I don't trust nobody and nobody trusts me

   Emilia & Leonidas

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   Emilia lui avait demandé à ce qu’ils sortent tous les deux et il avait hésité une brève seconde. Ce soir, il n’était pas de garde, il avait simplement ses cours à bosser, rien de bien intéressant en soi surtout que le chapitre qu’ils étudiaient en cours de criminologie n’était pas des plus captivant. Pour ainsi dire, sa journée avait été relativement morne en dehors de sa rencontre avec Joan. A la pensée de son ex-petite-amie, l’envie de se rendre auprès d’Emilia fut d’autant plus grande. Il avait besoin de se changer les idées et il avait une idée en tête. Quelques minutes plus tard, satisfait, il envoyait un sms à sa petite tigresse pour lui dire qu’il passait la prendre à la Cabot House vers 19h et qu’elle devait penser à prendre de quoi passer au moins une nuit en dehors. Il avait intentionnellement laissé planer le doute quant à leur future activité. Il aimait bien l’idée qu’elle se pose des questions, qu’elle s’imagine être en quelque sorte en danger à ses côtés. A l’heure dite, le grec se garait devant l’imposante bâtisse de la seule confrérie féminine du campus. Arrêtant le moteur, il sortit de sa Lamborghini pour remonter l’allée et sonner à la porte. Une jeune femme lui ouvrit et il demanda à voir Emilia. Il n’avait plus qu’à attendre à présent dans le hall de la baraque non sans détailler les quelques femmes que croisa son regard. On ne pouvait nier qu’il y avait du beau monde entre ces murs. Dommage qu’Athena lui interdise d’en approcher une…quoique, elle n’était plus à la tête de cette confrérie à présent, il avait le champ libre.

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Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais envie de le voir. Peut être que finalement, j'apprécie sa présence ... Non, c'est claire et indéniable que je l'apprécie. Même si il est clairement le danger, j'aime le danger. Je suis comme attirée, sur le point de me brûler les ailes, sur le point de tout foutre en l'air mais de toute façon, je risque quoi ? A part tout perdre ? Alors oui, j'ai envoyé un message, lui demandant de le voir. A chaque fois je fais le premier pas et ça me plait moyennement mais il me fait rire vous voyez ? Il m'amuse, genre vraiment. Son air bourru me fait sourire, son côté hautain me pousse à gentiment me moquer. Léonidas n'est pas commun, son père avait raison sur ce point. Il est un peu hors norme, mais quand on le connait, on finit par l'apprécier. On finit par aimer sa compagnie, par adorer discuter avec lui. Il essaye de me montrer le pire en lui, mais je ne retiens que le meilleur. A ma surprise, il accepte qu'on se voit, il m'envoie pas chier, non, il dit oui, il passera même me prendre à la Cabot House. A 19 heure. Euuuh, il a choisi une activité nocturne ? Pitié faites qu'il tonne pas ce soir, parce que dans le noir si il y a des éclaires, je vais être folle. Mais le truc le plus bizarre c'est qu'il me demande de prendre de quoi dormir dehors. Okay, ça m'intrigue. J'arque un sourcile mais accepte. Bien que sceptique face à cette activité. Je fais un sac, mettant dedans, short de pyjama débardeur et sweatshirt, au cas où. J'enfile un jean moulant noir, un débardeur avec un groupe de rock dessus, une veste, des baskets, j'suis prête pour une expédition ! Je coiffe mes cheveux, un léger maquillage et Athéna me demande où je vais, je lui réponds simplement que je vais voir un ami et elle ne demande pas vraiment plus. De toutes façons, on a pas le temps car j'entends une des filles crier mon prénom en bas Emi ! Il y a quelqu'un pour toi en bas ! j'embrasse la joue de Théna et me presse pour rejoindre Léonidas qui semble occupé à regarder les autres filles. Grand sourire j'arrive à sa hauteur Salut inconnu ! Ca fait longtemps ! je lui claque une bise et referme la porte derrière moi, finis le matage, ce soir, c'est avec moi qu'il passe la soirée. Dis donc, t'as sorti la voiture de compète ! Alors on va où ? en vrai, je peux pas m'empêcher de sourire, sincèrement contente de le voir. Il l'est peut être pas autant que moi, mais moi, ouais, j'apprécie ces petits moments ensemble. Même si ils sont peu nombreux et en soit dangereux. J'apprécie. C'est pas normal, c'est pas raisonnable, mais c'est la vie.

