Histoire
Fixant le paysage gris et nuageux et regardant les gouttes d’eau s’écraser sur la fenêtre de sa voiture, Louis quittait la Californie. Du haut de ses treize ans, elle sentait qu’elle aurait le mal du pays. Tout ça figurez-vous que c’est à cause du boulot de sa mère. Toute sa famille devait déménager ... Enfin, famille… Ses deux frères, son sa mère et elle car, son père est mort dans un accident de voiture le petit brun avait miraculeusement survécu. Imaginez-vous un peu : vous avez sept ans et vous voyez, votre père, mort, le visage défiguré et plein de verre, vous êtes vous-même ensanglanté, sur votre visage est mêlé sang, larmes et verre et je vous passe les autres détails gores. Bref, revenons à l’instant présent : Lou se tournait les doigts, pensant à sa « nouvelle vie »… Serait-il accepté ? Là était la cause principale de ses angoisses. Etant stressé de nature, il se foutait les pétoches rien que de penser à ça. La musique inondant ses oreilles, le bonhome s’endormit.
Arrivé à l’aéroport, descente des valises, affaires, meubles et tout le barda. Vous savez quand vous avez un stress tellement énorme qu’il vous empêche de dire quoi ce soit, comme si ça vous coupez littéralement les cordes vocales…Oui, le stress fait faire bien des choses, enfin bref, pas la joie quoi. Les quelques heures d’avion passèrent assez vite finalement, comme quoi, quand la musique est là, tout passe plus vite, en même temps, ça te berce donc… Enfin, bref, c’est bien beau tout ça, mais, le pire arriva. La descente de l’avion ; premier pas vers une nouvelle vie. Il se stoppa net, tétanisée, n’aspirant qu’à revenir dans son état. Son frère ainé du le prendre dans ses bras mal-grès ses réticences et le porta jusqu’au taxi qui les attendait.
La nouvelle maison était grande, en même temps vu les moyens de sa mère…. Toujours dans les bras de son frère, il s’agrippa encore plus, cherchant une once de réconfort. Arrivée dans sa chambre,il du poser ses affaires et fit le tour du propriétaire : la chambre était assez étroite, ses murs peint en rouge et noir, donnant un contraste sombre qui lui plaisait bien. Une fenêtre était placée du côté de la rue et, sur la droite, un lit deux place avec un sommier de bois blanc. Sa nouvelle chambre lui rappelait sa chambre en Californie, cette pensée lui arracha un soupir triste. Le brun fit vite fait son lit et se coucha, sans même dire bonne nuit à ses frères et a ses soeurs, l’esprit occupé par autre chose, notamment le collège. Il ne mit pas longtemps à trouver son sommeil.
Flashback, 6 ans plus tôt.
La nuit, noire, les nuages parsemant le ciel, cachant la Lune et ses étoiles. Lou était attaché derrière, somnolant au grès des musiques de la radio qui grésillait doucement. Un bruit sourd de coup de feu la réveilla et, subjuguée, le petit vit son père, sa tête traversée par un impact de balle. Le petit garçon était tétanisée, il allait de Charybde en Scylla : Le divorce de ses parents, son père qui avait gagné sa garde et sa mère, celle de ses frère et de ses sœurs avec qui elle était inséparable, sa mère, folle de rage et maintenant… Son père, mort d’une balle dans la tête. La véhicule partit sur la voie d’en face, vous voyez la suite ? Un autre véhicule les percuta. Lou fut en partie protégé, mais projeté violement contre le siège du passager. Le pare-brise explosa, les bouts de verres vinrent se loger dans ses bras, son dos, son cou et sur une petite partie de son visage. Il hurla de douleur et ne bougea plus pendant de longues minutes qui lui parurent des heures. Les bouts de verres lui faisaient atrocement mal, mais, il décida de faire quelque chose. Prenant son courage à deux mains et serrant les dents, il chercha le portable de sa mère, priant pour qu’il soit en état de marche. Il appela sa mère et, de longues minutes plus tard, les secours arrivèrent. Les pompiers extirpèrent le petit bonhomme et la, vision d’horreur : son père, défiguré, à vrai dire, on ne distinguait plus rien, même pour retrouver les yeux il fallait… Enfin, voilà, du sang, partout, des bouts de verre, partout aussi, il y en avait tellement qu’on ne voyait même plus qu’il y avait eu un impact de balle. Les images se floutèrent.
