Quand la poisse vous court après, il est bien difficile de s’en débarrasser. La preuve vivante est Jonas. A se mêler de ce qui ne le regardait pas l’avait conduit à devoir quitter sa ville natale, New York, à changer d’identité et à réécrire l’histoire de sa vie et de sa famille. Seules deux personnes connaissaient ce lourd secret : Clay, son « frère » et Annalynne, l’ex de Clay avec qui il avait un excellent contact. Mieux que ça : il avait été son confident lors de leur rupture (et il l’était encore) en plus d’être son ami. Depuis qu’il vivait à Boston, la malchance ne l’avait pas encore quitté, bien accrochée à lui. Et une personne s’en était rapidement rendu compte : Raul, son meilleur ami. Leur première rencontre datait déjà d’un certain temps. Encore une fois, Jonas s’était mis dans une situation impossible sans comprendre comment. Prêt à se faire casser la gueule, le jeune homme était intervenu et depuis, les deux hommes s’étaient vus tisser un lien d’amitié assez fort. Heureusement pour eux, leurs sorties ne se terminaient pas toutes en bagarre désamorcée. Mais ce soir-là, Jonas avait eu le malheur de sortir sans son protecteur. La soirée avait bien commencé et il sirotait son verre d’alcool fort quand un type débarqua à côté de lui, au bar, et le bouscula sans ménagement (et sans faire exprès). Imbibé d’alcool, l’homme bourré ne s’était pas excusé et riait comme un débile. Jonas eut la mauvaise idée de lui faire une remarque, ce qui mit son voisin dans une colère noire. Visiblement, il avait l’alcool violent, lui. Le pire dans tout ça, c’était que notre New Yorkais national devait faire attention à ne pas se faire blesser. La moindre petite blessure pouvait causer une hémorragie mortelle et personne n’était au courant de sa maladie. A part Clay, qui l’avait découvert fortuitement. Alors il préféra tout simplement fuir pour ne pas risquer sa vie. Une fois éloigné du type et de sa bande de potes qui essayaient de le calmer, Jonas écrivit un message à Raul. Il savait qu’il devait très certainement pester contre lui mais bon, il en avait l’habitude. Terminant son verre, il décida de s’arrêter de boire pour le moment et attendit son ami. Ce dernier ne tarda pas à arriver et Jonas rit à sa remarque.
« Je me le demande moi-même… J’ai peut-être évité les bars et bossé comme un forcené tout l’été. »Sauver la vie ? Tu ne crois pas si bien dire ! Il désigna le groupe d’amis toujours situé au bar et qui parlait et riait bien trop fort au goût du barman.
« Une petite altercation avec un de ces types mais j’ai pu me sauver à temps. »On pouvait facilement croire que c’était un couard ou pire encore, qu’il ne savait pas se défendre tout seul. Mais il n’en était rien. Du moins, il aurait fallu connaître la vérité pour deviner qu’il ne s’agissait pas de ça. Peut-être devrait-il éviter ce genre d’endroit… Mais Jonas se refusait à vivre dans la peur, raison pour laquelle il ne s’est jamais privé de rien tout en faisant extrêmement attention à ne pas se blesser. Sauf la fois où il avait fait le con avec ses potes, quand il était adolescent, et qu’il avait fini aux urgences. Il avait cru que sa mère le tuerait sur place tellement elle avait eu peur. Depuis cet incident, Jonas faisait attention.