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   Leonidas était occupé à se rincer l’œil. Il n’y avait rien de mal à regarder le menu et puis, à la Cabot House, il y avait de sacrées créatures, de quoi alimenter bien des fantasmes d’homme en manque de sexe. Pour le coup, ce n’était pas son cas. Le grec pouvait très bien se passer de plaisirs charnels car cela avait toujours été secondaire dans son existence. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, il n’était pas un agité de la queue comme beaucoup de mecs sur le campus. Lui, sa priorité était axée sur ses études et sur ses projets machiavéliques concernant son grand-père. Et puis, depuis Siloe, il n’avait pas vraiment pris le temps de fréquenter une autre femme. Je vous rassure, il n’était pas traumatisé par sa rupture, elle n’était ni la première ni la dernière. Les femmes venaient dans sa vie et repartaient aussi sec alors à force, il avait pris l’habitude.  « Salut tigresse, trop longtemps » répondit-il avec un sourire en coin tandis qu’elle refermait la porte.  « Tu me donneras le numéro de la petite brune en short ? Elle était pas mal » s’amusait-il à lui demander rien que pour l’embêter. Déposant sa main au creux de ses reins, il la conduisit jusqu’à sa voiture.  « Je te signale que ce n’est pas la première fois que tu montes dans ma voiture… » rétorquait-il avec un léger rire.  « C’est une surprise ! » lui annonçait-il peu après. Gentleman, il lui ouvrit la portière passager pour la laisser s’installer avant de la refermer derrière elle et de se glisser derrière le volant. Le moteur émit un bruit bien connu des voiture de sport et le duo s’éloigna de la Cabot House.  « Tu as le bonjour de mon père qui râle parce qu’il ne te voit plus aussi souvent qu’avant. Je crois qu’il est tombé amoureux de toi » la taquina-t-il alors que la voiture s’engageait dans la circulation, prenant la route de Boston.  « Si tu veux mettre de la musique, fais toi plaisir » dit-il car elle le connaissait très bien pour savoir qu’il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il fasse la conversation le long du trajet. Leonidas aimait le silence et comme il n’avait pas l’intention de lui annoncer ses plans pour les deux jours à venir, elle risquait de s’ennuyer très rapidement.

Spoiler:

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Certaines rencontres peuvent changer notre façon de voir la vie. Certains vont nous montrer tout le potentiel de vivre, d'autres vont nous montrer que la vie est une fête et il y en a qui nous montre que la vie est un jeu, un défi, une partie à gagner. Je sais que pour Léonidas, notre amitié ne signifie pas grand chose, qu'il n'a pas confiance en moi, sauf quand il s'agit de son père mais moi, moi je l'apprécie, moi je l'aime beaucoup. J'apprécie sa présence et son rire, ainsi que son humour graveleux, son côté ronchon. Je pourrai dire un tas de choses positives sur Léonidas. Je sais que c'est un peu bisounourse mais c'est la vérité. Quand je le rejoins, j'ai déjà le sourire aux lèvres, bien loin de penser à mes soucis de santé, je m'efforce trop bien à les cacher. Je ne veux pas en parler. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai du mal à faire face à son père. Parce que je sais qu'il me dirait que je dois affronter la réalité et qu'il aurait raison. Totalement raison. Oooh, me dis pas que je t'ai manqué à toi, le loup qui s'efforce de cacher ses sentiments ? avec une légère moue moqueuse, mais voila qu'il m'embête, en me demandant le numéro d'une des cabots. Quoi ? Ton carnet d'adresse est pas assez rempli ? un regard joueur qui lui ai adressé. Et je complimente sa voiture et il me répond C'est vrai. Mais je constate que tu as sorti le carrosse de compète, c'est tout. Je suppose que je n'ai pas le droit de conduire ? et bien évidemment je sais qu'il ne voudra pas. Je le connais trop bien, il l'aime sa voiture chérie. Plus que les femmes je pense d'ailleurs. J'ai même pas le droit à un indice ? quoi ? Je tente quand même. Son côté gentleman le pousse à m'ouvrir la porte et je m'installe, côté passager. Le bruit du moteur me fait sourire, j'adore la vitesse et les jolies voitures, même si je suis un danger au volant. Il me manque aussi. parce que je sais que c'est mal ce que je fais, j'en ai presque mal au coeur d'entendre que je lui manque, mais je ne laisse rien parraitre que mon sourire. Que veux tu, je les fais tous craquer. On devient accro à moi. avec un sourire amusé. Et je le vois tourner vers Boston alors qu'il m'invite à mettre de la musique Comment ça ? Tu compte pas discuter avec ta charmante compagne d'aventure ? je lui adresse un regard en coin avant de regarder les playlistes qu'il a (color=hotpink]Une suggestion de chanson ?[/color] Qu'on se le dise sinon, je choisi ma musique et pas sûre qu'on ait les même goûts .

