TG3 FIVE SENSES PARTY : Le goût

En toute honnêteté, t’es bien soulagé que Rhia ait accepté que tu l’accompagnes à l’anniversaire de Margot. Faut dire que vous n’avez pas vraiment eu l’occasion de discuter depuis ce qui s’est passé entre vous au Laos. Elle est partie du jour au lendemain sans te prévenir, et vous n’avez plus eu de contact de tout l’été. Même à l’appartement vous n’avez fait que brièvement vous croiser alors que cela fait une semaine que vous êtes rentrés. Peut-être t’a-t-elle délibérément évité. Ou peut-être que c’est toi qui l’a inconsciemment évitée. Au final t’as juste eu le temps de lui proposer d’aller à cette fête donc. Forcément t’es un peu nerveux ce soir, tu ne sais pas vraiment à quoi t’attendre alors que tu voudrais juste que les choses redeviennent comme avant. Si toutefois c’est possible. T’espères au moins dissiper ce malaise entre vous, parce que l’atmosphère dans la colocation va vite devenir insupportable si vous ne réglez pas ça rapidement. Tu te pointes à l’heure devant le lieu de la soirée, votre point de rendez-vous puisqu’elle avait des choses à faire de son côté avant de venir, et lui envoie un sms pour la prévenir de ton arrivée. En attendant t’observes la jolie villa louée pour l’occasion, décidemment Margot ne fait pas les choses à moitié. Moins de deux minutes plus tard, Rhia te rejoint et tu lui adresses un sourire que tu espères le plus détendu possible. « Salut, comment tu vas ? Je suis content que tu aies accepté qu’on vienne ensemble. » Désignant la porte grande ouverte, tu l’invites à passer devant toi pour entrer et vous bifurquez directement sur la gauche pour tomber dans une salle envahie par les odeurs de nourriture. « Parfait, je ne sais pas toi mais moi je n’ai pas mangé avant de venir et tout ceci me semble délicieux. » Avisant le large buffet qui se présente sous vos yeux, tu piques une petite brochette de viande alléchante.

Un anniversaire, avec une thématique en plus ? J'étais obligé de me ramener, surtout en sachant que c'était celui de la copine de mon fraté, Eliot. J'avais rapidement fais mon choix parmi les différents sens, le goût. La nourriture, quoi de mieux dans ce monde que ça ? Et avec moi ? J'avais ramené de force deux compatriotes, Anja et Noora. Les deux qui faisaient le plus la gueule en ce moment. « Je vous bande les yeux et je vous fais goûter ? » demandais-je en les regardant, le sourire aux lèvres, parce que oui, malgré les mauvaises nouvelles en ce moment, je comptais bien m'amuser. Et quoi de mieux qu'une lumière tamisé, bleuté et de la bouffe pour se sentir mieux ? Prenant une bandeau, je les regardais, avec ce regard luisant de malice. Qui sera ma première victime. « Qui se lance ? » demandais-je, l'odeur, si belle et profonde que je sentais par mes narines me rendaient presque impatient. J'avais vraiment la dalle.

@Anja Eldjarn @Noora Mohn

Tu n'avais pas envie de sortir, tu n'avais pas envie de le voir et tu n'avais surtout pas envie d'aller à l'anniversaire d'une demoiselle que tu ne connaissais pas. Pourtant, tu te retrouves malgré toi à cet événement. Cinq salles sont à votre disposition, de ce que tu as compris chacune propose d'éveiller l'un de vos cinq sens : le goût, l'odorat, l'ouïe, la vue et le toucher. L'idée est intéressante et originale, mais tu n'es pas dans l'ambiance et Anja à tes côtés ne semble pas plus emballée que toi .. Marin vous guide vers l'une des salles et tu ne sais pas pourquoi vous le suivez de la sorte .. Il est à l'origine d'une explication plutôt houleuse avec la Quincy et ne semble pas pour le moins perturber de se retrouver seulement avec vous deux. « Tu nous bandes rien du tout. » dis-tu en croisant les bras sur ton torse. Le jeune homme ne semble pas comprendre que le timing n'était pas le bon. Ton sens de l'odorat est tout de suite titillé par les odeurs nombreuses qui embaument la salle. Mais l'odorat ne semble pas le sens dans cette pièce et de ce que tu vois, tu comprends rapidement que le goût est à l'honneur. T'attrapes brutalement le bandeau que Marin tient entre ses mains et vint le nouer autour de ta tête afin de te plonger dans le noir complet. Ton impatience ce lit sûrement sur ton visage, mais tu ne peux faire autrement. « Ne crois pas une seconde que t'es pardonné avec de la nourriture. » expliques-tu afin de remettre les points sur les i.

