On est geek ou on ne l'est pas !

Mercredi Soir…mon jour favoris. Il caractérise le milieu de la semaine, le moment où on est assez remis de son lundi, et prêt à recevoir le samedi en grande pompe ! Mais pour moi c’est aussi le jour où je peux laisser mon rôle de mère de côté, et m’adonner en toute liberté à ma passion préféré : geeker. Jeux, Informatique, Gadget…tout est bon à prendre tant que vous me coller devant un PC sur un canapé devant une console ! Je me déconnecte du monde réel pour me connecter au virtuel. Et heureusement pour moi, je ne suis pas seule. J’ai la chance, de par mes études ou mon job à mi-temps – ou encore simplement sur mon temps libre – de rencontrer des gens extra qui sont tout aussi passionnés que moi ! Parmi eux, il y a celui à qui je rends une petite visite aujourd’hui pour nos Mercredi soir habituel. Côme. C’est devenu presque un rituel : un mercredi sur deux environ, on s’invite l’un ou l’autre à une soirée jeux-vidéos. Pour se perfectionner ou pour se détendre, peu importe parce que j’en retiens le même plaisir à chaque fois.

C’est donc pour cette raison que comme toujours, je me pointe à l’heure à la Dunster House, Côme ayant une chambre qu’il partage là-bas. Et comme toujours je ne viens jamais les mains vides. De quoi boire, et grignoter. Je frappe à la porte de chambre de Côme, regardant une dernière fois mon portable pour m’assurer de l’heure, quand la porte s’ouvra enfin en grand. Instinctivement je décochais un sourire, avant de saluer le jeune homme « Hey !! Comment va le meilleur ? » Lui demandais-je avant de pénétrer dans la chambre quand il m’invita à le faire. « Je commençais à trépigner d’impatience au boulot tout à l’heure. C’est un peu le rush en ce moment du coup, j’avais trop besoin de me défouler sur une manette » Une fois milieu de la pièce, je me retournais pour faire face à Côme et lui demandais « je pose ça où ? » je brandissais mon sac contenant les vivres, remarquant le déballage si peu habituelle qui se trouvait dans cette chambre. Tout en scrutant les alentours, mon cerveau ne mit pas longtemps à repérer chaque élément et cartons ci-et-là. Ça sentait le matériel info à plein nez ! « Qu’est-ce que tu trafiques ? »

Rien à redire : Venir passer du temps avec Côme c’était la garantie d’être comprise et de passer un pur moment de détente. Et dire que j’avais commencé à connaitre ce mec à force de stalker sa chaine YouTube dans l’attente d’une review, d’une rétrospective gamer, ou même d’un live de sa part. Je ne compte même plus les soirs ou lui et moi avions échangé sur les dernières sorties jeux ou simplement sur le quotidien ! Les choses avaient été tellement facile avec lui…Je n’en étais pas au point de lui confier toute ma vie – et lui non plus fort heureusement – mais il avait réussi sans le vouloir à me donner l’envie de parler de choses de mon enfance, de cette tendance que j’avais eu à être seule, et qui m’avait poussé petit à petit dans le virtuelle, comme une sorte de bulle de protection. Heureusement pour moi, je ne m’y étais pas complètement enfermé, parce que sinon je ne serais pas là aujourd’hui, devant Côme. Il était selon moi la preuve même que l’on pouvait facilement gérer son temps réel et son temps virtuel. Et quand on voit ses qualités en tant que joueur, et que l’on sait également qu’il est étudiant en médecine, on se dit que clairement, il sait vraiment bien gérer les deux, lui. Je n’en dirais pas autant à mon sujet, sinon je ne serais pas là à cacher un fils de 2 ans à tout le monde, mais ça, c’est une autre histoire.

