Souvenir d'une innocence perdue

Minna est une véritable amie, quelqu'un qui sait qu'elle est génial quelqu'un sur qui je peux compter je dois le dire. Je lui dois beaucoup là maintenant parce que je suis pas bien et que j'ai pas été là pendant un moment pourtant elle reste là, présente elle me sourit et j'me sens juste mal de l'avoir clairement laissé tomber pendant un moment Je suis désolée tu sais ? D'avoir arrêter de te parler d'avoir arrêté d'essayer. elle me propose de venir dormir avec elle, elle parle de cecilia qui ronfle et oui et ca me fais rire faut le dire. Je la regarde je rigole un peu reprenant Cece ronfle ? Ouais je viendrais peut être si je flippe vraiment toute seule ce qui est fort probable! oui je suis une trouillarde depuis un moment déjà j'aime pas dormir toute seule j'assume complètement cette part de moi.

Elle me fait une surprise assez remarquable avec son idée de défilé en lingerie. Je suis quelqu'un qui n'a jamais eu peur de ça, de se montrer c'est pas de l’exhibitionnisme mais je suis a l'aise avec mon corps. J'étais. J'étais celle qui pouvait montrer son nombril, celle qui pouvait porter des robes, celle qui se maquille, en réalité je ne cherche toujours qu'une chose : l'approbation des autres leur acceptation dans un sens. Parce qu'au fond je ne veux pas me retrouver seule alors j'accepte d'être celle qu'on prend parfois pour une conne c'est mieux non ? Je cherche une sorte de perfection, j'ai besoin de me sentir bien et c'est plus le cas en ce moment malheureusement pour elle. Elle me regarde plus que choquée de ma réponse et je la regarde reprenant simplement Je sais mais ... regarde je suis horrible toi t'es parfaite oui je fais un réel blocage avec mon apparence même si je sais que certains en rêverait pour moi c'est plus un poids qu'autre chose il faut le dire. Je hausse les épaules pas franchement convaincu d'être canon dans cette tenue là il faut le dire je me sens moche moche et re moche j'ai l'impression que je vais me taper la honte de ma vie heureusement elle est là, heureusement elle me rassure c'est ça l'amitié non ? Elle essaie de se prendre en photo avec moi et je me bloque complètement même si j'essaie de pas le montrer j'essaie d'être souriante même si au fond je me sens pas bien je saurais pas expliquer pour qui ou pourquoi simplement je pense que mon estime s'est boulversé plus que ce qu'il faut. Je suis pas prude non mais ! je la regarde je lui souris j'essaie de faire des efforts mais je ne sais pas trop, j'essaie de poser pour son objectif et j'y prends vite gout c'est vrai.

Je fini par céder au vice et a mes travers, la cigarette, je me pose a la fenetre après m'être couverte d'un paignoir histoire de pas alerter le voisinage on va s'en passer. Je lui en propose elle ne fume toujours pas, je la regarde avant de reprendre T'as bien raison surtout commence jamais je ne sais même plus comment j'ai commencé, avec des amis on a commencé a fumer pour rire avant de fumer aux pauses c'était un prétexte pour sortir avant de fumer tout le temps jusqu'à finir par fumer comme un pompier comme on dit. ca agace mon père mais il sait que j'ai déjà fais beaucoup de sacrifices et d'efforts niveaux addictions donc il me laisse tranquille pour ça.

Je finis par craquer lui avouant ma rupture assez compliqué. Je reste la tête haute même si au fond j'me sens plus que mal, j'ai l'impression de partir loin, trop loin mais j'm'en veux, je lui en veux et c'est un cercle vicieux il faut le dire. Je pleures un peu ça fait du bien et elle comprend un peu mieux pourquoi j'écume les bars tous les soirs : pour oublier. Elle me réconforte et je la regarde reprenant Je sais il y a juste a tenir jusque là pas vrai ? ... oui pas plus pas moins. Je la regarde et j'espère que ca ira surtout pour elle qu'elle rencontre quelqu'un T'as rencontré quelqu'un toi ? Raconte moi ta vie en espérant qu'elle soit pas aussi pourri clope fini je referme la fenetre repartant avec elle sur le lit parce que la conversation n'est pas fini.

Voir mon amie comme ça, à une époque ça m’aurait réjouie, et l’entendre s’excuser, je crois que c’étais la première fois qu’elle avouait ouvertement ses remords. Elle avait en voir passer des choses pour en arriver à me parler comme si c’était la dernière fois qu’on entretenait une conversation. Je soupirais en essayant la remercier pour ses confidences.

- On était jeune, deux belles garces. Mais c’est comme ça que je t’aime, et tu as de la chance, parce qu’une autre fille je l’aurais déjà enterrée.

On avait pu en faire pleurer des autres, des filles et des garçons quand on était ensembles, et tout le monde savait que le jour où Athéna et moi on se déchirait ça risquait de finir en guerre mondiale. Pourtant la vérité c’est qu’on est liée d’une façon telle qu’il est impossible de sortir les armes.