Absence inespérée. Longue et tardive. Départ précipité t’obligeant à quitter cette terre promise pour rejoindre celle de tes ancêtres. Âme perdue. Egarée. Essayant tant bien que mal de remettre de l’ordre dans tes pensées. Dans ta vie. Tu ne sais plus où tu en es. Coeur sanglant battant de nouveau à un rythme régulier. Avançant à tâtons. Tu t’es promise de ne plus refaire deux fois la même erreur. Ouvrir ton coeur aussi rapidement à un inconnu. Le laisser entrer aussi aisément dans ta vie. Tu en avais payé les frais avec Sloan. Jamais, tu ne recommencerais. Ta vie amoureuse mise entre parenthèses. T’étant jurée de reprendre contact avec tes proches. A commencer par ta meilleure amie. Margot. Amitié mise de côté dès lors que tu avais pris la décision de repartir en Irlande. Sans prévenir personne. Tu cherches son pardon. Tu l’attends. Impatiemment. Désirant te racheter auprès d’elle. Venir à sa soirée d’anniversaire en faisait partie. Acte de bonne foi. La seule chose dont tu n’avais pas pris en compte, c’était bel et bien l’invitation de Philip. Jeune homme au coeur tendre et généreux. Bouille enfantine qui t’obligeait à esquisser un sourire à chaque fois que ton regard croisait le sien par inadvertance. Amitié brisée. Ne sachant même plus si le terme ami vous définissait encore. T’avais hésité, au début. Hésitante. Incertaine. T’as fini par lui donner une réponse positive. Relation bancale. Etrange. Compliquée. T’as besoin d’explications. T’as besoin qu’il te donne la raison pour laquelle il t’a mis un stop. La raison pour laquelle il a refréner ses désirs. Ses envies. Philip, tu ne le comprends pas. Vraiment pas. Mais t’as bien l’intention de tirer au clair cette histoire. Tu finis par le rejoindre, les mains crispées. Le teint légèrement livide. Mal à l’aise. Situation inconfortable dont t’aimerais t’en échapper. Philip, il engage la conversation. Arborant un sourire qui se voulait probablement rassurant. Tu détournes le regard, doutant de la sincérité de ce geste. « Je vais bien, merci de t’en inquiéter » tu commences, le ton légèrement froid. Position distante. Ne sachant pas non plus comment interpréter sa façon d’agir avec toi. Où est passé le Philip lâche ? Où est passé celui qui est parti comme un voleur lors du Summer camp ? « Mais je te remercie de m’avoir invité… C’était… inattendu on va dire » tu rajoutes, sourire en coin. Toi-même, tu ne sais pas sur quel pied danser. Ta colère, ta frustration, elles entrent en contradiction totale avec cette joie intense que tu ressens en ce moment-même. Ravie d’être avec lui. Malgré tout. Il t’invite finalement à passer la porte, et tu le fais sans grande conviction. A en juger par ces odeurs sucrées que tu exhales agréablement, vous vous êtes retrouvées dans la salle du goût. Te rappelant par la même occasion que ton amie avait choisi une soirée sur le thème des cinq sens. T’en salives déjà d’avance. T’observes Philip prendre une brochette de viandes et tu souris. Sournoiseusement. Tu te rapproches de lui, prenant son bras en à peine quelques secondes pour venir croquer un morceau. « Quelle délicate attention. J’ai faim aussi. Je pense que t’es bon pour aller en rechercher » tu le défies, finissant complètement la brochette. L’ambiance devenant subitement plus légère.  

