi, en toute impunité. Mais aujourd’hui forte de ses expériences, elle se révélait davantage inatteignable. Et ce Montou ne l’impressionnait pas. Tout au plus l’amusait-il un peu, avec cette manière décontractée qu’il avait de s’approprier un espace qui n’était pas sien. Et elle ne pensait pas seulement au manoir, cela va sans dire. « C’est certain. Vous semblez tout à fait calé sur le sujet, monsieur Montou. » le taquina-t-elle du bout des lèvres, sans expression particulière sur le visage. Car déjà, restant légèrement en retrait, elle se faisait spectatrice d’une verve qu’elle ne connaissait pas forcément chez sa propre fille, et de remarques qu’elle jugeait totalement déplacées de la part de Montou. S’apprêtant à intervenir, l’une de ses remarques la fit pourtant tiquer, et elle hocha la tête sur le côté. « Lily tu veux dire que Lawrence t’a demandé de … ? » Elle ne termina pas sa phrase, coupée dans son élan par une réponse de Lily qui claqua comme une gifle. « Non, il n’a rien fait de tel. » Et aux vues de la couleur affadie des joues de sa progéniture, nulle doute qu’il valait mieux éviter de la contrarier en cet instant. Alors Lénore ne dit rien, se contenta de contempler le sol un instant en se promettant d’aborder le sujet de nouveau un peu plus tard, lorsque les esprits seraient moins échauffés par la prévenance naturelle de l’égyptien.

La remarque de Montou l’avait piquée au vif, voire blessée, et sur les nerfs qu’elle était depuis des jours, Lily avait eu du mal à maîtriser la fureur presque farouche qui s’était emparée furtivement de son petit corps au point de le faire trembler. Elle aurait beau faire tous les efforts du monde, Montou mettait à l’évidence tout en œuvre pour qu’elle l’ait en horreur. Et alors qu’il balançait impunément des détails intimes sur leurs échanges passés, elle en voulait à Lawrence de lui en avoir parlé. Elle ne voulait qu’aucun détail de sa vie privée, et de ses sentiments, ne soient étalés à la vue de cet homme. Meilleur ami ou non, cela lui était désormais égal. Elle refusait qu’il ait un avis sur quoique ce soit la concernant, et qu’il la rabaisse ainsi dans ce qui était censé être sa maison. Ce qui à l’évidence, n’était pas le cas. « Les détails de notre vie privée ne vous regardent pas. » lâcha-t-elle alors que ses épaules s’affaissaient de lassitude, et qu’un regard détaché se portait sur l’intégralité des silhouettes présentes. Comme si elle avait voulu qu’en cet instant, ils disparaissent tous. Montou. Sa mère. Même Lawrence, qui une fois de plus, venait de « gronder » son meilleur ami comme s’il s’agissait d’un petit toutou à réprimander sans violence. « C’est tout ce que tu trouves à lui dire ? » Alors même qu’il m’insulte ? Alors même que tu sais que je le déteste ? Tu crois que j’avais besoin que tu le ramènes ici ? Le reste n’est pas suffisant ? pensa-t-elle si fort, qu’aux vues du regard qu’elle lui lança en lui posant sa question, il dû l’entendre. Seul un sourd ne l’aurait pas entendue. Mais, l’homme mimait déjà un semblant de reddition, bien dressé visiblement. La lassitude gagna du terrain sur les traits de la jeune femme. « C’est ça, faites comme chez vous. » maugréa-t-elle en écho en s’installant dans un fauteuil en cuir, fourbue tout à coup.  Elle vit Lénore s’approcher, incertaine quant à l’attitude qu’elle se devait de tenir. La femme se contenta d’un hochement de tête tout juste poli pour saluer l’homme qui partait, s’installa dans un fauteuil en face de sa fille, et observa l’homme au-dessus de ses épaules. Quelque chose clochait entre ces deux-là. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Une fuite en avant de l’un par rapport à l’autre, un cataclysme sur le point d’exploser, des non-dits si abrutissants qu’ils avaient rompus le dialogue. Et contre toute attente, au lieu de se ravir de la situation, Lénore fut un peu soucieuse. Elle s’était résignée depuis un moment face au cas « Lawrence Austen », comprenant que Lily l’avait choisi, et qu’il n’y aurait pas de retour en arrière possible. Elle aussi était ainsi, ferme, résolue, prête à tout perdre. Elle avait tout quitté pour Adam. Lily était comme elle. Alors il lui fallait accepter l’homme, même si ce qu’elle voyait ne l’enchantait guère. En revanche, elle n’acceptait pas de voir sa fille malheureuse. Et là, visiblement, elle l’était. Mais elle avait conscience aussi de ne détenir aucune clef. La résolution du problème devrait se faire entre eux, cela, elle en était persuadée. Mais si Lily était aussi renfermée que son père, ce n’était pas gagné.

