la réunion des anciens. (wade)

Je sais pertinemment ce que Wade pense de ma relation avec Zakhar. Je sais qu'il ne le porte pas dans son coeur parce qu'il me fait tourner la tête. Il dit qu'il n'est pas fiable. Je suis apparemment en train de me faire avoir. Je ne dis pas que tout ça est absurde. Peut-être qu'il a raison mais, je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux maintenant. Vous savez, l'amour c'est un truc de dingue, ça vous retourne le cerveau, ça vous fait faire des trucs de fous et... Bref, je suis sûre que d'un côté, il peut me comprendre. Il a juste peur que je souffre et pour tout ça, il tente de me protéger. Il est contre mon mode de vie mais je tente de le rassurer en souriant légèrement. Y a pas de soucis à se faire, je fais confiance à Zakhar même si ça parait dingue et qu'il me sache sans doute quelque chose. Je ne sais pas quoi mais, quelque chose quand même ! C'est pas que je veux pas bouger c'est surtout que je me suis engagée auprès de Dimitri et que j'ai pas envie de le lâcher comme ça. Mais, peut-être que d'ici un an alors, je le ferais ! S'il n'est pas revenu entre temps. S'il ne s'y oppose pas. Je souris un petit peu avant de recommander deux verres. T'en fais pas pour moi d'accord ? Je vais m'en sortir. Je vais trouver une solution !

Ca m'faisait chier d'entendre tout ça. Oui j'avais toujours eu du mal avec Zakhar, sans le détester pour autant. C'est simplement que ce type, j'avais jamais su le cerner correctement. Et de toute évidence, je ne m'étais pas trompé. J'arrivais pas à comprendre comment elle pouvait accepter tout ça, cette situation aussi compliquée et dans le fond, j'étais surtout frustré qu'elle doive endurer ça. Parce qu'Alexys était une fille en or, et qu'elle méritait plus que ça quoi, merde. J'voyais bien qu'elle essayait de me rassurer comme elle pouvait mais.. j'pouvais pas m'empêcher de me dire que son mec se foutait d'elle. Et j'aimais pas ça. - Et lui ? Il a jamais dit qu'il voulait revenir près de toi ? demandai-je malgré moi. Alexys commandait une nouvelle tournée, me décrochant un sourire. Faut dire qu'on avait une sacrée descente elle et moi. Un sacré entrainement depuis des années aussi. - Mouais dis-je avec un sourire en finissant mon verre, peu convaincu. - Surtout, n'oublie pas de penser à toi de temps en temps. C'est le plus important.

Je ne savais pas trop comment lui expliquer les choses. Dans un sens, il avait raison. Peut-être que je souffrais un peu de l'absence de Zakhar. Peut-être que je n'étais pas entièrement heureuse. Peut-être aussi que je me faisais avoir or, je refusais d'y croire. J'étais beaucoup trop amoureuse pour m'en rendre compte. Si... Enfin, il a l'entreprise familiale mais c'est Pyor qui est sensé s'en occuper du coup, je sais pas trop... Je sais pas ce qu'il veut. J'hausse les épaules. Il faut vraiment qu'on ait une discussion tous les deux, qu'on mette les choses au clair, qu'on décide ce qu'on souhaite réellement pour savoir où on en est. Je demande une autre tournée ce qui fait sourire Wade. Faut dire qu'on en a tous les deux besoin ce soir alors, autant en profiter et rattraper le temps perdu. Je te promets d'essayer ! Que je lui réponds en souriant avant de boire mon verre cul sec. Ca fait tellement du bien de se livrer à un vielle ami. En tout cas, on en a fait du chemin depuis ! Depuis notre arrivée à Harvard, depuis notre rencontre.

Pour une fois, j'me disais que j'avais peut-être trouvé quelqu'un à la situation sentimentale plus compliquée que la mienne en fait. J'y comprenais rien à cette histoire. Mais faut dire que déjà de base, je comprenais pas ce qu'elle faisait toujours avec un type comme ça, alors qu'il donnait simplement l'impression qu'il n'en avait pas grand chose à foutre d'elle. Je soupirai à nouveau en entendant ces mots, n'arrivant pas à m'enlever de la tête l'idée qu'il se foutait d'elle. Et qu'elle ne voyait rien.- Réfléchis bien quand même.. pose-toi les bonnes questions lâchai-je mine de rien. Fallait qu'elle lui mette un peu le nez dans la merde à son gars, sans déconner. J'sais pas comment elle faisait pour être toujours avec lui alors qu'il lui renvoyait si peu de considération. Du moins de l'extérieur, c'tait l'impression qui en ressortait. On recevait nos verres, et j'attrapais le mien alors qu'Alexys me glissait qu'elle essaierait de penser à elle un peu. - J'espère bien dis-je, avant de l'imiter et de boire mon verre cul sec moi aussi. Puis je souriais à se phrase, amusé par l'intonation de sa voix. - Arrête, on dirait vraiment qu'on est deux gros papy quand tu dis ça dis-je en riant légèrement. Mais en même temps, c'est vrai. Beaucoup de choses avaient changées depuis l'époque où on se cherchait elle et moi en essayant de fuir Jeno.

