takao kasamatsu ► Sara

Kobe. Ville portuaire du Japon, située dans la région du Kansai et abritant plus d'un million cinq cent mille habitants ; c'est ici que Takao est né, entouré des siens. Ne partez pas avec l'idée pré-conçue du petit japonais vivant dans une famille très sévère, qui le poussa à devenir un délinquant accroc à la drogue et au sexe. Loin de là. Fondamentalement, la vie du jeune Takao n'a pas connu de gros évènements. Il faut savoir qu'il est né dans une famille plutôt aisée, dont la réussite, sans être une obligation, a toujours été à portée de main. De ce fait, il n'a nullement grandit dans le besoin, et encore moins avec la pression de l'héritage. Ses parents, Kaede et Takahiro, eux aussi originaires de Kobe, ne se sont jamais montré exigeants et élitistes envers leurs enfants, Takao -l'aîné- et Mariko -la cadette. Ils les ont laissé grandir convenablement, ne veillant qu'à ce qu'ils ne dépassent pas les limites et restent de bons enfants. Politesse, courtoisie, passion et curiosité ; dès leurs plus jeune âge, les enfants Kasamatsu apprirent à bien se comporter en société. Une des bases de la culture japonaise me direz-vous. Mais ce qui était agréable chez ces enfants, c'était qu'il n'y avait rien de joué. Ils étaient sincères, véritablement intéressés par leur entourage sans jamais éprouver la frustration d'être contraint à se retenir. Probablement que l'amour que leur portait leur famille y était pour beaucoup. D'ailleurs, ils ont grandit dans une maison familiale ; les grands-parents, tant paternels que maternels, vivaient aussi. Grâce aux revenus de chacun, les Kasamatsu ont pu se payer le luxe d'une maison dans la périphérie de Kobe, où l'espace et la nature étaient présents.

Voyez donc qu'avec un tel environnement, les chances pour que quelque chose tel qu'une rébellion et violente crise d'adolescence étaient moindres. Les objectifs de Takao étaient simples : faire honneur à sa famille, remercier ses parents. L'amour qu'il porte à sa famille et son pays n'a jamais été ébranlé, pas une seule fois. Bon élève, appliqué et sérieux, il n'a jamais eu le moindre problème. Il était doué, mais ne s'en vantait pas et surtout, il travaillait pour sa propre réussite. Loin du cliché du gars qui réussit sans rien faire et que tout le monde aime, lui était apprécié car il le méritait. Dès le primaire il exprima à ses parents le désir d'apprendre à jouer de la guitare et de chanter. Mariko, curieuse, suivit le mouvement. Deux fois par semaine, dès la sortie des cours, les enfants s'en allaient exercer leur voix. Contrairement à Takao, Mariko préféra le violon. De là, ils développèrent une grande passion pour la musique.



L'apprentissage du shamisen se fit par le biais de son grand-père. Gamin curieux, Takao toucha à beaucoup de choses durant son adolescence. Avec ses amis du collège, il découvrit le cosplay -costume player- et s'y essaya. C'est par ce biais qu'il toucha à la sculpture, la couture et la coiffure, les costumes étant faits mains. Bien que cela ne fut qu'un passe-temps, il lui arrivait d'y consacrer des jours entiers. On l'aurait traité d'otaku -au sens péjoratif- si toutefois il n'était pas aussi sociable. Avoir eu une vie sociale particulièrement remplie lui a permis de ne pas sombrer du côté marginal de la société japonaise.

Si vous vous demandez comment était sa vie sentimentale, sachez qu'il n'y a rien de très intéressant. Il a eu deux petites amies pendant le lycée, dont la dernière avec laquelle il a perdu sa virginité à l'âge de 16ans. Malheureusement, Takao n'était pas le genre romantique et très attentif. Malgré sa gentillesse et sa bonne volonté, il était tout bonnement incapable de les satisfaire et elles préféraient rester amies au bout de quelques mois. Étrangement, il ne s'en est jamais plain ; c'était à se demander s'il avait réellement éprouvé des sentiments pour ces filles.

De nos jours, Takao s'est expatrié aux États-Unis dans le but de se perfectionner. Il aurait pu partir sur Paris ou Londres, mais il préféra Harvard. Le décalage entre son pays d'origine et les U.S.A l'intriguait. Encore mineur dans son pays natal, Takao met toujours un point d'honneur à ne pas dénigrer ses racines malgré son nouveau lieu de vie. La musique est toujours au centre de ses attentions, et il attend l'année prochaine avec hâte que sa petite soeur Mariko le rejoigne ici. Ses parents, fiers, l'aident toujours financièrement. Quant à ses amis, il ne les a pas revus depuis un moment, mais quelques uns envisagent de venir lui rendre visite pour Noël.
Au niveau du ressenti, Takao éprouve cependant un malaise. S'il est venu à Harvard avec l'image de l'école rêvée, il a cependant déchanté quant aux habitudes des élèves -en plus de ça, il se sent comme un nain de jardin au milieu de géants à cause de sa petite taille. Probablement que son côté nippon, beaucoup trop ancré en lui, a du mal à s'adapter aux changements et aux différences culturelles. Il fait de son mieux, bien qu'il se montre assez introverti pour le coup.

Voyez. Sa vie se résume à cela. Rien de palpitant, juste un garçon passionné par la musique, curieux et polyvalent, expatrié car avide de connaissances et découvertes.