Aliper § Trapped in a concept, falsely accused

• Je me doutais qu'en parlant de moi, cette question allait arriver, qu'elle allait finir par me demander pourquoi j'étais parti. J'avais pourtant réussi à ne pas parler de mon ex-femme, j'voulais lui éviter ça, je voulais qu'elle me voit comme la personne que j'étais, qu'elle ne se dise pas que je suis un enculé. je ne voulais pas qu'elle ai une mauvaise image de moi, mais avec sa question là, je n'avais pas d'autres choix. Grattant ma joue, je prend une respiration, me préparant mentalement à ce qu'elle prenne la chose autrement que la première fois. "En quelque sorte, si... La comparaison est pas top, mais ça décrit plutôt ce que j'ai fait... Je te l'ai déjà expliqué mais tu n'en as pas le souvenir. J'ai pété un câble, j'ai abandonné mon ex femme et mon fils, pendant plusieurs mois, et puis je suis revenu..." Et je la laisse imaginer la suite, j'ai pas envie de lui parler du procès maintenant, de lui parler de tout le bordel qu'à été ma vie, la bataille que j'ai du mener pour pouvoir revoir mon fils, j'ai pas envie de lui plomber le moral en fait, j'me dis qu'elle a d'autres choses à penser que mes erreurs du passé. "Jamais !" Que je lui répond avec un large sourire sur les lèvres, ouais, je me moque d'elle, car je sais très bien qu'au final, si elle se rend compte que malgré sa mémoire disparu elle tient à moi et tout ça, son chien je vais lui offrir. Attrapant le paquet de chips qu'elle me tend, je ne peux m'empêcher de rigoler à sa métaphore, elle a pas tellement tort pour le coup. "C'est pas une motivation en plus ?" J'sais très bien qu'elle n'a pas besoin d'un chien pour retrouver sa mémoire, j'sais très bien qu'elle n'est pas un poisson à qui on l'ancerait un hameçon, qu'elle n'est pas cet âne qui suit une carotte accroché à une cane pour avancer, non, Piper elle est forte, Piper elle va réussir, elle va s'en sortir. "C'est quoi, ton dernier souvenir ?" La bouche pleine de chips, ou plutôt de miette, je lui demande, voulant savoir là ou sa mémoire s'arrêtait, l'époque dans laquelle elle pensait être... •

Il faut dire qu'il m'a tendu la perche, lui aussi. Qui, dans ce bas monde, ne demanderait pas à une personne pourquoi elle a merdé, quand on lui donne cette information ?. Non mais sérieux, c'est comme si je sors à quelqu'un que je suis enceinte. Là, la personne va demander directement qui est le père ou quel est le sexe du bébé. Bah voilà, moi, je demande à Alek pourquoi il a merdé. Il répond enfin et là, je suis choquée, complètement sur le cul. Ouais, je ne sais pas si sa Piper était au courant, mais phew, je m'attendais pas à ça. "T'es un enculé en fait !", je lâche naturellement, avant de porter mes mains sur ma bouche. "Pardon.... Oops, c'est sortie tout seul. "Hum...j'étais au courant ?...Putain, si c'est le cas et que je suis avec toi, c'est que jte kiffe vraiment", je répond tout en jetant deux m&ms dans ma bouche, évitant de m'étouffer. Je réfléchis, je cherche au moment, il a bien pu m'en parler. J'en sais rien putain, mon regard dans le vide, je cherche quand même, mais non. Bon, il ne faut pas que je force, ça va revenir tout seule, je l'espère. Retrouvant mes esprits, il me parle d'une récompense si je retrouve ma mémoire. Woah, cute. "Si, enfin, je rêve d'avoir un petit chien, mais bon, dit comme ça...", je fais une grimace, le regardant dans les yeux, je lui balance, "t'aurais pu me proposer ton corps si on est vraiment ensemble", d'un air des plus sérieux, avant de rire et lui balancer un m&ms sur la tête. "Putain, j'en ai marre d'être attaché à ces trucs-là ! Ça fait mal en plus !", je râle encore et toujours. Je suis motivée à retrouver ma mémoire, non vraiment, c'est juste que je dois me faire à la situation. Il faut que je m'adapte, et visiblement, faut que j'arrête de baver sur d'autres mecs vu que le mien est juste à côté de moi. Alek me demande alors mon dernier souvenir, je le regarde, mangeant mon petit chocolat. "Hum, j'étais à une soirée rien de bien super", je lui réponds, avalant un autre m&ms. Putain, faut que j'arrête de manger moi. "C'était une fête toute simple avec des membres de confrérie, comme la Cabot....Mather...Quincy aussi", j'ajoute avant de bloquer sur le dernier nom de confrérie. Je fronce les sourcils, regarde Alek puis, non, je finis par secouer la tête. "Dis, est-ce que tu pourrais voir si mon téléphone est dans mes affaires s'il te plaît ?", je lui demande avec un petit sourire.

