Appel de Louison à Florence

Raah, tu détestes ça. Les appels au secours de Florence ont le don de te faire flipper. Alors qu'en temps normal, peu de choses t'effraient. Lorsqu'elle t'avait demandé de l'appeler, tu avais aussitôt chercher son numéro sur ton téléphone, appuyant sans hésiter sur le téléphone entouré de vert. Une sonnerie, deux sonnerie. Réponds ! Ah, enfin, ça décroche. " Putain Florence, qu'est-ce qui se passe ? Comment il s'appelle que je lui défonce sa gueule " débitas-tu avec une extrême colère.

Tu te retrouvais encore une fois sur ton lit, perdue dans de nombreuses pensées. Ta discussion avec Raphaël n'avait absolument pas arrangé les choses. T'aimerais bien pleurer, crier mais tout ce que tu pouvais faire c'était rester statique. Tu fus sortie de ta rêverie par ta sonnerie, tu avais presque oublier que tu avais demandé à Louison te t'appelais et surtout sa rapidité à venir à ton secours. Tu décrochas, « C'est pas à cause d'un mec, enfin pas entièrement. » soupiras-tu le regard fixé au plafond. Sa colère protectrice arriva quand même à t'arracher un léger sourire. « J'suis enceinte meuf, j'ai vraiment déconné. » lâchas-tu enfin avant de soupirer, soulagée.

Plantée devant la Mather House, une clope au bec, tu faisais les cent pas sur le perron, attendant que ta meilleure amie daigne répondre alors qu'elle t'avait demandé de l'appeler ! Lorsque sa voix résonna enfin, tu respiras de nouveau normalement, elle était déjà en vie. Fidèle à toi même, tu t'étais emportée, te doutant qu'un mec était dans le coup. Cependant, Florence t'arrêta net dans ton délire, se montrant un peu plus posée que tu l'étais. Elle paraissait paumée et inquiète. Tout à coup, elle te balança une nouvelle qui avait eu l'effet d'un électrochoc sur toi. " Ouais c'est ça t'es enceinte ! Bien sûûûûr ! Et moi je suis devenue Reine d'Angleterre entre temps " dis-tu en rigolant, tirant sur ta cigarette à plein poumon. Face au silence qui s'était installé entre vous, tu étais rapidement revenue sur cette impossibilité. " Non mais t'es sérieuse en fait ? J'ai loupé un épisode ou quoi ? Comment s'est arrivé, tu le sais au moins ? " l'interrogeas-tu sans t'arrêter, totalement terrorisée pour ton amie.

Réaction normale, elle cru d'abord à une blague, tu ne dis rien. Tu ne voulais pas le dire deux fois et elle finirait bien par comprendre que c'en était pas une face à ton silence. L'envie de prendre une clope pour décompresser te picoter les lèvres mais tu pensais à ce petit être qui grandissait en toi et tu reconcentras sur votre conversation. « Un gros épisode oui, même moi jm'en rappelle plus trop pour être honnête. » Tu pouvais ressentir la peur dans la voix de Louison. La même était dans la tienne. Mais contrairement à Raphaël, elle ne s'était pas énervée et essayait de comprendre la situation. Situation dans laquelle tu étais perdue. « Tu vois quand j'suis rentrée du Summer Camp ? J'étais un peu dans la déprime et début août j'suis sortie et comme d'hab je me suis retrouvé chez un mec. Il s'appelle.. heu.. je sais plus putain. » dis-tu la voix tremblante, essayant de reconnecter tout ces morceaux dans ta tête. Tu te revoyais chez lui, son visage, son corps et vos messages. Tu bégaias un « J'ai son adresse je crois, quelque part. »

Accoudée sur la rambarde de la terrasse, tu regardais au loin, écoutant ton amie au destin complètement renversé. Comment cela avait-il pu lui arriver ? À elle, l'experte en relation sexuelle. Son insouciance répétitive l'avait finalement eu. Elle ne se souvenait même plus du nom du type qui avait placé la vie en elle. " Putain Florence, t'as son adresse et pas son prénom, c'est grave. " plaças-tu en tirant une nouvelle fois une taffe de ta clope qui se grillait d'ailleurs à vive allure. Dans tous les cas, tu ne voulais pas non plus lui faire une leçon, d'autres personnes s'en chargeraient si elle osait leur en parlait, comme son frère. " Du coup, ça va faire quasiment un mois que tu portes la vie. Je préfère même pas te demander ce que tu comptes en faire... Tu dois encore être sous le choc. " t'exprimas-tu faiblement et déstabilisée. " Tu comptes retrouver le père et le lui dire ? " terminas-tu par lui demander en tordant ta bouche.

