(maxym) a new year is starting

Le retour du Summer Camp n'est franchement pas facile, surtout avec le magnifique plâtre qui me colle à la jambe depuis la fin du Summer Camp : non mais franchement, quelle idée de se casser la jambe comme un con ? Non seulement je n'ai pas pu profiter du dernier mois de mes vacances mais en plus, je me trimballe un plâtre pour mes premiers jours à l'hôpital de Boston où je commence ma spécialisation en pédiatrie. Aujourd'hui, c'est mon premier jour à l'hosto et je suis stressé comme pas possible. Je commence mon shift à 14h et j'ai décidé de manger avec Maxym à midi : je sais qu'elle va réussir à me détendre un peu. Je ne sais pas pourquoi je suis autant stressé parce que je sais que c'est mon truc, tout ça. La médecine, la pédiatrie.. mais je ne peux pas m'empêcher d'angoisser un peu. J'arrive devant Shake Shack et je me pose adossé contre la facade du fast food en attendant ma meilleure amie. Cette fois, elle pourra pas se foutre à 100% de ma gueule parce que j'ai un peu bronzé cette été. Je me suis cassé la jambe, certes. Mais j'ai bronzé, hey ouais.

Bien sûr que ça me fait bizarre de ne pas retourner à la fac cette rentrée. Bizarre, mais pas forcément en mal. Parce que j'ai aussi ma rentrée à moi cette année, une rentrée un peu particulière puisque ce n'est pas à Harvard que je retourne mais à l'hôpital de Boston où j'ai été accepté pour le programme d'internat en pédiatrie pendant deux ans. Une spécialité qui me permettra à terme d'ouvrir mon propre cabinet de pédiatrie, un cabinet que je commence à imager avec de plus en plus de détails. Ce que j'aimerais plus que tout, c'est ouvrir un cabinet que j'aimerais ouvrir une fois par semaine à des parents qui n'ont pas les moyens de se payer un médecin pour soigner leur bébé. C'est ma manière à moi de continuer à aider les gens sans avoir à partir en Afrique ou à l'autre bout du monde. La voix de ma meilleure amie me tire de mes rêveries, « Hey ! T'es presque aussi bronzé que moi en hiver ! » Je lève les yeux au ciel alors que la demoiselle pose ses lèvres sur ma joue. Je glisse ma main dans son dos en répondant, « C'est la teinte maximale que je peux atteindre figure toi alors j'en suis fier ! » Je ne bronze pas tant que ça alors je me trouve bien noir comparé à d'habitude. Le soleil du Laos aura eu du bon, je suppose. « Tu vas être sublime à poil, avec une jambe toute blanche. » J'explose de rire en secouant la tête, attrapant la poignée de la porte d'entrée pour nous diriger vers l'intérieur du fast-food. « Nan ça va elle est assez bronzée.. et puis, l'automne arrive alors on risque pas de voir mes jambes dans le mois à venir. » Je commence à me mettre dans la queue pour commander et je regarde Maxym, « Alors, dernière rentrée ? » Je présume qu'elle doit être un peu nerveuse, ça fait bizarre de se dire que c'est la dernière fois qu'on retourne à Harvard.

On est heureux avec ce qu’on a et pour un blanc qui bronze rouge dès que y’a trop de soleil oui, je suis carrément content avec mon bronzage et assez fier. « T'as vraiment une fierté portée sur des trucs étranges. » Une petite moue et un sourire, se sont les seules réponses qu’elle aura de ma part par rapport à ce qu’elle vient de dire. On entre dans le fast food et elle me dit, « J'espère qu'il y en a au moins une qui la voit.. » Je la regarde en haussant un sourcil, « Non parce qu'avec un bébé, j'ai entendu des trucs.. » J’explose de rire en la regardant, « T’es sérieusement en train de parler de ma vie sexuelle ? » Je continue de rire en secouant la tête de plus belle, « T’es pas croyable. T’as pas à t’en faire pour ma vie sexuelle elle est parfaitement remplie. Riely a six mois j’te rappelle, elle fait ses nuits, elle pleure beaucoup moins qu’avant et avec les vacances qu’on a passé séparés, j’peux te dire qu’on s’envoie très souvent en l’air » C’est cru, mais ça lui passera peut-être l’envie de fourrer son nez dans ce sujet la prochaine fois qu’elle le voudra.  « Ouaip.. C'est bizarre. J'crois qu'on vieillit Jude. » Je souris en coin et j’avance d’un pas dans la file, la regardant en pointant son front avec mon doigt, « Ouais j’avais remarqué ta petite ride là, sur le front » Je plaisante, bien entendu. « Tu comptes faire quoi l’année prochaine ? »