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   Leonidas ne répondrait sûrement pas à sa question sur le fait si elle lui avait manqué ou non. Hors de question de verser dans le sentimentalisme et puis, ses chevilles risqueraient d’enfler s’il répondait par l’affirmative.  « Fais attention à ce que le loup ne croque pas le gentil petit agneau » préfère-t-il répondre avant de lui demander le numéro d’une cabot. La réaction d’Emilia était presque prévisible et il affichait un air de gros matou qui a bu tout le lait.  « Qui serait contre un peu de nouveauté dans sa vie? Il faut savoir diversifier les plaisirs ma tigresse… Mais tu ne peux pas savoir cela, à force de manger toujours du même plat, tu en oublierais presque qu’il existe d’autres goûts » se moquait-il de sa fidélité envers son Adam. Comment pouvait-elle se limiter à un seul homme ?! Surtout aussi longtemps car d’après ce qu’il en savait, leur histoire durait depuis un moment. Pour sa part, il n’était pas fait pour être uniquement à une personne. En fait, il n’appartenait à personne, même pas à lui. Son destin n’existait pas ou alors, portait les traits de son grand-père.  « Toujours pas ! Je tiens à ma vie et non, tu n’auras le droit à aucun indice !  La prochaine fois, tu ne me banderas pas les yeux » répondit-il en se glissant derrière le volant pour mieux démarrer. Le sujet de son père fut rapidement abordé. Chrystos se plaignait beaucoup ces derniers temps de ne plus voir Emilia, il s’en inquiétait même, allant jusqu’à accuser son fils de l’avoir kidnappé ou quelque chose dans ce genre.  « Fais moi plaisir, trouve au moins une heure pour le voir. Cela lui ferait du bien ! A moins que tu en ais marre de jouer les gardes malades ! Dans ce cas, dis lui la vérité, il n’est plus un gosse, il peut comprendre que tu aies d’autres chats à fouetter que tenir la grappe à un quinqua » termine-t-il par dire avant de la prévenir qu’il ne comptait pas faire la discussion. Ce n’était pas son genre et surtout, il ne savait pas quoi dire. Bien sûr, Emilia n’avait absolument pas envie de laisser tranquille. A quoi d’autre devait-il s’attendre au juste ?!  « Charmante, c’est vite dit ! Si tu veux une suggestion… Y a la maquette de notre premier album dans la boite à gant » dit-il en parlant de son groupe. Il lui avait dit une fois, qu’il était le chanteur des Be Nation.

