raph, assieds toi faut que j'te parle, j'ai passé ma journée dans le noir (raphaël)

Depuis ta sortie avec Nesryne, tu te sentais mal et fatiguée. Les premiers jours de cours avait été difficile et tu devais retrouver un rythme scolaire. Plus ou moins normal parce-que tu n'oubliais pas que tu étais une Mather à en devenir et faire la fête faisait partie de ton emploi du temps. Tu mangeais peu, enfin quand t'avais le temps et le sommeil.. enfin le som' quoi ? Tu ne connais plus ce mot. Ce matin, tu avais eu une baisse de tension suivi d'un évanouissement. Ce qui t'avait amené à l’hôpital, tu avais passé des tests de routine et les résultats étaient tombés quelques heures plus tard. Tu avais rapidement lu tes carences mais ce que tu n'attendais pas c'était la phrase du médecin qu'il lâcha avant de partir « Vous devriez vous ménager. Pour vous et votre bébé. » Tu avais bugué pendant quelques secondes avant de demandez timidement « Mon quoi ? » une massue d'explications plus tard, tu sortis en fin d'après-midi de l'hôpital. Arrivée à l'appart, tu t'y trouvas seule, comme d'habitude Raphaël n'était pas encore rentré. Et tu voulais que ça soit le premier à être au courant. Il t'avait toujours mise au courant, tu l'avais jamais écouté. Tu savais que c'était l'heure des réprimandes. Tu le harcelas de texto afin qu'il rentre au plus vite histoire d'en finir, maintenant et tout de suite. En attendant son arrivée, tu envoyas un sms à Louison. Encore dans les vapes, sur le canapé, au moment où tu entendis la porte claquée, tu bondis subitement. La bouille de Raph' apparut et normalement t'aurais ris ou sortis une blaque. Mais, tout ce que tu pus faire, fus de dire accompagné d'un ton austère. « Raph', assieds toi, faut que j'te parle. »  

Enfin ces putains de cours étaient finis et toi t'étais libre. Tu voulais prendre un clope et te reposer. En plus, il faisait beau dehors, c'était pas tout le temps ce genre de chose. Tu commençais à fermer les yeux en soufflant cette fumée grise qui revenait d'un voyage dans tes poumons lorsque ton téléphone vibra. Une fois? Bon, ça peut attendre. Deux fois? Ça va, c'est pas la mort. Trois fois, quatre fois, cinq fois! Mais bordel qui osait te faire chier au meilleur moment de ta journée?! Agacé tu pris ton téléphone en main afin de regarder qui te harcelait comme ça alors que t'en aurais surement rien à foutre à la fin.

A travers ton souffle brumeux tu vis apparaître  le nom de la seule personne qui t'importais. Florence. Tu écrasas ta clope et approchas ton téléphone de ton visage pour être sûr d'avoir bien lu. Tu n'avais pas tout compris mais une chose était claire dans ton esprit. Elle avait besoin de toi. Sans perdre de temps tu accourras jusqu'à votre appartement. Quand enfin tu ouvris la porte, elle n'était pas là pour te sauter au cou et de faire une de ses blagues idiotes. Elle était assise là, dans le salon à te regarder. C'était grave, et maintenant tu en étais certain. Mais tu compris que ce n'étais pas grave comme  quand elle se faisait larguer par un de ces connards manipulateurs ou qu'elle avait juste besoin d'un câlin de son frère lorsqu'elle te regarda et te demanda de te poser car une discussion s'annonçait. Paniqué et avide de réponse, tu articulas rapidement « C'est quoi le problème ? »  