• C'était évident, sa réaction. Quand je lui ai annoncé la première fois, elle me connaissait, elle avait appris à connaitre la personne que j'étais. Là, c'était différent, j'étais un inconnu pour elle, malgré le fait qu'elle vienne d'apprendre que j'étais son petit copain, je restais un inconnu, et au final, ça réaction était normal, je m'y attendais. Elle était cash comme personne, elle l'avait toujours été. Est-ce que ça me blessait ? Non. Pourquoi ? Car elle avait raison, ce qu'elle venait de dire c'était la vérité, j'étais un enculé, un putain de fils de pute, une petite merde, un mollard de mexicain bien épicé, une raclure de chiotte, un fond de capote, je le savais tout ça. J'avais appris à vivre, à vivre avec le fait d'avoir été un enculé, d'avoir fait les choses de la moins bonnes des façons. "Ouais, tu étais au courant, je te l'ai dit avant qu'on se mette ensemble, pour rien te cacher..." Je hausse les épaules. Au final, on avait jamais vraiment parlé de ce qu'on ressentait l'un pour l'autre, on c'était fait cette promesse de ne pas se lâcher en revenant du Laos, mais rien d'autres. Je ne suis pas le genre de personne à exprimer mes sentiments tout au long de la journée, et j'ai bien compris qu'elle aussi. On avançait comme ça, et au final, ça me dérangerait pas, car j'étais vraiment attaché à elle sans avoir besoin de mettre de mots sur ces sentiments. J'finis d'ailleurs par me prendre un m&m's sur le coin de la tête, je réagis pas, je la laisse faire, on peu pas frapper une malade, c'est mal vu il parait. "Ouais bah mon corps tu le verras quand tu te rappelleras de moi, et... Reste branché, pas envie qu'il t'arrive une couille si on enlève un truc." Si ces machines sont là, c'est qu'elle en a besoin, alors j'ai pas envie de me sentir responsable si elle ou moi on commence à s'amuser à la débrancher. Je finis par lui demander de me parler de son dernier souvenir, elle réfléchit quelques secondes et là... Elle me réponds, mais elle bug à la fin de sa phrase. Je vois son regard, mais rien, non, rien. Sauf que moi, j'ai compris, moi, j'ai capté le truc, j'ai capté le bout de souvenir. A peine le temps de lui faire remarquer qu'elle me demande son téléphone. Alors j'me lève du lit, allant fouiller dans son sac, et trouvant son téléphone, je lui donne, m'asseyant au bord de son lit. "Des Quincy, hein ?" Appuyant bien sur le nom Quincy, je voulais faire ressurgir un souvenir, le souvenir de mon fils... Est-ce que ça allait marcher ? je ne sais pas, autant essayer... •

