goodbye my love (oska)

Un bon nombre d'émotions se bousculaient dans ma tête. Le voir dans la chambre en train faire sa valise... Je veux dire, avec l'atmosphère pesante qui régnait ces derniers temps dans notre couple, j'avais clairement l'impression qui faisait son sac pour partir. C'était la première chose qui me venait à l'esprit alors que depuis quelque temps déjà, je m'appliquais à ne surtout pas penser à tout cela, d'ailleurs, je me disais même que ça allait le faire, que c'était juste une question de temps. En réalité, je me prenais un mur à pleine vitesse. Je ressentais de la déception, du dégoût et surtout beaucoup de peur. Le silence qui régnait n'arrangeait rien à la situation et je n'avais aucune idée de comment j'avais réussi à trouver le courage de poser la question décisive. Qu'est-ce qu'il faisait au juste ? Mon cœur battait tellement vite que j'avais l'impression qu'il allait me lâcher. J'allais m'évanouir. Vous savez cette sensation de chaud et froid, de votre visage qui se vide de son sang et votre cœur qui vacille. J'allais mourir devant lui s'il ne répondait pas plus vite à ma question. « Il faut que je m'en aille quelques jours... Hum pour le boulot, on a un voyage à Seattle. » Normalement, je devrais être rassurée, mais au contraire, ça m’accablait bien plus. Jamais il n'aurait agi de la sorte en temps normal. Il aimait trop sa fille pour prendre un voyage à la légère, enfin... il comptait m'en parler au moins ? Entre mon vécu, son comportement et la situation, je n'arrivais pas à croire au voyage professionnel et j'avais tellement, tellement peur de me faire abandonner à nouveau, que sans le vouloir, la colère prit le dessus. « Osean, tu me crois stupide à ce point ? » Je me mis à respirer fort et à tourner les talons pour retourner dans la pièce de vie et ouvrir la porte du balcon. J'avais besoin d'air là. « Tu comptais m'en parler de ce voyage... professionnel ? » lui demandais-je en haussant le ton pour être certaine qu'il m'entende.

C'était la panique totale. La situation m'échappait et pendant un instant, je préférais fuir en direction du balcon. Après tout ce temps, le voir faire sa valise et y mettre à l’intérieur bien plus que ce qu'il ne faut pour faire un simple voyage professionnel, c'était le genre de "vision" que j'aurais aimé ne jamais avoir. Il me quittait, pas vrai ? Je respirais fort et je faisais un effort pour ne pas me mettre à pleurer. J'avais envie de tout ravager sur mon passage, dans cet appartement. Je voulais murer toutes les issues de secours pour le garder prisonnier. Il ne pouvait pas quitter cet endroit avant de m'affirmer que tout se passait bien. Je devenais folle, j'en pouvais plus. L'air de l’extérieur ne faisait rien et quand je me retournais, c'était l'énième coup de massue. « J'ai... Complètement oublié je suis désolé. » Je restais silencieuse, adossée contre le mur. « Est-ce que c'est moi ? C'est de ma faute ? » demandais-je en baissant totalement en pression. Sérieusement, s'il partait vraiment en voyage, il allait croire que j'étais complètement tarée. Mais bon, je le connaissais assez pour savoir que ces derniers temps, ça n'allait pas. Je le ressentais et ce putain de voyage, il n'aurait jamais oublié en temps normal.

C'était tellement... improbable tout ce qui était en train d'arriver. Je ne comprenais rien en fait. Comment la situation avait pu nous échapper si facilement. Nous étions heureux lui et moi et j'avais fait de mon mieux pour être la plus agréable possible. Il était l'homme de ma vie, du moins, c'était ce que je pensais. À le voir, il ne ressemblait plus qu'au géniteur de ma fille. D'ici quelques années, je me souviendrais de ce visage pour lequel j'aurais pu prendre tous les coups. Je l'aime, mais là, je le détestais de me faire comprendre qu'il allait partir, ne jamais revenir. Il allait tout louper de la vie de sa fille. Il allait tout louper et j'allais devoir jongler toute seule avec son identité, alors que de toute évidence, devoir me rappeler son souvenir allait me faire un mal de chien. Je redoutais l'avenir sans lui. Ça allait être difficile et comme j'avais pu lui dire dans une lettre il y a des mois de cela, sans lui, ma vie allait s'éteindre à petit feu. Clairement. Je n'allais plus avoir goût de rien, j'allais rechercher les sensations, essayer de ressentir des choses. J'allais me mettre en danger, je me connaissais assez bien pour pouvoir l'affirmer. Alors peut-être que finalement, je n'avais pas réussi à être à la hauteur et je préférais l'entendre si c'était le cas. « Non... Bien sûr que non ce n'est pas toi, tu n'as rien fait du tout. » Mon cœur se serrait. C'était pire que tout. J'aurais préféré le tromper. Il s'approchait et je n'osais plus bouger, pleurant finalement quand sa main vint se poser sur ma joue. « Tu es parfaite, t'as même été trop patiente avec moi et j'suis désolé d'être aussi absent. » Je décalais ma tête pour ne plus qu'il me touche et je fuyais son regard. « Je ne le suis plus. Plus maintenant... » Patiente, je ne l'étais plus. « Tu reviens quand ? » demandais-je amère en relevant le regard. Allait-il revenir au moins ? C'était tellement bizarre comme situation. Et là, je lui en voulais terriblement.

« Dans une semaine, peut-être plus... » Peut-être bien plus. Peut-être qu'il ne reviendra jamais. Qui sait ? Moi. Je le voyais à sa tête qu'il me mentait. Ça se sentait depuis des semaines qu'il préparait quelque chose dans mon dos. Peut-être qu'il me pensait assez stupide pour ne pas y faire attention ? Je le connaissais par cœur. Je savais très bien quand ça n'allait pas. J'étais énervée. Je sentais une boule de rage grimper en moi. J'avais envie de tout faire valser pour le coup, tout détruire sur mon passage. Peut-être même que j'avais envie de le frapper lui. Je détestais le voir me mentir aussi facilement, ne pas avoir le courage de dire quoi que ce soit. Bordel, c'était donc à ça que se résumait notre histoire ? Parce que le pire dans tout ça, c'est que le seul souvenir que j'allais garder, c'était celui ci. Lui avec les larmes au yeux et moi qui pleure. Il me quitte. « J'vais devoir y aller. » qu'il dit alors qu'il se trouve à la porte d'entrée, bagage à la main. « À dans une semaine » que je lui envoie comme si c'était une gifle, sarcastique et amère. Je te mets au défi de revenir Cobain et tu n'imagines pas la rage qui va s'abattre contre toi. Je le laissais partir en le regardant et à la seconde où la porte se refermait. J'attrapais la première chose qui me venait sous la main (une tasse) et je l'envoyais à l'autre bout de la pièce en hurlant un putain qui allait réveiller l'immeuble. C'était terminé et j'ai rien fait pour arrêter ça.

FIN DU RP ?