« Oui c’est ce soir, au musée d’Art moderne. Je comptais t’en parler … Y aller pourrait te changer les idées. Lawrence a raison, vous devriez vous y rendre, cela te sortirait un peu de ce manoir … » osa-t-elle du bout des lèvres avec un regard encourageant vers Lawrence qui venait de surenchérir en proposant de l’accompagner. Et face à cela, Lily semblait totalement … Imperméable. Comme si aucune émotion ne la traversait, hormis une fatigue profonde, de la lassitude, voire un soupçon … de colère ? D’ailleurs la réponse ne tarda pas à arriver, presque tranchante, si spontanée que l’on aurait dit une gifle. « Il n’en est pas question. » lâcha-t-elle. Franchement, n’était-ce pas une évidence, qu’elle n’avait aucune envie de sortir ? « Je n’ai aucune envie de passer ma soirée à feindre. » lâcha-t-elle ensuite, bombe que Lénore comprit à retardement. « Et puis de toute façon, depuis quand ça t’importe ? Je croyais que tu ne comprenais rien à l’art ? Que ça ne t’intéressais pas ? Et comme tu n’as pas le temps de faire grâce de ta présence plus de cinq minutes par jour ces temps-ci, je suis surprise que tu aies un moment à accorder à cette soirée. » Ah, ça y’est. Elle n’avait pu s’en empêcher, vase trop plein entrain de commencer à déborder. Lénore comprit qu’il était temps pour elle de faire profil bas. Elle se leva, épousseta son tailleur de marque. « Bon, je crois que je vais vous laisser tous les deux. Si jamais tu changes d’avis trésor, tu sais où nous trouver. Que tu viennes accompagnée … Ou non … Adam pourra passer te prendre, ça n’est pas un problème. » Elle s’approcha, déposa un baiser sur son front avant de saluer Lawrence d’une inclination de tête. « Oh et pense à la proposition que je t’ai faite tu veux ? » lui glissa-t-elle à la dérobée, avant de prendre son manteau, et de filer. « Oui oui … c’est ça. » fit en tout et pour tout Lily en battant l’air avec sa main. Elle s’était d’ailleurs levée, fuyant ces mains posées sur ses épaules, se voulant rassurantes, alors que non, elle n’était pas rassurée. Elle était furieuse, et désemparée. « Pourquoi tu l’as ramené ici franchement ? Tu sais bien qu’il me déteste. Il ne manque pas une occasion de me rabaisser dès que l’occasion se présente. Tu crois que j’ai besoin de ça en ce moment ? Tu ne crois pas qu’au moins tu aurais pu m’épargner avec lui, ne serait-ce que quelques temps ?! Sauf si son attitude t’amuse au final, je ne sais pas. Je me le demande parfois. » haussant le ton, elle avait commencé à faire les cents pas, comme une névrosée, ou une lionne en cage.




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« J'suis nostalgique à mourir, je pleus des larmes de désir. »