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  Avec Léo c'est de la taquinerie tout le temps. J'aime bien le chercher, l'emmerder parce que je sais qu'il aime pas, qu'il mord toujours à l'hameçon. En réalité, il pense que personne ne l'apprécie pour qui il est mais moi si. J'arque un sourcil en entendant ses paroles et reprends alors Même pas peur. Et le voila qui me pique là où il faut quand il demande le numéro de cette cabot. Alors là, no way. Je souligne son carnet d'adresse déjà trop remplit et c'est avec innocence presque qu'il me réponse qu'il n'est jamais contre la nouveauté. Je lève les yeux au ciel Ahah. je lui donne un léger coup de coude avant de rire, parce que finalement, son humour m'a toujours amusé et fait rire. Enfaite, c'est ça le plus troublant, on a le même humour en dépit d'être très différent. Enfaite, Léo est le genre de personne qui se laisse jamais submerger contrairement à moi, c'est le genre de personne que je pourrai emmener chercher un cercueil juste au cas où et qui en ferai pas une histoire, du moins, je suppose. Si ça se trouve, ça lui ferai de la peine. J'en sais rien là dessus. Et devant sa voiture, je devine d'avance que je pourrai pas conduire, c'est juste une évidence la dernière fois il a cru mourir pendant le trajet. Je souris en coin en écoutant ses paroles Oh arrête, c'était drôle de te bander les yeux. On aurait dit que je t'emmenai à l’abattoir ! Tu t'en ai pas remis à ce que je vois ! un sourire moitié moqueur, je monte de mon côté en voiture alors qu'il referme ma porte avec dextérité et démarre la voiture. J'écoute le bruit de son moteur et apprécie le son qui sort du capot. Ca c'est de la voiture. Alors qu'il emmène le sujet de Chrystos sur le tapis, je culpabilise immédiatement de l'avoir délaissé. Mais je sais qu'il comprendrait tout trop vite. J'ai encore envie de vivre dans l'inconscience et sans savoir. Je ne veux pas savoir. Pas encore. Tu sais que j'en ai pas marre. J'aime énormément ton père. Chrystos c'est le genre de papa que j'aurai voulu avoir. Il a beau dire avoir été un père horrible, je ne pense pas, parce que le plus important c'est qu'il aime son fils. Comment il va ? parce que finalement, c'est bien ça le plus important, comment il va lui. Si il s'en remet du cancer, si il le combat toujours. C'est tout ce qui compte. Parce que si il va mieux, j'en serai plus que ravie. Et ton père est un quinqua séduisant et de très bonne compagnie je te signale et ça, je le pense totalement. Chrystos est juste une belle personne que j'ai eu la chance de rencontrer. Réellement. La conversation se radoucie dès qu'il m'annonce qu'il me fera pas la conversation, ça m'amuse, je trouve ça adorable sa façon qu'il a de repousser les gens et de se renfermer sur lui même. Vite dit ? Okay, je suis quoi alors Monsieur Grognon ? sourire amusé sur les lèvres, même si je me doute d'avance qu'il me sortira pas forcément un adjectif flatteur. Il est trop franc pour dire un truc super sympa. Et je l'apprécie comme ça, je vais pas m'en plaindre. J'attrape l'album dans la boite à gant et reprends Si j'aime, tu vas être obligé de m'inviter à un concert, je te préviens d'avance mon cher Léo. et ça, c'est pas le genre de truc que je suis capable d'oublier m'voyez ?

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   Leonidas n’avait rien ajouté au sujet du bandeau car il n’avait pas envie d’expliquer que pour lui, être privé d’un sens aussi important que la vue, était comme être amputé d’un bras. Il avait besoin de voir, de contrôler son environnement proche. Tout le monde avait des phobies : les siennes étaient les espaces confinés et être plongé dans le noir. Il ne supportait pas cela, cela lui rappelait de trop mauvais souvenirs. Des souvenirs dont il n’avait guère envie de s’épancher même auprès d’Emilia.  « Il est fatigué par les derniers traitements. Il en a marre mais il continue de les subir. Je le soupçonne de ne pas avoir beaucoup d’espoir ces derniers temps. Ses dernières analyses ont montré que le cancer avait cessé de reculer. Il est stabilisé mais sa guérison stagne » dit-il d’un ton neutre. Lui-même était angoissé mais il n’en montrait rien, surtout pas à son père. Le cancer était devenu un sujet presque tabou entre les deux hommes car l’un voulait préparer sa sortie tandis que l’autre, refusait d’envisager cette éventualité. Les deux Vasilis se disputaient d’ailleurs un peu trop souvent ces derniers temps.  « Alors s’il est de si bonne compagnie, cesse de l’éviter » reprit-il en lui lançant un regard qui en disait long sur ses pensées : quoiqu’il t’arrive en ce moment, ne le lâche pas maintenant. La conversation reprend une tournure un peu plus légère et Leonidas afficha un sourire en coin.  « Humm comme une chieuse qui l’assume complètement ? » dit-il avant de lui signifier qu’elle pouvait trouver la maquette de leurs dernières chansons.  « Ah ben tiens, madame veut se faire inviter maintenant. Tu comptes jouer les groupies et finir dans mon lit ? Non parce que dans ce cas-là, je veux bien te donner un pass vip » s’amuse-t-il à lui répondre tandis qu’ils approchaient de la marina de Boston.  « Nous y sommes ! Un yacht va nous emmener au large pour la nuit et je te propose un diner à bord. Qui sait, on s’autorisera peut-être un bain de minuit si tu n’es pas trop frileuse » dit-il tandis qu’il se garait. Un des employés vint prendre ses clés tandis qu’un autre sortait leurs affaires pour les embarquer sur le bateau.  « Alors, la surprise te plait ? »