J’entrais dans la chambre qu’il partageait à la Dunster House, et bien que je remarque que comme d’habitude, les lieux étaient toujours propres, il y avait une zone de la chambre qui montrait, elle, un vrai p'tit champ de bataille, avec carton et matériel. J’avais posé mon sac sur le lit comme indiqué, et m’avançait à pas de loup vers le lieu où se révélait des vrais trésors de révolution à mes yeux. Le regard pleins de petites étoiles, j’entendais Côme m’expliquer ce qu’il avait reçu en même temps que je le devinais petit à petit toute seule en me penchant sur les diverses cartons. « Oh la vache, ce n’est pas vrai ?! » m’exclamais-je tout en relevant la tête vers Côme, à la fois excitée et sur la réserve : j’osais à peine bougée devant tout ceci, comme si toucher ce matériel révélait d’une caverne d’alibaba. Je passe mon temps à réparer des ordinateurs, à préparer des commandes, et à assembler des pièces pour des gens qui ont les moyens et des exigences, mais très peu de compétences et de savoir. Je vois donc défiler des choses devant mes yeux, avec pour la plupart des meilleurs configurations possibles, la pensée que jamais je n’aurais la possibilité de m’offrir du matos pareil, ni même de pouvoir l’utiliser un jour. Dieu que je trouvais Côme chanceux en cet instant, tout en me disant que c’était amplement mérité : lui au moment, il savait de quoi il retournait ; les composantes, les technologies, il les connait !! Et il sait s’en servir. Il y a une justice tout de même !!

« Je peux ? » lui demandais-je un peu fébrile, en pointant du doigt les cartons qui comptait les composantes principal de sa tour Gaming, comme pour lui demander l'autorisation de m'emparer de la boite au dessus de la pile… « Mon dieu, j’y crois pas : Un Core i9 X-série, quoi !! 12 cœurs… » Il avait en plus le droit au dernier cri. « Tu as le cul bordé de nouilles je te jure ! » expression dite pour sous-entendre la chance qu’il avait « Dis ? Ton coloc, il ne va pas pêter un boulon à voir la place que tu vas prendre dans cette chambre avec tout ce matériel »

Je fouinais ci et là dans les cartons, m’extasiant sur les composants tandis que Côme me rappelait à quel point ses sponsors tenaient à le bichonner. « Fais attention, je serais capable de te prendre aux mots » lui déclarais-je en riant alors qu’il venait de me suggérer de passer souvent le voir si je le voulais. Je retournais la boite que j’avais dans les mains pour en détailler les caractéristiques technique, tout en écoutant le Dunster m’expliquer qu’il souhaitait virer le lit pour le troquer contre un canapé. « Ah oui, c’est vrai…j’oubliais que tu vivais en coloc à Boston. Mais du coup, pour tes prochaines vidéos en live sur les MMO, tu vas privilégier ce nouveaux matos ? Ou tu le test d’abord ? » Demandais-je curieuse de savoir ce qui attendait ses followers, dont je faisais d’ailleurs partie. Je savais qu’avant toute configuration matérielle, Côme devait d’abord s’occuper du bureau qui accueillerait le Setup. Alors forcément, je lui demandais si le petit bureau actuel qui occupait la chambre serait à aménager, ou s’il y avait dans tous ces cartons, de quoi créer un nouveau bureau. « Tu as besoin d’aide pour la structure ? Ils t’ont filé également un nouveau Bureau ou on fait avec celui-là » Je pointais du doigt son bureau d’étudiants, puis me baissait pour remettre la boite du processeur dans le carton où je l’avais trouvé, et prenait très vite ce dernier pour le mettre à l’écart, à l’abri d’un mouvement malencontreux de ma part !
Monter un PC c’était dans mes cordes, je faisais cela quasiment tous les jours…Mais monter un Bureau pour un Setup, là c’était moins commun et j’étais persuadée que cette visite à la Dunster pour voir Côme, serait pour sûre un moment géniale à passer, que ce soit pour jouer, ou pour monter son Setup ! Après tout, il n’y avait qu’avec lui que je pouvais faire ce genre de chose ! Souhaitant discuter de tout et de rien, j’entamais un sujet avec le jeune homme, tout en m’occupant : « Donc si je comprends bien, ça se passe bien tes débuts Dunsters avec cette nouvelle coloc’ ?? » Les confréries…un truc qui ne m’avait jamais tenté ; ni du temps de Yale, ni pour Harvard. Peut-être que je passais à côté d’une expérience unique mais…je ne sais pas….je crois que ce genre de truc, ce n’est pas fait pour moi.