Sourire enjôleur égayant ses traits fins, Amoun reconnut derrière le compliment l'ombre d'une pique alors qu'intérieurement il se félicitait que la mère de Lily puisse le trouver suffisamment intéressant pour daigner lui adresser la parole malgré l'absence évidente de cordialité qui existait entre sa fille et lui. Au moins, se disait-il, celle-ci avait du répondant. Ou en tous cas, semblait indifférente à ses tentatives de la blesser, ce qui lui inspirait le respect à défaut de sympathie. Quoiqu'il en soit, Amoun venait, une fois n'est pas coutume, de me mettre en fâcheuse position devant Lily. Et évidemment, malgré son air innocent, l'Egyptien avait tout calculé. Sans prendre la peine de répliquer, quoique légèrement surpris par l'intonation de Lily suite à l'évocation de ma demande de mariage – qui n'en fut pas vraiment une au fond – en Ecosse, je demeurais aussi stoïque que je le pouvais encore malgré la colère teintée de tristesse qui s'accaparait peu à peu mon âme. Qu'elle m'eut giflée n'aurait pas été si différent quand on y pense. Et alors qu'Amoun s'éloignait, fier de son petit effet, je ne manquais pas de remarquer au préalable la lassitude qui animait ma compagne lorsqu'elle cherchait à lui répliquer, et plus encore sa colère naissante lorsque je fus à mon tour l'objet de ses reproches. Certes, ils étaient...mérités, en un sens. Car sans doute devrais-je me montrer plus ferme à l'encontre d'Amoun, lui toujours si prompt à la provoquer. Sauf qu'il ne s'agissait jamais que de cela : des provocations, et que Lily, de par sa grossesse sans doute qui détraquait plus ou moins ses hormones, au regard également de leur premier contact, toujours le meilleur à ce qu'on raconte, qui fut une révélation d'une animosité qui n'allait que crescendo à mesure qu'ils se connaissaient, et enfin parce que Lily ne le connaissait pas aussi bien que moi, avait tendance à faire preuve d'une colère compréhensible, mais aucunement utile. Et encore une fois, je me demandais si le fait de lui parler de mon meilleur ami, de notre passé commun, ne pourrait pas arranger les choses entre eux. Le problème, j'avais juré à Amoun de ne jamais évoquer ces évènements macabres qui nous avaient réuni. D'autant qu'actuellement, depuis la mort du beau-père de Paris, je n'étais pas certain que de faire référence à cette suite de massacres puisse me placer sous de meilleures auspices face à Lily. Ainsi donc, pour l'instant, je me taisais, me contentant d'un regard échangé où brillait une lueur incertaine avec Lily, jusqu'à ce que, surpris, je me retourne vers Lénore qui semblait me tendre la perche en intercédant en ma faveur. Incrédule devant sa proposition et, par nature méfiant face à cette femme que je connaissais trop peu pour m'en faire une bonne opinion, je réfléchissais au pourquoi du comment, lorsque Lily brisa le silence. « A feindre ? » répétais-je en fronçant les sourcils, me demandant à la fois si j'avais bien entendu et compris le message derrière l'allusion ou si je me trompais sur toute la ligne. « Non, je ne comprends rien à l'art, effectivement. Mais tu aimes l'art, et je t'aime. » articulais-je malgré cette propension que j'avais toujours eu à dissimuler mes émotions et sentiments en public, soit, Lénore aujourd'hui. Croyant l'avoir aperçu tiqué à la suite de mes mots, je prends une profonde inspiration avant de poursuivre, à la fois irrité et touché dans mon estime. « Ce n'est pas parce que je n'y comprends rien que je ne désire pas...apprendre ou t'accompagner. Je sais que l'art compte énormément à tes yeux et...dans ta vie. » résumais-je sans m'y arrêter pour l'instant. Croyait-elle vraiment que je ne l'avais pas vu se réfugier dans son atelier à chaque fois que nous avions une dispute ? Comme le travail pour moi, l'art était son phare auquel elle se raccrochait en cas de doutes. « Je... » Bon très bien. Sur ce dernier point, j'admettais qu'elle n'avait pas tort. Je brillais constamment par mes absences ces derniers temps, et pour cause : j'ignorais comment l'aborder. Il y avait eu tellement de contraintes, de changements, de blessures enfouies au passage. Soulevant un sourcil en apprenant que Lénore avait fait une proposition dont j'ignorais tout – ce qui était loin de me satisfaire – à sa fille, je l'observe alors qu'elle s'éloigne, tentant de déceler le moindre indice dans sa démarche, tandis qu'Armand, fidèle à lui-même, avait réapparu comme par magie pour raccompagner Lénore jusqu'à sa voiture. « Amoun ? » Oui parce que passer du coq à l'âne me déstabilisait toujours, je soupirais une fois que Lily et moi étions seuls au salon. « Il ne te déteste pas. » corrigeais-je en sachant pertinemment qu'elle ne me croirait pas. « Je suis désolé Lily, tu passes toutes tes journées dans ton atelier ces temps-ci, je ne pouvais pas deviner que tu serais au salon. A la base, Amoun m'a accompagné pour que nous parlions de la réunion de lundi prochain. » affirmais-je en faisant le tour du fauteuil, sourcils froncés. « A propos, et ta mère ? Tu ne m'as pas dit qu'elle serait là aujourd'hui ? Je peux te demander pourquoi ? » la questionnais-je à mon tour, très sérieux. « Ne dis pas n'importe quoi, je...comment est-ce que tu peux croire une minute que... » Soupir, nouvelle inspiration et re-soupir, alors que je l'observe en silence pendant de longues minutes. « Armand ! » criais-je pour appeler mon majordome sans la quitter des yeux. Une fois à mes côtés, étonné que je lui permette de nous 'interrompre', je glisse quelques mots à son oreille, alors qu'il jette un œil compréhensif à Lily, pour aussitôt s'éclisper dans les étages. « J'ai pris quelques jours, rien pour ...nous. Il faut qu'on parle, et je me rends compte qu'ici au manoir, ce n'est pas franchement le lieu adapté. » Tendant la main vers la jeune femme, conscient de l'effet que je lui réclamais maintenant, j'attends patiemment qu'Armand redescende avec deux valises dans chaque main, qu'il s'empresse aussitôt d'aller déposer dans le coffre arrière de la 4x4. « Si tu me fais encore un peu confiance, viens avec moi. » re-tentais-je en m'avançant dans sa direction, le bras toujours en avant.