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  Cette relation est loin d'être raisonnable, et je le sais trop bien. Du côté de Léo, rien de bizarre, c'est moi la déraisonnable de l'histoire, moi la fautive. C'est moi qui devrait lacher l'affaire mais il y a ce truc qui fait que je peux pas. Je suis en couple alors je peux bien être amis avec lui non ? On devrait en être capable. Lui, il ne veut pas d'attache, lui, il veut du fun. Pourtant, il accepte encore de me voir. Il accepte encore de passer du temps avec moi. Et le voir, ouais, ça m'fait du bien. Et quand il parle de son père, j'ai le coeur serrer à l'idée de l'avoir délaissé. Enfaite, j'ai tellement peur de faire face à la réalité que je sors. Que je fais la fête et que j'ose plus aller le voir, parce que lui, il verra ce que les autres ne verront jamais. Chrystos, on le berne pas avec de grands sourires et un tout va bien. Chrystos, il lit en moi comme dans un livre ouvert. C'est comme ci j'avais pas besoin d'ouvrir la bouche, il sait et ça m'fou les jetons. Alors j'ai été égoïste et il doit me détester pour ça. Léo a un timbre de voix froid quand il parle de son père, probablement pour pas me laisser entrevoir sa peur. Ou bien pour pas me faire peur. Mais la peur, je l'ai et je pense que lui aussi. Instinctivement, ma main se pose sur la sienne et je reprends J'irai lui parler. Il déprime parce qu'il m'a pas vu depuis trop longtemps. un petit sourire, je joue sur le ton de l'humour pour dédramatiser une situation difficile à vivre. Enfaite, je pense que je peux comprendre que Chrystos déprime et envisage le pire, je l'ai toujours fais. Mais je refuse de le voir mourir... Comme Léonidas. La mort de Chrystos n'est pas envisageable. Je finis par remarquer ma main sur la sienne et je la retire, remettant une mèche de cheveux en place, l'air de rien. Et la conversation reprend son ton léger, comme bien souvent encore nous. Et dont tu aimes la compagnie. je lui adresse un demi sourire avant d'attraper la maquette de son groupe pour regarder les titres de chansons et il continue de taquiner, je rigole à ses paroles et j'ajoute Je serai une groupie qui se démarque des autres. Tu vois assez de filles dans ton lit comme ça. je pose mon regard sur la route et reconnait les lieux du moins, je pense. Je l'écoute dévoiler la soirée tout en admirant la vue C'est vrai ? C'est lequel notre bateau ? je les regarde tous avec un air émerveillé, peu être parce que je m'attendais pas à ça. Toi qui aimait pas la barque, tu choisis de m'emmener sur une barque géante, je retiens. que j'ajoute sur un ton un brin taquin. Je finis par poser mon regard sur lui alors que la voiture est garré et que les domestiques attrapent nos affaires J'adore ! Je suis jamais monter sur un yacht. spontanément, je me penche vers lui pour embrasser sa joue avant de dire toute souriante Merci. j'suis comme une gosse un matin de noel. Je sors de la voiture, trépignant d'impatience de monter sur l'immense bateau.

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   Leonidas n’aimait pas vraiment aborder le côté « sentimental » de la maladie de son père. Il était médecin bien qu’il poursuivait sa spécialisation en médecine légale. Il savait étudier le dossier d’un patient et celui de son père n’était pas bon. Si le cancer ne progressait pas, il ne reculait pas non plus et ce signe pouvait être annonciateur d’une rechute, qui, peut-être lui serait fatale. Alors, il préférait ne pas en parler, quitte à s’énerver sur son père pour masquer son inquiétude. Chrystos n’était pas dupe, les grands discours n’étaient pas le point fort de son fils alors, il acceptait sans broncher les disputes afin de l’aider au mieux, à extérioriser sa peur. En somme, chacun faisait l’autruche pour aider l’autre à avancer.  « On va dire ça.. Je sais pas si c’est ta compagnie ou ton décolleté qui lui manque » lâcha-t-il après avoir esquissé un rapide regard sur sa main. Pour une fois, il ne l’avait pas rejeté car il savait qu’Emilia avait besoin de le rassurer. Cette femme s’imaginait encore qu’il était un homme faible, rongé par ses émotions. Or, il savait les oublier pour conserver toute sa lucidité.  « Fais attention, ta tête enfle » reprit-il avec un sourire en coin alors qu’il lui indiquait où trouver la maquette de leur album. Leonidas en était fier, la musique qu’il chantait était pour lui, un bon défouloir. C’était le seul moment où il était réellement libre pour ainsi dire. Son grand-père le laissait faire bon gré, mal gré.  « Tu aimes me faire passer pour un don juan n’est-ce pas ? Et bien pour information, depuis le lendemain du bal, j’ai couché avec personne » soupire-t-il.  « Tu veux faire un acte de bonté ? Sois celle qui rompt mon abstinence » s’amuse-t-il à dire, jouant le malheureux de service. Le grec lui indiqua alors le yacht du doigt avant de se garer.  « Ce bateau est stable contrairement à ta barque et surtout, il y a tout le confort que j’aime avoir » dit-il en secouant la tête. Cela faisait longtemps qu’il ne s’émerveillait plus de rien.  « Un simple bisou sur la joue ? Dire que je pensais t’impressionner » râla-t-il avant de sortir de la voiture pour mieux attendre qu’elle contourne cette dernière afin de poser une main au creux de ses reins afin de la conduire jusqu’au yacht.  « Monsieur Vasilis, tout est en ordre, nous pouvons quitter la marina »lui indiqua le capitaine et il hocha la tête pour donner son aval.  « Tu veux rester sur le pont pour profiter des lumières de la ville ou je te fais visiter les lieux ? »