Retour à la réalité
Se réveillant en sursaut et en larmes, Lou cria, sous le choc de revoir cette vision d’horreur. Son frère ainé arriva et il explosa en sanglots.
« -Encore l’acc…
-Oui… »
Il le prit dans ses bras et le berça jusqu’à ce qu’il s’endorme
Lendemain matin, 6.45.
Se réveillant doucement, toujours dans les bras de son frère qui lui était profondément endormi, Lou enleva les bras de celui-ci qui lui avait entouré les épaules. Faisant bien attention de ne pas le réveiller, le jeune brun pris son slim noir, ses docs rouges, un tee-shit d’Iron Maiden et descendit dans la salle de bain. Il prit sa douche, se mit un peu de gel dans les cheveux (histoire que le bourdel total qu’était sa tignasse tienne et frisotte pas :’D) et s’habilla. Sortant de la salle de bain et déjeuna, sa mère arriva avec un tailleur parfait et un grand sourire aux lèvres
« -Bonjour Louis, bien dormis mon coco ?
- Ouai, j’ai vu bien mieux… Encore ce putain de cauchemard…»
Mettant son sac noir sur son dos, il mit vite fait ses chaussures, fourra son portable, son canif, ses écouteurs, de l’argent et le deuxième jeu de clé de la maison dans ses poches. Louse dirigea vers l’arrêt de bus le plus proche et pris l’autocar jusqu’au collège. Sur le trajet (plutôt long) il envoya un message a son frère ainé, un petit « Wake up ! » et rangea son portable dans la poche de son slim. Le bus s’arrêta devant le collège, il descendit, le sac sur le dos,il prit une grande inspiration et traversa la cour, sous le regard de…beaucoup de monde. Le brun se mit dans un coin de la cour et posa son sac à ses pieds, s’adossant contre le mur. Apparemment, il n’était pas le seul nouveau, deux autres mecs était en train de se faire reluquer par tout le monde, se faire pousser aussi, enfin, bref, pas la joie. Les deux se posèrent pas loin de lui et discutèrent, ils devaient certainement se connaître. Il le montrait du doigt et lui jetait des regards en coin, il baissa la tête et regarda ses chaussures en soupirant et ne les vit pas arriver :
« -T’est nouveau nan ?
-Ouai, vous aussi nan ?
- Ouai
- Vous venez d’où ?
-Toronto, et lui de Chicago
- J’viens de Californie …
- Tu t’appelles comment ?
-Louis-Stanley Jules Howley. Mes parents et les prénoms a rallonge… Sinon, pour les potes, c’est Lou.
- Moi c’est Slike
- Et moi c’est Jink
- Cool…»
Soupirant, il repoussa sa mèche de cheveux devant ses yeux la sonnerie retentie et ils allèrent se ranger en silence. La journée passa, jusqu’à ce que la dernière heure arriva, musique. Cool. Le cour se passa sans gros accroc, a part quand on lui demanda de chanter. En réalité, il avait une très belle voix, mais n’osait pas vraiment chanter devant beaucoup de monde, étant du genre timide. Cependant, il chanta, bien, comme quand il est tout seul en fait, et regagna sa place, se cachant dans ses cheveux bruns longs.
2 ans plus tard.
Lou traînait dans les couloirs du Lycée, cherchant désespérément sa petite copine, elle lui avait dit de le rejoindre dans le plus grand bâtiment… Il avait peur. Elle allait faire une connerie. Il entait casi sur. Mais pourquoi, oh grand dieu, pourquoi fallait-elle qu’elle fasse ça ? Le jeune homme se mit a courir et trouva le bâtiment, il la vit sur le toit, a fixer le vide. Il se tétanisa et ouvrit la porte de la tour avec affolement, avant d’arriver en haut de la tour, essoufflé. June le regardait, elle esquissa un sourire avant de dire :
« C’est plus la peine Lou. June part. Les anges m’appellent. Ils crient mon nom. Au revoir sweetheart. »
Lou n’eut pas le temps de tendre la main qu’elle tomba, criant son prénom. Son cri se stoppa brutalement quand elle heurta le sol. Morte. Il s’effondra en larmes. Il n’avait rien vu venir. Elle était joyeuse, heureuse, amoureuse…Enceinte… Et elle c’était suicidée. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Mais pour l’instant, il pleurait. Pleurait sa petite amie, sa meilleure amie, celle qui a su l’aimer a sa juste valeur. Celle qu’il a aimé. La seule certainement.