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J'SUIS NOSTALGIQUE A MOURIR
JE PLEUS DES LARMES DE DESIR.
lawrie & lily (& montou & lénore)

Peu à peu, un mélange de colère et de frustration grimpait dans son petit corps, la faisant trembler d’émotions qu’elle s’efforçait à contenir depuis trop longtemps déjà. Montou, c’était un peu comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. L’élément dont elle se serait volontiers passé, car sa seule présence avait le don de la mettre dans tous ses états. L’intéressé ne faisait pas non plus particulièrement d’efforts pour se faire apprécier cela-dit. Et cela, Lawrence le savait mieux que personne. Il savait à quel point l’homme pouvait se montrer nocif à son égard, combien les remarques acerbes pleuvaient chaque fois qu’elle était dans les parages. Alors pourquoi ne pas l’en préserver, ne serait-ce qu’un peu ? Cette seule idée lui retournait le cœur. Qu’il préféra encore une fois la trahir elle plutôt que de se dresser contre Montou. Ignorant de fait les regards qu’il lui lançait à la dérobée, impitoyable dans la tristesse mêlée de colère qui l’animait, même les mots prononcés ne parvinrent pas à l’apaiser pour l’instant. Lily était dans une courbe ascendante, longeant le sentier qui mène à l’explosion. Explosion qui peut-être permettrait une retombée salvatrice ensuite. « Tu parles. » répliqua-t-elle avec un soupçon d’aigreur au bord des lèvres, d’une ironie cinglante, sans pour autant pousser l’injure plus loin. Car les mots qu’il avait prononcés ensuite eurent au moins le mérite de lui faire marquer un temps d’arrêt. C’était bien la première fois qu’ils abordaient le sujet. La première fois qu’il semblait … véritablement vouloir s’y intéresser en tout cas. Jamais il ne l’avait interrogée sur son travail avant cela. Lily baissa furtivement les yeux vers le sol, en contemplant les nervures avec une fascination mêlée de honte. Elle se frotta le front, l’observa enfin encore. « Tu t’étais bien gardé de le dire auparavant, pourtant. » lâcha-t-elle, peut-être un peu de mauvaise foi, son orgueil de femme blessée parlant sans doute davantage que sa raison à l’heure actuelle.

Sa mère partie après un dernier baiser, et un regard compatissant, les reproches commencèrent à pleuvoir. Et Lily tremblait, encore, incapable de rester en place, faisant les cents pas dans le salon en s’arrêtant de temps à autre. « Non tu as raison. Il ne me déteste pas, il me hait ! Sans raisons qui plus est, la seule plausible étant juste que je suis avec toi, et qu’il ne le supporte pas ! » exulta-t-elle entre ses dents serrées, se retenant de ne pas saisir un objet au hasard pour le balancer à travers la pièce, en s’imaginant qu’elle pourrait toucher le sourire narquois de ce Montou méprisable. « Je n’y passe pas toutes mes journées Lawrence ! Je suis là, tout le temps. Parce que contrairement à toi je n’ai pas le loisir de pouvoir sortir en ce moment, ou même travailler ! Je suis là et comme une pauvre idiote, je m’impatiente de pouvoir te voir. Sauf que tu ne prends même pas la peine d’être là, ne serait-ce qu’un peu. Au final on se voyait davantage lorsque tu vivais ici, et moi ailleurs. Alors peut-être qu’on a trop précipité les choses, que je n’aurais pas dû emménager ici. » lâcha-t-elle, au bord des larmes mais se contenant malgré tout. Et voilà qu’il poussait l’injure à l’interroger à son tour. Comme s’il avait franchement gagné le droit qu’elle se justifie. Un râle lui échappa alors, et son bras battit l’air à côté d’elle dans un geste d’agacement pur et simple. « Tu as raison j’aurais sans doutes dû te l’écrire sur un post-it avant d’aller me coucher. Ou te faire parvenir le message via Armand, vu qu’on ne communique plus que comme ça désormais. » Et puis cette interruption dans leur « échange ». Lily se massa le front, se demandant pourquoi il appelait Armand à un moment aussi mal choisi. « Pourquoi tu … » Toutes les émotions retombèrent d’un coup, laissant place à une forme d’incrédulité, et d’appréhension. « Tu veux dire que … » Un hésitation la tança. Elle oscillait entre le désir de se mettre à hurler, et une volonté d’accalmie totale. Une partie d’elle voulait s’insurger, dire qu’elle n’était pas à sa disposition et qu’il aurait dû la consulter avant de prévoir quoique ce soit. L’autre, quant à elle, voyait là un moyen de recoller les morceaux si seulement c’était encore possible. Partir, n’importe où. Ailleurs. Quelque part où il n’y aurait qu’eux, et tout ce à quoi ils devaient faire face. Un profond soupire la traversa. Entre les deux réactions, le choix fut fait. « Où … Où veux-tu aller ? » lui demanda-t-elle enfin, avisant sa main tendue du regard comme un petit animal qui hésite avant de se laisser amadouer.




