ELOAN D. BEZOS-PARK - Park Jimin

Selon des théories recherchées, le nombre 13 porterait bonheur à une personne sur deux. Malheureusement pour moi, je fais partis des personnes qui ne connaissent pas cette chance. Je suis né un 13 mai, dans le canton du Gyeongsang du nord, en Corée du Sud. Puisqu'un malheur n'arrive jamais seul, j'ai été le dernier des triplés à montrer le bout de mon nez, ce qui fait de moi le plus jeune de nous trois. J'ai grandis au sein d'une fratrie aimante, je n'avais pas à m'en plaindre. De ce côté là, j'ai toujours su trouvé ma place et jamais je ne m'y suis sentis comme étant de trop. Malgré les enfantillages quotidien que j'entretenais avec Loevan dû à nos deux caractères opposés, je m'entendais plutôt bien avec mes frères et sœurs. À côté de ça, j'étais pas vraiment bruyant, à vrai dire j'étais un enfant sage et obéissant, je faisais en sorte de rendre mes parents fiers en offrant sans cesse le meilleur de moi-même. C'est en grandissant que les choses sont devenues différentes pour moi. En effet, j'étais rond, je portais un appareil dentaire et des lunettes de vue, autrement dit ; l'équipement typique qui faisait fuir les autres. C'était inévitablement ce que j’appelais « le début d'une longue descente aux enfers », puisque non, je n'arrivais pas à me faire d'amis et je n'étais pas du genre à crier à l'aide dès que quelque chose n'allait pas. En plus d'être un élève exemplaire et le premier de la classe, j'avais le look du martyr qui collait parfaitement avec, et cette étiquette de victime m'avait suivit un moment.

Après avoir longtemps subit et encaisser les moqueries de mes camarades, j'apprenais la grande nouvelle. Nous déménagions à Boston alors que j'avais seulement dix ans, suite à la mutation de nôtre père. J'ignorais si je devais me réjouir de quitter ce cauchemar ou simplement être effrayé à l'idée d'en voir naître un nouveau. Cependant, je n'avais pas mon mot à dire et je me gardais bien de communiquer ô combien ce changement me faisait peur. En arrivant aux états-unis mes doutes se sont confirmés lorsque j'ai dû me mêler aux diverses conversations d'une langue qui n'était pas la mienne, j'avais beau être bilingue, tout ça m'avait bien trop intimidé et je m'étais résigné en me disant qu'il était préférable que je reste sur la touche. Je ne parlais plus beaucoup et je m'étais inconsciemment renfermé sur moi-même, je n'avais plus envie d'être jugé encore une fois et j'ai pensé que de cette façon, personne n'oserait m'approcher pour se moquer, et c'est exactement ainsi que ça s'est produit.Je m'étais créer une bulle dans laquelle je m'enfermais, j'étais bien trop dans mon monde pour m'intéresser aux autres ou inversement, pour qu'ils s'intéressent à moi. C'est d'ailleurs à cette époque que la musique m'a attirée, et d'une part parce que j'étais admiratif du talent de ma sœur aînée qui était secrètement ma plus grande source d'inspiration.

J'avais dis adieu à mon appareil dentaire, à la nourriture calorique et j'avais troqué mes lunettes pour des lentilles afin de dire bonjour convenablement à mon entrée au Lycée. J'avais considérablement maigris et j'avais même osé me colorer les cheveux pour avoir un peu plus confiance en moi. Sous régime strict, je prenais soin de moi pour pouvoir en retour, prendre correctement soin des autres. Je me souviens avoir un jour été abordé par des camarades de classes qui trouvaient mon accent amusant et qui m'ont proposé de traîner avec eux. D'abord méfiant, j'ai fini par accepter et c'est ainsi que je me suis lié d'amitié avec ces quelques garçons. Dans le lot,il y avait Syd. Il a été le premier avec lequel j'ai eu une réelle conversion et c'était avec certitude, celui avec lequel je me suis le mieux entendu. Malgré le fait qu'ils m'entraînaient tous à faire des choses qui me ressemblaient pas comme boire, fumer,  sortir jusqu'à pas d'heure en pleine semaine, je me sentais enfin apprécié et je commençais à croire que j'avais moi aussi ma place quelque part sur terre. Ça ne plaisait pas vraiment à mes parents avec qui je me disputais sans arrêt, mais nous avions fini par faire un pacte pour cesser d'avoir une ambiance tendu à la maison et tant que mes notes ne chutaient pas, j'avais le droit de continuer de les voir. Je n'étais pas spécialement fier de faire n'importe quoi, de sortir avec n'importe qui, mais je me conduisais comme quelqu'un de presque normal et c'est les seuls moments de liberté que j'avais et durant lesquels je ne réfléchissais pas.

J'étais diplômé et j'avais l'impression d'être plus ou moins stable intérieurement, enfin. Je voyais toujours mes amis, Syd plus que les autres. Il était devenu mon meilleur ami et depuis quelques années, nous étions inséparables. Il n'y a pas un jour où on ne se voyait pas, il était une partie de mon quotidien de la même façon que j'étais une partie du sien. Nous étions si proche et nous nous entendions si bien que nôtre relation ambiguë portait à confusion, ce qui au fond m'enchantait puisque plus le temps passait, plus ce que je ressentais m'enfonçait un peu plus dans un gouffre agréable, comme s'il était l'ancre à laquelle je m'étais désespérément accroché. Ma vie a prit un brusque tournant le 13 décembre 2016, lorsque j'ai frappé à sa porte et que ses parents m'ont ouvert. Après m'avoir reproché de ne pas avoir vu qu'il allait si mal et que je n'avais pas été capable de faire mon job d'ami, ils m'ont fait comprendre que je n'avais pas ma place à l'enterrement et qu'il était hors de question que je m'y montre. Respectueux, ou bien trop stupide, je n'y suis pas allé et quand bien je l'aurai souhaité, j'en étais incapable. J'ai passé mon temps à me torturer l'esprit pour essayer de comprendre pourquoi il avait commit l'irréparable et encore aujourd'hui, je n'en tire aucune réponse. 

Après ça, je me suis éloigné des amis que je m'étais fais au lycée, j'avais mis des barrières entre moi et les gens qui m'entouraient, il est évident que les personnes qui m'approchaient étaient touchées d'une façon ou d'une autre d'un malheur et suite à ce raisonnement qui me paraissait juste, je me suis de nouveau replongé à fond dans mes études tout en me refermant sur moi-même comme autrefois, tout bonnement car je ne connais aucune autre manière de gérer mes émotions et que le simple fait d'évoquer le sujet sensible pourrait me faire perdre la raison. Je suis donc à présent l'Eloan d'avant, celui qui bossait dur et qui semblait sage, mais avec moins d'amis et plus de blessures. J'entame ma quatrième année en Sciences qui se trouve être ma matière majeure et chimie qui elle, est ma matière mineure, parce que oui, au de-là de la musique il y a d'autres choses qui me passionnent, dont les études que j'ai choisi de suivre. Je suis quelqu'un de facilement distrait mais par chance, je peux compter sur ma sœur aînée Jinny, pour m’accueillir chez elle autant de fois et autant de temps que je le souhaite. Ainsi, elle m'aide parfois à réviser, je peux aussi compter sur son meilleur ami avec lequel je m'entends bien, ce qui finalement, me fait sentir moins seul. Je me dis qu'avec un peu de volonté et un minimum de concentration, je pourrais enfin faire quelque chose de bien, réussir ce dans quoi j'étais partis pour échouer, autrement dit ; ma vie.