Maybe we are not supposed to be together ft Isacine

Capucine était assise entre le canapé et la table, une pile de feuille sous le nez. Ce que ça pouvait être pénible de relire un mémoire. Surtout que ce n'était que la première partie. Elle avait enfilé ses lunettes de repos pour lire tranquillement et ne pas récolter une belle migraine. Quand elle avait envoyé la première partie de son mémoire à son professeur, elle avait été déconcertée de voir le rudesse de sa correction. Elle devait reprendre les six cents pages pour les relire, corriger les fautes en tout genre et mourir en silence. Elle avait surtout envie de pleurer. Il commençait à faire de nouveau frais à Boston et Capucine, frileuse qu'elle était, avait mis une couverture en fausse fourrure noire sur ses jambes. Son thé encore fumant reposait sur la table basse, Rags dormant contre elle, sur le sol. Elle entendit Isaiha grogner dans son coin mais n'en fit pas état, continuant de se concentrer sur ce qu'elle faisait. Ce n'est que lorsqu'elle l'entendit dans le salon que la brune leva le nez en souriant, l'observant. « Hey bébé ! » Mais visiblement son bébé n'avait pas l'air de bonne humeur. La jeune étudiante l'observa un long moment, le suivant du regard sans rien dire. Puis soudain, il quitta l'appartement. Capucine haussa les sourcils avant de sursauter en entendant les coups furieux contre la porte des voisins. Aussitôt, elle se leva pour aller voir ce qu'il se passait, entendant des hurlements dans le couloir. À peine était elle arrivée à la porte d'entrée que Isaiha entra dans l'appartement, tout aussi contrarié. « Chéri, ça va pas ? » Demanda la brune d'une voix douce. Parce qu'elle remarquait bien que ça n'allait pas. Capucine était extrêmement patiente avec Isaiha mais ces derniers temps, elle le trouvait particulièrement invivable. Le jeune homme était constamment sur la défensive, stressé. Elle ne comprenait pas trop ce qu'il lui arrivait et il n'en parlait pas. Capucine n'avait pas envie de le voir se renfermer et se disait que la manière douce l'aiderait peut être mais rien ne changeait.

@Isaiha J. Buchanan

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Capucine & Isaiha

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« Je suis désolé Monsieur Simons mais je ne peux pas vous monter votre nouvelle chambre… […] mais j’ai des cours à bosser […] Ne vous mettez pas en colère ! […] c’est bon, je vais vous la faire votre chambre !! » s’écria-t-il excédé par le comportement égoïste de ce vieil homme. Comment pouvait-il dire qu’il manquait de respect à une personne âgé tout simplement parce qu’il n’avait pas le temps d’être l’homme à tout faire de l’immeuble. Les voisins s’étaient fait passer le mot car il ne se passait pas une semaine sans qu’on lui demande un service allant du bricolage à monter les sacs de courses. Isaiha n’en pouvait plus mais il était la principale cause de son malheur : s’il n’était pas aussi gentil et serviable, il ne serait pas dans cette situation. Tout ceci le stressait car il avait l’impression de ne plus avoir assez de temps pour travailler ses cours ou de s’intégrer convenablement à la Winthrop House. Cette situation ne pouvait pas perdurer sous peine qu’il pète réellement un câble seulement à chaque fois, il se faisait avoir comme aujourd’hui par ce vieil homme. Maintenant, il allait devoir trouver du temps pour monter ces fichus meubles. Agacé, il monta les escaliers menant à l’étage de l’appartement qu’il partageait avec Capucine. « Bonjour » soupira-t-il en caressant son chat distraitement. « Si tout va bien ! Pourquoi tu me demandes ça sans cesse ?! » s’énervait-il. Ce n’était pas sain, il n’agissait jamais ainsi d’ordinaire mais là il était sur les nerfs depuis la rentrée et il n’était plus aussi patient avec le reste de la planète, petite-amie comprise. Un comportement totalement injuste envers celle qu’il aimait de tout son cœur mais peut-être ne se rappelait-il pas combien une relation peut être fragile quand l’un des deux oublie d’entretenir la flamme. Isaiha ne faisait justement plus d’effort, trop impliqué dans ses histoires d’étudiant.

