EMRYLINE ✗ Pourquoi es-tu si jalouse ?

Je sors très tard après mes dernières missions, et éreinté, je me dirige doucement vers la sortie du bâtiment principal. Soucieux de ne pas tarder, je marche à pas rapide quand soudain, on m'attrape le bras. Salut mon beau Alexander ! Dit la demoiselle. Oh non pas elle, je ne peux pas me retrouver tranquille enfin. Je la regarde et fait demi-tour. Je n'ai rien contre les fans mais elle, elle me colle, me harcèle : elle devrait déjà s'estimer heureuse que je ne porte pas plainte. Elle poursuit jusqu'à venir me dire : "tu sais on n'est fait l'un pour l'autre... quand je lis tes livres je sais que tu es à moi" et là, elle fonce sur mes lèvres et j'ai limite du mal à la repousser. Je reprend mon souffle, me montre offusqué et lui dit : Dégage ou j'appelle les flics ...

Féline courait avec Mashka attachée en mode harnais, se moquant de sa récente greffe, du fait qu'elle ne doive pas faire de sport trop intense, elle se moquait de tout. La belle brune avait urgemment besoin de se dégourdir les jambes, et son beau husky aussi. Sauf qu'au milieu du parc, la piquante anglaise se stoppa nette en voyant Emrys se faire embrasser par une beauté fatale. Il n'en fallut pas davantage pour mettre Féline dans une colère noire et la faire rebrousser chemin, reprendre sa course dans l'autre sens direction la maison. Une fois rentrée, autant dire qu'elle claqua la porte de sa chambre pour mieux faire mine de bosser ses cours de Droit. Là, c'était la seule chose pouvant la calmer, en dehors de la présence de Mashka, qui la touchait de temps en temps de sa truffe, allongée sur le lit, alors que Féline y était juste assise, lunettes sur le nez.

Choquée au final comme moi, la demoiselle mit son temps à dégager et en rogne, je partais me calmer dans ma voiture. Inspirant profondément, je démarrais ensuite anxieux. Je ne savais pas comment on pouvait devenir si accro à une personne inconnue en réalité ! Je rentrais alors, éreinté deux fois plus pénétrant dans la grande maison. J'entendais donc aucun bruit supposant que mes deux pseudo colocataires ne devaient pas se trouver là. J'entreprenais de boire un verre de jus quand j'entendais du bruit très fin provenant d'en haut. Je grimpais alors et me rendis compte que cela venait de la chambre d'amie, habitée par Féline. J'allais pour la saluer, frappant donc doucement contre la porte de mon poing avant d'entrer la trouver assise sur son lit. Salut féfé ! avais-je dit d'une voix douce, protectrice. tu as passé une bonne journée ? Je lui adressais un sourire en venant m'assoir à ses cotés.

Féline s'énervait contre ses fiches, qu'elle remplissait avec une écriture extrêmement bâclée. L'important, c'était surtout d'avoir les infos et qu'elle puisse se relire, le reste... elle s'en foutait bien pour le moment. Sa colère ne descendit pas alors qu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se fermer, bruit qui réveilla Mashka au passage. Pour le moment, elle préférait faire la morte, il valait mieux. Malchance totale, Emrys vint la voir pour la saluer, délicat et protecteur, n'ayant rien vu de sa rage pour le moment. Sans lui accorder un regard, elle balançait certaines de ses fiches avec des gestes vifs. Sûrement moins bonne que la tienne ! reprit-elle avec amertume, faisant référence à l'espace de bombe l'ayant embrassé. Dis-donc être écrivain ça t'apporte des fans entreprenantes !

Je me faisais plaisir à admirer ma tendre amie, assise sur son lit en pleine révision. Si elle faisait tous ce que je ne voulais pas, je la soutenais dans ses études. Serein, je ne compris sa méchanceté lorsqu'elle me répondait. C'est quoi le soucis? je t'ai fais quoi? dis-je offusqué. Inconscient de la mouche qui l'avait piqué, je reprenais vite la parole en comprenant que surement en tant que secrétaire, elle avait vu des fans un peu trop amoureuses ; Ben, je t'avais prévenu... regarde encore tout à l'heure, une hystéro me suivait et m'a volé un baiser... je lui ai dit de dégager car sinon c'était les flics ! Je me laissais tomber sur son lit en soupirant.

La colère de Féline était telle que pour le moment, elle n'entendait rien, n'écoutait rien. Même les attentions multiples de son chien ne parvenaient pas à la calmer, alors que d'ordinaire, elles y parvenaient en deux coups de cuillère à pot. Elle se contenta de hausser les épaules l'air de rien à la question d'Emrys, refusant d'y répondre. De toute manière, elle y avait déjà répondu de son point de vue. Finalement, devenir son assistante n'était pas de tout repos et la belle brune risquait fort d'avoir un travail à temps plein rien qu'à décourager les pauvres âmes rêvant de passer un moment avec l'écrivain... T'as fini ? Faut que je bosse moi ! reprit-elle sèchement, n'ayant rien écouté de ce qu'il avait dit.

On aurait dit qu'elle ne m'écoutait pas, qu'elle ne voulait pas et je ne comprenais pas. Je commençais à monter aussi, saoulé. Directement, je me relevais assez saoulé de ce comportement et je me mettais debout pour me retrouver face à elle, à son lit. C'est quoi ton problème ? je fais tout pour toi, je donne un boulot, je t'héberge et toi a part me briser le coeur... enfin bref.. je tourne les talons allant vers la porte mais avant de partir, je me retourne, main sur la poignet, je soupire sans force pour m'énerver plus.

Le discours d'Emrys lui fit subitement lever la tête, pour plusieurs raisons mais une en particulier la fit bondir. Si tu m'estimais pas compétente, fallait pas m'engager ! Je t'ai pas demandé de me l'offrir ce job ! Ni même de la prendre en pitié, du reste... mais il avait toujours privilégié Féline et peut-être cela lui jouait-il des tours aujourd'hui. Quant au reste de ce qu'il avait osé dire, cela fit également tiquer la belle brune, qui le regardait, debout, droit comme un i, la poignée de la porte entre les mains. Il semblait prêt à partir sans vraiment le faire... Comment ça j'te brise le cœur ? C'était sorti tout seul. Impossible de retenir cette phrase, il fallait qu'elle sache. Tu dis tout le temps que je vais pas au bout de mes pensées mais tu fais pareil, merde !

Non mais vraiment, elle était tout de même vachement gonflée. Elle me rejetait comme ça alors que je n'avais rien fait du tout franchement. Je grimaçais ne comprenant rien. C'était pareil, elle rétorquait à chaque fois, je ne la connaissais pas ainsi. Je ne réagissais pas à sa première réplique. Quelle bêtise ! elle était très compétente, je lui expliquais juste que j'étais là pour elle, c'est ça que je signifiais et bien sur, elle n'écoutait rien mais quand je disais un truc étrange, que je n'aurai pas du dire. Féline n'alla pas quatre chemins, m'accusant de ne pas aller au bout de mes phrases. Un soupir, je la regarde et je rétorque: Tu veux un dictionnaire ? tu ne sais pas dans quel cas on peut briser un cœur... Je croisais mes bras sur mon torse, sérieux.