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  Je ne sais que trop bien quand l'espoir sans va à quel point ça peut être compliqué. Moi quand ça m'est arrivé, j'ai arrêté mon traitement et fumé des joints matin midi et soir pour oublier. Une période sombre de ma vie. La plus sombre je pense. Je sortais trop, je buvais trop, je fumais trop, je me détruisais puisque de toutes façons, mon corps me lâchait. Et mon ange gardien avait pour prénom Bonaventure. Il m'avait tiré de là. de mes conneries, de ma souffrance pour me ramener à la vrai souffrance : la maladie. Il m'a sauvé et je crois que c'est pour ça que j'aime tellement Chrystos, parce que j'ai une envie folle de le sauver mais qu'en même temps, il me fait penser à Bona. J'sais pas c'est bizarre, c'est étrange. Chrystos est un homme sage. Il lit en les gens comme dans un livre ouvert. Je suppose qu'il a accepter que sa mort viendrait d'une manière ou d'une autre. Mais les gens qui l'aiment ne sont pas prêt à renoncer. Je fais partie de ces gens là, Léo aussi. Peut être les deux même ! que je réplique sur un ton léger et amusé. Même si je pense qu'il sait trop bien que Chrystos est pas du genre à me matter, du moins, je pense pas. Un regard espiègle vers lui Tu peux ne pas l'admettre, moi je sais. j'aime le taquiner, l'embêter un peu, je sais qu'il veut se donner le genre du gars sans sentiments, vide et mauvais, mais j'arrive plus à voir cette facette de lui depuis longtemps. Depuis notre rencontre ? Depuis que je lui ai fais un calin ? Depuis un baiser voler ? J'sais plus vraiment. De toutes façons, le principal c'est le résultat. La finalité pas le chemin. Il finit par me montrer sa maquette et je suis sincèrement intéressée. Il me plaisante, je lui rends bien, c'est un jeu sans réel fin. Mais ses révélations m'étonnent autant que m'amuse T'aimes plus les femmes ? T'es malades ? Qu'est ce qui t'arrive ? et sa phrase suivante de faux malheureux me fait rire, je lui donne un coup dans l'épaule avant de reprendre Je suis malheureusement pas mère Thérésa. Sinon, tu te doutes bien que ça aurait été avec grand plaisir. sourire maligne pour ponctuer la fin de ma phrase, il finit par m'annoncer que notre destination c'est ça, la marina de Boston où un Yacht de la taille de mon appart est amarrée. J'suis choquée, émerveillée, mais je trouve quand même le temps de le charrier un instant vis à vis de son choix Sur ma barque, il y avait même des coussins sur les sièges, elle était très bien. un air faussement vexée et un rire au final avant d'embrasser sa joue, heureuse de la surprise. Heureuse du cadeau. Sa remarque suivante m'arrache un nouveau sourire Que veux tu, je suis pas impressionnable en un claquement de doigt. je sors de la voiture à mon tour, embarquant par la même occasion la maquette de son groupe, je contourne la voiture et le rejoins, sa main se pose au creux de mes reins et un homme annonce à Léonidas que tout est prêt. Le maitre de la soirée s'adresse ensuite à moi et c'est avec un immense sourire que je reprends Je veux visiter, je te suis. et vivre l'instant présent.