« Fait pas ton coincé, t'as fait trop d'enfants pour être crédible. » J'entrouvre la bouche en regardant la demoiselle sans savoir quoi dire. Bien sûr que je ne suis pas coincé et elle a raison, j'ai trop d'enfants pour être crédible. Disons que... le sexe n'est franchement pas le sujet principal de nos conversations, alors ça fait bizarre qu'elle m'en parle même si elle essaie d'être subtile. Chose complètement ratée puisque je me mets à lui dire noir sur blanc que ma vie sexuelle va très bien et que je m'envoie régulièrement en l'air, ce qui ne manque pas de me valoir une petite réaction de la brunette qui lance, « Non mais merde Jude ! » J'explose de rire en voyant tous les gens du resto nous regarder après son exclamation « Vas-y, mime les positions aussi ! » Je lève les yeux au ciel, « Attends, pourquoi tu veux des mimes ? Si j'te dis le nom de ma position préférée t'arriveras pas à la visualiser ? » Je me pince la lèvre, moqueur et j'ajoute rapidement, « J'sais déjà ce que j'vais t'offrir pour ton anniversaire ma vieille. » Un bon petit bouquin du kamasutra et qu'elle ne me cherche pas, je serais carrément capable de lui offrir ça et elle le sait. Maxym attrape mon doigt qui pointait sa potentielle ride sur le front et je lui souris, faisant un pas en avant dans la queue. « On parie un mcdo que t'auras des cheveux blancs avant moi ? » J'hausse un sourcil et je la laisse tripoter ma tignasse en lui répondant, désinvolte, « On parie un mcdo sans problème ma vieille. » Elle se replace devant moi et je la regarde, lui demandant d'un air beaucoup plus sérieux ce qu'elle compte faire l'année prochaine, une fois qu'elle sera diplômée de l'université. Au départ, elle était censée reprendre les affaires de ses parents. « J'sais pas. J'ai toujours voulu reprendre le cabinet à New-York, mais.. j'suis plus si sûre que ma soif de vengeance soit encore si intense. » Je souris, assez soulagé qu'elle ne pense plus autant à cette vengeance qu'avant. « Tu prends de la sagesse avec l'âge, c'est bien. » Je ris doucement et j'ajoute, « Même si cette histoire de vengeance te fera peut-être du bien au début, je pense que ça risque plus de te bouffer après qu'autre chose... tu devrais penser à toi. Enfin, à toi et à Antwan, je présume ? » Parce qu'une relation amoureuse, ça influence forcément nos plans.

Bien sûr qu'on finit par parler de ce genre de chose. Le pire, c'est que c'est elle qui amène le sujet de conversation et qui n'assume pas par la suite. « Me dit pas, me dit pas, j'veux pas entendre ça ! » Je pouffe de rire, « J'ai l'impression d'entendre papa me dire comment il aime rentrer dans maman. » J'explose de rire, j'ai l'impression d'être un vrai gamin avec Maxym et... ça fait du bien, ouais. Je sais ce que je vais lui offrir pour son anniversaire et elle n'y échappera pas, ça c'est clair.  « Je commence à comprendre pourquoi tu te casses toujours un truc.. » Je lève les yeux au ciel, « Crois moi, je suis quelqu'un de souple » Je connais déjà sa réaction face à ce commentaire et je me bidonne à l'avance de rire de voir sa tronche horrifiée. Finalement, la conversation devient plus sérieuse et on parle de son avenir. Je sais déjà qu'elle voulait reprendre l'entreprise familiale et la détruire de l'intérieur. Je e l'ai jamais jugé là-dessus, bien que j'ai toujours pensé que ça n'était pas la meilleure des idées. Mais visiblement, la brunette a changé d'avis et je me dis qu'elle a prit de la sagesse avec l'âge. « Ouais, on verra. Je sais pas ce qu'il veut faire. Imagine qu'il veuille retourner à Londres.. Ils sont bizarres les anglais. » J'arque un sourcil et j'avance d'un pas : c'est bientôt notre tour de commander. « Pourquoi il voudrait retourner à Londres ? » Je souris un peu, « C'est clair que l'Angleterre, c'pas un pays où j'aimerais vivre. Il pleut tout le temps, j'suis sûr que tu perdrais un peu de ton bronzage là-bas », que je dis sur un petit air de plaisanterie. « Ca sera peut-être le moment pour toi de sortir ton crochet du droit. » Je ris et j'hoche la tête, « Tu pourras toujours compter sur mon fameux crochet droit si cet abruti de fait du mal. » Ca fait longtemps que j'ai pas cogné quelqu'un, d'ailleurs. C'pas un bon signe pour le prochain qui s'attirera mes foudres. C'est enfin notre tour et je commande un menu. Je laisse Maxym commander également et je lui passe devant pour payer nos deux bouffes. Fier de moi, je prends le petit bippeur qui est censé s'allumer quand nos commandes sont prêtes et on va s'installer à une table. Je pose le bippeur au centre de celle ci et je regarde Maxym. « Ca va, avec Antwan ? », que je demande d'un air sérieux.