'Cause I know that you need it (tessy)

J'avais encore oublié l'anniversaire de Denys. Encore, et toujours, mais ce dernier avait tout de même été beaucoup plus clément qu'Ashleigh. Le mather ne m'en voulait pas, mais j'avais tout de même comme punition de l'inviter à boire ce qui n'en était pas réellement une en réfléchissant. Ayant en tête de faire les choses bien, j'étais passé plus tôt dans une boulangerie pour commander et recevoir le gâteau. Citron meringué. Une pépite. Ne connaissant pas sa pâtisserie préférée j'avais fait selon mes envies, un classique. Sortant de la boutique, je me promenais tranquillement, profitant des quelques rayons du soleil que Cambridge pouvait bien m'offrir en cette si belle journée, je vagabondais tranquillement, cherchant du regard si pendant ma si longue absence quelque chose avait changé. Un sourire posé sur mon visage qui avait rapidement viré en voyant une jolie jeune femme que je connaissais plutôt bien. Le nez dans une vitrine, elle semblait hésiter devant un choix que je ne voyais pas. Une jolie blonde que j'avais rencontré sur Tinder et qui avait eu le gentillesse de partir du dîner en me claquant non ses lèvres mais bien sa main sur ma joue. La honte m'avait envahie ainsi qu'une certaine frustration. Et bien évidemment je ne laissais jamais ce genre d'action impunie. C'était très mal me croire. D'ailleurs, elle était sous mon nez, une chance que je ne voulais pas rater. M'approchant à pas de loup jusqu'à elle, je sortais finalement le gâteau de son étui en carton. « Tessy ? » appelais-je d'une voix mélodieuse, attendant avec une patience peu commune qu'elle se retourne pour lui envoyer avec une précision rare le gâteau en pleine tête. Un sourire béat présent sur mon visage, fier de ma belle connerie, n'attendait plus que sa réaction pour me délecter totalement de cet acte.

@Tessy R. Magyar

Des heures et des heures que tu arpentais les rues de Boston, anniversaire de ton petit neveu que tu préparais, ne sachant pas réellement par où commencer, entre le gâteau, l'organisation de la journée au zoo, les cadeaux, et tellement de choses que tu n'avais certainement pas prévu mais qui te venait à l'esprit à chaque nouveau magasin dans lequel tu pénétrais. Gobelet de café glacé en main, ta cadence qui ralentissait peu à peu alors que de nouvelles vitrines s'offraient à toi, chacune de ces vitrines que tu analysais dans le but de trouvais toujours plus d'idées, ou plutôt ton temps que tu essayais de perdre, tu n'avais pas grand chose de prévu alors autant regarder des vitrines même inutiles, c'était toujours mieux que de rester à glander dans ton sofa. Robe posée sur un mannequin qui venait attirer ton attention, ton regard qui venait examiner les moindres détails de cette dernière alors que tu porter le gobelet à tes lèvres pour boire une gorgée de ce liquide caféiné. Sourcils que tu fronçais en entendant ton prénom, ton de la voix qui était loin d'être normal, presque mielleuse, te demandant qui pouvait bien t'interpeller de cette façon, ton corps que tu pivotais instinctivement, long soupir qui s'échappait de tes lèvres tandis que tu levais les yeux au ciel, ça pouvait être n'importe qui, et tu aurais préféré n'importe qui mais pas lui, pas Marin, pas ce con qui s'était reçu ta main sur sa joue avant que tu ne le plantes. « Va faire chier ton monde ailleurs Marin. »

La gâteau s'éclate au sol, du moins de ce qu'il en restait. Une bonne partie avait élue domicile sur la face parfaitement maquillé de Tessy. Tellement, que la pâte blanche qui lui avait recouvert presque la totalité du visage me faisait penser à un clown. Je me pince les lèvres avant de finalement éclater de rire, j'adorai Denys, mais la mort de ce gâteau valait bien amplement le spectacle. Et en racheter un, n'était pas un problème. « Tu devrais voir ta tête, ma pauvre. » répliquais-je suite à la colère qui semblait pointer du doigt de son côté. Je pose mon doigt sur sa joue et goûte le glaçage. « Mhm, c'est de la bonne. » Mes papilles à présent toutes émoustillées par le goût tout simplement fantastique de ce gâteau, m'ouvrait l'appétit. « La prochaine fois que tu t'en prends à moi, que se soit en réalité ou sur les réseaux sociaux, réfléchit. Le karma nous frappe toujours, un jour ou l'autre. » Je passais ma main sur sa tête en tapotant son crâne comme si c'était un petit chien. « Allez, va rejoindre tes autres petites barbies, ne t'attaque plus à un Eliot. » Parce que oui, dans le fond, s'attaquer à moi, ce n'était déjà pas très intelligent, mais en plus à un bleu ? D'autant plus.