Regardant Alek, je lui demande pourquoi il a merdé et là, pour la deuxième fois sur ce sujet, il est honnête avec moi. Si la première fois, je l'ai bien pris, c'est parce que oui, je le connaissais un minimum, j'avais appris à voir quel type d'homme il est, comment il réagit, etc. Là, il me sort être mon petit-ami ce qui est déjà pas mal, mais en plus de ça, j'apprends qu'il a été marié et qu'il a un fils. Doux jésus, je ne passe pas quatre chemins, je ne réfléchis pas et balance directement ma première impression. Ouais, enculé n'était peut-être pas le bon mot d'ailleurs, je m'excuse même si c'est un peu trop tard. Il m'explique par la suite que j'étais au courant, qu'il m'en a parlé avant qu'on ne se mette ensemble. Woah, ça fait pas mal d'information en une soirée. "Oh et bien d'accord....", je réponds en regardant mes mains, avant de poser mon regard sur le jeune homme. "Je suis sûr que tu es quelqu'un de bien...Enfin, je le sais puisque tu es là...pour moi", je finis par lui dire, essayant d'avancer ma main vers lui, mais non, j'abandonne de toute façon, il est trop loin et je suis branchée à des machines horribles. Ouais, bizarrement, j'ai envie de le toucher enfin, de l'avoir auprès de moi, plus près du moins. Peut-être l'état de mon corps qui se souvient du sien, ou je ne sais quoi, mais je ressens de la peine pour lui, mais en même temps, j'ai l'impression de ressentir quinze mille trucs pour lui, alors qu'à mes yeux, on ne se connaît que depuis quelques heures. Bref, là maintenant tout de suite, j'ai surtout envie qu'on me débranche, mais visiblement, ça n'a pas l'air d'être le truc d'Alek. Super, il préfère me voir souffrir... "Qu'est-ce que tu veux qu'il m'arrive ? Que je perde une année en plus en retirant ce truc", je lui demande, tout en bougeant les tubes de mes narines. Beurk, tellement pas glamour tout ça. Enfin bref, je lui parle d'un souvenir du moins, du dernier que j'ai en tête. Je lui mentionne donc une fête, avec plusieurs élèves dont certains font partie de confréries. J'aimerais bien en rejoindre une, attends, c'est peut-être déjà fait non ? Mouais, je lui demanderais demain histoire de ne pas trop en apprendre d'un coup parce que là, je commence à avoir mal à la tête. Je préfère lui demande de me passer mon portable s'il le trouve et c'est ce qu'il fait. Il me l'apporte, prenant place au bord du lit tout en me parlant des Quincy. "Oui, sûrement, il y avait un petit mélange", je réponds en haussant les épaules. Prenant mon téléphone des mains, je finis par le déverrouiller, voyant pleins de sms et d'appels en absences. Woah, j'en connais pas la moitié. Je vais faire une dépression... Secouant la tête, je file dans mes photos que je fais défiler. Je reconnais celle que j'ai prise d'Alek, ce qu'il me fait sourire. D'ailleurs, je remarque même qu'il est mon fond d'écran. Putain, j'étais enfin, je suis accro. Bref, je tombe sur des photos des enfants d'Andrew et là, je ne sais pas pourquoi, mais ça cogite dans ma tête... Bizarrement ou miraculeusement dieu seul le sait, mon cerveau semble faire le lien entre les enfants et Quincy. "Oh, oh, oh ton fils !!!!......QUINCY !!!!!", je m'exclame en tapant de joie son bras. Quincy, genre son fils non ? Ah moins qu'il l'ait appelé Eliot....