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Capucine entendait Isaiha râler après leur voisin et haussa les sourcils. Vraiment ? Il râlait ? La brune l'observa revenir, toute étonnée de le voir aussi bougon. Il en vient même à l'envoyer balader alors qu'elle s'inquiétait pour lui. Capucine pinça légèrement les lèvres en l'observant. « Bah si je te demande ça sans cesse, comme tu dis, c'est parce que tu n'as pas l'air d'aller bien figure toi !! » Soupira t-elle doucement avant de retourner s'installer dans le canapé pour continuer la correction de la première partie de son mémoire. Isaiha était désagréable et clairement ça ne plaisait pas à Capucine. Ces derniers temps, elle avait la sensation d'avoir un étranger à la maison. L'anglaise avait de la peine à se remettre dans la correction, chamboulée et agacée par le comportement de son petit-ami. Il n'était pas le genre à mal la traiter mais on ne pouvait pas dire que l'amour régnait dans l'appartement. La jeune femme sentait bien que la flamme s'éteignait peu à peu et, avec ses études prenantes et ses tentatives d'intégrer un club, elle n'avait pas le courage de la raviver, ne serait ce qu'un peu. Pourtant, les soirées passées avec Isaiha n'étaient pas rares. Capucine faisait de son mieux pour ne pas trop travailler à la maison et privilégiait les moments où le jeune homme était occupé pour s'y mettre. « Au fait, tu as oublié d'acheter du lait hier... » Lança t-elle distraitement, le nez dans son mémoire. Mais alors qu'elle reposait les feuilles pour attraper sa tasse de thé, Texas passa comme un boulet de canon, sautant sur la table. « Texas, NON !!! » Le chat paniqua probablement car il effectua un dérapage sur la table en verre, renversant les télécommandes mais aussi les feuilles de Capucine qui s'envolèrent un peu partout. Prise dans la panique, Capucine en renversa le contenu de sa tasse sur elle, se levant d'un bon. « Ah c'est chaud putain !! » Hurla t-elle en tenant son t-shirt. Elle observa le bordel et tapa de pied, furieuse. « Putain j'en ai marre de ce chat !! Tu peux pas l'éduquer ?? C'est trop te demander de t'en occuper plutôt que d'aller toujours rendre service aux autres ?? J'en ai plus que marre cette fois !! » Capucine était rouge de colère. Elle s'agenouilla pour ramasser ses feuilles. « J'ai passé une année entière sur cette partie de mon mémoire et ton con de chat a tout foutu en l'air !! Elles ne sont pas numérotées ! Je vais perdre un temps précieux à tout ranger !! » Capucine se redressa, jetant les feuilles sur la table avant d'aller mettre ses affaires dans le bas à linge, se changeant. La soirée s'annonçait très très mal.

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« Je vais bien ! Cesse de croire que j’ai besoin d’être materné » soupire-t-il à son tour. Il allait bien. Certes, il dormait moins bien que d’habitude, se levait bien plus tôt pour aller courir ou pour étudier. La seule chose qui le contrariait, c’était bien que tout le monde s’imagine qu’il n’allait pas bien. Tout allait bien dans sa vie ! Sa remarque sur son oubli d’acheter du lait, faillit être la goutte d’eau qui ferait déborder le vase mais non, il ravala ses propos acerbes pour assister à une scène qui l’énerva bien plus : Capucine s’en prenant à son pauvre Texas. « C’est de ta faute, si tu n’avais pas hurlé, il n’aurait pas eu peur » rala-t-il en courant après son chat pour le prendre dans ses bras afin de le rassurer. Le petit chaton se pelotonna contre lui, son petit cœur battant la chamade. « C’est un chaton ! Qu’est-ce que tu veux que je lui apprenne ? Et puis, tu crois que ton chien est mieux éduqué ?! Il a encore ruiné une paire de mes baskets en bavant dessus. Ah oui, on ne doit rien dire sur Rags, c’est le meilleur chien, il obéit toujours au doigt et à l’œil » rétorquait-il vexé qu’elle s’en prenne à Texas. Ce pauvre animal n’avait rien fait. « De toute manière, je ne sais même pas pourquoi tu as accepté que je vienne vivre ici car mon chat ne fait que des bêtises, moi, je fais tout de travers. Rien n’est assez bien pour mademoiselle » soupire-t-il en secouant la tête de droite à gauche. Bien sûr, il était peiné pour son mémoire et il se ferait un devoir que de l’aider à ranger afin qu’elle puisse travailler. « Je vais t’aider à ranger, à deux, nous irons plus vite » poursuivit-il en s’agenouillant près de la table basse pour rassembler les feuilles qu’elle venait de jeter sur le meuble. « Allez dépêche-toi, je dois encore faire à manger et j’ai des cours à réviser aussi » demandait-il un brin excédé alors qu’il reposait son chat à ses côtés, le surveillant du coin de l’œil. Un bébé, cela demandait de la patience et une certaine dose de compréhension continuait-il de ruminer dans sa tête.

