TELMA MCCARTY ► Katherine Langford

Parce que la vie de Telma n'est pas si extraordinaire que ça.
Parce que les épreuves difficiles vont forcément arriver bien après.
Parce que la vie c'est pas facile.

Naître dans une bonne famille, malchance ou bonne chance ? Naître avoir des responsabilités dés son plus jeune âge, bonne chose ou mauvaise chose ? Être une McCarty lui sera t-il vraiment utile ? Telma est née à Paris, ville de l'amour, ville que l'on admire pour son chic, pour la classe qu'elle représente. Paris fait fantasmer les étrangers, elle indiffère ou exaspère ou indiffère ceux qui y habitent. Telma est la deuxième fille de la famille. Elle possède un grand-frère âgée de vingt et un ans et un autre petit-frère qui n'a que dix sept ans. Trois enfants, trois beaux enfants et elle la petite protégée de son père. La douce et innocente Telma, celle qui rêvait d'être une princesse, qu'on conditionnait à n'être qu'une femme et ne pas être une personne. Son père la voyait déjà au bras d'un mari, faire un métier qui n'a pas forcément une grande importance. Parce qu'il l'a toujours vu trop fragile, trop vulnérable et qui l'a chouchouté un peu plus que ses fils. Sa mère et elle c'était une autre histoire, une distance naturelle, une mère qui parle à sa fille, mais une connexion qui n'est pas réelle. Telma a surtout été proche de sa grand-mère avec qui elle partageait plus que son prénom. Grand-mère lui donnait des leçons de vie, elle lui racontait des secrets. Les moments qu'elle passait avec elle, c'était les meilleurs moments de la semaine pour la gamine.

Le temps a passé et mamie à commencer à perdre la tête, elle fabulait et elle commençait à crier par moment. Puis elle ne reconnait plus sa petite-fille, les yeux vitreux elle regardait apeurée cette jeune fille qu'elle ne connaissait pas. C'est la dernière fois que Telma a vu sa grand-mère, elle n'avait pas la force de voir cette femme qui ne savait plus ce qu'elles avaient partagées. Quatorze ans qu'elle avait et c'est un traumatisme qu'il lui reste encore et toujours. Sa grand-mère est morte peu de temps après, la maladie l'avait emporté. C'est là que Telma se réfugia un peu plus dans le côté musique. Le piano, le violoncelle, écrire des chansons, évacuer la tristesse. C'est comme ça qu'elle a pu faire le deuil de sa grand-mère, comme ça qu'elle a pu vraiment se dire que c'était le passé et qu'elle devait aller de l'avant.

Au lycée la jeune fille n'était pas grandement populaire, juste assez pour qu'on ne vienne pas l'embêter et pour participer aux soirées. Espiègle, mauvaise, elle était dans un groupe de fille, elles étaient trois et pensaient qu'elles pouvaient contrôler le monde. Dire du mal des autres quand elles en avaient envie, s'en foutre de tout, faire la crise d'ado basique quoi. Telma c'était pas celle qui commençait, elle était plus la suiveuse, la brune faisait ça pour rester dans la vague et avait peur de se faire exclure ce monde doré. Son père lui avait déjà dit qu'elle devait se faire encore et toujours plus de contacts. C'était nécessaire pour la suite. Lui c'était comme ça qu'il en était arrivé là. Telma était fortement douée en anglais, son père étant américain, elle avait un anglais parfait, mais a toujours préféré l'Angleterre au Nouveau Continent qu'elle ne trouvait pas assez raffiné pour elle. Un peu snob sur les bords, il est vrai qu'elle a eu un peu de mal à se mélanger au début de la fac.

Parce qu'elle a décidé de partir, voguer vers de nouveaux horizons et apprendre à devenir indépendante. C'est là-bas qu'elle a commencé à s'affirmer, s'intéresser au féminisme et revendiquer des idées de la femme libre. C'est là-bas qu'elle a commencé à défendre les plus démunies en se rendant compte que vivre dans une cage dorée ce n'est pas si agréable que ça. Mais d'un autre côté elle reste attirée par ce monde qui est le sien, parce ce monde qu'elle aime profondément détester. Telma c'est un paradoxe, aussi gentille que méchante, aussi serviable qu'égoïste. Elle est un double à elle toute seule, elle se cherche encore et ne sait pas qui elle est vraiment. Impulsive, émotive, ça c'est tout elle. Mais pour ce qui est détails elle doit encore se peaufiner parce qu'elle ne connait pas tellement son identité. Peut-être que son entrée à Harvard pourra l'aider ?

Son père avait vivement souhaité qu'elle intègre Harvard, mais elle avait préféré Oxford. Puis elle s'est rendue compte que ce n'était pas l'université qu'elle avait imaginé. La frenchie a décidé de mettre le cap pour Harvard dans l'espoir de se découvrir de se chercher. Elle est arrivée fin août pile pour la rentrée, le décalage horaire encore dans les jambes, la découverte d'un pays qu'elle n'a vu que lorsqu'elle venait en vacances ou pour voir de la famille. Mais l'université elle ne la connaissait pas. Maintenant elle ne sait pas trop ce qu'elle veut, du changement peut-être. Elle verra, mais en tout cas les questions se bousculent et n'ont aucune réponse pour le moment.