sally م I feel so empty..

aujourd'hui était un jour comme les autres pour moi. il faisait frais, j'avais envie de me recoucher et en même temps, j'avais besoin de voir du monde. depuis ce jour, je ne vivais plus. depuis ce jour, j'avais perdu le goût, l'odorat et le toucher. je n'avais plus envie de rien et je me contentais de peu. je n'étais que l'ombre de moi-même. mes pensées étaient tournées vers la même personne, celle que je tentais d'oublier. celle que je voulais oublier mais voilà, plus j'y pensais et plus ça me rendait dingue. il fallait que je vois du monde, que j'oublie tout et que je passe à autre chose. c'était un fait. j'avais donc pris le chemin du starbucks le plus proche du campus, j'avais commandé un cappuccino puis, je pris le chemin d'une table au hasard. cependant, je reconnus rapidement une voix que je connaissais bien non loin de moi, celle de l'une de mes meilleures amies, Sally. je ne savais pas si elle était accompagnée ou si elle parlait au téléphone, toujours est-il que je prenais place face à elle, un sourire provocant barrant mon visage alors que je lui glissais un « salut ma belle, tu fais quoi par ici ? » d'une voix amicale alors que je buvais une gorgée de mon café, heureux de l'avoir trouvée sur mon chemin.

J'étais content de la voir. Dans un sens, ça me permettait d'oublier mes soucis avec Ria, ça me permettait aussi de parler d'autre chose que de la fac et j'm'en félicitais. Je m'étais assis face à elle tout en la saluant d'un air calme. Ce n'était pas moi. Je me rendais compte que le gamin turbulent que j'étais d'habitude devenait bien trop sage au contact de Ria. Je soupirais en tentant de sortir cette histoire de ma tête ne serait-ce que cinq secondes. C'était peine perdue. Elle se relevait pour déposer un baiser sur ma joue et je tiquais. Légèrement. J'étais pas à l'aise. Vraiment pas. J'avais l'impression que lorsque l'on me touchait, ma peau brûlait lentement. Je lui répondis donc d'un « oh c'est sympa de venir prendre ton café ici en tout cas. Je pensais pas te voir vraiment. » d'une voix calme alors que je souriais doucement ajoutant « ouais j'vais en cours.. j'ai pas envie d'y aller » premier coup de poignard en plein coeur. Qui dit cours dit droit. Qui dit droit dit promo et qui dit promo dit Ria. Merde. Perdu dans ma réflexion, je sens ses mains prendre la mienne et il me faut quelques longues secondes pour me rendre compte que ce n'est pas Ria. Mon sourire s'efface alors que j'entends Sally me dire que je lui avais manqué. Tentant un sourire léger, j'ajoutais « toi aussi tu m'as manquée.. mais tu sais avec les cours plus mon boulot, j'ai pas tellement de temps pour moi » d'une voix lasse alors que je buvais un peu de mon café.

j'étais un peu froid avec elle aujourd'hui. je m'en voulais. d'abord parce que ça prouvait que j'étais pas capable d'aller au dessus de mes soucis et ensuite parce que ça m'affectait encore plus que ce que je pensais. elle me signalait d'ailleurs qu'elle avait ses petites habitudes ici avant d'aller bosser. un sourire aux lèvres, je lui répondis « je me doute, c'est moi qui vient jamais ici en fait, je me suis juste levé plus tôt donc je profite » d'une voix calme tandis qu'elle me prenait la main. j'étais un peu mal à l'aise. pas réellement mais voilà, je sentais que je tiquais. depuis que Ria m'avait touché, j'avais plus la même perception des choses. je ne voulais pas la brusquer si bien que je ne relevais pas, lui répondant simplement « je suppose que tu as raison » alors que je tentais de faire bonne figure. ce ne fut que lorsqu'elle me signalait que quelque chose devait me tracasser ou que je ne lui disais pas tout, là je fus contraint de sourire à nouveau. pour la forme. pour lui montrer que son meilleur ami allait bien. je pouvais pas parler de lui. c'était impossible pour moi. alors je bottais en touche, lui répondant « t'inquiète j'ai juste un peu mal dormi » d'une voix amicale tandis que ma main serrait délicatement la sienne alors que j'ajoutais « sinon toi, tu vas bien? » d'une voix sérieuse, laissant mon regard vide se perdre derrière mes sombres lunettes.

Sally était vraiment adorable et je n'étais qu'un sale con égoïste. je m'en rendais bien compte. elle était là pour me soutenir, adorable, gentille et moi, j'étais incapable d'oublier Ria. je préférais m'éloigner d'elle que de lui parler de lui. j'assumais pas ce que je ressentais, c'était trop tôt pour moi pour évoquer tout ça. je préférais rester dans mon malheur, à sentir cette fragilité seul plutôt que de la partager. je serrais sa main pour lui montrer que je comprenais, que j'étais d'accord avec ce qu'elle disait mais pour autant, je me contentais simplement d'un « je ... j'ai des soucis avec la personne que j'aime. rien de bien grave mais bon, j'ai pas trop envie d'en parler tu sais » d'une voix douce. je me rendais compte de ce que j'avais dit bien trop tard parce qu'au fond, je ne savais même pas ce que je ressentais pour Ria mais voilà... mon inconscient faisait le reste. c'était à son tour de se montrer distante. je buvais alors une gorgée de mon café avant de lui demander « raconte moi ce qui va pas ma belle » d'une voix douce alors que je faisais ce que je savais faire de mieux à présent, écouter ceux qui m'étaient proches.. j'étais toujours froid, pas souvent honnête envers les sentiments que je ressentais mais s'il y avait bien une chose que je savais faire, c'était de soutenir mes proches. le gamin que j'étais venait de prendre son mal en patience afin d'écouter sa meilleure amie lui raconter ses malheurs. j'allais même la réconforter s'il le fallait car personne ne pouvait toucher à Sally..

je n'avais jamais été un homme particulièrement doux ni même particulièrement attentionné. de même, je détestais me livrer sur ce que je ressentais. j'avais l'impression de brusquer Sally dans ma démarche et en même temps, j'espérais qu'elle pourrait me pardonner cet écart. elle me connaissait bien. elle savait que je n'étais pas tous les jours facile et c'était peut-être un peu pour ça aussi que je l'appréciais autant. elle savait s'arrêter lorsque je lui montrais qu'elle était trop intrusive. après tout, elle n'était pas ma meilleure amie pour rien. d'ailleurs, elle me signalait que si j'avais besoin de parler, elle était là et qu'elle pourrait me conseiller si jamais ça n'allait pas mieux. un sourire aux lèvres, je lui répondis « je sais, t'es la meilleure ma belle. tu le savais ? » d'une voix amusée alors que je buvais à nouveau mon café. pourtant, ce qu'elle me révélait ensuite eut le don de me rendre plus nerveux. ma mâchoire se crispait alors que je me rendais compte qu'on se jouait de ma meilleure amie. j'étais presque en colère, presque trop rageux pour oser lui demander quelque chose. pourtant je me décidais tout de même à lui dire « et c'est qui ce con ? » d'une voix sourde alors que je ne perdais pas temps pour rajouter « nan parce que je veux bien qu'il soit ivre, j'veux bien que tu sois amoureuse de lui mais je tolérerais pas qu'on s'amuse avec tes sentiments » d'une voix lourde de sens alors que mon sang ne faisait qu'un tour..