• Ces enculés ont cru pouvoir nous niquer, ils ont cru qu'ils allaient pouvoir nous faire face, prendre le dessus sur nous et nous diviser, nous faire disparaitre. Sauf que ça marche pas comme ça, on est pas des pigeons, ont chient sur la gueule de la société qui n'est pas la notre, on dégueule dans les assiettes de tous ces connards qui pensent tout mieux savoir que tout le monde, sur tout le monde. On est des enfants oubliés, des adolescents qui essayent de s'en sortir, et de jeunes adultes qui n'ont pas vu le temps passer. On est toujours là, même si la vie aurait peut-être préféré les voir autrement, les voir ailleurs. J'sais pas trop ce que cette putain de vie a voulu pour nous en fait, j'en ai aucune idée, on en a aucune idée, alors, c'est à l'instinct. J'ai failli crever, et plus d'une fois. Et, je ne sais pas, mais je sent que Piper a du faire face à plusieurs épreuves assez douloureuses. On a jamais vraiment parler de notre passé, à vrai dire, on vie au jour le jour, profitant des moments qu'on peut passer ensemble, mais, je le sens, quand je la vois comme ça, relativiser face à cette situation, essayer de rester elle même alors qu'elle a perdu une année de sa vie. Je le sens que par le passé, elle a du faire face à plusieurs épreuves, et peut-être qu'un jour, on en parlera, enfin, c'est même sûr, un jour sa vie n'aura plus aucun secret pour moi. Un jour, dans le futur, dans un futur proche je l'espère, elle n'aura plus aucun secret face à moi, comme je n'en aurais aucun face à elle. Bon, pour le moment j'ai pas vraiment de vrai secret, mais disons qu'il y a plusieurs choses qu'elle ne sait pas sur moi, des choses pas franchement intéressante. Comme le fait que j'ai une demi-sœur, que mon père était un baiseur quand il était plus jeune et qu'il a fait plusieurs fois cocu ma mère. Elle ne sait pas non plus que j'ai toujours voulu un chien gamin, mais qu'on me l'a toujours refusé. Que j'ai failli crever il y a quelques années suite à un virus qui c'était propagé dans tout Harvard. Que j'ai visité plusieurs pays dans le monde. Il y a beaucoup de petites choses insignifiantes qu'elle ne sait pas sur moi, mais au fur et à mesure du temps passé ensemble, un sujet en suivra un autre, et petit à petit, tout sera révélé, si on peu dire ça comme ça. Bref, je la regarde débrancher le tuyau de son nez, mimant le bruit du vomis quand elle fait ça, dégueulasse, élu fille la plus sexy de cette année. Mais passons, allons directement au moment le plus intéressant, celui quand devant son portable, l'illumination. J'me prend d'ailleurs un coup dans le bras, non mais, elle a cru c'était son pote, je la regarde de haut en bas, finissant par sourire et hocher la tête de haut en bas. "Tu vois ! J'te l'avais dit que ça allait revenir petit à petit !" Habituellement, je l'aurais embrassé en fait, mais là, ça serait légèrement déplacé. Mais bon, c'est pas l'envie qui manque hein. "Tu vas peut-être avoir ton chien plus rapidement que prévu si tu continues comme ça!" J'ai confiance en elle, je sais qu'elle va y arriver, je sais qu'elle va tout retrouver, il lui faut juste un tout petit peu plus de temps, c'est tout. •