Forcément, ce petit moment entre nous était beaucoup plus une excuse qu'une véritable envie de faire plaisir. Je savais, d'après des sources sûrs que j'avais peut être un tout petit peu gaffé à propos d'une information qu'Anja n'aurait à priori jamais, au grand jamais savoir. Sauf que, n'étant pas au courant des modalités, j'avais amené la Quincy à charrier Noora juste pour l'embêter, chose que je faisais quotidiennement. Malheureusement, Elias, oui, je balance, avaient sans nul doute joué sur deux tableaux, chose dont je n'étais pas au courant et me dédouanait complètement. Depuis, je voulais absolument faire ma bonne action en les rabibochant une bonne fois pour toute. « Ah, parce que c'est toi qui veut bander ? » répliquais-je presque innocemment, munit d'un sourire silencieux. Si c'est elle qui proposait, j'allais pas lui refuser. Elle me prend rapidement le bandeau des mains, et me le noue autour de la tête, brisant la vison que j'avais de la salle. Sans ce sens, je me retrouvais rapidement désorienté, mais tout de même tenté et prêt à manger puisque mon nez lui, refait parfaitement, se sentait à son aise, et excité à l'idée de toutes ses saveurs. « Je voulais commencer. C'est triste. » répliquais-je, je savais qu'elle allait découvrir la table et ses milles saveurs, la surprise n'allait pas être la même. Je me voyais déjà la tartiner de chocolat. Mais tout n'était pas encore perdu.

@Noora Mohn

Le souvenir de votre dernier moment ensemble continue de te hanter. Cette soirée du Summer Camp où vous vous êtes rapprochés comme jamais, où les choses ont basculé de l’autre côté du miroir. Ça te torture encore l’esprit, de jour comme de nuit. Et si vous étiez allés jusqu’au bout ? Si tu n’étais pas subitement parti en l’abandonnant dans ces draps froids ? Est-ce que ce soir vous seriez venus à cette fête main dans la main ? Est-ce que tu lui aurais proposé de devenir ta petite amie ? Tu sais bien au fond de toi que la réponse est négative. Tu sais que les histoires d’amour ne sont pas faites pour toi. Les couples, les relations sérieuses, des conneries auxquelles tu te refuses. Tu n’aurais pu lui donner ce qu’elle est en droit d’avoir. Rhia mérite bien mieux que ce que tu aurais eu à lui offrir. Alors tu te persuades que tu as pris la bonne décision, que c’était ce qu’il fallait faire. Même si tu as désormais à subir la froideur de son regard lorsqu’elle pose les yeux sur toi. Tu feras tout ce qui est ton pouvoir ce soir pour le réchauffer. Tu as peut-être dû patienter quelque peu avant de recevoir une réponse mais celle-ci s’avère positive, tout n’est donc pas perdu. T’as bien compris qu’elle te donne une chance de t’expliquer et tu ne comptes pas la manquer. Tu entames d’ailleurs la discussion sur un ton que tu espères chaleureux. Ses premiers mots sont mesurés, distants, mais pas hostiles. Tu discernes même un sourire furtif lorsqu’elle t’avoue avoir été surprise de ton invitation. Elle te devance ensuite dans la première salle de la soirée, embaumée par les effluves appétissantes d’un grand buffet vers lequel vous vous dirigez immédiatement. Ton estomac se réveille et tu t’apprêtes à croquer dans une belle brochette lorsqu’une main surgit dans ton champ de vision pour te la ravir. Surpris par son audace, tu observes Rhia ne faire qu’une bouchée de son butin et te narguer avec. « Bah bravo je n’aurais jamais imaginé cela de vous Mademoiselle, c’est scandaleux. » Tu feins l’indignation et détourne le regard vers la table à la recherche d’un autre met à déguster. Ton choix se porte sur des petits toasts et cette fois-ci tu prends la précaution d’en proposer d’abord un à ta compagne du soir. « Puisque je sens que tu es prête à piquer tout ce que j’aurai dans les mains ce soir… » Tu poursuis votre petit manège pendant quelques minutes, lui faisant goûter tout ce qui te tombe sous la main avant de pouvoir en profiter toi-même. Vous discutez avec légèreté des plats et de vos ventres bien remplis, oubliant un moment la tension qui régnait entre vous. Tu sais que tu ne pourras échapper à cette fameuse discussion toute la soirée mais tu as envie de passer un peu de temps à rire avec elle comme vous le faisiez si bien avant. Une fois vos appétits calmés, tu lui proposes de bouger un peu. « Bon maintenant qu’on a bien mangé, ça te dit d’aller voir ce qui se passe ailleurs ? » Tu désignes du doigt une grande arche adjacente à la salle. « Mais avant, une dernière gourmandise… ouvre la bouche. » Tu attrapes une petite poignée de marshmallows dans un grand saladier et en fourre autant que possible dans la bouche de Rhia. Tu ris de la voir les joues ainsi gonflées et sans tarder tu attrapes sa main pour l’emmener avec toi dans une autre salle.