Tes doigts et pieds tapotaient légèrement n'importe quelle matière qui se trouvait près d'eux. Nerveuse, c'est ce que tu étais. Puis derrière ça y avait de la peur, de la tristesse, de la pression et un four-tout d'émotions qui t'étais jusqu'à aujourd'hui inconnues. La petite tête angoissée de Raphaël n'arrangeait pas les choses et une dose de culpabilité s'ajouta au surplus de sentiments qui étaient en train de bouillir à l'intérieur de toi. « Assis-toi merde ! Tu vois pas que je suis sérieuse, t'es con ou quoi ? » lâchas-tu violemment, alors que tes membres arrêtèrent de bouger. Il ne devait pas comprendre cette colère injustifiée mais ça t'as fait un peu, juste un peu de bien de t'énerver. Puis tu savais que tu ne pourrais pas avoir cette position très longtemps. Que tu serais sûrement en PLS dans les prochaines minutes. Tu pris quelques inspirations pour te calmer, pour pas t'énerver contre Raph' alors que tu devrais être en colère contre toi même. et contre ta connerie aussi. Putain de connerie. Calmée et de nouveau bien consciente de la situation, tu balbutias « 'Fin c'est compliqué.. mais, en gros.. j'ai eu un petit accident... ». Tu savais pas quoi dire, comment le dire. Même pour aligner quatre mots, t'étais perdue. T'essayais de pas dire des phrases à la con du genre "T'énerves pas hein" ou "Mais c'est pas de ma faute", "Je savais pas". Le mec devant toi, c'était un impulsif, surtout quand ça te concernait et tu savais que quoi qu'il arrive, il allait péter les plombs. Tu voulais juste limiter les dégâts. Après une minute de silence, tu te lanças, la tête baissée et le regard planté au sol. Tu réussis à articuler un « Je suis enceinte. » à peine audible.  

T'étais assis là sans trop comprendre ce que tu venais d’entendre. Dans ta tête ces mots revenaient en boucle. Enceinte,enceinte,enceinte... Tes yeux étaient fixés au sol et tu ne bougeais pas. T'avais l'impression que le monde s'était arrêté et que y'avait plus que vous deux, l'un en face de l'autre et cette chose aussi, elle était là. D'un seul coup tu te levas et la regardas sans bouger, du noir dans les yeux.

T'allais commencer à gueuler quand tu te demandas si elle ne te faisait pas une blague. Oui ça devait être ça, une blague, une simple blague. Même si la colère n'était pas retombé, tu demandas en rigolant : « Tu te fous de ma gueule là? » Elle ne répondait pas, elle te regardait sans bouger, et là ton regard changea. Elle ne rigolait pas, tout ça c'était bien vrai. Elle était enceinte. Et toi t'était là comme un con. Tu faisais les cents pas sans savoir quoi dire. Enfin tu tournas la tête vers elle « Mais t'es pas sérieuse? Qu'est ce que t'as fais bordel! Comment tu fais pour être aussi conne?! » T'avais envie de tout casser, les chaises, la table mais surtout la gueule de ce petit con qui savait pas mettre une foutu capote. Et elle était là assise, le regard au sol. Tu t'en voulais de t'emporter comme ça mais en même temps putain c'était pas rien, t'avais le droit de gueuler. Tu frappas ton point sur la table en attente de réponses « Putain mais répond moi fait un truc! » T'en pouvais plus, tu sentais le monde s'écrouler petit à petit mais surtout son avenir. Elle aurait jamais de futur si elle gardait ce truc.