Je ne sais pas vraiment comment réagir devant Alek, enfin, je sais qu'il est mon copain, même si dans ma tête au dernier souvenir, je suis célibataire. C'est étrange d'ouvrir les yeux, de voir le monde autour de vous et d'apprendre que dans un accident, on a oublié une partie de sa vie. Pour le moment, je sais que j'ai oublié une année et putain, c'est déjà chiant. Je stresse, mais si j'essaye de ne pas le montrer, non, je souris. En vrai, j'ai juste envie de pleurer. Je vois des photos et j'ai l'impression de voir une fille qui me ressemble. Elle semble être heureuse et avoir eu de beaux moments avec ce garçon, cet inconnu qui est à mes côtés. J'essaye de me dire, de me convaincre qu'on est ensemble, mon corps le sait, réclame d'être tout contre lui, mais pas tête dit le contraire. Je suis complètement perdue, mais je dois à être forte pour retrouver au plus vite les cases manquantes. Alors avec mon téléphone en main, je regarde les photos qui se trouvent dans mon appareil même si ouais, Alek m'avait dit non, qu'on remettrait ça demain, une fois reposée. Ouais, mais non, je n'ai pas envie que tout ça dure des mois genre, si je le pouvais, j'aimerais qu'elle revienne tout de suite. J'aimerais me souvenir que j'ai passé un Summer Camp mouvementé, que même si j'en suis triste, je pense avoir perdu mon meilleur ami. J'aimerais me souvenir de la petite fête qu'on a fait à la maison, du pacte que j'ai fait à la plage avec Alek. Que même s'il est un peu taré sur les bords, je suis dingue du mec qui est à mes côtés. Ouais, mais voilà, tout ça, je ne m'en souviens pas. Bref, je fais comme je peux, fouillant dans mes photos quand soudain, mon cerveau fait le rapprochement entre deux informations. Je m'excite un peu trop, cognant vivement le bras d'Alek. Putain, si je l'abîme ça ne va pas être top. "Oui, je suis contente, mais j'ai l'impression que ma tête va exploser", dis-je en reposant le téléphone sur mon lit, respirant sans mes tubes même si en fait, j'étais mieux avec. Bon, je préfère finir sur cette belle note, plutôt que de déprimer en voyant le reste. "On peut même déjà le choisir non ?", je lui demande en riant. Mon dieu, s'il savait à quel point j'ai toujours rêvé d'avoir un chien. Enfin, j'aurais pu en avoir un vu que mon père et riche, mais non, il n'a jamais voulu. Il ne voulait pas qu'on s'embête avec ce genre de chose, mais moi, je voulais m'embêter avec. Ouais, j'étais prête à me lever à 6h pour le sortir et sortir à 22h pour son dernier pipi. Sauf que voilà, je n'ai jamais eu de chien. Je ne peux m'empêcher de sourire, parce que j'ai un mini souvenir qui est revenu et parce que putain, je vais avoir un chien !!!! Je suis tellement heureuse, que je pourrais lui sauter dessus, mais non, je ne peux pas enfin, il y a ce petit truc qui me bloque. Je me contente juste de lui sourire, et de glisser ma main dans la sienne. "Merci Alek d'être là pour moi", de me supporter et surtout, de supporter mon petit problème de mémoire.

• • Voyager, partir à l’inconnu, découvrir de nouvelles terres, de nouveaux lieux, vivre, vivre pleinement ce voyage, cette opportunité de visiter quelque chose de nouveau. Qui n’aurait pas aimé quitter ce lieu qui était votre pays, votre ville, votre appartement pour partir loin, dans un autre pays, dormir dans un autre lit, une autre ville. Se réveiller sans avoir la même vu, découvrir un nouveau climat, de nouvelles cultures, de nouvelles personnes. Une nouvelle langue ou bien encore de nouveau plat que vous ne trouvez pas si facilement chez vous ou seulement en boite de conserve totalement immangeable et pas du tout représentatif de ce qu’on aurait pu vous servir dans son pays d’origine ? Ne me dîtes pas que voyager ne vous intéresse pas, j’aurais vraiment du mal à vous croire. Sérieusement, qui n’a jamais voulu tout plaquer pour partir à l’inconnu et recommencer une vie là-bas ? Repartir de zéro, vous créé une nouvelle identité, une nouvelle façon de voir la vie et de faire les choses ? Tout le monde… Tout le monde en a déjà rêvé, ou