T'étais juste... blasée. Marin marchait devant vous, plein d'entrain et heureux de vous emmener à cette soirée quelque peu spéciale. Tu te laissais impressionnée par l'idée qu'avait eu Margot, la petite amie de ton meilleur ami, pour fêter son anniversaire. A croire que c'était pas une Lowell pour rien, toujours dans la création et l'innovation. Enfin, t'allais sûrement pas lui faire le compliment ou alors, très rapidement. Noora à tes côtés, tu pouvais sentir son agacement et son envie de partir d'ici les jambes à son coup. Votre pote pensait certainement que ça avait été une bonne idée de vous sortir mais actuellement, vous le fusilliez autant l'une que l'autre du regard. C'était un boulet, tu en restais convaincu. Mais c'était comme ça que tu l'appréciais... Généralement. Excité comme un gosse, il désirait vous faire tout goûter mais ce n'était pas vraiment au goût de la Mather qui décida de bander ses yeux à lui. Tu plissas les paupières, l'analysant alors qu'il parlait, la vue en moins et attendant que vous lui fassiez goûter quelque chose. Tu te retournas, regardas ce qui était à votre disposition et choppas ce qui ressemblait à du guacamole. « Allez ouvre la bouche. » dis-tu en prenant la cuillère. Le français effectua ton ordre et, à deux doigts de mettre la cuillère dans sa bouche, tu dévias sa trajectoire et lui en mis sur la joue « Quelle maladroite je suis. Ouvre. » ordonnas-tu en attendant qu'il réouvre la bouche. Mais cette fois c'est sur son front que tu étalas la nourriture. « Je sais pas ce que j'ai aujourd'hui, un début de Parkinson peut-être. » annonças-tu en lançant un regard complice à Noora. Ton téléphone vibra dans ta poche, tu l'attrapas et vis le message de Katherine, te demandant de venir à la salle du toucher. Curieux, mais toujours mieux que d'être entre les deux là. Tendant la cuillère à la blonde, tu posas tes lèvres sur sa joue « Occupe toi bien de lui surtout, on se rejoint tout à l'heure. » dis-tu en souriant et en espérant qu'il n'y ait aucun mort avant la fin de la soirée.

OUT

Tu changes les règles du jeu et au lieu d'être celle qui aura les yeux bandés, tu décides de faire du jeune homme ta victime. Tu comptais te venger de cette façon, monsieur ne sait pas tenir sa langue .. Enfin dans l'histoire c'est Elias qui ne sait pas la tenir .. Mais tu n'étais pas étonnée, les hommes ne comprennent rien à la vie. Ils pensent que tout est acquis et que tout est bon à dire, mais pas vraiment. Tu noues correctement le bandeau, serrant le noeud derrière sa tête .. Sa phrase te fait lever les yeux au ciel, mais cette ambiance te rend rapidement d'humeur joueuse.  « Personnellement, j'ai pas ce qu'il faut pour bander si tu vois ce que je veux dire .. » Un petit rire s'échappe de tes lèvres et tu le fais tourner sur lui même. Ouais tu te crois dans un jeu, mais bon le désorienter n'était pas une mauvaise chose. Anja prend un malin plaisir à tartiner la joue du jeune homme avec un mélange vert, puis son front .. Le pauvre. Lui qui pensait passer un bon moment avec autant de bouffe.  « T'as été élu la plus maladroite, je comprends mieux pourquoi. » dis-tu en lui faisant un clin d'oeil. La nouvelle aurait pu envenimé votre relation, mais vous êtes bien plus intelligentes que ça .. Votre amitié est bien plus forte que ce que les gens imaginent et un garçon n'arrivera jamais à vous séparer. Anja te quitte rapidement, elle vint déposer ses lèvres sur ta joue et te précise que vous vous retrouverez plus tard. Tu secoues la tête avant de reporter ton attention sur l'Eliot .. Tu trempes un doigt dans le chocolat fondu avant de le porter à ta bouche.  « Tu rates de la bonne nourriture c'est triste .. » lances-tu avant d'attraper la bombe à chantilly.  « bon allez ouvre la bouche, promis j'ai pas parkinson moi. » Tu vins déposer la chantilly dans sa bouche avant de lever les yeux au ciel.  « Tu sais pourquoi on réagit comme ça ? » demandes-tu. Tu sais que Marin ne pensait pas à mal, mais il fallait qu'il apprenne à réfléchir avant d'agir.

