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Kiss me I'm drunk
Hayden & Hermes
Hayden & Hermes
Samedi soir. Vingt-deux heures quarante-deux. Chez les Mather, c'est la fête, comme très souvent d'ailleurs. Tu t'invites parfois à certaines fêtes, pas toutes, seulement quand tu as besoin de te relâcher un peu du stress, de décompresser. Et quoi de mieux que de te joindre aux Mather qui organisent les fêtes les plus folles du campus. Tu es un Eliot confirmé, tu sais qu'ils ont mauvaise réputation et tu risques de te prendre des réflexions si les gens savent qu'un Eliot s'est invité, mais tu ne te considères pas comme l'Eliot type que tout le monde hait. L'Eliot hautain, snob, prétentieux, pensant que tous ceux n'appartenant pas à cette maison sont des insectes inutiles. Toi tu t'en fiches de qui appartient à quelle maison. Tu te contrefous du compte en banque des gens ou de la noblesse d'une lignée familiale. Les verres fusent, suivent, s'enchaînent aussi vite que la musique retentit et que le temps s'égraine. Tu es là depuis une heure et demie environ et tu as cessé de compter tes verres. D'abord de la vodka, puis ce que tu trouvais à disposition ou ce qu'on te tendait. Dans une pièce à part, une chambre fermée, la musique est légèrement étouffée de sorte à ce qu'on puisse s'entendre entre nous. Tout le monde est assis par terre, hommes comme femmes, et quelques chanceux sont sur le lit ou encore une chaise de fortune. Une bouteille de malibu vide au centre de votre cercle, le jeu de la bouteille est sur le point de commencer.
Tu connais vite fait les noms de tes camarades environnants, tu as retenu ceux des mecs présents, tous plus mignons les uns que les autres. Et si tu comptes les séduire, il vaudrait mieux savoir leur nom. Assis entre un dénommé Hayden et une Mather à la chevelure auburn dont tu n'as pas retenu le nom, tu attends ton tour, téléphone en main pour communiquer avec tout le monde. Tant bien que mal du moins, malgré l'alcool dans ton sang et la confusion dans ton esprit. Une jeune fille blonde aux yeux mordorés se lance la première. L'objet tourne, contenant le destin de deux personnes dont les lèvres vont devoir se sceller. Le suspense dure trois secondes et le goulot désigne la fille à ta droite, celle avec la chevelure auburn flamboyante. Elle se penche et embrasse sa partenaire quelques secondes avant de revenir à sa place. Les gens crient, encouragent, s'excitent. Contrairement aux autres mecs, tu t'en fous pas mal, tu n'es pas attiré par la gente féminine. Mais ça ne t'empêche pas de sourire, amusé, bizarrement heureux devant ce magnifique baiser saphique et tu espères que lorsque ton tour viendra, tu pourras embrasser l'un de ces messieurs autour de toi. Même si embrasser une femme ne te rebute pas, bien au contraire. La miss à la chevelure flamboyante fait tourner la bouteille et le destin te scelle au sien. Elle te regarde en souriant, visiblement ravie. Toi aussi d'un côté, elle est vraiment belle, si tu n'étais pas aussi bourré tu l'aurais dessiné tant elle est ravissante. Si tu étais hétéro tu n'aurais pas cessé de l'embrasser et tu aurais couché avec elle dans une pièce en privé. Mais non, son baiser se veut passionné et tu le lui rends timidement. C'est toi qui t'extirpe de ses lèvres car elle semble vouloir t'embrasser plus longuement. Elle te dit quelques mots que tu ne comprends pas de suite. Tu pianotes sur ton téléphone et lui montre un "Tu embrasses bien." maladroit, un sourire indéchiffrable sur tes lèvres comme les siennes, c'est ton tour de tourner la bouteille.
Elle tourne approximativement cinq secondes, elle manque de heurter le pied d'un mec qui s'est étalé en face de toi, mais elle finit par s'arrêter sur ton voisin de gauche, le fameux Hayden. Il est beau, son corps l'est tout autant, c'est une oeuvre d'art. Tu vois des tatouages et tu te doutes qu'ils se faufilent sous le tissu de ses vêtements. Tu aimerais les lui enlever. Tous. Pour tout voir, pour le voir. Pour t'inspirer. Pour le toucher. L'embrasser. Le faire tien. Tu tournes le regard vers lui, tu aimes le feu que tu vois dans ses yeux. Feu à moitié étouffé par la boisson, mais tu le vois encore un peu. Une image de petit effronté qui se fout du jugement d'autrui et qui vit pour lui, voilà comment tu le vois l'espace d'une seconde quand vos yeux se croisent. Tu hausses les épaules avec un sourire complice et tu te penches pour l'embrasser, glissant ta main derrière sa nuque. Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Cinq secondes, deux baisers pas très chastes, sans être langoureux non plus, même si c'est ce que tu aurais voulu. Tu lâches sa nuque, et tu lui souris, tapant un petit message sur le téléphone. "Toi ausi t embrasse bien. J'aurais voulu continué à t'embraser, tu est trop canonnn." tu lui montres, message couvert de fautes, l'alcool t'empêche d'être trop lettré ce soir.
FRIMELDA
(Invité)