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« J'suis nostalgique à mourir, je pleus des larmes de désir. »


« Certes, j'aurais dû me montrer plus loquace, sur ce point tu n'as pas tort. » soupirais-je en souriant à demi dans ma barbe. Mais pouvait-elle me reprocher de ne pas savoir comment m'y prendre avec elle depuis le jour où nous nous étions disputés ? Peut-être aurais-je faire cet effort bien avant. Oui, au fond, j'aurais dû m'intéresser à l'art depuis le jour de ma rencontre avec la jeune femme. Manque de temps, même si le temps n'excuse pas l'erreur.

« Il est...bon d'accord il est insupportable, suffisant, possessif et que sais-je encore, mais je connais Amoun depuis très longtemps, mon ange. Assez pour reconnaître aujourd'hui quand il apprécie ou non une personne. Je n'oserai pas prétendre qu'il t'inviterait à jouer au bridge avec lui, mais il ne te déteste pas, sur ce point, je peux te le garantir. » répliquais-je simplement à l'attention de Lily, me rapprochant subtilement de son endroit au passage. Quoiqu'il en soit, la suite avait visé au cœur. Ses reproches concernant le temps que je ne lui offrais pas toujours, pour ainsi dire jamais depuis plusieurs semaines, les mots succincts que je déposais sur la table de chevet près du lit avant de m'éclipser de notre chambre tandis qu'elle somnolait encore...Une situation qui n'avait que trop duré, pour elle comme pour moi, elle était devenue invivable. « C'est une surprise. » commençais-je, un brin hésitant, sachant qu'après tout ce qui s'était passé entre nous, il n'était pas certain voire même improbable que Lily se contente d'une telle excuse pour me suivre hors du manoir. Ce pourquoi, je finis par lui concéder la position de l'endroit, rien qu'une position sans plus de détails. Je tenais à garder une partie de ma surprise dans l'ombre, encore un peu. « C'est environ à une vingtaine de minutes d'ici. S'il te plait, fais-moi confiance, juste...une dernière fois. » repris-je en abaissant la voix, la main toujours tendue dans sa direction. « C'est fait, monsieur. » nous interrompit alors Armand qui revenait de l'extérieur du manoir, suivi de près par Amoun à qui cet étrange manège ne présageait rien de bon. « Tu pars en voyage ? » osa t-il alors me demander d'une voix doucereuse, tandis que la majordome faisait de son mieux visiblement pour ne pas le secouer comme un prunier. « Lily ? » suppliais-je une nouvelle fois en faisant fi du froncement de sourcils de mon ami. « N'oublie pas qu'on a réunion lundi à 9h, ne sois pas en retard. » grommela l'Egyptien en croisant les bras sur son torse, comprenant bien vite ce qui se tramait et qui, évidemment, lui déplaisait au plus haut point.



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JE PLEUS DES LARMES DE DESIR.
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Involontairement blessante – quoique l’on pouvait se demander si ce n’était pas intentionnel au fond, pour le faire réagir -, Lily hausse un sourcil, circonspecte. Elle rajouterait volontiers au portrait qu’il vient de dépeindre les adjectifs : sournois, calculateur, sarcastique, dangereux, manipulateur … devait-elle continuer d’étendre la liste ? Car l’inspiration était toujours on ne peut plus présente lorsqu’il s’agissait d’Amoun Monton. « Oh vraiment, il ne me déteste pas ?! Tu n’imagines même pas à quel point je suis rassurée ! Et sans doute devrais-je aller le remercier aussi, tant qu’on y est ? » S’insurgea-t-elle avec une ironie cinglante, comme si décemment ses propos étaient recevables. Oubliait-il qu’avant même de connaître son identité, et alors qu’ils n’étaient même plus ensemble à ce moment-là, Montou n’avait pas hésité un seul instant à la menacer ouvertement sans sourciller, juste pour des regards échangés ? Il n’était pas question qu’elle enterre la hache de guerre avec cet homme-là. Et croyez-le ou non, elle pouvait se montrer plus fière et bornée qu’un âne lorsqu’elle était décidée (quoi, vous ne vous en doutiez pas déjà ?).