Je ne lui en voulais plus, depuis des années, mais j’étais trop fière pour lui dire qu’elle était pardonnée, et que j’avais tourner la page. Proposant quand même à la brune ma compagnie pour les soir où elle aurait un coup de cafard, je riais avec elle en évoquant un vilain défaut de ma colocataire préférée.

- Tu le racontes pas, je le garde dans mes dossiers à ressortir pour plus tard !

Après un petit clin d’œil, je rangeais le sujet Cécé dans un coin de ma tête pour me concentrer sur les problèmes de mon amie. Si je voulais la faire sortir et lui changer les idées, je n’avais pas vu à quel point elle avait besoin de parler. Je n’étais pas la personne la plus qualifiée pour écouter les problèmes des autres, mais pour elle, je faisais un effort.

J’allais même jusqu’à annuler notre journée improvisée, quitte à me mettre ce photographe à dos pour les beaux yeux de la brune. Elle n’est pas comme d’habitude, mon Athéna qui respire le sex appeal et la confiance en soit avait prit une grande claque dans son estime d’elle-même, alors quand elle avouait qu’elle n’était ni belle, ni prude je jouais avec une mèche de ses cheveux tout en la dévisageant.

- Pas prude ? Tsss, une vraie trainée tu veux dire ! Tu te rappelles de ce pari où on s’était retrouvée en sous vêtement toutes les deux dans la piscine de ce garçon qui te plaisait tant … comment il s’appelait déjà ?

Ça faisait remonter des souvenir, on avait pas passé tant de temps que ça ensemble, pourtant à chaque fois qu’on se voyait pendant quelques jours c’était forcément pour faire les folles. Je crois qu’il n’y avait qu’elle qui m’avait vue comme ça, aussi détendue et inconvenante, je m’étais même promis de ne jamais être la même avec une autre.

Athéna me racontait son histoire, une cigarette à la bouche pendant que je la regardais de loin, assise sur son lit. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire pour la réconforter, mais je restais là, comme j’imaginais que j’aimerais qu’elle le fasse si un jour j’étais dans la même situation.

- Peut être que tu devrais essayer les filles, c’est moins compliqué tu sais. Et puis chez les cabots je suis sur que tu peux en trouver une ou deux à ton goût.

Il y en a quelques-unes que je soupçonnais de ne pas se donner qu’aux garçons, et je devais avouer que pour Athéna, je pourrais faire une exception moi aussi. Je la taquinais en attendant qu’elle referme la fenêtre pour me rejoindre sur le lit. Finalement ça serait là qu’on risquait de passer la journée, alors autant prendre nos aises.

- Moi ? Tu sais, il y a pas grand-chose à dire.

Surtout que je n’aime pas vraiment parler de moi, et puis la brune était bien placée pour savoir que je n’étais pas du genre à m’attacher. Ou alors, c’était seulement aux barreaux du lit, un soir et après au revoir. Je dodelinais la tête en réfléchissant à ce que je pourrais bien lui raconter, et puis je me lançais naturellement dans un récit.

- Depuis la dernière fois, il y en a eu des garçons, mais tu as pas envie d’avoir la liste. Enfin peut être juste … Johnny, le quarterback qui te faisait de l’œil, on a eu une aventure, ça a duré une semaine, c’était 7 jours de plus que les autres garçons, mais je dois dire qu’il avait de l’endurance !

Avec mon père c’était compliqué d’avoir une quelconque vie sexuelle, ou même amoureuse. Si je remmenais un garçon à la maison, je savais qu’il ne serait forcément pas à la hauteur, alors l’idée c’était que je ne présentais plus personne. Continuant à parler de mon passé à mon ancienne amie, je me laissais aller aux confidences.

Je lui parlais de mon petit frère et du mal que j’avais à garder une emprise sur lui depuis qu’il était à Harvard. Je lui énonçais les deux trois beaux garçons que j’avais pu rencontrer, et je lui parlais même d’une fille au camp de vacance. Elfy, c’était juste un soir, mais elle m’avait marquée cette fille, dommage qu’elle ait dû quitter la ville.

- Enfin tu vois, rien de transcendant, mais on devrait se faire des après midi plus souvent, tu auras des détails réguliers.

C’est comme ça qu’on terminait la journée, en essayant de rattraper le temps perdu. Avant de recommencer une relation au présent, je pense qu’il était temps d’enterrer avec nous ce passé qui avait pu nous ronger. Je finissais par prendre Athéna dans mes bras et la serrer contre moi en caressant sa joue avec mon nez.

- Ça va allez d’accord ? Tu seras fortes, et si je te vois pas sortir de cette putain de chambre demain, je te jure que je le fais venir ici le photographe pour prendre des photo de toi dans ton lit.

[hrp : Je te laisse répondre à ça en clôturant le sujet ? On s'en rouvrira un autre un peu plus actuel]