Les yeux toujours au sol, tu entendis  sa question suivi d'un rire jaune. Un rire jaune qui annonçait souvent les colères incontrôlables de Raphaël. Tu restas silencieuse encore apeurée de dire des conneries. t'étais maladroite et dans ton état tu le serais surement encore plus alors tu préférais te taire. Ses cris perçaient tes tympans et ton coeur par la même occasion. Ta vue commençait légèrement à se brouiller et malgré tes efforts pour ne pas pleurer. Des larmes vinrent rouler sur mes joues déjà rouge de honte. Un silence régna soudainement après cette tempête, tu t'apprêtais à relever timidement la tête, quand son poing vint taper la table. Tu sursautas et te cachas encore un fois de lui morte de honte. T'avais honte de toi, parce-qu'il avait raison. Qu'est ce que t'étais conne, putain. Tu t'en voulais de t'être mise d'en une galère pareil. Mais, t''avais déjà ta conscience qui te rappelait en permanence à quelle point t'étais une gamine idiote, t'avais pas besoin qu'il s'énerve comme ça. Timidement, tu commenças « Je suis désolée, j'te jure, c'était pas prévu, je l'ai appris ce matin.. » Il te demandait de réagir mais le pouvais-tu ? Tu restas statique un moment, sachant que soit tu allais t'effondrer soit t'emporter. Tu t'étais excusée, tu t'étais faite toute petite et tu l'avais laissé t'engueuler. Qu'est ce qu'il voulait de plus, merde ? « J'suis désolée, putain ! Désolée d'être conne, de servir à rien et de te faire que des problèmes. » crias-tu, tout en le regardant droit dans les yeux. Les tiens, il y a quelques secondes larmoyant et triste s'était éteint pour laisser place à la fureur et la détresse.  

Voilà, tu te sentais mal. Elle avait commencé à crier, tu l'avais vraiment blessé. Mais merde quoi c'est pas ce que tu voulais toi la blesser, pas du tout. Tu veux juste qu'elle soit heureuse. Et toute cette situation l'en empêcherait, tu le savais très bien. Elle a déjà tellement de problème avec tous ces gars qui la lâchent comme une merde sans jamais penser à ce qu'elle peut ressentir. Bizarrement au moment où ces mots traversèrent ton esprit, tu te rendus compte qu'au final t'étais comme eux. Comme tous ces gars qui n'en avaient rien à foutre des filles, qui les baisaient puis les lâchaient parce qu'une relation sérieuse c'était pas pour eux. Mais jamais t'oublierais de prendre une capote toi, t'étais pas con au point de gâcher trois vies à la fois. Tu continuais de la fixer, avec toutes ces pensées qui te bousculaient l'esprit, tu savais pas quoi faire. Tu passas ta main dans tes cheveux en fermant les yeux. Te calmer, tu devais te calmer et pas tout casser.

« Comment s'est arrivé ? Comment t'as pu être inconsciente à ce point-là? » Et voilà tu commençais à t’énerver et tu le faisais pas exprès, merde quoi. Tu devais t’arrêter maintenant de crier, pas continuer mais bordel t’avais tellement de choses à demander. « T'étais bourrée c'est ça ? Et le mec ? Hein, c'est qui ce mec putain ?! » Tu jetas d'un revers de la main ce qui était sur la table. Trop tard t'était plus calme et te faire redescendre serait difficile. T'avais pas pu t'en empêcher. Rien que le fait de penser à ce mec te mettais hors de toi. De plus, tu savais que Flo' n'allait pas rester sans réagir.
 