« Une surprise ? » sur le coup, elle ne sut pas si elle avait envie de rire, de s’enthousiasmer, ou juste de pleurer. Ses épaules s’affaissèrent juste, la laissant interdite alors qu’elle contemplait Armand qui s’activait tel un automate tiré à quatre épingles. Elle ne l’avait même pas entendu arriver, furtif qu’il était. Depuis quand ses valises étaient prêtes d’ailleurs ? Elle était là presque toute la journée, et elle n’avait rien vu. Elle était tellement dans la lune aussi parfois, elle aurait eu des difficultés à trouver un nez au milieu d’une figure. Une dernière fois ? Cela voulait dire quoi ça aussi ? D’y songer, une moue s’installa sur ses traits. Elle jaugea toutes les options possibles du regard pendant quelques instants, le tançant d’un regard méfiant. Son regard se posa sur cette main qu’il lui tendait, drapeau blanc hissé avant (ou après ?) la bataille. Elle ne dit rien, prolongeant le suspense, et puis finalement, constatant que le Montou national ne semblait pas au courant, elle concéda un : « D’accord. Je reviens dans une minute. Je suis sure que tu as oublié certaines de mes affaires. », un brin de mauvaise foi –vu qu’il oubliait rarement quelque chose, même dans ses affaires à elle-.

Lily remonta dans la chambre, sans un regard vers Montou. Là-bas, elle passa une tenue un peu plus appropriée pour sortir, plus chaude aussi, récupéra son sac à main, puis redescendit vers le pick up déjà en train de chauffer. « Avouez que sans moi, vous allez vous ennuyer. » glissa-t-elle à Armand, petite boutade alors qu’ils avaient eu le temps de se rapprocher tous les deux, durant tout le temps qu’ils avaient passé ensemble. Il n’était pas rare qu’il ait épongé ses larmes avec des chocolats chaud ces dernières semaines, tout en la forçant à manger ce qu’il s’évertuait à préparer. Il lui avait même montré certaines de ses recettes, elle qui était relativement une catastrophe en cuisine, afin de lui changer les idées. Elle lui était reconnaissante de toutes ses attentions, même si elle ne le disait pas ouvertement. Au fond, Armand était sans doutes celui qui dans l'histoire, l'avait le plus soutenue et suivie durant sa grossesse.  S’installant sur le siège passager sans un mot supplémentaire, elle glissa la ceinture de sécurité sous son ventre, veillant à la caler correctement pour ne pas se faire mal. « Tu ne veux toujours pas me dire où on va ? » lui demanda-t-elle en cours de route, alors qu’ils roulaient déjà depuis une quinzaine de minutes. Le signe aussi qu’ils n’étaient pas loin de leur lieu d’arrivée, aux vues des informations révélées plus tôt.




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« J'suis nostalgique à mourir, je pleus des larmes de désir. »


Soupir, je persiste à me taire bien qu'il me semble de plus en plus évident que ma tâche ne sera pas aisée, loin de là. Faire accepter Lily à Amoun, Amoun à Lily, le pire étant que je n'étais pas certain que si ces deux-là s'étaient rencontrés en d'autres circonstances, la différence aurait été suffisante pour que nos devenions tous bons amis. Amoun était aussi égocentrique que Lily semblait butée. Provocation faisant face à du répondant. Bref, comment contenir deux esprits aussi prompts et destinés à se jeter à la gorge l'un de l'autre sous prétexte d'un air putréfié dès lors que l'un entrait dans le sillage de son voisin ? Ma tempérance ne servait à rien. Je devais protection et loyauté à Lily, mais Amoun, comme il me l'avait si souvent rappelé ces derniers temps, était « arrivé avant ». Non pas que le prétexte suffise à accepter sa conduite ou à l'excuser, mais je n'oubliais pas tout ce que je lui devais pour autant. Ce que Lily, un jour, saurait à son tour.

Dans le salon, quatre se faisaient face désormais. L'un obéissant, résistant comme un roc et aussi droit qu'une tige de métal, fixant le propriétaire des lieux en s'autorisant parfois à vérifier sur le visage de la maîtresse de maison la moindre parcelle d'émotion laissant deviner ses intentions futures. A ses côtés, les yeux flamboyants d'une colère contenue, les mains dans les poches d'un pantalon hors de prix, comme tout ce qui lui appartenait, un autre l'observait à son tour, curieux, inquiet, irrité, passant d'une émotion à une autre comme un jongleur avec ses balles. Lui, ne l'a pas quitté des yeux. Il attend toujours, sa main levée vers elle, plein d'espoir et de gravité qu'elle accepte le drapeau blanc qu'il a hissé. Et puis, il y a madame. Elle. Intense et dubitative, farouche et curieuse à la fois du dénouement de l'histoire. Elle semble se perdre dans ses pensées, hésite et finit par y croire, alors qu'il expire, soulagé. « Très bien, je t'attends près de la voiture. » concédais-je avec une ombre de sourire, passant devant mon meilleur ami sans m'arrêter malgré un toussotement signifiant clairement sa désapprobation. « Je serai à l'heure. » finis-je par murmurer avant de méclipser pour de bon.