alors, a vu passer cette idée dans sa tête au moins une fois. D’autre l’auront laissé germer, atteindre la maturité pour pouvoir l’exploiter et vraiment le faire. Ces gens qui n’en ont plus rien à faire de cette vie qui les dégoutait plus qu’autre chose… Si l’on regarde bien, les personnes qui ont voyagé se reconnaissent assez bien, elles sont… Comment dire… Plus ouverte, voilà, c’est ça. J'voulais pas quitter ma vie, tout recommencer ailleurs, je l'avais fait une fois et ça continuait de me hanter, de me suivre. j'avais même droit à des "enculé". Piper, elle pouvait choisir de ne pas se souvenir de cette année, de ne rien faire pour que sa mémoire ne revienne, mais non, elle voulait retrouver ces souvenirs, à mon plus grand bonheur d'ailleurs. "Alors repose toi un peu, ta tête elle va vraiment finir par exploser, j'ai vu ça dans un magazine un jour !" Pas vrai, j'ai jamais vu ça, mais bon, faut bien qu'elle s'habitue de nouveau à ma débilité. "On le choisira quand tu te souviendras de mon nom de famille !" Ouais, ça voudrait dire qu'elle se souvient de moi, non ? Au final, je sens sa main venir chercher la mienne, ce petit contact me fait du bien, ça me réchauffe, on dira. "Merci ? T'as vraiment cru que j'allais te laisser tomber ?" Jamais de la vie. Elle mérite que je sois là pour elle et que je l'aide. •

Là, maintenant tout de suite oui, j'ai envie de partir et tout plaquer. J'ai envie d'arracher ces tubes, de les enlever, m'habiller et partir loin sans rien dire à personne. Mais je ne peux pas, ce n'est pas moi puis de toute façon, je n'y arriverais pas. Non, je ne pourrais pas partir en sachant que je laisse des personnes qui m'aiment derrière moi, ou tout simplement, en sachant que je leur ferais du mal. Je le pourrais, mais je n'y arriverais pas. Au lieu de ça, je me contente de rester ici, dans cette ville, enfermée dans ma petite vie d'étudiante en médecine. J'ai toujours voulu être médecin, et sauver des vies, mais aujourd'hui en étant à l'hôpital, je me demande si c'est vraiment ce que j'ai envie de faire. Qu'est-ce que j'aime à part la médecine ? L'art et alors, je ne risque pas de gagner grand chose en dansant, peignant ou en devenant une actrice de pub pour l'acné. Bref, je suis foutue tout comme mon cerveau, bloquée dans cette chambre pour une semaine. Ouaip, on ne m'a pas dit grand chose pour le moment, à part me dire que j'en ai pour une semaine. Super, abattez moi s'il vous plaît sinon, je saute par la fenêtre avant que ma tête explose. "Ah et c'est censé me réconforter ?", je lui demande en écarquillant les yeux. Mon dieu, voilà qu'il commence à me faire peur maintenant. Vous imaginez, si ma tête explosé vraiment. Non, non, il ne dit que des conneries. "De ton nom de famille ? Mais t'es sérieux ?", il veut ma mort, c'est officiel, ce mec n'est pas mon copain mais juste un psychopathe qui désire me voir crever sous ses yeux. "Ok, ok j'accepte le défi...mais....je peux avoir un indice ?", je lui demande, faisant mon plus beau et grand sourire, celui qui me fait plus ressemblant au Joker qu'à une fille ultra sexy. Enfin, même s'il me dit des bêtises, me taquine, je suis contente qu'il soit là. En fait, il est le seul à être venu me voir à part Sheldon et Alan. Julia, non trop égoïste pour venir me voir, trop occupée à penser à elle plutôt qu'à s'occuper de moi. "Je ne sais pas", je réponds du tac au tac, haussant les épaules. "Tu as peut-être une maîtresse et ça t'aurais servis pour te barrer avec elle", je hoche la tête, comme si c'était une possibilité. En soit, s'en est une bien qu'elle soit un peu barrer.