C'était à présent ton tour de faire les cents pas dans la pièce. c'était un moyen d'évacuer la frustration et de pas casser tout ce qui se trouvait près de toi. Toi et Raphaël, vous étiez deux bombes à retardement. Si l'un explosait, l'autre aussi et les dommages seraient peut-être irréparables. Pour l'instant vous étiez tout les deux dans votre coin, vous essayiez de vous calmer. Tu t'étais dirigée vers la fenêtre pour y prendre un grande inspiration, t'espérer que ce peu d'air frais allais réussir à te calmer mais non. Y avait tellement de sentiment tous différents des uns des autres qui se bataillaient dans ton corps. T'arrivais pas à tout contrôler. Ta colère s’apaisa tout de même pour faire place à une nouvelle émotion, la honte. Honte qui se multiplia quand Raphaël commença à te questionner. Cette grossesse s'était faite dans les pires circonstances possibles, ça tu le savais et l'assumais pas tellement. Il s'énervait de plus en plus, et là, c'était lui qui balançait tout et n'importe quoi et même toi tu savais pas comment le calmais. T'étais très mal placée pour même essayer et tu regrettais tellement ces quelques va et viens. C'était de ta faute, c'est toi qui avais provoqué ça. « C'est arrivé, c'est tout. Je sais pas comment, quand. J'ai rien demandé. » dis-tu maladroitement, la voix tremblante. T'arrivais même pas à sortir une excuse correcte. Tu te glaças quand il parla du fameux père, ce père n'était qu'un plan cul banal dont même le t'échappais. Quel père ! Tu pensais que tu pouvais juste faire profil bas et que ça allait passer. T'avais pas pensé au père, une seconde, trop concentrée par la merde dans laquelle tu t'enfonçais un peu plus. Et là, les larmes, tu pouvais pas les contrôler, elles coulaient, sans s'arrêter alors que le poids de la honte arquait ton dos. « C'est un mec que j'ai vu quelques fois. J'étais pas bourrée, il a été réglo avec moi. » tu ne voulais mentionner que c'était pas le genre de mec à accueillir un bébé dans ses bras, un grand sourire aux lèvres. Que c'était qu'un plan cul et qui s'en battait la race de toi. Ça ferait trop. « Calme toi, s'il te plait... J'suis déjà assez énervée contre moi-même, j'ai pas besoin que tu le sois aussi. » soupiras-tu, t'approchant doucement de lui, tu ne pouvais pas soutenir son regard plus que quelques secondes mais malgré tu avais besoin de son soutien et qu'il soit là pour toi.

Tu regardais la petite brune faire les cent pas toujours aussi tendu. Tu le sentais et tu le voyais, qu’elle allait exploser mais elle savait aussi bien que toi qu’il ne fallait pas. Vos disputes n’avaient jamais eu de gagnants, tous les deux, vous vous ressembliez comme deux gouttes d’eau. Même si vous n’étiez pas réuni par le sang vous l’étiez bien au niveau du caractère. Deux bombes. Vous êtes deux bombes. Tu la regardais, essayer de se calmer pendant que tu passais frénétiquement ta main dans tes cheveux comme à ton habitude. Tu regardas par la fenêtre, un léger sourire en coin venant de l’ironie de la situation. Le ciel était aussi bleu que la mer pendant que tes yeux étaient noirs de colère. Tu voyais qu’elle commençait à perdre le contrôle, elle te lâcha qu’elle n’avait rien demandée et qu’elle ne savait pas comment c’était arrivé. Evidemment qu’elle ne savait pas comment c’était arrivé, elle n’avait pas troué cette putain de capote toute seule. Putain mais qu’elle putain de connerie. Tu te postas près de la fenêtre afin de t’allumer un clope pour essayer de te détendre. Tu aspiras lentement une bouffée de ta cigarette sous le coup du stress. D’un seul coup elle se mit à pleurer. Mon dieu non, il ne fallait pas qu’elle pleure, surtout pas. Malgré l’envie de venir la prendre dans tes bras à l’instant où la première larme était tombée tu étais trop fière pour bouger. Elle te balança qu’elle était bourrée. Bourrée ?!
« Tu te fous de ma gueule là ?! Bourrée ?! »
Putain de merde, putain ! Elle baisait à droite à gauche à chaque fois qu’elle était bourrée il fallait bien que ça arrive un jour mais merde elle peut pas continuer comme ça, et n’attendre aucune conséquence. Au moment où cette pensée te traversa l’esprit, tu te serais bien giflé toi-même. Tu faisais exactement la même chose qu’elle et un jour tu tu te retrouverais avec un gosse dans les bras, s’il n’est pas déjà né d’ailleurs. Elle s’approchait de toi en te demandant de te calmer. Tu ne tenais plus. Tu la pris dans tes bras en lui embrassant doucement le haut de la tête.
« Je suis désolé… Tellement désolé. »
Tu posas ta tête sur la sienne.
« Il va falloir en faire quelque chose de ce bébé. »