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Une boule se forma doucement au fond de la gorge de Capucine. Le ton de Isaiha était aussi tranchant qu'une lame de rasoir. La brune préféra ne pas répondre, essayant de garder un calme olympien. La brune ne cherchait pas à l'enfoncer ou le blâmer. Simplement, elle ne le comprenait plus. Son amoureux était la force tranquille en temps normal. Il s'ouvrait un peu à elle quand ça n'allait pas mais là, Capucine sentait qu'il y avait bien plus qu'un fossé entre eux. Et si Capucine pensait que tout irait mieux si elle ne disait rien, elle n'avait pas vu le coup fourbe de Texas pour la faire exploser. Capucine avait littéralement explosé, s'en prenant au chat, à Isaiha. La discussion aurait pu ne pas aller plus loin. Capucine aurait pu juste râler et Isaiha réconforter son chat mais non. Le jeune homme s'en prit à Rags. Capucine devint rouge de colère. « Oh Isaiha !! T'es pas content tu dégages !! Je te signales que je passe pas mon temps à papouiller mon chien et que quand il fait des conneries, il se fait punir lui aussi ! » Cracha t-elle, furieuse. Le ton condescendant de Isaiha exaspérait Capucine. Comme si elle jouait les princesses et se prélassait dans le canapé pendant qu'il faisait tout. Elle le conduisait où il avait besoin d'aller quand il lui demandait, elle allait le chercher quand il finissait tard. Capucine se sentait salie, souillée. D'ailleurs, Isaiha l'engueula soudainement parce qu'elle ne venait pas ramasser son mémoire assez vite. La brune avait une furieuse envie de lui éclater le visage contre le coin de la table. Soudainement, tout son amour pour lui était devenu une haine sans nom. « Va te faire foutre ! » Hurla t-elle avant de lui jeter un cadre photo qui traînait là. Heureusement, Capucine était une piètre lanceuse et le cadre alla se fracasser contre le mur plus loin. Rags se sentit soudainement très nerveux et se redressa, venant se mettre devant Capucine, face à Isaiha. Si le chien avait toujours été doux et aimant avec le jeune homme, son regard était tout autre. Il se mit à grogner légèrement, l'avertissant que s'il tentait quoi que ce soit contre Capucine, il n'hésiterait pas à lui sauter dessus. La brune fixait Isaiha avec un regard qu'il ne lui connaissait pas. Il était noir, furieux. Au fond d'elle, une tempête se préparait alors qu'elle serrait et desserrait ses poings, les larmes au bord des yeux. « Isaiha... Quitte cette appartement. Tout de suite. Toi et moi c'est terminé. Je sais encore commander à bouffer toute seule. Mais maintenant, tu te tires ! » Lui ordonna t-elle. L'ongle de son pouce était enfoncé dans sa paume, lui donnant alors une décharge électrique dans le bras, comme pour l'aider à ne pas perdre son sang-froid.