• Est-ce que ma connerie sur son crâne qui risquerait d'exploser si elle se mettait à trop réfléchir était censé la réconforter ? Non, pas vraiment. Je ne sais même pas pourquoi j'avais dit ça, surement parceque je voulais juste qu'elle se repose pour le moment, qu'elle arrête de fouiller dans son cerveau, qu'elle se calme, qu'elle y aille doucement. J'voulais pas qu'elle risque de bloquer tous ces souvenirs à jamais, non, je voulais qu'elle retrouve la mémoire, qu'elle se souvienne de sa vie, de moi. De nous. Alors je lui lance ce défi, le défi qu'on pourra choisir son chien, sans pour autant l'acheter, une fois qu'elle se sera souvenu de mon nom de famille. Ouais, j'fais pas dans la dentelle, je lance pas des défis de petits branleurs, pas le temps pour ça. Sa réaction me fait rire, je crois qu'elle était pas prête à ça. "Moi qui te pensais joueuse..." Mine de rien, je lâche ça comme un autre défi à relever. "Mais allons y pour l'indice, mon nom est un nom composé." Et elle n'aura rien d'autres. D'ailleurs, je vois bien à sa tête dépité que pour elle mon indice c'est de la merde, mais elle n'aura rien d'autres, c'est pas négociable. Tout comme le fait que je sois présent ici, ça ne se négocie pas, c'est comme ça, je resterais avec elle tout le temps qu'il faudra. Et puis, à être là, je vais surement l'aider à faire remonter quelques souvenirs non ? Enfin, j'espère. "Tu mérites des claques quand tu dis des conneries comme ça." Que je réponds après avoir soupirer à sa connerie. "Justement j'aurais une maitresse et j'en aurais profité pour me barrer, je serais pas là." Surement le coup dans son cerveau qui l'a fait me répondre des trucs pas logique. Pas le temps d'avoir une maitresse, Piper est parfaite, pas besoin d'avoir plus. Enfin, ça je vais pas lui dire hein. Après elle va plus se sentir. •

Il m'a certainement dit ça pour que je me détende, que j'en rigole même sauf que là, j'ai l'imagine d'une tête qui explose sous mes yeux. Mon dieu, non, faut que j'arrête de réfléchir, je vais me détendre et ne plus penser à rien. Enfin en soit, j'ai envie de me souvenir un truc sur Alek, lui et pas quelqu'un de son entourage. Il me met donc au défi de trouver son nom de famille, me donnant même un petit indice. "Ouais, autant rien dire, c'est pareil", je lui réponds en riant. "Je suis joueuse ! J'y arriverais, je t'en fais la promesse !...". Et bien, je ne suis pas dans la merde, déjà, un nom tout simple, c'est compliqué, mais alors là, un nom composé, je suis dans la merde internationale. Enfin, il me sort un peu de cette merde en restant avec moi, en supportant mon manque, mon année de ma mémoire, l'année dont il fait partie. Alors oui, même si pour lui, c'est tout con, je tiens à le remercier d'être là pour moi. Je le remercie de vouloir m'aider aujourd'hui, demain et les jours suivants. Ouais, d'après ce que j'ai compris, je vais l'avoir sur le dos pendant un bon moment, mais j'aime bien cette idée-là. Bref, je le taquine un peu sur sa présence, prétextant que mon amnésie aurait pu être une excuse, afin qu'il puisse se barrer avec sa maîtresse, mais il rit jaune. Moi, j'éclate de rire à sa réaction bien qu'en soit, je trouve ça tout mignon. "Quand je dis des conneries comme ça ? J'en dis tant que ça ?", je continue de rire, je commence même à en avoir mal au ventre. Putain, j'ai même du mal à respirer. Attrapant mes tubes, je porte ma main au ventre, essayant de ne plus rire tout en remettant de mon autre main le truc dans le nez. Attention, je ré-active le mode sexy. "Hmm, je t'ai déjà menacé si j'apprends que t'as une maîtresse ou pas ? Je peux le faire maintenant hein !", je m'amuse à le fusiller du regard, avant de me mettre à rire. Putain, faut vraiment que j'arrête de dire des conneries moi. Je commence vraiment à être fatiguée. "Dis, ça te dérange si je te quitte....en m'endormant ? Je suis fatiguée", je lui demande, caressant sa main machinalement, tout en ajoutant, "Tu peux regarder la télé hein, ou même manger mon plateau s'ils l'apportent un jour !". Non parce que le pauvre, il n'a quand même rien mangé à cause de moi et ma connerie.