Tourmentée. Préoccupée. En proie au doute, à l’incertitude. Ne sachant pas comment te comporter avec lui. Sa présente te perturbe. Une atmosphère lourde, pesante. Tu n’en désirais point. Juste te relaxer. Profiter du moment. Profiter de l’anniversaire de ta meilleure amie. Votre relation ne cessait de changer, de se modifier. Tout te paraissait à la fois si simple et si compliqué avec Philip. Mais seuls vos derniers moments, vos derniers instants te revenaient en mémoire. Comme une piqûre de rappel. Faisant revenir ce sentiment désagréable que tu ressens à chaque fois que tu es près de lui. Frustration. Déception. Incompréhension. Philip, il était contradictoire. T’as juste l’impression qu’il ne sait pas ce qu’il souhaite. Ou ce qu’il veut. Ce qui revenait à la même chose, au final. Te désirait-il ? Ou voulait-il simplement tourner la page ? T’avais opté pour la seconde option après ce rejet de sa part pendant le summer camp. Attirance sexuelle qui vous a entrainé dans un tourbillon de sentiments et d’excitation. Moment tendre et charnel. Moment interrompu par sa faute, ayant décidé de fuir la chambre. Il avait pris ses jambes à son cou. Une erreur avait-il probablement pensé. Un dérapage. Un moment d’inattention. Ce désistement brutal, tu n’en connaissais toujours pas la raison. Alors t’attendais. Patiemment. Qu’il vienne à toi et qu’il s’explique. Tu commençais juste à en avoir marre de toutes ces histoires incomplètes. Ces histoires d’amour qui finissaient juste par te détruire et te consumer de l’intérieur. Tout cela allait-il enfin cesser ? Ta colère envers Philip était-elle vraiment justifiée ? T’en savais rien, honnêtement. T’avais tenté un geste affectueux. Attrapant sa brochette de viande pour te l’approprier. Histoire de lui montrer que tu n’étais pas complètement fermée. Ni rancunière. Que tu étais même d’humeur assez joueuse finalement. « Si tu savais ce que je suis vraiment capable de faire, tu serais étonnamment surpris Harrison » tu lui avais répondu du tac au tac. Le laissant aller se resservir une seconde fois. Echange loin d’être hostile. Bien que tu ressentes toujours ce froid entre vous. Sachant parfaitement que tu étais celle qui avais mis en place cette barrière. Cette prison glaciale. Ayant déjà souffert plusieurs fois. Ne souhaitant pas que ça recommence. Tu lui avais montré que t’étais prête à aller de l’avant. Mais il avait fait le choix de te repousser, de te reconduire. A lui désormais d’assumer.  A chaque nouvelle trouvaille, Philip décida de t’en faire goûter une bouchée. T’apprécies son geste sans pour autant le remercier. Tu ne veux pas te forcer. T’espères juste que tout redeviendra comme avant. Mais étais-ce réellement possible au final ? Au bout d’un moment, il finit par te proposer de quitter cette salle pour une autre. T’avais suivi son doigt du regard. Haussant un sourcil, ne sachant pas de quel sens il s’agissait. T’aurais pu te montrer distante. Hésitante. Mais t’as décidé de lui faire confiance. Alors t’ouvres la bouche pour accepter sa proposition. Jusqu’à ce qu’elle se retrouve ensevelie de friandises. Marshmallows pour être plus exact. T’éclates de rire, t’étouffant par la même occasion. Les sourcils froncés, la main sur ta bouche, prête à tout recracher. «  Phichi, tu vas choir, je vais te chuer… Tu… » Tu tousses un bon coup, les yeux humides. Mais t’as pas le temps de le réprimander correctement qu’il te saisit par la main et t’embarques dans la prochaine salle. Tu te le promets, tu vas te le faire. Consentant ou non.