Redescendue au rez-de-chaussée, et tandis qu'Amoun semblait occupé à discuter philosophie avec un animal à poils courts et aux yeux perçants, le majordome, fidèle à son poste, se tenait au bout du grand escalier menant à la porte d'entrée, disposé à récupérer les « affaires » dont Lily avait fait référence précédemment. Hélas, il dut se contenter de son propre poids alors que respectueusement il la conduisait auprès du pick-up dans lequel je faisais déjà chauffer le moteur. « Je ne sais que répondre mademoiselle. Le fait que si je réponds par l'affirmative, cela signifierait que sans la présence de mademoiselle, je ne participe à aucune activité digne de ce nom au manoir. Ainsi ma fonction serait-elle étrangement inutile. D'un autre côté, si je réponds à mademoiselle que sa présence ne me manquera pas, cela sonnerait comme une terrible impolitesse de ma part, n'est-il pas ? A moins que cela ne signifie plutôt que je ne remarquais pas sa présence au quotidien ? » Pensa t-il à voix haute avec le plus grand sérieux du monde, comme si l'équation méritait que l'on s'y arrêta. « Je...hum...il me plait de savoir mademoiselle présente au manoir, tout comme je suis heureux de savoir mademoiselle profiter du bon air à l'extérieur. » fut la seule réponse qu'elle put alors obtenir alors qu'il s'entrainait maladroitement à lui prouver son attachement.

Quinze minutes plus tard, après avoir donné les instructions d'usage à Armand et veiller à ce que mon téléphone portable soit aussi silencieux qu'une tombe – car Amoun ne se serait forcément pas privé de me texter tout au long du voyage, cela va de soit – je souriais face à la curiosité quasi maladive de ma compagne. Un défaut qui ne manquait jamais de m'attendrir, quoique parfois difficile à appréhender. Heureusement, nous étions arrivés. Dans un virage plus large que les autres que nous avions traversé, un portail métallique s'ouvrait à travers de grandes herbes qui flottaient au gré des vents. Chemin de terre qui peu à peu devenait sablonneux, montait durant quelques minutes avant qu'une pente douce ne nous amène jusqu'à un autre portail, plus petit et vétuste celui-ci, peint tout de blanc en bois vieilli par les âges. Laissant la voiture devant lui, je quitte aussitôt le pick-up pour aller l'ouvrir totalement, avant de reprendre le chemin. Juste une minute, et nous y étions. Entourés par quelques arbres, des herbes encore qui s'effilent et s'étirent tout autour, verdoyantes par dessus la vallée, dorées aussi près de l'océan. L'océan. Bleu, scintillant sous les rayons du soleil. Face à lui, elle nous observe. Attentive, chaleureuse, calme. Une petite maison. Un escalier de quatre marches tout au plus nous amène à la porte d'entrée, ou plutôt à la baie vitrée recouverte de l'intérieur par des rideaux crêmes. Le parquet en bois ne grince pas malgré l'impression d'usure du bois. Mais alors que l'intérieur se dissimule encore à ses yeux, l'extérieur lui, donne une première idée du charme désuet des lieux. Un toit qu'il faudra repeindre, d'un bleu pâle écalé. Du blanc, crème voire gris par endroit donne une touche caustique à l'ensemble. Un étage. Au rez-de-chaussée, la cuisine, le salon, la salle de bain et un petit balcon sur le devant que nous pouvions apercevoir de là à nous étions. Une balancelle trônait sur la devanture, ainsi qu'une table basse et une plante verte à ses côtés. A l'étage, notre chambre, et... « Est-ce qu'elle te plait ? Je...hum, je l'ai acheté il y a quelques jours. Pour nous. » débutais-je, un peu hésitant en ne sachant pas comment Lily allait réagir face à cette décision que j'avais prise sans elle. C'était censé être une surprise. A la base, je l'avais choisi pour elle seule, afin qu'elle puisse s'éloigner du manoir quand bon lui semblerait, se reposer, se détendre et ne revenir que lorsqu'elle le désirerait. Finalement, j'étais moi aussi tombé sous le charme. « Elle est à ton nom cependant, tu peux en faire ce que tu veux, elle est à toi. » tins-je à préciser avec un sourire. Ainsi, le choix lui appartenait.