Avec patience, Côme répondait à mes questions concernant ces futures ambitions pour sa chaine YouTube. Il était vraiment investi dans ce qu’il faisait, et c’est justement ce qui m’avait fait devenir l’une de ses abonnés. Je me rappelais comment, par un soir de « glandouille » - disons-le clairement – j’avais décidé de rester prostrée chez moi, yeux rivées sans grande conviction sur mon écran, souris à la main, en train de cliquer sur des vidéos en lignes. C’était partie d’une simple review sur un casque audio sans fil, en passant par une autre vidéo sur tout la gamme de produits du même fabricant, jusqu’à arriver sur une review d’un jeu vidéo du moment fait avec les mêmes équipements vu sur la vidéo précédentes. Je m’étais amusée mentalement de la façon dont on pouvait facilement dérivée de sa recherche initiale, une fois sur internet, quand la vidéo de Côme en live d’une partie de CoD s’était mise en route. J’avais suivis avec ardeurs sa partie, ses conseils, et écoutait avec attention ce qu’il racontait sur les rumeurs de pack d’extension à venir…enfin bref, je me suis bien vite rendu compte que cet homme pouvait parler de tout, mais certainement pas pour en dire n’importe quoi !! Alors la curiosité m’a poussé à l’ajouter à mes chaines favorites, puis plus tard à m’abonner, et enfin à me taper le culot de parler avec lui par écrit pendant certaines de ces vidéos live, posant quelques questions de Game Play ci-et-là…le feeling avait fait le reste et aujourd’hui ? Voilà où nous en étions : A se voir physiquement, à s’organiser des soirées où je restais toujours aussi curieuse et ravie d’apprendre qu’il allait bientôt ajouter une nouvelle diffusion en ligne.

Voyant tout ce que cela impliquait de construire un setup Gaming, je m’étais proposer pour un coup de main, et observait la pièce pour imaginer ce que le bureau allait prendre comme place. Forcément, j’avais eu une pensée pour son coloc’, mais apparemment ce dernier semblait assez cool. J’osais bien croire le Dunster, bien que mon expérience en matière de confrérie se réduise au néant. La seule expérience de coloc fut celle partagées avec Lily à l’époque de Yale, et encore en cette période, on s’était retrouver à partager une chambre dans les dortoirs étudiants de l’université, et non pas dans les confréries…J’étais donc curieuse de savoir ce que lui apportait la Dunster House, et hochait doucement la tête en l’entendant me parler de famille…il est vrai que pour beaucoup d’étudiants loin de chez eux, loin de leurs proches, avoir une famille au sein d’Harvard – représentée par une confrérie – cela avait de quoi être réconfortant ! « C’est cool si ça se passe comme ça ! Je t’avoue que je ne suis pas trop rassurée par le côté confrérie moi…j’aurais trop peur de me retrouver avec un coloc aux mœurs bizarre, ou encore à devoir me farcir des pseudos réunions pour préparer la prochaine propagande du « on est les meilleurs, il faut venir s’inscrire chez nous !! » »

Enfin bref, là n’étais vraiment la question. Ce qui importait c’était que Côme, lui, se sente bien où il était et qu’il puisse s’installer au mieux dans sa nouvelle chambre, sans pour autant venir encombrer son coloc. Je ne sais pas si c’était le fait que Côme venait de réaliser cela, ou si c’était son idée de petit local qu’il lui avait donné envie de passer un coup de fil, mais toujours est-il que sans me dire exactement ce qu’il s’apprêtait à faire, il discuta quelques instants avec quelqu’un, avant de raccrocher, satisfait. De mon côté, j’étais en train de déballer précautionneusement deux trois choses pour m’occuper quand le Dunster m’arrêta. Je le regardais interloquée, quand il m’expliqua enfin : « T’es sérieux ??! » j’avais l’impression que ce mec avait une sorte de lampe à génie, vous savez ? Cette fameuse théière là, qu’on frotte pour voir apparaitre une fumée ou se dessinerait un manitou qui exaucerait des vœux ?!! Eh bien Côme, en un coup de fils –frottement de génie – venait de se voir offrir un lieu de choix, pour son studio de tournage. J’avais la bouche grande ouverte, à la fois excitée pour lui, et complètement abasourdie. Forcément, en plaisantant, je lui lançais « euuuhh, et moi je veux un appartement un peu plus grand que le bouiboui dans lequel je vis, mais je ne veux pas changer de montant de loyer…tu crois qu’un p'tit coup de fil magique, et ...hop ? Je l’aurais ?? » Je lui fis un clin d’œil qui sous-entendait qu’il ne fallait pas prendre ma demande très au sérieux, puis je remballais les deux trois choses que j’avais sortis « Bon bah allez hop, on est parti, je range ça et on y va !...Je suis venue en voiture, si y’a besoin de fourrer deux trois choses dans mon coffre, y’a pas de soucis, il est vide ! »