Le temps de te retourner pour continuer à observer la vitrine qu'il ne t'avait pas accorder alors que la tarte qu'il avait en main venait se nicher sur ton visage, ainsi que par la même occasion légèrement tes cheveux et tes vêtements, crème que tu ôtais du mieux que tu pouvais de tes yeux, encore sous le choc de son acte, pas que tu avais peur ou quoi que ce soit d'autre, bien au contraire, tu étais choquée de voir qu'il avait osé te mettre une tarte au visage. Nerfs qui ne faisaient qu'augmenter avec sa remarque qui n'arrangeait en rien son cas, ta langue que tu venais passer sur tes lèvres pour retirer le surplus de crème et de... citron apparemment, le pire dans tout cela c'était qu'il venait de gâcher non seulement son espérance de vie mais surtout une tarte au citron qui était des plus délicieuses. Sa main que tu venais dégager tandis qu'il prenait de la crème sur tes joues, il te cherchait et il allait te trouver, sauf qu'il était loin de connaître la réelle Tessy, pire que celle qui lui avait foutu une gifle. « Arrête avec ton putain de karma, t'es tellement con que tu sais sûrement pas ce que ça veut dire. » Sa main que tu repoussais une deuxième fois, bouillonnant intérieurement, emprise sur le gobelet qui se resserrais, liquide qui venait se retrouver sur son visage ainsi que tous les glaçons se trouvant dans ce dernier. « T'as cru quoi ? Que tu faisais partie de la race aryenne ? Que les Eliots étaient les élus de Dieu ? Mais ferme la un peu ! Ferme ta gueule si c'est pour des conneries ! » Gobelet que tu finissais par lui jeter au visage, tes mains qui passaient sur ton visage pour retirer à nouveau le surplus de crème, crème que tu étalais finalement dans sa chevelure. « Je suis ni une Eliot, ni une Cabot, ni rien du tout, juste Tessy Magyar et rappelle toi bien de moi parce que je compte bien devenir ton pire cauchemar bouffon. »

Incroyablement parfaite. J'étais presque un artiste pour repeindre une peinture si banale qu'était son visage avec du citron. J'avais réussis en l'espace d'un seul instant à l'énerver, et je voyais qu'à chacun de mes gestes, la chaleur gagnait facilement ses joues, la mâchoire crispée et le regard aussi noir qu'un orage d'été. Mais je trouvais ça délicieux, la regarder se monter en pression toute seule alors que je l'avais provoqué, que j'avais été le vilain garnement que j'étais au plus plus profond de moi. Même si l'Eliot m'avait assagit, je gardais cette part de chez moi intact, toujours prête à donner une belle leçon aux petits cons qui avait l'audace de se mettre sur mon chemin. Et ce en étant un bleu ou non. Cet orgueil avait toujours été et demeurait encore et bien plus fort à présent. Mais à ma plus grande surprise qui n'aurait pas dû l'être au final, la jolie blonde réplique et déverse le contenu de son gobelet sur ma tête, ayant la délicate attention de me jeter à la figure le même objet. Je me fige sur place, la scrutant du regard tandis que le liquide dégoulinait sur mon visage, répandant sa fraîcheur le long de ma nuque, continuant son chemin avec une aisance agaçante. J'en avais presque des frissons. Juste un sourire narquois apparaissant sur mon visage, geste que mon regard trahissait puisqu'il était emplit d'une contrariété sans nom. Pour qui se prenait-elle pour s'en prendre à moi ? « Quoi ? C'est tout ce que tu peux faire ? Je te tire les cheveux donc tu fais de même ? » demandais-je sur un ton des plus calmes alors que je ne l'étais absolument pas. « Je crois que tu te mets du mauvais côté. Mais si tu la joue ainsi, fait attention à ton cul. Je vais frapper fort, très fort même. » Dis-je en élargissant mon sourire. Attrapant son poignet, je la traînais sans lui demander son avis. Si elle voulait jouer, j'allais faire de même, en tapant bien plus fort. J'entre dans une supérette, attrape la première bouteille de chantilly que je trouve pour l'en badigeonner tout en la lâchant, prenant un peu de distance.