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lawrie & lily
L’appréhension la tient, impossible à ignorer. Les minutes passent, le paysage défile. Ils quittent l’intensité du centre urbain de Boston pour des quartiers de banlieue plus calmes, plus privilégiés aussi. Elle croit distinguer un panneau de signalisation qui indique qu’ils se rapprochent de la côté, de ces quartiers qui font face à l’océan. Peut-être a-t-il loué quelque chose pour la nuit ? Sans doute. Pourtant une petite voix lui murmure que c’est autre chose, pile au moment où ils s’arrêtent. Ou alors est-ce le panneau « For Sale », barré, planté dans le jardinet devant l’entrée qui la met en garde. Silencieuse, mutique même, Lily finit par descendre de la voiture, projetant un regard curieux alentour. Le quartier est idéal. De ceux auxquels seuls les privilégiés ont accès. Elle imagine sans peine que les écoles alentours ont une réputation sans pareil. Les pieds posés sur le sol, on voyait d’emblée que la terre était sablonneuse. Signe d’une proximité de la mer. Avec l’impression soudaine d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine, Lily le laissa passer le premier, caressant l’idée que l’instant était beaucoup trop irréel. Ce lieu surtout. Cette maison. Elle se voyait déjà, repeindre ce mur-là par exemple. Poncer, respirer la poussière, façonner de ses mains. Elle aimait tant les matières brutes : le bois, la pierre. Et à ses yeux, l’ancien avait toujours plus de cachet que le nouveau, trop épuré, trop design à son goût. Les lèvres entre-ouvertes, la curiosité la dévorait au gré de chaque pièce. Elle voulait tout voir, tout appréhender. Après un œil posé sur la petite cuisine ouverte, elle la vit alors : la vue sur l’océan, cette avancée privilégiée sur le sable. Petit coin de paradis, de ceux dont beaucoup rêvent sans jamais y avoir accès tant ces maisons étaient prisées.

« Tu as quoi ? » articula-t-elle, le regard toujours cramponné à la vue qui lui était offerte. Mais la surprise la tenaillait à présent. La surprise, l’émotion, l’excitation, et puis le désarroi aussi. L’incertitude de ce geste qu’il avait eu, éminemment beau c’est vrai, mais solitaire aussi. La décision d’une vie. De leur vie, qu’une fois plus, il avait pris seul, sans la consulter. Et si la surprise était de taille, que cette maison l’enchantait au plus haut point, incarnait un rêve de petite fille, elle ne savait comment réagir. Elle ne doutait pas du fait qu’il ait voulut lui faire plaisir, lui trouver un havre de paix qui la sortirait de ce manoir qu’elle détestait. Mais il n’avait pas compris, non. Il n’avait pas compris que ce n’était pas le manoir qu’elle avait en horreur, mais ce qu’ils étaient devenus en s’y enlisant tous les deux. « Tu m’as acheté un cottage ? » répéta-t-elle, son timbre trahissant la surprise, et le désarroi. Elle fit quelques pas dans la pièce, se massa les tempes, posa furtivement une main devant ses lèvres. Elle voyait dans ses yeux la sincérité du geste, ne pouvait décemment pas se montrer furibonde. Comment lui faire comprendre alors ? Comment lui dire sans le blesser ? « Cette maison est un rêve mais … Tu aurais dû m’en parler avant Lawrie. » Elle marqua une pause, s’immobilisa devant sa silhouette. « Je ne veux pas d’un endroit où je pourrais me « retirer ». Je ne veux pas que tu m’installes quelque part, comme dans une garçonnière, où tu viendrais me voir une fois tes affaires terminées. Ce dont je rêve Lawrence, c’est d’un endroit où nous pourrions vivre ensemble, tous les deux. Un endroit rien qu’à nous, que l’on aurait choisi ensemble, l’un avec l’autre, d’un commun accord, qui nous appartiendrait, parce que ce sont de nos deux vies que l’on parle. La tienne … la mienne … La leur. » Elle abaissa un regard sur son ventre, s’avança avec lenteur, glissa prudemment ses mains autour des siennes, les souleva avec délicatesse pour les porter jusqu’à ses lèvres, les effleurer de son souffle, relever son regard de nouveau vers lui. « Cette maison est magnifique. Nous pourrions être bien ici … Mais ce choix doit nous appartenir à tous les deux. Alors … je veux que tu changes le nom sur l’acte de propriété. Je veux que tu y mettes le tiens, conjointement du mien, comme si nous ne faisions qu’un. Ensuite, si ça te convient … Nous ouvrions un compte commun, avec lequel nous participerons conjointement aux dépenses de la famille. Plus de décisions aussi importantes prises en solitaire : si on est amenés à construire une vie ensemble, nous devons prendre nos décisions l’un avec l’autre. » Elle marqua une pause, posa un regard insistant sur lui. « Si nous devons déménager quelque part, quitter le manoir … Nous devons le faire ensemble. Il n’est pas question que cette maison me serve d’exutoire pour que notre quotidien soit plus tolérable … Alors … As-tu envie de vivre ici, avec moi ? De construire quelque chose qui nous ressemble, à nous, et seulement nous ? » lui demanda-t-elle, espérant de tout cœur qu’il comprendrait, qu’il avait cette même envie qu’elle de leur donner une chance.

@Lawrence H. Austen


"j'suis nostalgique à mourir, je pleux des larmes de désir. (@beerus)
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