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Retour, fanfare s’inventant dans chaque coin de sa tête, chaque percussion fêtant l’arrivée en terre si connue, cette seconde maison, patrie de son coeur après le départ de l’Islande, patrie le connaissant mieux que personne. Moins que Noora. Mieux que le monde entier. Noora. Duo de syllabes s’échappant de ses lèvres plus souvent que le verbe construire, unique personne égalant la beauté d’Aphrodite tout en gardant la virginité d’Artemis. Beau rêve de croire cela, œillère lui bloquant une vision à jamais d’une gamine aux cheveux blonds, la dent manquante fière de son tour. Frère embêtant et pourtant prêt à soulever la Terre entière pour sa gamine préférée. Alcool s’emparant de chacun de ses sens, la langue pâteuse sous l’effet de la bière prise, le nez incapable de respirer un atome d’oxygène dans cet environnement trop joyeux. Gamin aux sens prisés, gamin attendant sa petite soeur après ces vacances sûrement inoubliables au Laos, celui profitant uniquement des premiers jours avant de finalement rentrer pour se préparer à cette nouvelle vie. Logement. Etudes. Argent. Confrérie. Variables trop nombreuses à considérer pour l’aider un temps soit peu à faire son choix, finalement optant pour une des plus évidentes, celle dont sa soeur piquerait une crise avant de l’accepter officiellement. Fierté personnelle de venir l’embêter une nouvelle fois, fierté si flagrante dans un sourire prenant la moitié de son visage, influence de l’alcool certaine. Bière trop légère, bière à recommander le temps d’attente, sa seconde déjà, l’euphorie de son rendez-vous le prenant aux tripes. Son téléphone, fidèle à la tâche, fidèle sur le côté, toujours en sa présence pour envoyer des sms dont il pourrait regretter le contenu. Joyeux luron capable du pire, celui dont la patience commençait à s’épuiser en attendant la seule blonde partageant sa vie, celle capable du pire comme du meilleur. Bouge ton cul Noora, je fais tâche dans ce décor. Les regards bien sympathiques de femmes fêtant le mariage futur d’une de leurs amis, seul avec sa bière, il était une proie de choix pour ces quadragénaires ayant passé l’âge d’aller dans un pub de ce calibre, décidément de nos jours tout passer. Sabliers du temps semblant s’écouler avec une lenteur déconcertante, cruelle attente venant enrayer une journée à être plus productif ou bien à glaner dans sa chambre pour finir de jouer à la playstation avant la rentrée, grand gamin qu’il était. Déesse aux cheveux blonds se faisant languir plus les minutes passaient.
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