Machinalement avec tes cheveux en écoutant les sermonnades de Louison. Elles étaient totalement justifiées, et plus tu l'écoutais, plus te te rendais compte dans quelle merde tu t'étais mise. Tu savais que tu avais son adresse dans une de vos conversations, maintenant c'était à toi de savoir si tu allais l'utilisé. « Le pire c'est que j'ai rien vu venir, pas de nausées. J'ai même pas fais attention à si j'avais eu mes règles ou pas. J'suis tellement inconsciente putain, qu'est ce que tu veux que je fasse avec un gosse ? » soufflas-tu totalement perdue. Non, tu ne savais pas ce que tu allais en faire, t'avais même pas eu le temps d'y penser. Tu n'avais pas penser non plus au père et si oui ou non tu allais le contacter. « Oui j'pense, qu'il le sache au moins. Mais vu le personnage, je doute qu'il en ait quelque chose à foutre. », il allait surement de fermer la porte au nom après t'avoir lâché un simple « C'est ton problème. » mais qui ne tentait à rien n'avait rien. Un petit temps de silence s'installa entre vous, « Tu penses que je devrais faire quoi ? » lui demandas-tu complètement perdue. 

Cette conversation devenait trop importante pour rester dans un endroit si fréquenté. Terminant furtivement ta cigarette, tu t'étais engouffrée dans la Mather House pour rejoindre ta chambre, écoutant attentivement ta brunette favorite. Ces histoires de grossesse, tu n'y connaissais que dalle. À vrai dire, tu n'avais des rapports sexuels réguliers que depuis deux semaines et encore... La plupart n'était d'ailleurs pas protégé, mais tu étais plutôt organisée alors la pilule, elle, tu ne l'oubliais pas. Pas comme Florence apparemment. De toute façon, c'était trop tard. Tu n'allais pas l'engueuler et lui faire la morale. Tu avais ensuite demandé des nouvelles du père, un père fantôme qui n'était pas à priori sérieux. La totale. Tu soupiras longuement en t'écroulant sur ton pieu, jetant tes jambes dans les airs. Tu étais paumée, autant qu'elle. Qui étais-tu pour lui donner des conseils au juste ? " Je pense que je serais une super tata " ponctuas-tu en explosant de rire pour dédramatiser la situation. " Sérieusement, fais les choses dans l'ordre. Vas voir le père, tu le mets au courant, tu tâtes le terrain. S'il t'envoie chier et qu'il en a strictement rien à foutre de la graine qu'il a planté, alors, tu décideras toute seule. Personnellement, je ne pourrais pas... je ne pourrais pas tuer un petit être qui grandit déjà en moi... À part s'il était issu d'un viol tu sais... et encore... " expliquas-tu en te mettant à sa place. C'était bien beau d'ailleurs. Pour toi, actuellement, tu t'imaginais qu'Ezio ne te lâcherait pas dans cette aventure mais en étais-tu vraiment persuadée ? Après si peu de temps ensemble... " Mais c'est vrai que tu es jeune et qu'un enfant va bouleverser ton avenir à tout jamais... Quoique tu fasses, je serais à tes côtés Florence, je t'aime tu sais. "

Ton ventre criait famine, c'est vrai que maintenant, tu devais manger pour deux. Tu te dirigeas vers ta réserve de bouffe ou encore ta cachette à chagrin comme tu aimais l'appeler. Tu pris quelques barres chocolatés et tu commenças à les déguster près de ta fenêtre où tu pour vais voir le soleil se coucher. Tu soupiras, un sourire au visage à la remarque de Louison, elle savait toujours comment te détendre et détendre l'atmosphère. « Je pense aussi. Peut-être que tu seras même sa marraine, qui sait ? » Si tu le gardais, elle pourrait très bien l'être, c'est un fille qui a toujours fait partie de ta vie et qui le fera sûrement jusqu'à la fin. « Ouais, j'vais y aller, demain.. si j'ai la foi. » répondis-tu à ses conseils. La main sur le ventre tu te demandais si ce "petit-être" allait être un poids ou justement tout ce dont tu avais besoin. Cette petite chose qui grandit en toi allait sûrement être la seule personne qui allait t'aimais à tout jamais. Tu soupiras encore un fois, perdue. « J'viens d'à peine de commencer les études aussi.. j'sais pas j'verrais. Merci, merci d'être là Lou'. Je t'aime aussi. Et bien sûr j'te tiens au courant. » Plusieurs paquets de gâteaux t'encerclaient et tu les pris d'une poignée avant de les jeter à la poubelle et tomber sur ton lit une nouvelle fois. La journée avait été longue, stressante et tes yeux exténués s'humidifiait un peu plus à chacun de tes bâillements.