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A peine le cadre avait-il été lancé et que Rags se soit mis à s’interposer entre sa maitresse et lui, Isaiha comprit qu’il venait de faire la pire erreur de sa vie. La suite ne fit hélas que le confirmer. Il se sentait misérable pour la simple et unique raison qu’il venait de perdre l’amour de sa vie : Capucine. « Capucine.. » tentait-il de rattraper le coup, sa colère envolée. Il n’était plus qu’incompréhension, qu’angoisse. Elle venait de rompre avec lui, et il ne trouvait aucun mot pour s’expliquer, pour demander pardon. Tout était si soudain qu’il ne savait comment se comporter. La seule chose que son esprit lui ordonna de faire fut d’aller dans la chambre pour prendre son sac de voyage contenant ses maigres affaires. Il n’avait jamais été très matérialiste et soyons honnête : son chat avait bien plus de biens que lui. En parlant de son chat, il attrapait Texas pour le mettre dans sa cage de transport. Il ignorait où aller mais une chose était certaine : son cœur se trouvait dans cet appartement et il y resterait. « Je… on en reparlera » bafouilla-t-il. Capucine était bien trop en colère contre lui pour le moment, pour réellement prendre la mesure de ses propos n’est-ce pas ? Elle ne pouvait pas rompre, elle ne pouvait pas le quitter. Il n’était rien sans elle. Un célèbre adage ne disait pas : on comprend la valeur des choses qu’une fois les avoir perdu ? Les épaules voutées, il lança un dernier regard à sa belle mais les grognements du chien lui interdisaient tout geste. Pour faire quoi ? Plus de dégât qu’il venait d’en faire. « Je suis désolé » souffla-t-il le cœur au bord des lèvres avant de baisser la tête et de tourner les talons. Il venait de détruire tout sens à son existence parce qu’il avait simplement perdu de vue l’essentiel : celle qu’il aimait. A force de vouloir rendre service à tout le monde, à vouloir s’intégrer à tout prix, à vouloir réussir à ne plus être un poids pour elle ; Il avait tout simplement oublié d’être un compagnon, un petit-ami aimant. Il l’avait perdu… sauf qu’il se refusait à lui dire adieu. La porte de l’appartement se referma derrière lui, comme une paire de ciseau coupant le lien invisible qu’il avait depuis le tout début avec cette femme. Cela faisait mal, c’était même la plus grande douleur et il en était le principal fautif.

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Ses yeux larmoyants suivaient Isaiha du regard, comme si elle le surveillait, comme si elle voulait être sûr qu'il quitte cet endroit. Son cœur lui disait toujours que c'était lui l'élu de son cœur, celui qui avait su la reconstruire mais elle l'aimait beaucoup trop et la moindre altercation lui faisait mal. Elle aurait préféré continuer à pleurer Jorah comme une idiote plutôt que de devoir pleurer un homme encore en vie. Capucine n'avait pas bougé. Les larmes ruisselaient le long de ses joues alors que Isaiha avait cet air abattu qui lui plaisait tant et qui arrivait à la calmer en général. Mais pas ce soir. Sans trop attendre, Isaiha fit son sac, attrapa Texas et se dirigea vers la porte. Rags se tenait toujours devant Capucine, l'air menaçant, défiant le Winthrop d'approcher. Capucine renifla légèrement et posa sa main sur le chien. « Ça va Rags... » Lui souffla t-elle doucement alors que Isaiha avouait être désolé. Est ce que ça pouvait suffire après tous ce qu'ils venaient de se dire ? Capucine n'arrivait pas à comprendre comment ça avait pu dégénéré aussi rapidement. En quelques minutes, elle venait de quitter celui qu'elle appelait l'homme de sa vie et l'avait mis dehors. Elle qui jugeait leur couple parfait, pourquoi ils ne s'entendaient soudainement plus. La porte claqua, faisant sursauter Capucine qui sembla se réveiller d'un coup. La brune réalisa alors qu'elle était revenue à la case départ, quatre ans en arrière. Elle plaqua ses mains contre sa bouche en inspirant, détaillant la salon. La pièce avait soudainement perdu de son charme, de sa magie. Un hoquet étouffé s'échappa de ses lèvres alors qu'elle se laissa tomber sur le sol, fondant en larmes. Pourquoi les choses n'étaient elles pas faciles ?

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