Je crois qu'on a jamais eu trop de chance. Wade, il a laissé filé son grand amour et moi, je suis en train de galérer avec le mien. Je ne veux pas abandonner pour autant, je veux m'accrocher et réussir à gérer la situation. Après tout, si on s'aime alors, on arrivera à trouver un arrangement. Faut juste qu'on y mette tous les deux du notre et surtout, qu'on en parle. J'ai besoin d'être fixée, j'en ai marre d'être dans le flou. J'irais là-bas et j'aurais une conversation avec. Ca va le faire t'inquiètes ! Je tente de le rassurer mais avant tout, de me rassurer moi-même. Pour assurer mes propos, je bois mon verre et il en fait de même. Je précise le fait que j'essaierai de penser à moi parce qu'il est vrai que je me suis toujours souciée du bonheur des autres avant mes propres besoins et envies. Je fais une remarque par la suite par rapport au bon vieux temps et ça me fait sourire. Après tout, on commence à se faire vieux ! Enfin, Harvard est tout ça... Je lève les yeux au ciel avant de rire. Et tout ça que je dis. C'est vrai qu'il y aurait beaucoup de choses à raconter là-dessus. Les mathers, les soirées, nos dérapages, nos histoires de coeur, de guerre bref, tout quoi !

Je voyais bien qu'elle essayait autant de se rassurer elle-même que de me rassurer moi. Elle gardait bonne figure, mais j'imaginais bien à quel point tout ce bordel devait lui faire du mal. Espérons que ce débile ouvrirait les yeux rapidement,
si il tenait réellement à elle et qu'il était droit dans ses baskets qu'il le prétendait. On buvait chacun nos verres cul sec, et j'me marrais en l'entendant parler de la période d'Harvard comme si on était déjà deux vieux papy croulant. C'est clair que c'était des années qu'on oublierait jamais. Les mather me manquaient vraiment, même si de ce point de vue, les choses n'avaient tout de même pas énormément changées. Je sortais toujours avec mes potes verts, même si depuis la naissance de Juliet, je ne faisais plus la fête de la même manière qu'à une certaine époque dirons-nous. - J'sais pas toi mais moi, j'suis quand même soulagé d'en avoir fini avec tout ça. Le boulot, c'est quand même mieux que de se taper ces cours et ces partiels interminables dis-je en haussant les sourcils. - Puis je galère moins avec Juliet et ça, c'était pas un point négligeable.

Je sais que ça n'a jamais été ça entre Zakhar et Wade et ce, malgré ses efforts. Ca a commencé par la guerre Eliot/Mather, forcément. Je ne pouvais pas lui en vouloir, à lui comme à personne d'autres, même pas mon frère car j'avais longtemps détesté Zakhar au plus haut point. Je me rappelle encore les fois où on nous a casé ensemble pour les travaux de groupe. Je me retenais pour ne pas l'égorger. Notre relation a changé du tout au tout. J'étais heureuse au début de notre relation et ce, même si nous avons longtemps galéré. Aujourd'hui, la situation était complexe mais, je faisais tout pour que ça marche. En tout cas, y a certaines choses qui me manquaient. Wade, quant à lui, avouait être soulagé d'en avoir terminé. Je ne pouvais que confirmer le fait que c'était sans doute plus simple pour lui. Je suis d'accord mais, j'ai beaucoup plus de travail qu'à l'université. J'en ramène même à la maison c'est pour dire. Heureusement que j'aime ce que je fais sinon, j'aurais fait un burn out depuis bien longtemps. C'est peut-être pour ça que mon couple fonctionnait. On était tous deux beaucoup trop accros à nos jobs respectifs. Elle me manque la miss. Tu me la refiles quand tu veux d'ailleurs !